disparumais,aveclamondialisation,ilsontétérelativisés,voirecontestés.
Les peuples d'Occident où sévit une crise sans précédent ne savent
plus«àquelsaintsevouer».Doivent-ilsreprendreconfianceenl'homme,
ensonintelligence,sondynamisme,sacréativitérevenantainsiverscette
idole qui avait fertilisé la philosophie classique? Mais ne risque-t-on pas
alorsd'aboutiràuneformuledugenre«chacunpoursoi»?Ouaucontraire
doivent-ils s'en remettre à des mouvements d'autorégulation (comme le
néolibéralisme) qui sont censés rétablir un nouvel équilibre, l'ancienne
formed'auto-ajustementayantdisparu?Maisalorslerisqueesténormecar
les désordres que nous connaissons sont non seulement irréversibles mais
encorenonmaîtrisables.Ceseraitalorslacatastrophe.
Plus que jamais nous devons réfléchir aux intuitions de Gilles
Deleuze.Leprésentn'estpasremarquableparlesfaitsnouveauxqu'ilcrée
maisparlesvirtualitésd'undevenirquiélargitlechampdespossibles."Du
possible,disaitDeleuze,sinonj'étouffe!»
Plus que jamais nous devons demander à l'individu et à la société
d'inventerl'avenir,c'est-à-direlanouveauté.Ilslepeuvent.
L'individualisme maintenant omniprésent entretient une relation
étroiteaveclenéolibéralismetriomphantqui,seloncertains,transformerait
le monde contemporain en y faisant disparaître les règles. Plus grave, il
bousculerait l'organisation traditionnelle de la société précisément en
libérantl'individudetoutecontrainte.
Réfléchirsurcequisepasseaujourd'hui,établirlediagnosticdenotre
présent, ce serait donc se pencher sur les mutations qui se produisent, en
évaluerlesdangers,forgerdesinstrumentspourleurrésister.
DeMarcelGaucheràAlainBadiouetàAntonioNegrilacritiqueest
lamême.C'estpartoutlesmêmesreprochesetlamêmeperplexité:poussée
de l'individualisme, règne du moi, de l'égoïsme et repli sur soi, absence
d'alternative au capitalisme, désillusion définitive à l'égard d'une possible
révolution.
Lenéolibéralismefabriqueraitunnouveausujet,l'homoœconomicus,