Une ville soucieuse d’attractivité au niveau mondial, peut délaisser ses
alentours.
Cette ambition clairement affichée de rôle de métropole internationale, va en
revanche modifier sûrement en profondeur le rapport centre et territoires ruraux de la
zone du Scot, territoires pourtant les moins défavorisés du département, par leur
distance.
Le phénomène est mécanique.
On le voit bien. D’un côté, en effet, se réorganisent des métropoles modernes, les
grosses villes, comme Nantes. Elles contribuent aux deux tiers du PIB, aspirent
jusqu’à 5 fois plus d’aides, subventions, reversements divers, concentrent les hôtels
représentatifs des pouvoirs économiques et politiques et surtout voient se multiplier
les nouveau métiers issus des économies des médias, de l’info, de la
communication, de l’internet et du développement de logiciels, d’une culture
commerciale, des commerces modernes et dynamiques de la vie branchée.
En plus, là s’installent incubateurs, pôles d’excellence, salles de co-working et autres
lieux favorables à une économie nouvelle en train de naître. Le progrès continu de
l’automatisation, de la production assistée et de la robotique, la logique de la
financiarisation de l’économie pousse les entreprises à gros capitaux, à recruter
commerciaux, assureurs, juristes, conseils divers, boursiers, gens de réseaux,
veilleurs et gardiens sur réseaux sociaux, ingénieurs informatiques et du web,
graphistes et spécialistes de la communication nouvelle, pour gonfler la valeur
privilégiée de leur image afin d’attirer investisseurs et actionnaires à l’affût.
Telle est la logique induite pour les métropoles elles-mêmes, et donc pour Nantes qui
y est déjà engagée, avec le risque mécanique que les territoires des marges peri-
urbaines jusqu’aux espaces ruraux, les moyennes et petites villes, relancées ces
dernières décennies sur des entreprises PME de production, souvent de sous-
traitance, soient victimes en termes d’emplois, à la fois des délocalisations
provoquées par la mondialisation et la prise des marchés à faible valeur ajoutée par
les pays émergents, et des conséquences sur les revenus amputés, nuisant dans la
foulée aux économies commerciales locales.
C’est ce qui s’est vu ces dernières années.
Le phénomène a été déjà analysé (* www.estuairemag.com/2030/decrochage.htm)
quoique comme dans un cas particulier à propos de Saint-Nazaire dont la situation
géographique, les secteurs industriels, la structure des formations comme des
emplois, la persistance d’un chômage enkysté, la culture professionnelle assez
spécifique, comme sa position qualifiable à certains égards de complémentaire de
Nantes en terme industriel, ou de concurrente en matière d’ingénierie ou de
logistique portuaire, sont assez caractéristiques d’un satellite en train de perdre de
son autonomie.