relief lorsque les deux images sont perçues indépendamment par chacun des
deux yeux, à l'aide d'un stéréoscope, de filtres rouges et verts, ou de lunettes à
cristaux liquides. Julesz apportait donc la démonstration définitive que l'écart
entre les deux images rétiniennes, encore appelé disparité rétinienne, est l'indice
essentiel qui engendre la vision du relief.
D’un point de vue neurophysiologique le groupe d'Horace Barlow (1967)
montrait pour la première fois chez le chat que les neurones du cortex visuel
primaire, qui reçoit simultanément les messages issus de chaque œil, sont
effectivement sensibles à cet indice de disparité rétinienne. Mais il aura fallu
attendre les travaux réalisés chez le singe, espèce animale dont les capacités
perceptives sont voisines de celles de l'homme, pour comprendre avec
davantage de précision l'analyse du relief. On peut en effet "interroger"
individuellement les neurones dans le cerveau en enregistrant leur activité
électrique lorsqu'on présente des stéréogrammes à l'animal. G.F. Poggio et ses
collaborateurs (1977,1985) ont ainsi montré que les neurones du cortex visuel
primaire sont capables de détecter avec précision la position relative d'un objet
par rapport au point de fixation oculaire, donc sa position devant ou derrière un
autre objet que l'on regarde.
Toutefois, percevoir le relief ne suffit pas à restituer une vision complète de
l'espace à trois dimensions qui nous entoure. Il faut encore que notre système
nerveux analyse la distance qui nous sépare des objets et l'intègre avec les
informations sur le relief fournies par la stéréoscopie. Or nous sommes capables
d'estimer cette distance avec une excellente précision pour des objets proches, à
portée de main (Viguier et al, 2001). Pour cela, le cerveau doit utiliser des indices
autres que le décalage des images sur les deux rétines, qui ne renseigne que sur
les distances relatives. Quels peuvent être ces indices ? Cette question a fait
l'objet, depuis le siècle dernier, de quelques travaux de psychophysique, une
discipline qui étudie, chez l'homme, les rapports entre les caractéristiques
physiques des stimuli et la perception du sujet. Par exemple, le sujet doit estimer