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Irkne
7Samudou-Jucoberh.er
&
Sophie
Vussiluki
(i) Période macédonienne et romaine: de la mort d’Alexandre
323
av. J.-C.
à
la
conquête arabe de l’Égypte (642
:
prise d’Alexandrie).
(ii) Période obscure
:
du VIe au XIe siècle.
À
la fin de cette période
le
grec
moderne est déjà formé
:
un Grec d’aujourd’hui comprend la langue populaire du milieu
du XIIe siècle (poèmes prodromiques).
(iii) Période du grec médiéval
:
XIIe siècle
-
1453
(prise de Constantinople par
les Turcs).
(iv) Période de l’occupation turque
:
XVe
-
début XVllIe siècle.
À
partir du XVIIIe siècle, période du grec moderne.
D’une manière générale, on considère donc que le grec moderne a ses racines
dans le grec ancien et les fondements de sa structure actuelle dans
la
koiné alexandrine.
Sa structure
se
dessine pendant la période médiévale et se stabilise dans la période qui
suit, c’est-à-dire, en gros,
à
partir de la
fin
du
18e
siècle jusqu’à la période actuelle2.
Cela signifie qu’on admet l’invariance d’un certain nombre de structures
fondamentales (rôle de l’accent, flexions, opposition aspectuelle ‘présent-aoriste’), les
changements prenant plutôt la forme de I’aduptation (évolution du système phonétique,
redistribution dans les déclinaisons) ct du renouvellement (notamment dans la catégorie
du verbe
:
nouveau subjonctif, nouveau futur, nouveau parfait) que de la rupture.
L’évolution de la
langue
grecque fut donc longue, lente, régulikre et conservatrice quant
au rythme de son renouvellement interne-’.
Mais
la
formule de Mirambel
“sans
aucune
rupture
de continuité”, ne règle
pas,
nous
semble-t-il,
le
problème
de
la continuité de
la
langue4,
autrement
dit, la question
En
ce
qui
concerne l’évolution de la langue orale, cf. Browning (1969,
p. 20)
:
“Periodisation
of
the history of the spoken language is
(.
.
.)
difficult, and inevitably only approximate. It
is
clear,
however, that behind the curtain of traditional linguistic uniformity, the modern Greek
language had largely assumed its form by the tenth century.”
Cf.
Browning (1969,
p.
12)
:
“Perhaps connected with this continuous identity over some three
and a half millcnia
is
thc slowness of change in Greek.
It
is
still recognisably the same
language today as
it
was when the Homeric poems were written down, probably around
700
B.C., though
it
must be observed that the traditional orthography masks many
of
the
phonological changes which have taken place. The continuity of lexical stock
is
striking
-
though here too things are not as simple as they seem at first sight. And though there has been
much rearrangement
of
niorphologicnl patterns, there has also been much continuity, and
Greek
is
quite clearly even today an archaic, ‘Indo-European’ type of language, like Latin
or
Russian, not a modern, analytical language, like English
or
Persian. Earlier stages of the
language are thus accessible to speakers of later stages,
in
a way that Anglo-Saxon
or
even
middle English
is
not accessible to speakers of modern English.”
Question fort débattue actuellement en Grèce (cf., entre autrcs, l’article du linguiste A.-F.
Christidis dans le journal
“To
Vima”
(29.01.95
:
“Mythes nationalistes”). L’analyse de G.
Drettas (1994,
p.
221) concernant la tradition dans
les
études portant
sur
IC
grec post-classique
et moderne nous semble bien résumer le problème
:
“Cette tradition, qui remonte aux dernières
décennies du siècle dernier, a
élaboré
une Vulgate doni l’élément essentiel est constitué par la
croyance en une koiné homogène issue du dialectc attique. Les variétés modernes sont conçues
comme des rejetons de cette langue mère prestigieuse, et la relation généalogique qui les unit
garantit l’unité profonde du domaine linguistique grec
ii
travers l’histoire. L’idéologie
unitariste du grec commun résistant
ii
la longue durée s’est constituée dans la mouvance
politique du dénioticisme et, depuis
lors,
elle entretient une grande méfiance vis
à
vis des
méthodes et des analyses de la linguistique actuelle, dans la mesure
où
la pratique scientifique