LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN ÎLE-DE-FRANCE– N° 2013-54 SEPTEMBRE 2013 – Attractivité économique : atouts et faiblesses de l’Île-de-France. – L’emploi cadre au cœur des mutations de la région. – Cadres : quelles perspectives pour 2013. Dossiers attractivité régionale de l’Apec L’Île-de-France se caractérise par une concentration de population unique en France (18 % de la population sur 2 % du territoire), qui se double d’une exceptionnelle concentration économique. L’économie francilienne est à l’origine de 30 % de la richesse nationale et peut s’appuyer sur une grande diversité d’activités tant industrielles que tertiaires. L’économie régionale, portée par le moteur que constitue l’agglomération parisienne, polarise les activités à forte valeur ajoutée, les sièges sociaux et les emplois de haut niveau. De surcroît, bien que des poches importantes de précarité marquent le territoire régional, l’Île-de-France a mieux résisté à la crise de 2008-2009 que d’autres régions. Le taux de chômage y est désormais le plus bas de toutes les régions françaises. Un million de cadres du secteur privé travaillent dans des entreprises implantées en Île-de-France, soit 35 % des cadres français. –ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE : ATOUTS ET FAIBLESSES DE L’ÎLE-DE-FRANCE– 1. Classement annuel établi par PricewaterhouseCoopers. 2. Différence entre le nombre de naissance et le nombre de décès. – UNE RÉGION À DIMENSION INTERNATIONALE – – UN FORT DYNAMISME DÉMOGRAPHIQUE MALGRÉ UN SOLDE MIGRATOIRE NÉGATIF – L’Île-de-France possède un réseau d’infrastructures qui permettent de situer la région au cœur des échanges nationaux et internationaux. La région accueille en effet la 2e plateforme aéroportuaire d’Europe (avec les deux aéroports internationaux de Roissy-Charles de Gaulle et d’Orly), la 2e plateforme fluviale d’Europe, de nombreuses dessertes TGV vers les principales métropoles françaises et européenne, ainsi qu’un vaste réseau routier. Elle est la 5e région la plus riche d’Europe (en termes de PIB par habitant), loin devant les autres régions françaises. De surcroît, Paris, capitale régionale et nationale, était en 2012 la 4e ville la plus attractive au niveau mondial, derrière Toronto, Londres et New-York1. L’Île-de-France se caractérise aussi par sa diversité économique et sociale. Par exemple, les zones d’activité de Paris et des Hauts-de-Seine (en particulier dans le quartier d’affaires de La Défense) se singularisent par la place, unique en France, prise par le secteur tertiaire marchand, alors que le département de Seine-et-Marne conserve d’importantes activités agricoles. On peut également noter que les populations aux revenus parmi les plus élevés de France se concentrent sur certaines zones de Paris, des Hautsde-Seine ou des Yvelines, alors que le département de la Seine-Saint-Denis se distingue par son taux élevé de bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA). L’Île-de-France constitue la 3e plus petite région métropolitaine par sa superficie, mais la région la plus dense de France. Avec 11,8 millions d’habitants, l’Îlede-France est aussi la région la plus peuplée. Elle compte près de deux fois plus d’habitants que la région Rhône-Alpes, située en 2e position avec 6,2 millions d’habitants. Sur les huit départements de la région, la population francilienne se concentre principalement sur Paris (19 %). 2,3 millions d’habitants y sont recensés. La seule commune de Paris est ainsi plus peuplée que 11 des 22 régions métropolitaines. Les autres départements de la région sont de niveau comparable : les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis, départements franciliens les plus peuplés après Paris, comptent chacun 1,5 million d’habitants (soit 13 % de la population régionale), tandis que le moins peuplé (le Val d’Oise) rassemble tout de même 1,2 million d’habitants, soit 10 % de la population francilienne. L’Île-de-France occupe la 10e place des régions métropolitaines en termes de dynamisme démographique (tableau 1). Sa population a augmenté de 835 000 habitants entre 1999 et 2010, soit une variation annuelle moyenne légèrement supérieure à celle de la France métropolitaine (+0,7 % contre +0,6 %). Sur le plan des flux migratoires, le nombre d’habitants qui quittent l’Île-de-France est pourtant supérieur au nombre d’habitants qui viennent s’installer dans la région. La progression du nombre d’habitants en Îlede-France s’explique donc uniquement par un solde naturel2 fortement positif (+0,9 % contre +0,4 % en moyenne en France métropolitaine). Aussi, la population francilienne est particulièrement jeune. 33 % des habitants de la région ont moins de 25 ans, soit la 2e région la plus jeune de métropole derrière le Nord-Pas-de-Calais. Source : Insee, recensement de la population, 2010. France métropolitaine – Tableau 1– Dynamisme démographique des régions françaises : place de l’Île-de-France 2 Population en 2010 Corse Taux de variation annuel moyen entre 1999 et 2010 (en %) Classement régional dynamisme démographique 309 693 1,6 1re Languedoc-Roussillon 2 636 350 1,3 2e Midi-Pyrénées 2 881 756 1,1 3e 1 770 363 0,7 9e 11 786 234 0,7 10e 1 845 687 0,6 11e […] Poitou-Charentes Île-de-France Alsace APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN ÎLE-DE-FRANCE – UNE RÉGION TOURNÉE VERS LES SERVICES ET CONCENTRANT LES RICHESSES – – R&D : UN POIDS HORS NORME EN ÎLE-DE-FRANCE – Sur le plan économique, l’Île-de-France occupe une place sans équivalent comparé aux autres régions françaises. Elle produit 30 % de la richesse nationale et environ 4 % du PIB de l’Union européenne. Ce dynamisme s’explique par les caractéristiques des entreprises qui y sont implantées. De nombreuses grandes entreprises (plus de 5 000 salariés) y possèdent leur siège social et d’importantes multinationales y sont présentes. La région abrite d’ailleurs le 1er quartier d’affaires européen : La Défense. L’activité francilienne se caractérise par la prédominance des services. Les activités tertiaires représentent 82 % de l’emploi salarié francilien, le secteur tertiaire marchand produisant à lui seul 71,2 % de la valeur ajoutée régionale, contre 50,7 % en moyenne pour les autres régions de métropole. Les services aux entreprises sont, en Île-de-France, essentiellement tirés par les activités de conseil et de gestion, celles-ci s’appuyant sur une main-d’œuvre souvent très qualifiée (activités juridiques, prestations intellectuelles de conseil…). Les activités financières et d’assurances sont également fortement représentées dans la région, tout comme les services informatiques. On peut enfin noter la contribution non-négligeable du secteur touristique, l’Île-de-France se présentant comme la 1re région touristique de France. Malgré le poids des services dans l’économie régionale, la place de l’industrie en Île-de-France reste importante. En témoignent les 48 000 établissements industriels qui regroupent 471 000 salariés, soit 14 % des effectifs nationaux travaillant dans ce secteur. L’aéronautique, la construction automobile, l’industrie pharmaceutique ou encore la cosmétique sont quelques-uns des domaines qui sont bien représentés dans la région, avec la présence d’entreprises leaders. Leur implantation est en partie favorisée par la richesse des infrastructures dont dispose la région, notamment en termes de transports et de logistique. Ces infrastructures permettent également à l’Île-deFrance de se positionner comme 1re région exportatrice de France. La région contribue en effet à hauteur de 17,9 % aux exportations nationales. L’économie francilienne bénéficie d’une exceptionnelle concentration de ressources en matière de recherche et d’innovation. Elle réunit sur son territoire des organismes publics très dynamiques (CEA, CNRS, CNES…), mais aussi de nombreux centres de recherche privés (par exemple le Technocentre de Renault à Guyancourt dans les Yvelines). Les dépenses en R&D représentent 3 % du PIB régional, ce qui situe la région non seulement en 2e position des régions françaises (derrière Midi-Pyrénées), mais aussi au niveau du seuil minimal fixé par la stratégie de Lisbonne pour développer l’économie de la connaissance dans l’Union européenne. Autre signe de son dynamisme en matière de recherche, la région a déposé près de 4 900 brevets en 2010, soit plus du double de ceux enregistrés en Rhône-Alpes qui arrive en 2e position sur ce plan. Rassemblant 21 % des universités françaises et près du quart des écoles d’ingénieurs, de commerce, gestion et comptabilité, la région est particulièrement attractive pour les étudiants. Elle est celle qui attire (en proportion de la population) le plus de jeunes âgés de 18 à 24 ans, après la région Midi-Pyrénées, et celle qui compte le plus d’étudiants inscrits dans le supérieur en 2011-2012 (626 000). En Île-de-France, 35,9 % des habitants de 15 ans et plus ayant terminé leurs études sont diplômés du supérieur, ce qui positionne la région au 1er rang national quant à la part des diplômés de l’enseignement supérieur, nettement devant les régions RhôneAlpes et Midi-Pyrénées (tableau 2). Reste que 16,8 % de la population active francilienne ne possède aucun diplôme, soit un niveau équivalent aux autres régions métropolitaines (16,5 %). Part (en %) Classement des régions Île-de-France 35,9 1re Rhône-Alpes 26,4 2e Midi-Pyrénées 26,0 3e Provence-Alpes-Côte d'Azur 24,6 4e Bretagne 23,2 5e APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN ÎLE-DE-FRANCE Source : Insee, recensement de la population, 2009. – Tableau 2– Part des diplômés du supérieur dans la population de 15 ans et plus ayant terminé leurs études (par région) : place de l’Île-de-France 3 – UN DYNAMISME IMPORTANT DES PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ – 3. Pour l’Insee, une aire urbaine est un ensemble de communes d’un seul tenant, constitué d’abord par une ville pôle puis par des communes périurbaines ou rurales dont au moins 40 % de la population ayant un emploi travaille dans la ville ou dans des communes attirées par celles-ci. 4. Les cadres des fonctions métropolitaines (CFM) sont définis par l’Insee comme les cadres et chefs d’entreprises de plus de 10 salariés de 5 fonctions jugées stratégiques et à contenu décisionnel élevé : conception-recherche (ingénieur, chercheurs…), prestations intellectuelles (avocats, architectes…), commerce interentreprises (cadres technico-commerciaux), gestion (cadres de la banque, finance, ressources humaines), culture-loisirs (journalistes, artistes…). – DES EMPLOIS STRATÉGIQUES EN NOMBRE – 11 pôles de compétitivité sont recensés dans la région. Même si d’autres régions (Rhône-Alpes et ProvenceAlpes-Côte d’Azur) en comptent davantage, l’Île-deFrance est la seule à pouvoir compter sur autant de pôles labellisés mondiaux ou à dimension mondiale (5 sur les 18 recensés en France début 2013). De plus, ils font ressortir certaines dominantes propres à l’économie francilienne. Ainsi, le pôle Finance Innovation et le pôle Advancity sont orientés sur le secteur des services : ingénierie financière pour le premier, aménagement urbain et mobilité pour le second. Le pôle de Medicen Paris Region est axé sur les biotechnologies et le pôle Cosmetic Valley (en lien avec les régions Centre et Haute-Normandie) se concentre sur l’industrie cosmétique. La région compte également deux pôles dédiés aux technologies de l’information et de la communication : Systematic Paris-Region et Cap Digital Paris Region. Les autres secteurs à bénéficier du dynamisme des pôles de compétitivité et à les alimenter sont respectivement les transports avec le pôle Mov’eo (en lien avec les régions Haute et Basse-Normandie), la logistique avec le pôle Nov@log (en lien avec les régions Haute et Basse-Normandie), l’aéronautique avec le pôle Astech, la plasturgie avec Élastopôle (en lien avec les régions Centre, Pays de la Loire et Auvergne) et l’agroalimentaire avec Vitagora (pôle porté par la région Bourgogne). En 2011, 2 400 établissements d’Île-de-France étaient membres d’un pôle de compétitivité, représentant 235 000 salariés dont 134 000 cadres. L’aire urbaine3 de Paris tient une place à la fois hors norme et atypique. Classée 1re aire urbaine de France avec 12 millions d’habitants, elle regroupe la quasi-totalité des communes franciliennes et se caractérise par son extension sur des communes des régions limitrophes que ce soit la Picardie, la Haute-Normandie ou le Centre, avec un processus de densification constant. Aussi, l’aire urbaine de Paris compte au global légèrement plus d’habitants que la région francilienne elle-même ! Sur le plan économique, l’aire urbaine de Paris polarise sur son territoire de nombreux emplois stratégiques à fort contenu décisionnel. Elle constitue de loin la 1re aire urbaine de France quant au nombre de cadres des fonctions métropolitaines4 (CFM), c’est-à-dire les cadres et chefs d’entreprises dans des fonctions à forte valeur ajoutée (conception, recherche, prestations intellectuelles, culture, gestion), ou quant à la part des CFM dans l’emploi total (tableau 3). Mais au-delà de ce particularisme, l’aire urbaine de Paris présente quelques lignes de contraste selon les axes qui la composent. Ainsi, le département des Hauts-de-Seine concentre proportionnellement davantage de cadres des fonctions métropolitaines que les autres départements de la région, y compris Paris intra-muros, grâce en particulier à l’implantation sur son territoire du centre d’affaires de La Défense. Produisant à lui seul 23 % du PIB régional et se démarquant par sa forte concentration d’entreprises de grande taille, le département des Hauts-deSeine présente notamment une surreprésentation des emplois stratégiques liés à la gestion. Les cadres dépendants des fonctions conception-recherche ou commerce interentreprises y sont également plus représentés qu’ailleurs. Paris intra-muros, de son côté, compte une forte proportion de CFM des fonctions culture-loisirs (journalistes, artistes, conservateurs…) et prestations intellectuelles (avocats, juristes, architectes, publicitaires…). • Aire urbaine Nombre de CFM en 2009 Classement selon le nombre Classement selon la part Paris 1 111 934 19,3 1re 1re Lyon 118 700 12,3 2e 4e 80 481 14,5 3 2e Toulouse 4 Part dans l'emploi total (en %) APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN ÎLE-DE-FRANCE e Source : Insee, recensement de la population, 2009. – Tableau 3– Cadres des fonctions métropolitaines (CFM) dans les aires urbaines de plus de 50 000 emplois –L’EMPLOI CADRE AU CŒUR DES MUTATIONS DE LA RÉGION– – 6 MILLIONS D’ACTIFS EN EMPLOI ET LE TAUX DE CHÔMAGE LE PLUS FAIBLE DE FRANCE – Pour l’ensemble des secteurs d’activité (y compris le secteur public), l’Île-de-France compte 6 millions d’actifs en emploi, dont 5,7 millions de salariés. Les emplois franciliens sont éminemment concentrés sur la zone d’emploi5 de Paris (62 %), qui regroupe la commune de Paris mais aussi une centaine d’autres communes, en particulier toutes les villes de la première couronne. Englobant 3,7 millions d’emplois (secteurs privé et public), la zone d’emploi de Paris est la 1re de France. La 2e zone d’emploi de la région (Saclay, 550 000 emplois) réunit quant à elle moins de 10 % des emplois franciliens. Cette zone comprend notamment la commune de Versailles et l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines. La 3e zone d’emploi la plus importante de la région est celle de Roissy-Sud Picardie. Cette zone transrégionale compte, dans sa partie francilienne, 441 000 emplois. Les autres zones d’emploi franciliennes sont de moindre envergure à l’échelle régionale mais importantes au niveau national : Orly (225 000 emplois), Créteil (192 000 emplois), Cergy (153 000 emplois)… Le taux de chômage en Île-de-France a augmenté de 0,5 point entre le 4e trimestre 2011 et le 4e trimestre 2012, pour atteindre 8,8 %. Il s’agit non seulement de la progression la moins élevée sur cette période mais aussi du taux de chômage le plus bas de toutes les régions françaises (ce qui n’était pas le cas avant la crise de 2008-2009), à égalité avec les Pays de la Loire. Le taux de chômage francilien était fin 2012 de 1,3 point inférieur au taux relevé pour la moyenne métropolitaine (10,1 %). Il demeure toutefois d’importants écarts selon les zones d’emploi : celle de Houdan enregistre un taux de chômage de 4,9 % (le plus bas de France), tandis que celle de Mantes-laJolie connaît le taux de chômage le plus haut de la région, avec 11,3 %. Toujours au niveau infrarégional, c’est dans les départements situés au nord de Paris que le taux de chômage est le plus élevé d’Île-deFrance, en particulier en Seine-Saint-Denis (12,7 %), tandis qu’il ne se situe qu’à 7,2 % dans les Yvelines, 3e département français présentant le taux de chômage le plus faible. – LE PLUS FORT TAUX D’ENCADREMENT DES RÉGIONS FRANÇAISES – L’économie francilienne affiche un taux d’encadrement (25 %) très largement supérieur à la moyenne française (18 %) (tableau 4). Elle arrive loin devant les autres régions locomotives pour l’emploi cadre que sont Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse (17 %), Rhône-Alpes (18 %) et Midi-Pyrénées (19 %). Cette singularité est liée à une surreprésentation d’activités de services à fort taux d’encadrement (ingénierie, entreprises de services du numérique, études techniques, conseils…) et à la concentration de nombreux sièges sociaux et centres de décisions à très forts contingents de cadres. 5. Pour l’Insee, une zone d’emploi constitue un espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent, et dans lequel les entreprises peuvent trouver l’essentiel de la main d’œuvre nécessaire pour occuper les emplois offerts. – Tableau 4– Effectifs cadres du secteur privé : place de l’Île-de-France Île-de-France Taux d'encadrement Classement en nombre de cadres Part de la région sur l'ensemble des effectifs cadres 1 017 470 25 % 1re 35,1 % Rhône-Alpes 311 110 18 % 2e 10,7 % Provence-AlpesCôte d'Azur et Corse 215 430 17 % 3 e 7,4 % Nord-Pas-de-Calais 153 520 16 % 4e 5,3 % Pays de la Loire 132 340 14 % 5e 4,6 % Source : Apec, 2013. Nombre de cadres à fin 2012 APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN ÎLE-DE-FRANCE 5 – UNE PROGRESSION DE L’EMPLOI CADRE DEPUIS 2010 – Entre fin 2010 et fin 2012, les effectifs cadres des entreprises du secteur privé ont progressé, selon l’Apec, de 2,2 % dans la région, alors que les effectifs salariés du secteur marchand, pour leur part, enregistraient sur la période, selon l’Insee, une progression plus modérée de 1,5 % (+60 000 salariés). Cette hausse des effectifs salariés ne permet pas de rattraper les destructions de postes enregistrées entre fin 2007 et fin 2010 (-65 000 postes salariés). Les effectifs cadres se sont, quant à eux, légèrement contractés entre fin 2008 et fin 2009, avant de repartir à la hausse et de dépasser leur niveau d’avant-crise dès fin 2011. En 2012, plus de 10 000 créations nettes d’emploi cadre ont été enregistrées en Île-de-France. – L’EMPLOI CADRE EN ÎLE-DE-FRANCE : LA PRÉDOMINANCE DE PARIS – Selon l’Insee, 72 % des cadres de la région (secteurs privé et public confondus) travaillent dans la zone d’emploi de Paris (carte 1). Paris est la zone d’emploi qui, en France, concentre le plus de cadres. Saclay, qui rassemble 10 % des cadres d’Île-de-France et qui compte un nombre important d’ingénieurs et cadres techniques d’entreprises, ainsi que les zones d’emploi de Roissy-Sud Picardie (4 %) et Orly (3 %) présentent une proportion de cadres plus modeste par rapport à l’ensemble des cadres de l’Île-de-France mais un volume significatif à l’échelle nationale. Ainsi, Saclay est la 3e zone d’emploi qui compte le plus de cadres en France (secteurs privé et public confondus), derrière celles de Lyon et de Paris. Les offres d’emploi de cadres diffusées sur le site de l’Apec pour des postes localisés en Île-de-France reflètent bien cette concentration des cadres au sein de l’agglomération parisienne. 81 % de ces offres concernent en effet Paris et sa petite couronne (Hauts-de-Seine, Val-de-Marne et Seine-Saint-Denis). 54 % des offres franciliennes sont localisées uniquement sur Paris intra-muros et 18 % concernent les Hauts-de-Seine. On peut en outre noter qu’au global, 55 % des offres publiées par l’Apec en 2012 pour des postes en gestion-administration-finance étaient localisées sur la seule région francilienne, de même que 49 % des offres en ressources humaines. • Paris Mantes-la-Jolie Cergy Roissy - Sud Picardie (partie francilienne) Meaux Nombre d'emplois de cadres en 2009 Poissy Plaisir Marne-laVallée Houdan Orly Coulommiers 65 000 Créteil 25 000 Saclay Rambouillet Provins Évry Melun Étampes Nemours 6 APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN ÎLE-DE-FRANCE 150 000 MontereauFault-Yonne Source : Insee, recensement de la population 2009, Cartographie Apec. Réalisé avec Philcarto : http://philcarto.free.fr – Carte 1– Nombre d’emplois de cadres par zone d’emploi en 2009 (secteurs privé et public) –CADRES : QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013– – UNE PRUDENCE AFFICHÉE POUR LES RECRUTEMENTS DE CADRES – Les tendances affichées par les entreprises de la région sont plutôt meilleures que celles relevées par les entreprises implantées hors Île-de-France. En effet, 10 % des entreprises implantées en Île-de-France songent à augmenter leurs effectifs de cadres en 2013 (contre 8 % au niveau national) et 6 % envisagent de les réduire (comme pour l’ensemble des régions). Pour autant, elles restent très prudentes concernant leurs volumes de recrutement de cadres pour 2013. En effet, les entreprises implantées dans la région prévoient de recruter entre 73 260 et 81 390 cadres en 2013, ce qui pourrait signifier un recul pouvant aller jusqu’à 10 % comparé à 2012, les prévisions les plus optimistes tablant sur une stabilité (figure 1). – PARIS ET LES HAUTS-DE-SEINE CONCENTRENT LES PROJETS DE RECRUTEMENT – Les projets de recrutement des entreprises pour 2013 recueillis par Pôle emploi dans son enquête sur les besoins en main-d’œuvre démontrent l’importance de la Capitale pour l’emploi cadre de la région (ta- – Figure 1– Recrutements de cadres pour la région Île-de-France (entreprises du secteur privé) 97 670 100 000 97 020 93 940 79 830 81 380 76 210 82 660 80 000 81 390 73 260 65 880 68 080 67 050 60 000 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Source : Apec, 2013 bleau 5). Ainsi, parmi les dix métiers cadres qui représentent le plus de projets de recrutement en 2013 en Île-de-France, plus du tiers concerne uniquement le département de Paris (36 %) et quasiment tout autant celui des Hauts-de-Seine (34 %). À eux deux, ces deux départements concentrent donc sept projets de recrutement de cadres sur dix. Les projets d’embauche de cadres administratifs, comptables et financiers émis pour l’ensemble de l’Île-de-France sont tout particulièrement concentrés sur Paris, tandis que les projets de recrutement d’ingénieurs et cadres d’administration-maintenance en informatique portent en premier lieu sur le département des Hauts-de-Seine.• – Tableau 5– Les 10 métiers cadres représentant le plus de projets de recrutement en 2013 en Île-de-France % Paris % Hauts-deSeine 14 746 42 % 39 % Cadres administratifs, comptables et financiers (hors juristes) 4 229 52 % 24 % Ingénieurs et cadres d'études, recherche et développement (industrie) 3 618 27 % 35 % Ingénieurs et cadres d'études, R et D en informatique, chefs de projets informatiques Cadres commerciaux, acheteurs et cadres de la mercatique 3 098 34 % 31 % Ingénieurs et cadres technico-commerciaux 3 042 28 % 31 % Ingénieurs et cadres d'administration, maintenance en informatique 2 255 33 % 47 % Ingénieurs du BTP, chefs de chantier et conducteurs de travaux (cadres) 1 892 20 % 24 % Ingénieurs et cadres des télécommunications 1 512 38 % 37 % Cadres de l'immobilier, syndics 1 401 27 % 16 % Ingénieurs et cadres de fabrication et de production 1 286 15 % 30 % APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN ÎLE-DE-FRANCE Source : Pôle emploi, enquête BMO, 2013. Nombre de projets de recrutement 7 – MÉTHODOLOGIE– 2013 05 Ce dossierNOVEMBRE a été réalisé à partir de recherches documentaires et d’analyses spécifiques réalisées par l’Apec. Pour des raisons de lisibilité, les sources précises de chaque donnée indiquée n’ont pas été systématiquement signalées. La grande majorité des informations indiquées proviennent des données officielles publiées par l’Insee. Les données démographiques sont systématiquement issues de données Insee (recensement). De même, les données liées au nombre d’emplois dans la région, et en particulier à l’emploi salarié, sont fournies essentiellement par l’Insee, notamment à partir du dispositif Estel (estimations d’emploi localisées). Enfin, les publications régionales de l’Insee ont été systématiquement consultées. Autres sources utilisées : – Apec, Offres d’emploi 2012. – Apec, Perspectives de l’emploi cadre, édition 2013. – Eurostat, PIB régionaux par habitant dans l’UE en 2010. Communiqué du 21 mars 2013. – Ministère du redressement productif, Tableau de bord des pôles de compétitivité, édition 2012. – Pôle emploi, Enquête Besoins en main-d’œuvre (BMO) 2013. – CRCI Île-de-France, Chiffres clefs de la région Île-de-France 2012. – « Grâce à ses transports, Paris remonte parmi les villes les plus attractives », Le Monde, 11 octobre 2012. SEPTEMBRE 2013 Cette étude a été réalisée par le département études et recherche de l’Apec. Pilotage de l’étude : Gaël Bouron. Analyse et rédaction : Caroline Legrand, Christophe Lenzi. Maquette : Daniel Le Henry. Direction de l’étude : Maïmouna Fossorier. Direction du département : Pierre Lamblin. ASSOCIATION POUR L’EMPLOI DES CADRES 51 BOULEVARD BRUNE – 75689 PARIS CEDEX 14 CENTRE DE RELATIONS CLIENTS 0810 805 805* DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H À 19H © Apec, 2013 Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association pour l’emploi des cadres, régie par la loi du 1er juillet 1901, et publié sous sa direction et en son nom. Il s’agit d’une œuvre collective, l’Apec en a la qualité d’auteur. *prix d’un appel local Toute reproduction totale ou partielle par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation expresse et conjointe de l’Apec, est strictement interdite et constituerait une contrefaçon (article L122-4 et L335-2 du code de la Propriété intellectuelle). www.apec.fr EDOBSA0162-I–09.13 L’Apec a été créée en 1966 et est administrée par les partenaires sociaux (MEDEF, CGPME, UPA, CFDT Cadres, CFE-CGC, FO-Cadres, UGICA-CFTC, UGICT-CGT).