Butomus umbellatus L.
Espèce à
statut
Butome en ombelle, Jonc fleuri (Butomacées)
Protection régionale
Inventaire floristique et pré-diagnostic des habitats des îles et lônes du Rhône gérées par le SMIRIL
Conservatoire botanique national du Massif central / Novembre 2009
© CSA / Céline le Barz
Description
Le Butome est une plante vivace
rhizomateuse dont les fleurs de
couleur rosée sont réunies en une
ombelle terminale portées par une
hampe cylindrique de 0,5 à 1 m
de haut. Deux à quatre spathes se
développent à la base de
l’ombelle à la manière des aulx
(genre Allium). Les feuilles sont
toutes réunies à leur base (gaines
emboitées) ; elles présentent un
contour linéaire (environ 1 cm de
largeur pour plus d’1 mètre de
long) et une section triangulaire.
Cette espèce ne pose pas de problèmes d’identification lorsqu’elle est fleurie ou fructifiée. Elle
pourrait cependant être confondue avec des espèces de la famille des Cypéracées à l’état
végétatif. Cependant l’association des trois caractères suivants permet de la distinguer : la base
des feuilles à gaines emboitées sur deux rangs, leur nature coupante et une tige cylindrique.
Répartition française Répartition sur le territoire
d’agrément du CBN Massif central
Le Butome en ombelle est une plante peu
courante en France du fait de ses exigences
écologiques assez strictes et de sa faible
compétitivité. D’une fréquence relative plus
forte dans la moitié nord du pays, ses stations
se raréfient vers le sud, avec des foyers plus
importants cependant en basse vallée du
Rhône.
© CBN Massif central / 2009
Répartition dans le Rhône
L’espèce est assez rare dans le département, avec des stations
dispersées dans le val de Saône et la vallée du Rhône. L’unique
station du SMIRIL s’insère dans un secteur d’autres stations
ont été notées récemment (communes de Taluyers et Montagny).
© CBN Massif central / 2009
Inventaire floristique et pré-diagnostic des habitats des îles et lônes du Rhône gérées par le SMIRIL
Conservatoire botanique national du Massif central / Novembre 2009
Écologie
Cette espèce croit préférentiellement en marge des pièces d’eau (mares, étangs…), des anses
calmes des cours d’eau sur alluvions sablo-limoneuses riches en nutriments, et plus
précisément sur les berges subissant des fluctuations importantes du niveau phréatique.
État de conservation, menaces
Dans le département, de nombreuses stations jalonnant le Rhône n’ont pas été revues : leur
disparition probable résulte soit d’une dynamique naturelle de fermeture accélérée par la
modification du régime hydrique du fleuve, soit d’une destruction physique qui est la
conséquence des activités humaines (urbanisation, aménagements).
Description des stations du SMIRIL
L’unique station récente établie dans le périmètre du SMIRIL, d’une douzaine d’individus,
est située au sud-est de la dition sur la commune de Grigny (localisée au GPS). Il s’agit
d’une dépression intraforestière, en eau une partie de l’année, exondée au moment de
l’observation (au mois de septembre). Le Jonc fleuri se développe dans la zone la plus basse
l’eau séjourne plus longtemps, au sein d’une matrice vaseuse peu végétalisée (espèces
accompagnatrices : Bidens frondosa, Rorippa amphibia, Polygonum mite…). À l’arrière, des
peuplements de plus en plus denses de Massettes à larges feuilles (Typha latifolia) occupent
les bords de la dépression, piquetées ça et là de jeunes individus d’Érable à feuilles de frêne
(Acer negundo).
À noter qu’une mention bibliographique ancienne (1889) de cette espèce provenant de
CARIOT et SAINT LAGER pourrait se rapporter à notre site mais sans certitude.
Butomus umbellatus avait également été mentionné à l’est du site sur la commune de Feyzin
par A. CARIOT et J.-B. Saint-LAGER dans leur Flore du Bassin Moyen du Rhône et de la
Loire (1889) et au nord sur la commune de Pierre-Bénite par J. B. BALBIS au début du
XIX
ème
siècle.
Gestion de la population
La station subit certainement des perturbations du niveau hydrique, en relation avec la
canalisation du Rhône (?). Ainsi, l’emprise spatiale des massettes semble gagner du terrain,
menaçant à terme la population de Butomus umbellatus. De même, le couvert forestier tend
petit à petit à recouvrir cette dépression qui commence à accuser un déficit de luminosité.
Aussi, un léger recul de cette lisière forestière et du rideau de Typha permettrait à la fois une
« remontée de la nappe » et un apport substantiel de lumière ; il conviendrait également
d’enlever les semis d’Érable à feuilles de frêne présents.
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