Eurydice est morte
d'Une overdose
Stbp, « Parking » I Voilà du Demy hyper-
c,oncentié,
du
Demy digest; du Derily comme on
l'aime quand il ençhante la réalité, baguenaude
autour de la chaumière de Peau d'Ane, déploie Ses
parapluies et ses demoiselles sur la côte atlantique
mi ses chanteurs rock à l'intérieur de Bercy. Bref,
c'est du Demy dont la caméra-baguette magique
délivre Ses personnages de la pesanteur et réconci-
lie
lés bons
sentiments et le bonheur de filmer,
Mais « Parking », c'est aussi le mythe d'Orphée,
excusez du Peu, ravalé avec les décors in et les
accessoires branchés qui S'imposent. Son hércis
est une pop 'star (Francis Huster) adulée des
Minettes. Eurydice (Japonaise comme la veuve de
John Lenrion) Meurt d'une overdose. On atteint
les enfers au fond d'un parking. Et Charon piloté
une Porsche nOire.
Demy à dédié son film à Cocteau. L'hommage
s'iniposaii. Mais Demy n'est pas Cocteau. Et
même si jean Marais campe.nn impayable Hadès
et Marie-France Pisier une Sublime ét troublante
Perséphone, c'est là où le bât blesse. Car la ten-
dresse tétine de Demy S'accorde mal aux excès
tragiques ou aux amours passionnées, comme les
mélodies >joliment savonneuses de Michel Le-
grand
àui
chants sublimes d'Orphée. En somme,
Demy
-
et Legrand ont rabattu ici le mythe d'Or-
. pliée comme ils élevaient ailleurs, à Cherbourg bu
à Rochefort,
de
tendres chroniques au rang de
mélodieuses comédies.
Il
existe toutefois un bon usage
.
_ de « Parking ».
C'est d'oublier Orphée et d'aimer le seul Francis
Huster. C'est de se laisser dériver sans violence ni
- mérhoire dans un inonde Où tout peut arriver, où
lès guitares électriques vous exPlosent dans les
bras, où tes bacchantes he sont que des groupies
un peu Survoltées, mais où les fins heure
-
Lises
s'imposent ; dans la vie ou la mort, quelle impor-
tance ?
be
toute façon, avec Demy on navigue
_ ctans le rêve; Ou mieux, dans la rêverie. Cet état
délectable entre fantasmes et réalité. Frédéric Vitoux
« Parking », de Jacques Demy, avec Francis HuSter,
Kelo Ito, Marie-France Pisier, Jean Marais
82
LE NOUVEL OBSERVATEUR IARTS SPECTACLES
a bonne
étoile
-
d
'
Ab
Pub, blitz et révolte: les trois secrets des nouveaux « woi
Alan ,Parker — metteur en scène de « Bird3i »,
qui vient de triompher à Cannés — appartient à
cette génération de jeunes loiips du cinéma an-
glais, domine
lingh
Hudson
;
Ridley Scott ou
David Puttnain, tous cancres dans leur enfance,
qui ont fourbi leurs premières armes dans la
publicité avant de gagner le gros lot de la gloire.
David Plittnam est devenu le producteur, à la
mode des années quatre-vingt ayèc « les Chariots
de
feu le film événénient de Hudson,
« Gandhi », « Midnight Express » et « la Dêchi-,
rire ». Ridley Scott, peut-être le plus original des
cinéastes actuelà, est deverni l'auteur milliardaire
de «Slacle Itinner >> et surtout du génial
« Alien ». Une équipe qui tourne au quart de tour
et ne produit que dès succès d'Une incontestable
qualité. Leur secret ? Ils ont donimencé ensem-
ble, en montant leurpropre société de films
chaires.. Puttnam était leur homme d'affaires il
l'eSt resté. Simplement, ils sont passés de la fabri-
cation en Série de spots à la confection de chefs-
d'envie.
Pour Moi, la publicité, c'était le seul moyen'
d'arriver à faire des films,
raconte Parker.
Je
venais d'un Milieu pauvre... Vous savez, l'Angle-
terre est encore un pays où la hiérarchie des-clas-
ses, Pour ne pas dire le système des castes, est si
rigide qu'Un enfant du peuple n'a pratiquement
aucun espoir de faire son
-
chemin dans la vie.
Enfant, je ne rêvais même pas de faire du cinéma,
pas plus que d'aller Sûr la Lune : c'était une
activité réservée aux autres. Alors je me cônten-
tais d'avoir eillde d'écrire. C'est ainsi que je suis
entré dans la publicité. Au début, je faisais des
spôts pour la télévision. Puis, peu à peu, j'ai
commencé à travailler pour le cinéma. J'ai fait
plus de cinq cents films, de Rénaidt à la soupe
Liebig... J'ai encore des frissons quand j'Y
-
pen;se.ii
Mire école pour le talent. Mais il semble
qu'elle donne à den* dont le talent est assez fort les
moyens financiers et techniques de réaliser en-
suite les films dont ils rêvent.
«J'ai un peu honte d'avoir commencé comme
ça, je n'en parle-pas trop. Mais nous avions notre
propre compagnie, nous avions la maîtrise denos
vies, nous apprenions à faire des erreurs; à nous
casser la gueule, à réparer les morceaux. Vôtis
savez, une fois qu'on a été_ capable d'affronter
Orphée
au purgatoire
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