4 IGAS, RAPPORT N°2013-182R / IGA N°14063-13128-01
[8] Face à cette nouvelle relation bipartite, qui rompt avec le cadre tripartite promu depuis
2004, les transporteurs sanitaires privés ont sollicité du ministère de la santé l’élaboration d’un
référentiel spécifique, signé le 9 avril 2009. Ce document souligne notamment qu’en leur qualité
de professionnels de santé, ils ont vocation à participer à la prise en charge des urgences vitales
sur demande du SAMU et présente le référentiel SAP-AMU comme complémentaire du leur.
1 BILAN DE LA MISE EN ŒUVRE DU REFERENTIEL
[9] Les réponses aux questionnaires de la mission font ressortir un bilan d’application du
référentiel contrasté suivant les départements et les sujets.
[10] Les départs reflexes et la régulation médicale sont bien intégrés dans les pratiques, même
si certains SAMU se plaignent du caractère parfois tardif ou non systématique de la mobilisation
de la régulation médicale.
[11] S’agissant des outils techniques, les fonctionnalités téléphoniques de transfert d’appel et
de conférence à trois sont assurées dans la quasi-totalité des services ; la priorisation des appels
entrants n’est en revanche pas généralisée. Le déploiement du réseau de radiocommunications
ANTARES est plus lent que prévu (67 SIS et 47 SAMU équipés au 1er décembre 2013). Dans
environ la moitié des départements, les systèmes d’information des deux services semblent ne
pas partager d’informations en temps réel. Les travaux de cadrage technique des logiciels de
sécurité civile menés sous l’égide de l’AFNOR-INFOCERT font débat entre les ministères.
Enfin, la géolocalisation des moyens n’est disponible que dans moins de 20% des services.
[12] Les modalités de réponse envisagées par le référentiel sont inégalement mises en œuvre :
la réponse secouriste est considérée par tous les acteurs comme globalement bien
maîtrisée par les sapeurs-pompiers. Trois éléments du référentiel ne sont toutefois
utilisés que dans 50 à 75% des départements : les bilans simplifiés, l’information
spécifique du CRRA pour la clôture des dossiers et la justification médicale de
l’envoi d’un VSAV en dehors de son secteur opérationnel ;
les dispositions relatives aux infirmiers sapeurs-pompiers, qui occupent une place
importante dans le référentiel, sont faiblement appliquées et font l’objet de
divergences. Le projet de protocoles nationaux de soins d’urgence et d’antalgie
établis conjointement par les représentants des urgentistes et des soignants sapeurs-
pompiers a échoué. Les SIS qui mettent en place de tels protocoles estiment tous
qu’ils respectent le décret d’actes des infirmiers alors que 65% seulement des
SAMU répondants partagent ce point de vue ;
dans la réponse médicale, l’articulation n’a pas encore été trouvée entre médecins
sapeurs-pompiers (MSP) et médecins correspondants du SAMU (MCS). Moins de
30% des SIS et SAMU échangent leurs listes de médecins (MCS et MSP). Le
ministère chargé de la santé a omis d’associer les responsables des sapeurs-
pompiers à la réflexion sur l’accès aux soins urgents en moins de 30 minutes et ne
fait suffisamment pas le lien entre le dispositif des MCS et la politique territoriale
de soutien à l’installation des médecins.
[13] La formalisation des relations financières entre établissements de santé et SDIS doit
progresser afin d’assurer, comme le prévoit le référentiel, la rémunération de trois types
d’intervention du SDIS en dehors de ses missions sur demande du SAMU (appui logistique
régulier à un SMUR, évacuations par indisponibilité ambulancière, appui aux relevages-
brancardages simples). A titre d’exemple, seuls 57% des SDIS et 31% des SAMU répondants
mentionnent une convention d’appui logistique. Pour les autres, il n’est pas possible de savoir si
un tel appui n’existe pas ou si les acteurs estiment qu’une prestation entre deux services publics
ne doit pas être facturée.