Trouble
obsessionnel-compulsif
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Trouble
obsessionnel-compulsif
David A. Clark, Ph. D.
1
Suzanne, une jeune mère de deux enfants, éprouve une peur intense d’être con-
taminée par des microbes susceptibles d’entraîner une maladie infectieuse
pouvant mettre sa vie en danger. Elle passe une bonne partie de la journée à
s’inquiéter, en se demandant si elle a été en contact direct avec d’autres per-
sonnes ou si quelqu’un a touché à ses vêtements ou à des objets personnels et
les aurait contaminés. Pour soulager sa grande anxiété concernant la conta-
mination, Suzanne se lavait continuellement les mains, elle prenait de longues
douches et lavait quotidiennement tous ses vêtements. Elle quitte rarement la
maison par peur de la contamination et elle surprotège ses enfants par crainte
qu’ils n’introduisent des microbes dans la maison. Suzanne passe plusieurs
heures chaque jour à nettoyer la maison, à se laver et à laver son linge, afin de
sassurer qu’elle a éliminé toutes les sources de contamination.
Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC), un trouble anxieux caractérisé par la
présence d’obsessions ou de compulsions ou des deux, frappe entre 1% et 2% de la
population canadienne à un moment ou à un autre de leur vie.Toute pensée,image ou
impulsion envahissante, non désirée et répétitive qui crée un sentiment de détresse
difficile à maîtriser peut devenir une obsession. La plupart des gens ont éprouvé une
forme légère d’obsession, comme entendre continuellement un air agaçant dans la
tête ou ne pas être certain quon a bien verrouillé la porte en quittant la maison.
Cependant, les personnes souffrant du TOC sont assaillies par des pensées, des
images ou des impulsions pénibles qui envahissent leur esprit au point qu’elles peu-
vent consacrer une bonne partie de la journée à supprimer ou à neutraliser ces
pensées obsédantes et l’anxiété qui les accompagne. Cela peut entraîner un senti-
ment de détresse intense et altérer sérieusement leur
capacité de vaquer à leurs occupations quotidiennes.
Les obsessions les plus courantes sont axées sur la
peur de la saleté et de la contamination, les doutes
concernant ses actions ou ses conversations, la
crainte de commettre un acte sexuel ou un acte vio-
lent envers autrui qui soit répugnant, l’accomplisse-
ment exact ou le maintien de routines rigides,ou la culpabilité pour un péché que l’on
a peut-être commis ou des idées sacrilèges (blasphématoires) que l’on a peut-être
eues. Même si les sujets souffrant du TOC reconnaissent habituellement que leurs
obsessions sont excessives,même absurdes ou insensées, ils éprouvent quand même
une grande anxiété face aux pensées qui les obsèdent.
La plupart des sujets aux prises avec des obsessions accomplissent des rituels
compulsifs pour apaiser leur anxiété ou prévenir des conséquences redoutées. Les
compulsions courantes comprennent notamment le lavage des mains, les gestes de
Toute pensée, image ou
impulsion envahissante, non
désirée et répétitive qui crée
un sentiment de détresse
difficile à maîtriser peut
devenir une obsession.
aussi faire des exercices à la maison entre les séances. En outre,la personne souffrant
du TOC doit apprendre à dédramatiser ses préoccupations et à diminuer ses efforts
pour maîtriser les pensées obsédantes (une démarche appelée prévention de la
réponse).Le but du traitement est d’enseigner au sujet atteint du TOC à affronter ses
obsessions d’une manière plus saine et plus appropriée. Par exemple, la personne aux
prises avec une peur obsédante de la contamination, qui se traduit par le lavage com-
pulsif, est exposée progressivement à des situations provoquant de l’anxiété (p. ex. :
toucher à des poignées de porte, laisser ses vêtements effleurer le sol, manipuler de
l’argent, etc.), puis on l’incite à ne pas se laver les mains après l’exposition. La person-
ne apprendra ainsi que l’anxiété disparaît naturellement, même sans lavage, et qu’en
fin de compte, elle ne devrait pas interpréter ses pensées concernant la contamina-
tion comme une menace personnelle sérieuse. La thérapie par exposition et la
prévention de la réponse est efficace chez 80% des sujets souffrant du TOC qui ont
terminé le traitement. De plus, le taux de
rechutes est moins élevé pour la TCC que
pour le traitement médicamenteux.
Certaines données indiquent que l’associa-
tion d’un traitement médicamenteux et d’une TCC est plus efficace que la seule médi-
cation. Cependant, le problème, c’est que de nombreux sujets souffrant du TOC
refusent de suivre une TCC par crainte d’une augmentation de l’anxiété à court terme.
Conclusion
Le TOC est un trouble anxieux chronique pouvant susciter une grande détresse et
perturber considérablement la vie de celui ou de celle qui en souffre. Sa
disparition complète est rarement spontanée,mais on dispose actuellement de traite-
ments médicamenteux et psychologiques qui sont efficaces. Les sujets qui prennent
un médicament pour traiter un TOC doivent suivre les recommandations de leur
médecin de famille ou de leur psychiatre. Il est aussi important de ne jamais modifier
la dose du médicament sans avoir consulté son médecin. La psychothérapie cogniti-
vo-comportementale pour traiter les obsessions et les compulsions est offerte dans
un grand nombre de régions du pays. Cependant, les psychologues ou les autres pro-
fessionnels de la santé mentale nont pas tous reçu la formation nécessaire pour
administrer cette forme de traitement. Si vous êtes à la recherche d’une psy-
chothérapie pour soigner un TOC,n’hésitez pas à demander à votre thérapeute quelle
approche il utilise et quelles sont ses connaissances et son expérience en ce qui
concerne le traitement du TOC
On dispose actuellement de traitements
médicamenteux et psychologiques
qui sont efficaces.
David A. Clark, Ph. D.
Département de psychologie
Université du Nouveau-Brunswick
Trouble
obsessionnel-compulsif
3
lies, certaines structures du cerveau et voies neurochimiques joueraient un rôle dans
les troubles anxieux. Le TOC peut aussi survenir chez des sujets ayant vécu un événe-
ment marquant qui se rapporte à leurs préoccupations obsessionnelles. Cependant,
on n’a pas encore déterminé pourquoi une personne ayant tendance à être anxieuse
présentera un TOC plutôt qu’un autre trouble anxieux,comme la phobie sociale ou le
trouble panique.
Le traitement du TOC
Il existe actuellement deux approches pour le traitement du TOC qui se sont avérées
efficaces dans les travaux de recherche pour soulager les symptômes obsessionnels
et compulsifs.La première comporte l’emploi d’un médicament,et c’est probablement
le traitement administré par le médecin de
famille ou le psychiatre à la plupart des
Canadiens qui souffrent du TOC. La clomi-
pramine compte parmi les médicaments qui se
sont révélés efficaces pour maîtriser les obses-
sions et les compulsions, même si sa toléra-
bilité peut poser un problème chez certains
sujets. Les inhibiteurs sélectifs de la recapture
de la sérotonine (ISRS), plus récents comme la fluoxétine,la fluvoxamine,la sertraline,
la paroxétine et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline
(IRSN) la venlafaxine, ont moins d’effets indésirables et ils atténuent les obsessions
et les compulsions presque aussi efficacement que la clomipramine. Il faudra peut-
être administrer ces médicaments durant 10 à 12 semaines, ou plus longtemps, avant
qu’une nette amélioration ne soit observée chez environ 70% des sujets ayant ter-
miné le traitement. Cependant, la disparition complète des symptômes est rare et
jusqu’à 90% des sujets auront une rechute lorsqu’ils cessent de prendre leur médica-
ment.
La deuxième approche qui sest révélée efficace pour le traitement du TOC est une
forme de psychothérapie appelée thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Elle
comporte des séances hebdomadaires de une heure,
poursuivies durant 15 à 20 semaines et menées par un
thérapeute qualifié. Au cours de ces séances, la per-
sonne est systématiquement exposée à l’objet de sa
peur obsédante et elle apprend à supporter l’anxiété
suscitée sans accomplir le rituel habituel.Lexposition
à la peur obsédante est progressive. Le sujet doit
Il existe actuellement deux
approches pour le traitement du
TOC qui se sont avérées efficaces
dans les travaux de recherche
pour soulager les symptômes
obsessionnels et compulsifs.
Trouble
obsessionnel-compulsif
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vérification, la récitation de certaines phrases, l’accumulation d’objets ou la répéti-
tion de certains actes. Les compulsions sont plutôt répétitives et se traduisent par
des réponses mentales ou des comportements rigides auxquels la personne essaie
d’abord de résister; elle finira toutefois par s’y plier en raison de la forte impulsion qui
la pousse à accomplir le rituel. Parmi les sujets atteints du TOC, 95% d’entre eux
présentent des obsessions et des comportements
compulsifs, tandis que 25% à 50 % des sujets signa-
lent des obsessions multiples. Les obsessions axées
sur la saleté/contamination et les compulsions
exprimées par des rituels de lavage/nettoyage, ainsi
que le doute pathologique et les rituels de vérifica-
tion constituent de loin les symptômes les plus fréquents du TOC, bien que chez 25%
des sujets qui en souffrent, il entraîne des ruminations obsédantes, mais pas de com-
portements compulsifs manifestes.
Le TOC survient à peu près avec la même fréquence chez les hommes et les femmes.
Le trouble apparaît habituellement à la fin de l’adolescence et les jeunes adultes âgés
de 18 à 24 ans présentent le risque le plus élevé. Cependant, le TOC peut survenir dans
l’enfance ou au début de l’adolescence. Une fois installé, le trouble tend à devenir
chronique et l’intensité des symptômes fluctue durant de nombreuses années. Le
TOC ne disparaît habituellement pas de lui-même, mais les symptômes augmentent
ou diminuent en réponse au niveau de stress auquel le sujet est exposé durant sa vie.
L’intensité du TOC varie et les formes modé-
rées et graves de l’atteinte perturbent
considérablement les relations intimes et
familiales dans bien des cas. Il arrive souvent
que les membres de la famille soient amenés à
jouer un rôle auprès de la personne obsédée,
qui cherche à obtenir l’assurance que les con-
séquences appréhendées ne surviendront pas
(p. ex.: une fille peut demander à sa mère de laver tous ses vêtements trois fois, afin
de sassurer qu’ils sont parfaitement propres et qu’ils ne sont pas contaminés par de
la saleté ou des microbes.)
Les causes du TOC
On ne connaît pas de processus génétique, biologique ou psychologique spécifique
qui à lui seul causerait le TOC. Il est possible que certaines personnes naissent avec
une prédisposition à souffrir d’anxiété en général.En outre, selon les données recueil-
Les sujets souffrant
du TOC reconnaissent
habituellement que leurs
obsessions sont excessives, même
absurdes ou insensées...
Le TOC survient à peu près avec
la même fréquence chez les
hommes et les femmes. Le trouble
apparaît habituellement à la fin
de l’adolescence et les jeunes
adultes âgés de 18 à 24 ans
présentent le risque le plus élevé.
La deuxième approche qui s’est
révélée efficace pour le
traitement du TOC est une
forme de psychothérapie
appelée thérapie cognitivo-
comportementale (TCC)
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lies, certaines structures du cerveau et voies neurochimiques joueraient un rôle dans
les troubles anxieux. Le TOC peut aussi survenir chez des sujets ayant vécu un événe-
ment marquant qui se rapporte à leurs préoccupations obsessionnelles. Cependant,
on n’a pas encore déterminé pourquoi une personne ayant tendance à être anxieuse
présentera un TOC plutôt qu’un autre trouble anxieux,comme la phobie sociale ou le
trouble panique.
Le traitement du TOC
Il existe actuellement deux approches pour le traitement du TOC qui se sont avérées
efficaces dans les travaux de recherche pour soulager les symptômes obsessionnels
et compulsifs.La première comporte l’emploi d’un médicament,et c’est probablement
le traitement administré par le médecin de
famille ou le psychiatre à la plupart des
Canadiens qui souffrent du TOC. La clomi-
pramine compte parmi les médicaments qui se
sont révélés efficaces pour maîtriser les obses-
sions et les compulsions, même si sa toléra-
bilité peut poser un problème chez certains
sujets. Les inhibiteurs sélectifs de la recapture
de la sérotonine (ISRS), plus récents comme la fluoxétine,la fluvoxamine,la sertraline,
la paroxétine et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline
(IRSN) la venlafaxine, ont moins d’effets indésirables et ils atténuent les obsessions
et les compulsions presque aussi efficacement que la clomipramine. Il faudra peut-
être administrer ces médicaments durant 10 à 12 semaines, ou plus longtemps, avant
qu’une nette amélioration ne soit observée chez environ 70% des sujets ayant ter-
miné le traitement. Cependant, la disparition complète des symptômes est rare et
jusqu’à 90% des sujets auront une rechute lorsqu’ils cessent de prendre leur médica-
ment.
La deuxième approche qui sest révélée efficace pour le traitement du TOC est une
forme de psychothérapie appelée thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Elle
comporte des séances hebdomadaires de une heure,
poursuivies durant 15 à 20 semaines et menées par un
thérapeute qualifié. Au cours de ces séances, la per-
sonne est systématiquement exposée à l’objet de sa
peur obsédante et elle apprend à supporter l’anxiété
suscitée sans accomplir le rituel habituel.Lexposition
à la peur obsédante est progressive. Le sujet doit
Il existe actuellement deux
approches pour le traitement du
TOC qui se sont avérées efficaces
dans les travaux de recherche
pour soulager les symptômes
obsessionnels et compulsifs.
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vérification, la récitation de certaines phrases, l’accumulation d’objets ou la répéti-
tion de certains actes. Les compulsions sont plutôt répétitives et se traduisent par
des réponses mentales ou des comportements rigides auxquels la personne essaie
d’abord de résister; elle finira toutefois par s’y plier en raison de la forte impulsion qui
la pousse à accomplir le rituel. Parmi les sujets atteints du TOC, 95% d’entre eux
présentent des obsessions et des comportements
compulsifs, tandis que 25% à 50 % des sujets signa-
lent des obsessions multiples. Les obsessions axées
sur la saleté/contamination et les compulsions
exprimées par des rituels de lavage/nettoyage, ainsi
que le doute pathologique et les rituels de vérifica-
tion constituent de loin les symptômes les plus fréquents du TOC, bien que chez 25%
des sujets qui en souffrent, il entraîne des ruminations obsédantes, mais pas de com-
portements compulsifs manifestes.
Le TOC survient à peu près avec la même fréquence chez les hommes et les femmes.
Le trouble apparaît habituellement à la fin de l’adolescence et les jeunes adultes âgés
de 18 à 24 ans présentent le risque le plus élevé. Cependant, le TOC peut survenir dans
l’enfance ou au début de l’adolescence. Une fois installé, le trouble tend à devenir
chronique et l’intensité des symptômes fluctue durant de nombreuses années. Le
TOC ne disparaît habituellement pas de lui-même, mais les symptômes augmentent
ou diminuent en réponse au niveau de stress auquel le sujet est exposé durant sa vie.
L’intensité du TOC varie et les formes modé-
rées et graves de l’atteinte perturbent
considérablement les relations intimes et
familiales dans bien des cas. Il arrive souvent
que les membres de la famille soient amenés à
jouer un rôle auprès de la personne obsédée,
qui cherche à obtenir l’assurance que les con-
séquences appréhendées ne surviendront pas
(p. ex.: une fille peut demander à sa mère de laver tous ses vêtements trois fois, afin
de sassurer qu’ils sont parfaitement propres et qu’ils ne sont pas contaminés par de
la saleté ou des microbes.)
Les causes du TOC
On ne connaît pas de processus génétique, biologique ou psychologique spécifique
qui à lui seul causerait le TOC. Il est possible que certaines personnes naissent avec
une prédisposition à souffrir d’anxiété en général.En outre, selon les données recueil-
Les sujets souffrant
du TOC reconnaissent
habituellement que leurs
obsessions sont excessives, même
absurdes ou insensées...
Le TOC survient à peu près avec
la même fréquence chez les
hommes et les femmes. Le trouble
apparaît habituellement à la fin
de l’adolescence et les jeunes
adultes âgés de 18 à 24 ans
présentent le risque le plus élevé.
La deuxième approche qui s’est
révélée efficace pour le
traitement du TOC est une
forme de psychothérapie
appelée thérapie cognitivo-
comportementale (TCC)
Trouble
obsessionnel-compulsif
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Trouble
obsessionnel-compulsif
David A. Clark, Ph. D.
1
Suzanne, une jeune mère de deux enfants, éprouve une peur intense d’être con-
taminée par des microbes susceptibles d’entraîner une maladie infectieuse
pouvant mettre sa vie en danger. Elle passe une bonne partie de la journée à
s’inquiéter, en se demandant si elle a été en contact direct avec d’autres per-
sonnes ou si quelqu’un a touché à ses vêtements ou à des objets personnels et
les aurait contaminés. Pour soulager sa grande anxiété concernant la conta-
mination, Suzanne se lavait continuellement les mains, elle prenait de longues
douches et lavait quotidiennement tous ses vêtements. Elle quitte rarement la
maison par peur de la contamination et elle surprotège ses enfants par crainte
qu’ils n’introduisent des microbes dans la maison. Suzanne passe plusieurs
heures chaque jour à nettoyer la maison, à se laver et à laver son linge, afin de
sassurer qu’elle a éliminé toutes les sources de contamination.
Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC), un trouble anxieux caractérisé par la
présence d’obsessions ou de compulsions ou des deux, frappe entre 1% et 2% de la
population canadienne à un moment ou à un autre de leur vie.Toute pensée,image ou
impulsion envahissante, non désirée et répétitive qui crée un sentiment de détresse
difficile à maîtriser peut devenir une obsession. La plupart des gens ont éprouvé une
forme légère d’obsession, comme entendre continuellement un air agaçant dans la
tête ou ne pas être certain quon a bien verrouillé la porte en quittant la maison.
Cependant, les personnes souffrant du TOC sont assaillies par des pensées, des
images ou des impulsions pénibles qui envahissent leur esprit au point qu’elles peu-
vent consacrer une bonne partie de la journée à supprimer ou à neutraliser ces
pensées obsédantes et l’anxiété qui les accompagne. Cela peut entraîner un senti-
ment de détresse intense et altérer sérieusement leur
capacité de vaquer à leurs occupations quotidiennes.
Les obsessions les plus courantes sont axées sur la
peur de la saleté et de la contamination, les doutes
concernant ses actions ou ses conversations, la
crainte de commettre un acte sexuel ou un acte vio-
lent envers autrui qui soit répugnant, l’accomplisse-
ment exact ou le maintien de routines rigides,ou la culpabilité pour un péché que l’on
a peut-être commis ou des idées sacrilèges (blasphématoires) que l’on a peut-être
eues. Même si les sujets souffrant du TOC reconnaissent habituellement que leurs
obsessions sont excessives,même absurdes ou insensées, ils éprouvent quand même
une grande anxiété face aux pensées qui les obsèdent.
La plupart des sujets aux prises avec des obsessions accomplissent des rituels
compulsifs pour apaiser leur anxiété ou prévenir des conséquences redoutées. Les
compulsions courantes comprennent notamment le lavage des mains, les gestes de
Toute pensée, image ou
impulsion envahissante, non
désirée et répétitive qui crée
un sentiment de détresse
difficile à maîtriser peut
devenir une obsession.
aussi faire des exercices à la maison entre les séances. En outre,la personne souffrant
du TOC doit apprendre à dédramatiser ses préoccupations et à diminuer ses efforts
pour maîtriser les pensées obsédantes (une démarche appelée prévention de la
réponse).Le but du traitement est d’enseigner au sujet atteint du TOC à affronter ses
obsessions d’une manière plus saine et plus appropriée. Par exemple, la personne aux
prises avec une peur obsédante de la contamination, qui se traduit par le lavage com-
pulsif, est exposée progressivement à des situations provoquant de l’anxiété (p. ex. :
toucher à des poignées de porte, laisser ses vêtements effleurer le sol, manipuler de
l’argent, etc.), puis on l’incite à ne pas se laver les mains après l’exposition. La person-
ne apprendra ainsi que l’anxiété disparaît naturellement, même sans lavage, et qu’en
fin de compte, elle ne devrait pas interpréter ses pensées concernant la contamina-
tion comme une menace personnelle sérieuse. La thérapie par exposition et la
prévention de la réponse est efficace chez 80% des sujets souffrant du TOC qui ont
terminé le traitement. De plus, le taux de
rechutes est moins élevé pour la TCC que
pour le traitement médicamenteux.
Certaines données indiquent que l’associa-
tion d’un traitement médicamenteux et d’une TCC est plus efficace que la seule médi-
cation. Cependant, le problème, c’est que de nombreux sujets souffrant du TOC
refusent de suivre une TCC par crainte d’une augmentation de l’anxiété à court terme.
Conclusion
Le TOC est un trouble anxieux chronique pouvant susciter une grande détresse et
perturber considérablement la vie de celui ou de celle qui en souffre. Sa
disparition complète est rarement spontanée,mais on dispose actuellement de traite-
ments médicamenteux et psychologiques qui sont efficaces. Les sujets qui prennent
un médicament pour traiter un TOC doivent suivre les recommandations de leur
médecin de famille ou de leur psychiatre. Il est aussi important de ne jamais modifier
la dose du médicament sans avoir consulté son médecin. La psychothérapie cogniti-
vo-comportementale pour traiter les obsessions et les compulsions est offerte dans
un grand nombre de régions du pays. Cependant, les psychologues ou les autres pro-
fessionnels de la santé mentale nont pas tous reçu la formation nécessaire pour
administrer cette forme de traitement. Si vous êtes à la recherche d’une psy-
chothérapie pour soigner un TOC,n’hésitez pas à demander à votre thérapeute quelle
approche il utilise et quelles sont ses connaissances et son expérience en ce qui
concerne le traitement du TOC
On dispose actuellement de traitements
médicamenteux et psychologiques
qui sont efficaces.
David A. Clark, Ph. D.
Département de psychologie
Université du Nouveau-Brunswick
Trouble
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Voici quelques ressources et sites Web qui pourraient vous aider :
Livres pratiques sur le TOC
Cottraux, J. (2005). Les ennemis intérieurs : obsessions et compulsions. Paris : Odile
Jacob.
Ladouceur, R., Bélanger, L & Léger, E. (2003). Arrêtez de vous faire du souci pour tout
et pour rien. Paris : Odile Jacob.
Sauteraud, A. (2002). Je ne peux marrêter de laver, vérifier et compter : Mieux vivre
avec un TOC. Paris : Odile Jacob.
Purdon, C., & Clark, D. A. (in press). Overcoming obsessive thoughts: How to gain
control of your OCD. Oakland, CA: New Harbinger Publications.
Antony, M. M., & Swinson, R. P. (1998). When perfect isn’t enough: Strategies for
coping with perfectionism. Oakland, CA: New Harbinger Publications.
Foa, E. B., & Kozak, M. J. (1997). Mastery of obsessive-compulsive disorder: Client
workbook. San Antonio, TX: The Psychological Corporation.
Hyman, B. M., & Pedrick, C. (1999). The OCD workbook: Your guide to breaking free
from obsessive-compulsive disorder. Oakland, CA: New Harbinger Publications.
Steketee, G. (1999). Client manual. Overcoming obsessive-compulsive disorder: A
behavioral and cognitive protocol for the treatment of OCD. Oakland, CA: New
Harbinger Publications.
Comité de rédaction
Denis Audet ,
Médecin de famille
Louis Blanchette,
ADAC/ACTA
Stéphane Bouchard,
Psychologue
Jean-Claude Cusson,
ATAQ
Martin Katzman,
Psychiatre
Remerciements
Nous tenons à remercier nos deux
PARTENAIRES FONDATEURS,
les sociétés :
pour leur appui financier, offert
à titre de subvention sans
restrictions à visée éducative.
Mai 2005
Sites web utiles
Association/Troubles Anxieux
du Québec (ATAQ) : http://www.ataq.org/
Association Canadienne des
Troubles Anxieux : http//www.anxietycanada.ca/Anxiety
Anxiety Disorders Association
of America : http://www.adaa.org/
Canadian Psychological Association: http://www.cpa.ca/factsheets/TOC.htm
Mayo Clinic : http://www.mayoclinic.com/
Obsessive Compulsive Foundation : http://www.ocfoundation.org/
The Academy of Cognitive Therapy : http://www.academyofct.org/
Ontario Obsessive Compulsive
Disorder Network : http://www.oocdn.org/
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