Le tamarin pinché est un singe, un
petit singe primitif d’Amérique du
sud. Les primates du Nouveau Monde
vivent tous en Amérique centrale et
en Amérique du Sud, dans les régions
équatoriales. Ils se répartissent en
deux familles : les cebidae , représenté
par les saïmiris, les sapajous et les
singes hurleurs, et les callithricidés.
Cette dernière famille comprend les
tamarins et les ouistitis, comme par
exemple les ouistitis à pinceaux blancs
que nous avons élevés pendant plus
de 25 ans et dont les deux derniers
descendants sont morts en 2007.
Les tamarins se diérencient des
ouistitis par leur dentition dont les
canines sont plus longues que les
incisives, alors que chez les ouistitis
elles sont quasiment de longueur
égale. Ils sont aussi un peu plus
grands, oh ! pas beaucoup; si le poids
des ouistitis varie de 150g (pour le
ouistiti pygmée) à 250g, celui des
tamarins varie de 250g à 500g. La
famille des ouistitis est formée par
environ huit espèces et celle des
tamarins en comprend environ une
quinzaine, facilement diérenciables
les unes des autres par leur pilosité.
Les forêts amazoniennes ne sont pas
des espaces uniformes, mais sont
traversées de chaînes de montagnes,
de forêts sèches, de terres désertiques
et de cours d’eau qui sont des
obstacles dicilement franchissables
pour les ouistitis et les tamarins.
On peut rencontrer sur le bord d’un
euve une espèce de tamarin et le
long de l’autre rive une autre espèce.
Ce sont ces diérents obstacles et les
transformations du milieu qui ont
permis la grande diversité des espèces
dans cette famille de primates, et
leur répartition discontinue. Le
tamarin noir, propre aux deux rives
de l’estuaire de l’Amazone est noir
marbré de jaune, le tamarin bicolore
est blanc sur l’avant du corps et brun-
noir sur l’autre moitié, avec un visage
et de grandes oreilles glabres. Le
tamarin empereur, au corps gris foncé
et à queue rouge, possède de longues
moustaches blanches, dignes de
l’empereur d’Autriche François-Joseph
I, retombant en courbe de chaque
côté du museau. Les quatre espèces
de tamarins lion, reconnaissables par
la magnique crinière de fourrure
soyeuse qui leurs entoure la tête, se
diérencient les unes des autres par
la couleur de leur fourrure et de leur
crinière. Quant au tamarin pinché, il
ne passe pas inaperçu et se diérencie
entre autre par sa volumineuse
coiure blanche, pareille à une boule
de coton, ce qui lui a valut son nom
en anglais, cotton-top tamarin. Les
allemands ont préféré le comparer au
pianiste Franz Liszt qui à la n de sa
vie portait une splendide chevelure
blanche qui retombait sur ses épaules
d’où son appellation dans la langue
de Goethe Liszt-Ae. Enn son
nom latin, scientique est saguinus
oedipus.
Les tamarins se rencontrent dans
le bassin moyen et supérieur de
l’Amazone, au Brésil et au sud de
la Colombie. Seul le tamarin pinché
fait exception et vit au nord de la
Colombie et au sud de Panama.
Il vit aussi bien dans les forêts
tropicales humides de plaine que de
montagne, jusqu’à 1’500 m d’altitude
en Colombie. Ce primate à la coiure
iroquoise vit sur les plus grosses
branches des arbres, à tous les
niveaux. Très habile, il court le long
des branches, bondissant allégrement
à travers les frondaisons. Il peut
eectuer des sauts de 3 mètres, se
rattrapant à l’aide de leurs gries, car
comme tous les autres tamarins et
ouistitis, ils n’ont pas d’ongles plats,
mais des gries à l’exception du pouce
des postérieurs qui possède un ongle.
Leur pouce n’est pas opposable aux
autres doigts.
Comme tous les représentants
des callithricidés, les tamarins
pinchés vivent en groupe familial
le plus souvent formé par le couple
reproducteur et leurs descendants.
Les enfants généralement ne se
reproduisent pas et les femelles, à
l’exception de la mère, ne produisent
pas d’ovulation. Par contre si une
des lles est placée hors du groupe
familial et exposée à des mâles
étrangers, elle perd instantanément
cette inhibition reproductrice et
s’accouple. Mais, si elle est portante
et veut rejoindre sa famille, sa mère
la chasse violemment hors du groupe.
La cour du mâle auprès de sa femelle
n’a rien de spectaculaire, l’invitation
à l’accouplement n’est ritualisée
que par des mouvements de langue,
ensuite le mâle s’accroche aux ancs
de la femelle. Il n’y a pas de période
saisonnière, mais il semblerait qu’en
captivité le pic des naissances ait lieu
en avril-mai. Les femelles mettent
bas pour la première fois à l’âge
d’environ 33 mois et généralement,
en liberté, les naissances ont lieu
en moyenne tous les huit mois. Les
tamarins, comme les ouistitis, après
cinq mois de gestation, accouchent
généralement de deux petits, parfois
trois, et plus rarement, un seul.
C’est toujours le père et les frères et
sœurs qui portent les bébés, la mère
ne les prenant que pour les allaiter.
Les nouveau-nés passent presque
inaperçus sur le dos de leur père,
leur fourrure étant identique à celle
des parents, sans la toue de poils
blancs sur la tête. On commence à
les remarquer lorsque, à 3 jours, ils
ouvrent les yeux, deux petites perles
noires qui brillent dans la fourrure du
«babytransporter» et qui, peu à peu,
se mettent à observer leur entourage.
Vers la cinquième semaine ils
Le Tamarin Pinché