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Pierre Cohen
Député-maire de Toulouse,
Président du Grand Toulouse
Quai des savoirs
Une destination en cinq étapes
« Le présent
sans passé
n’a pas d’avenir »
Fernand Braudel
En voyant avancer le chantier du Quai des savoirs et dans
le même moment la redénition des Allées Jules-Guesde,
qui vont retrouver leur fonction première, celle d’une longue
et belle esplanade ombragée, en bordure de jardins
extraordinaires, chacun peut penser qu’il est devant le début
de la transformation de ce quartier de Toulouse qui du Grand
Rond se poursuit jusqu’aux bords de Garonne et de l’Hers
et de Saint-Michel à Montaudran.
Bordant l’ancien palais Comtal et la Place des Salins, il s’est
surtout développé au vingtième siècle avec quelques bâtiments
remarquables par leur architecture. Ces bâtiments universitaires
construits par la ville à la n du XIX° siècle retrouvent vie
aujourd’hui. Les anciennes facultés de science deviennent
le Quai des savoirs, futur siège de l’Université de Toulouse
et Centre pour le partage des savoirs, la faculté de la rue
des 36 ponts est, quant à elle, appelée à devenir une résidence
internationale pour les chercheurs étrangers invités.
Toutes ces restaurations s’accompagnent d’une requalication
de l’espace urbain qui avait subi peu de changements
et d’améliorations depuis les années 50.
Mieux, elles ne font pas oublier l’origine et l’histoire
de ces réalisations: les allées Jules-Guesde réécrivent le projet
de Mondran, l’université reste l’Université sous une nouvelle
forme, l’institut de chimie, aux 36 Ponts, construite par Paul
Sabatier avec une partie de sa bourse du Prix Nobel accueillera
des chercheurs du monde entier comme avait su le faire
Paul Sabatier, la Prison rappellera l’histoire et la mémoire
des martyrs de la Résistance.
Il en va de même plus au sud. L’ancienne caserne Niel, devient
un quartier avec des équipements publics. Les fouilles nous ont
montré qu’il s’agissait là d’une partie de la ville gauloise vieille
de plus de 2500 ans, Empalot va retrouver une qualité de vie
et d’architecture qui était celle de ses débuts dans les années
soixante. Le quartier s’ouvrira sur la Garonne: l’île du Ramier
deviendra après le déménagement du Parc des expositions,
le grand parc urbain et sportif qu’avaient souhaité et commencé
à construire Etienne Billères et ses équipes dans les années trente
et quarante.
L’extension du campus aéronautique et spatial de Rangueil-
Lespinet à Montaudran, grâce au projet d’Aerospace Valley,
s’organisera autour de la piste historique d’Air France qui
devient l’axe central du projet; la mise en valeur de l’action
extraordinaire des pionniers de l’aéropostale dans les bâtiments
historiques du Château Raynal s’inscrivent dans la même logique.
Se projeter dans l’avenir en s’appuyant sur l’histoire des lieux
et sur l’aventure des hommes, c’est une des grandes lignes
des transformations que nous avons entreprises dans cette
partie de Toulouse.
Haut lieu de l’enseignement
et de la recherche scientiques, depuis
la n du XIXe siècle, l’ancienne Faculté
des sciences fait l’objet d’une importante
réhabilitation. Un lifting de 28 millions
d’euros visant à doter Toulouse d’un
« Quai des savoirs », une des cordes
de « l’arc scientique » qui se tend
progressivement au coeur de la cité.
Le projet en 5 étapes « clés ».
2011 :
SCAU architectes
fait l’unanimité
À l’issue du concours lancé pour
mener l’opération du Quai des
savoirs, la Ville de Toulouse retient
l’agence parisienne SCAU architectes
en mai 2011. La Ville est séduite
par l’approche « minimaliste » du
projet qui consiste à réhabiliter
les bâtiments situés aux n° 39
et 41 des allées Jules-Guesde en
préservant et en valorisant tous les
éléments architecturaux et paysagers
remarquables du site. Un exercice
de précision et de nesse mis
au service d’une intervention
architecturale forte, emblématique
et durable.
Le projet s’articule autour de deux
axes prioritaires : l’armation
de la continuité dedans-dehors,
et une très large ouverture du bâti
sur l’espace public. Les architectes
ont ainsi abordé les deux bâtiments
comme un ensemble unique, relié
par un vaste passage menant
des allées au Jardin des Plantes.
Dans un même souci d’ouverture,
l’entrée « débordera » sur les allées,
tandis que les espaces intérieurs
s’ouvriront sur le Jardin des Plantes
voisin. L’agence SCAU architectes
est associé au cabinet toulousain
Azéma Architectes.
2012 :
Opération place nette
Jusqu’alors occupés par l’Université
Paul Sabatier, les n°39 et 41 abritaient
de nombreuses collections (herbier,
fossiles, livres...). Elles sont déplacées,
à l’instar des quatre bustes en marbre
qui ornaient l’entrée du 39 ou
encore de la plaque commémorant la
mémoire des personnels de l’université
mort pour la France lors des première
et seconde guerres mondiales.
Ces derniers sont conés au service
restauration de la Ville, certains
éléments de mobilier sont donnés
au Château Riquet, et les 9.000 m2
que totalisent les deux bâtiments
sont nalement vidés. Toutes les
parties à sauvegarder sont protégées
(escaliers patrimoniaux...) et le jardin
botanique attenant au n°41 est
palissé pour préserver son caractère
particulier de sous-bois. Une première
étape nécessaire à l’intervention des
entreprises qui étudient les fondations,
plafonds, planchers,boiseries... an
de déterminer d’éventuels problèmes
structurels. Et en n d’année, certains
bâtiments annexes sans caractère
patrimonial sont démolis.
2013 :
La réhabilitation peut
commencer !
Attribution des treize lots,
coordination des interventions
des entreprises, démolition
de cloisons... en ce début d’année,
les derniers préparatifs nécessaires
au démarrage de la réhabilitation
des bâtiments sont réalisés.
À l’été 2013, les travaux de gros
oeuvre vont commencer avec
le renforcement des structures
et du plancher, la création de
nouveaux murs... Les entreprises
accèderont au chantier depuis
le Grand Rond où un passage sera
prochainement aménagé à cet
eet. Leurs interventions seront
coordonnées avec celles
de la SMAT (Société de la Mobilité
de l’Agglomération Toulousaine),
en charge de l’aménagement
de l’esplanade. Les travaux sur
l’esplanade seront suspendus
pendant l’édition 2013 de la Novela.
Et outre les parties attenantes
aux façades des bâtiments,
l’esplanade sera terminée n 2013.
2014 :
Le quai prend forme
L’année démarrera avec les travaux
de charpente et de couverture.
Les menuiseries extérieures seront
également remplacées, et l’imposante
charpente métallique de la future
salle d’exposition du Centre
pour la partage des savoirs
sera montée. Pendant que les
façades subiront une étonnante
métamorphose (les options de
nettoyage et de badigeons ont été
retenues en concertation avec les
Bâtiments de France), les travaux
de second oeuvre commenceront.
Une réhabilitation « durable »,
la maîtrise de l’énergie guidant
chaque choix d’aménagement
et de matériau. Une réhabilitation
technique également, avec
un traitement particulier du sol,
innervé de bre optique et équipé
d’un système dynamique d’éclairage
et d’achage numérique en trois
dimensions. Magique...
À l’extérieur, le jardin du n°41
sera lui aussi restauré en lien avec
le Jardin des Plantes.
2015 :
La science s’amarre à quai
La livraison du Quai des savoirs
est programmée pour le printemps
2015. La « boite signal », support
de communication installé sur
les allées, informera les Toulousains
des évènements organisés par
le Centre pour le partage des savoirs
Une incitation à se tourner vers
ce nouvel équipement lequel, avec
le siège de la future Université
Fédérale de Toulouse (dont
l’installation au n°41 est programmée
à la rentrée 2015), le guichet
d’information des étudiants (ouvert
7 jours sur 7), mais aussi la Faculté
de Médecine (au n°37) et le Muséum
d’histoire naturelle (au n°35),
composera un ensemble plus vaste :
le « Quartier des sciences ».
Ce quartier comprendra également
une cité internationale des chercheurs
et des logements étudiants,
rue des 36 ponts. Ces équipements
dessineront alors un véritable
« arc scientique » dont l’objectif
est d’asseoir la science au coeur
de la cité.
2013, travaux de percement du passage entre les allées et le Jardin des plantes. Les escaliers patrimoniaux ont été sauvegardés.
2012, déménagement des collections.