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mission, il importe de revenir aux fondements, et d’élaborer pour notre temps le sens et le cadre de notre
mission.
D’un certain point de vue, le travail qui a été fait pour l’Enseignement Catholique est à mettre en lien avec
le travail de refondation que nous menons dans nos communautés chrétiennes et dans toute la pastorale,
qui sont à réadapter à notre époque. Nous ne sommes plus en chrétienté : quelles sont les conséquences
sur nos communautés chrétiennes, notre façon d’annoncer l’Evangile, sur la préparation au baptême, au
mariage, etc. ? Quelles sont les conséquences sur l’Enseignement Catholique ? Le travail sur le nouveau
statut a permis de faire le point et de préciser l’identité et l’objectif de l’Enseignement Catholique, dans
l’Eglise diocésaine. Il ne s’agit pas de repli identitaire, pas plus que ce qui concerne les autres réalités
ecclésiales, mais d’un « rechargement de sens » pour pouvoir être plus disponible à la société actuelle et
plus clair dans notre proposition. Nous ne pouvons pas nous contenter d’être une annexe du service
public.
Il me semble que le travail accompli pour l’élaboration du nouveau statut et le travail à faire pour le mettre
en œuvre, sont un acte de refondation indispensable pour le présent et l’avenir de l’Enseignement
Catholique aussi bien que pour la fécondité de sa mission dans la société française actuelle. Au ministère de
l’Education Nationale on parle de refondation de l’Ecole ; on voit que l’Eglise n’est pas en retard, au
contraire.
On a dit de ce nouveau statut qu’il était une reprise en main par les évêques. Il faut surtout y voir la
sollicitude des évêques pour l’Enseignement Catholique. En effet, on s’est plaint, à une certaine époque, du
désintérêt de l’Eglise diocésaine, de l’évêque et des prêtres, pour les établissements catholiques ; et c’est
vrai que les prêtres préféraient s’investir dans les aumôneries de l’Enseignement Public, pour diverses
raisons pas toujours justifiables.
L’Enseignement Catholique n’a d’avenir que dans l’Eglise diocésaine ; quand je dis cela, mes propos
n’excluent pas les tutelles congréganistes, ni la nécessité de travailler en académie et en région, et au niveau
national. Le nouveau statut veut plus nettement fortifier le lien vital qui unit l’Enseignement Catholique à
l’Eglise diocésaine. C’est un axe sur lequel j’insiste, tout en étant conscient que cela m’engage, engage les
prêtres et les communautés chrétiennes vis-à-vis des établissements catholiques. Ces liens vont se
manifester surtout sur le plan pastoral.
Pour prendre un exemple concret, cela signifie que nous devons avancer dans une vision globale de la
pastorale des adolescents dans le diocèse, et, dans le respect des diversités et des rythmes propres, nous
devons créer beaucoup plus de ponts. Le pèlerinage des cinquièmes, entre autres réalités pastorales, est à
étendre peu à peu à tout le diocèse, aumôneries de l’Enseignement Public et Enseignement Catholique.
Par ailleurs, je souhaite que tous les acteurs de l’Enseignement Catholique travaillent l’anthropologie. Il est
en effet indispensable d’avoir une vision claire de la personne humaine quand on prétend faire œuvre
d’éducation. Dans la société contemporaine fortement imprégnée de relativisme, les approches
anthropologiques sont nombreuses, mais elles ne se valent pas toutes : l’expérience et le rapport au réel
montre que certaines visions de l’homme sont des visions déformantes et dé structurantes ; d’autres
favorisent un épanouissement de la personne humaine et une vraie unification de sa vie. J’ai l’habitude de
dire qu’il y a une manière de vivre notre humanité qui l’humanise, et une manière de vivre qui la
déshumanise.
L’Evangile nous donne la vision la plus haute et la plus humanisante de la personne humaine. En effet l’idéal
chrétien, lorsque l’Evangile est vécu authentiquement, donne de belles personnalités humaines, libres,
responsables, capables de s’engager durablement et de créer une réelle communion fraternelle avec leurs