Inventaire floristique et pré-diagnostic des habitats des îles et lônes du Rhône gérées par le SMIRIL
Conservatoire botanique national du Massif central / Novembre 2009
Écologie
Cet hydrophyte apprécie les sols sablo-graveleux des fleuves aux eaux mésotrophes. On la
trouve principalement non loin des berges où le courant se fait plus lent et la lame d’eau moins
profonde (inférieure à 1 m).
État de conservation, menaces
La Vallisnérie spiralée a fortement régressé en France depuis les années cinquante dans de
nombreux secteurs. Dans le département du Rhône, elle semble avoir disparu de plusieurs
localités, notamment aux environs immédiats de Lyon. Comme beaucoup d’hydrophytes, ses
populations pâtissent des remaniements des berges des grands cours d’eau.
Description des stations du SMIRIL
Trois stations ont été localisées sur le territoire du SMIRIL en 2009. La plus au nord se situe
en rive gauche du Rhône, au niveau d’une anse calme constituée par un ancien casier. Une
autre a été notée en rive droite du Rhône, sur des berges calmes, en amont du pont de
Vernaison et une dernière en aval du pont de Vernaison, dans les eaux libres en rive gauche
du Rhône. Les stations sont assez grandes, la Vallisnérie spiralée pouvant occuper quelques
dizaines de mètres carrés. Il est toutefois délicat d’estimer précisément la taille des
populations étant donné la difficulté de prospection des berges aquatiques. L’espèce est
probablement présente en d’autres endroits du site et une prospection plus systématique des
berges permettrait de connaître plus précisément son abondance.
Gestion de la population
Tout comme pour les autres hydrophytes, le maintien de la Vallisnérie spiralée est lié à la
non-dégradation des berges. L’évolution des populations d’espèces exotiques doit également
être surveillée tout comme l’apparition de nouvelles espèces au caractère envahissant tel
qu’Egeria densa.
Le batillage doit être évité.
Commentaire
La Vallisnérie spiralée a un mode de reproduction original. À maturité, alors que la fleur
femelle est portée à la surface par son long pédoncule spiralé, les capsules logeant les fleurs
mâles se détachent et viennent flotter à la surface. Les capsules s’ouvrent alors et le pollen
libéré peut ainsi féconder les fleurs femelles. Sitôt la fécondation réalisée, le pédoncule
ramène alors l’ovaire fécondé sous l’eau où le fruit se développe.