peut se construire le sens orienté vers le futur. Pour Dionne (2013), « parler de
transcendance et d’immanence, c’est d’avoir la conviction que la vie commune va se
poursuivre au-delà du tragique humain, au-delà de la limite visible. » (p. 40).
Quotidiennement, dans la vie personnelle ou au travail, « nous cherchons à nous redéfinir
à partir d’un enracinement de valeurs pour mieux nous libérer de la logique de production
et des effets de déracinement de la globalisation libérale » (Dionne, 2013, p. 46).
Le chapitre 3 s’intitule « Une expérience de passage » et son auteure est Nicole Bouchard.
Pour l’auteure, « le rite va mettre en scène le passage d’un état à un autre dans un
mécanisme toujours similaire : arrêt, attente, passage, entrée, puis finalement agrégation. »
(p. 52). La traversée de rites de passage implique celle d’un deuil partagé, communiqué,
car « pour faire du sens, cela prend de l’autre ; cela se vit dans un espace de dialogue où
les participants pourront faire le deuil de leur toute-puissance et abandonner l’illusion pour
l’humain d’arriver à trouver UN sens à la vie. » (Bouchard, 2013, p. 56). L’expérience de
risquer un travail de mémoire au sein d’une communauté s’accompagne de prises de
conscience relatives aux jougs du passé et ainsi procure un espace de pardon et de
réconciliation. Ceci jette les premières pierres à l’édifice de son propre projet de vie.
S’inspirant de la littérature sur le sujet, Bouchard (2013) souligne qu’accompagner le rite
de passage comporte 1) une fonction de narrativité, facilitant souvent le récit de
l’innommable, l’inédit, l’interdit; 2) une force reliante de communiquer, d’échanger et de
faire passer avec l’autre et 3) un caractère éducatif, initiatique, de transmission des modes
de faire et de penser
Le chapitre 4, produit par Luis Adolfo Gomez Gonzalez a pour titre « La notion de projet :
entre le sens et la vie, les contours d’une émergence ». Pour l’auteur, le projet est un
processus d’élaboration situé entre le passé et l’avenir, ainsi qu’un ancrage de l’être
singulier et ouvert sur le monde. Lorsqu’il est question de projet pour l’auteur, il est ici
question de projet « d’être ». Dans le cadre du programme au cœur de cet ouvrage se
retrouve le processus d’élaboration d’un projet centré sur des questions plutôt que sur des
constats, qui s’adresse à l’être en cheminement, à la façon dont chacun de nous aspire à
vivre, aux choix et aux découvertes que l’on souhaite faire, au sens que l’on souhaite
donner à son existence.