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cent du PIB, l’inflation en 2000 a été plus fortement influencée en
Irlande qu’ailleurs par la faiblesse de l’euro, en particulier par rapport
aux monnaies des principaux partenaires commerciaux, notamment la
livre sterling et le dollar. Les salaires ont augmenté rapidement dans le
secteur des biens échangeables, bénéficiant d’une forte demande, de
notables gains de productivité et d’un taux de change favorable. Compte
tenu du plein emploi, ces hausses de salaire se sont aussi répercutées sur
le secteur interne des biens non échangeables. Toutefois, comme la
productivité progressait moins dans ce secteur, l’inflation y a été plus
forte. L’appréciation connexe du taux de change réel, qui va
probablement continuer pendant un certain temps, est un aspect
inévitable du processus d’ajustement dans un pays comme l’Irlande.
L’excès de demande, y compris la forte demande dans le secteur des
services, fait certes monter les prix des services et les salaires, mais
comme les paiements courants sont à peu près en équilibre, il ne serait
pas judicieux de dire que jusqu’à présent, l’Irlande se trouve
simplement en situation de surchauffe.
Quels sont les risques et les
perspectives ? Selon les projections, la croissance du PIB devrait ralentir à 7¾ pour
cent cette année et en 2002, soit un chiffre proche de l’estimation du
Secrétariat pour la croissance potentielle à court terme. Deux facteurs
sont à la source du retour à des taux de croissance plus normaux.
Premièrement, les exportations devraient se ralentir en 2001 à partir du
moment où le sommet conjoncturel dans la zone OCDE sera franchi et
où la demande de produits liés aux TIC s’affaiblira. L’importance que
prendra ce dernier facteur reste incertaine, bien qu’au début de l’année
les anticipations d’exportations aient fortement chuté. L’appréciation du
taux de change effectif nominal de la livre irlandaise depuis octobre
dernier viendra renforcer cette évolution. Le ralentissement des
exportations devrait amener à son tour une réduction de l'investissement
des entreprises, qui sera partiellement compensée par une augmentation
des investissements publics en infrastructures et par le dynamisme de la
demande de logements. Deuxièmement, la pénurie grandissante de
main-d’œuvre viendra également freiner la croissance. Il se pourrait en
effet que l’expansion de la population active ait atteint son maximum en
2000. Même si les modifications actuellement apportées au système
fiscal doivent encourager l’activité et l’immigration, la croissance de la
population active tombera probablement à moins de 3 pour cent dans les
prochaines années. L’inflation devrait pour sa part accuser une
décélération compte tenu du ralentissement de la croissance et du léger
resserrement des conditions monétaires.
A court terme, la principale incertitude porte sur l’évolution des
exportations. L’Irlande dépend beaucoup plus du marché européen que
de celui des Etats-Unis, mais si l’activité devait se tasser durablement
dans ce dernier pays, les entrées d’IDE en Irlande pourraient elles aussi
se réduire. Quand bien même l’affaiblissement des perspectives de
croissance serait seulement temporaire, certains ont exprimé la crainte
qu’il n’entraîne l’éclatement de ce que d’aucuns présentent comme une
bulle spéculative des prix des logements, avec des conséquences plus
générales pour la consommation par le biais de l’effet de richesse. Il