dénombrées par souche et chaque touffe a été coupée
à 10 cm environ au-dessus du sol. La phytomasse est
mesurée par souche à l’aide d’un peson à ressort d’une
portée de 2 kg et d’une précision de 10 g. La matière
sèche a été évaluée au moyen d’un four à micro-ondes.
Pour ce faire, un échantillon de 10 g de matière verte est
prélevé au hasard par espèce étudiée et séché en de
3 à 4 min de chauffage jusqu’à l’obtention d’un poids
constant de la matière sèche.
La strate ligneuse
Dispositif et espèces étudiées
Les mesures ont été effectuées sur Terminalia
avicennioides, Vitellaria paradoxa, Isoberlinia doka,
Pteleopsis suberosa, Crossopteryx febrifuga et
Combretum glutinosum. Ces espèces ont été identifiées
en raison de leur abondance dans les formations
végétales du RGN et de leur réaction différente au feu,
sur base de nos propres observations sur le terrain.
Pour chaque espèce, deux parcelles d’1 ha, chacune
protégée de pare-feu de 5 m de largeur, sont délimitées.
La première est brûlée par un feu précoce, la seconde
n’est pas brûlée. Sur les individus étudiés choisis au
hasard dans les parcelles étudiées, la circonférence du
tronc a été mesurée en cm à 1 m du sol à l’aide d’un
ruban métrique. Cette hauteur (1m) permettait à la fois de
mesurer les circonférences des troncs des arbres et les
arbustes composant notre échantillon sans difficulté. La
hauteur en dm des individus a été mesurée à l’aide d’une
planche longue de 3 m graduée en dm et le recouvrement
à partir de la mesure du diamètre moyen du houppier à
l’aide d’un ruban métrique au sol. Ces trois paramètres
ont permis d’appréhender la structure des populations
étudiées. L’expérimentation s’est déroulée en 2001.
Les mesures effectuées
En vue de comparer la population brûlée et non brûlée,
la biomasse des nouvelles repousses et le stade
phénologique ont été mesurés sur chaque individu
dans les deux traitements. Pour les besoins de l’analyse
statistique, une valeur chiffrée a été attribuée à chaque
phénophase (Tableau 45).
Tableau 45. Stades phénologiques et valeurs chiffrées
correspondantes.
Stades phénologiques Valeurs chiffrées
Présence de feuilles 1
Absence de feuilles 2
Jeunes repousses 3
Floraison / fructification 4
Maturation 5
La biomasse a été mesurée par coupe intégrale de toutes
les repousses en feuilles du pied après le passage du feu.
La phytomasse a été pesée sur place à l’aide d’un peson
à ressort d’une portée de 2 kg avec une précision de
10 g. Seules les espèces suivantes ont été considérées,
les autres étant soit de taille trop importante, soit d’une
manipulation difficile (cas de Crossopteryx febrifuga)
en ce qui concerne la récolte des feuilles : Terminalia
avicennioides, Pteleopsis suberosa, Combretum
glutinosum. Les coordonnées géographiques de tous
les individus ont été notées à l’aide d’un GPS (Global
Position System), ce qui permet d’identifier chaque pied
étudié et de noter avec certitude son comportement ou
sa destruction éventuelle par les éléphants. Cinquante
individus, dont 25 en parcelles brûlées et 25 en parcelles
non brûlées, ont été pris en compte. Les individus cassés
ou déracinés par les éléphants sont remplacés par
d’autres individus du site dans la mesure du possible.
Dans le cas contraire, on se contente des individus
restants. Le nombre d’individus étudiés sera précisé à
chaque fois que nous aborderons l’étude d’une espèce
donnée. Les mesures ont été effectuées 60 jours après le
passage du feu.
Résultats
Impact du feu sur les plantes herbacées
vivaces
Sol du site et aptitude des espèces au repiquage
Le sol du site expérimental est caractérisé par 2 horizons.
L’horizon A (0-16 cm) est brun grisâtre à l’état sec, avec une
texture de limon sableux. L’horizon B (16-45 cm) est brun
clair à l’état sec et présente une texture d’argile sableuse.
De nombreux pores fins et très fins observés sur le profil
montrent une activité biologique très développée. Selon
la Commission de Pédologie et de Cartographie des Sols
(CPCS, 1967), il s’agit d’un sol ferrugineux tropical lessivé
et induré, moyennement profond (FLIMP).
Sur base du nombre de pieds vivants qui ont poussé après
le repiquage, le tableau 46 présente l’aptitude des espèces
étudiées dans les conditions de l’expérimentation.
Le genre Andropogon paraît plus apte à la transplantation
par rapport au genre Hyparrhenia, tandis que le genre
Schizachyrium s’est montré plus sensible à la reprise.
Comparaison des parcelles ayant subi un feu
précoce par rapport aux parcelles non brûlées
Une analyse de la variance à deux critères de classification
a été réalisée sur base des données en prenant comme
critères : le feu, l’espèce et l’interaction « feu * espèce ». Les
résultats de l’analyse sont présentés dans le tableau 47.
Des 4 variables étudiées, on constate qu’entre parcelles
brûlées et non brûlées, il existe une différence hautement
significative au niveau de la phytomasse par pied. Aucune
différence significative n’est observée sur les trois autres
paramètres. L’interaction des deux critères (feu et