Inventaire floristique et pré-diagnostic des habitats des îles et lônes du Rhône gérées par le SMIRIL
Conservatoire botanique national du Massif central / Novembre 2009
Écologie
Cette espèce croit préférentiellement en marge des pièces d’eau (mares, étangs…), des anses
calmes des cours d’eau sur alluvions sablo-limoneuses riches en nutriments, et plus
précisément sur les berges subissant des fluctuations importantes du niveau phréatique.
État de conservation, menaces
Dans le département, de nombreuses stations jalonnant le Rhône n’ont pas été revues : leur
disparition probable résulte soit d’une dynamique naturelle de fermeture accélérée par la
modification du régime hydrique du fleuve, soit d’une destruction physique qui est la
conséquence des activités humaines (urbanisation, aménagements).
Description des stations du SMIRIL
L’unique station récente établie dans le périmètre du SMIRIL, d’une douzaine d’individus,
est située au sud-est de la dition sur la commune de Grigny (localisée au GPS). Il s’agit
d’une dépression intraforestière, en eau une partie de l’année, exondée au moment de
l’observation (au mois de septembre). Le Jonc fleuri se développe dans la zone la plus basse
où l’eau séjourne plus longtemps, au sein d’une matrice vaseuse peu végétalisée (espèces
accompagnatrices : Bidens frondosa, Rorippa amphibia, Polygonum mite…). À l’arrière, des
peuplements de plus en plus denses de Massettes à larges feuilles (Typha latifolia) occupent
les bords de la dépression, piquetées ça et là de jeunes individus d’Érable à feuilles de frêne
(Acer negundo).
À noter qu’une mention bibliographique ancienne (1889) de cette espèce provenant de
CARIOT et SAINT LAGER pourrait se rapporter à notre site mais sans certitude.
Butomus umbellatus avait également été mentionné à l’est du site sur la commune de Feyzin
par A. CARIOT et J.-B. Saint-LAGER dans leur Flore du Bassin Moyen du Rhône et de la
Loire (1889) et au nord sur la commune de Pierre-Bénite par J. B. BALBIS au début du
XIX
ème
siècle.
Gestion de la population
La station subit certainement des perturbations du niveau hydrique, en relation avec la
canalisation du Rhône (?). Ainsi, l’emprise spatiale des massettes semble gagner du terrain,
menaçant à terme la population de Butomus umbellatus. De même, le couvert forestier tend
petit à petit à recouvrir cette dépression qui commence à accuser un déficit de luminosité.
Aussi, un léger recul de cette lisière forestière et du rideau de Typha permettrait à la fois une
« remontée de la nappe » et un apport substantiel de lumière ; il conviendrait également
d’enlever les semis d’Érable à feuilles de frêne présents.