Santé: La pharmacie en ligne passe à l’offensive - News Genève: Actu genevoise - tdg... Page 1 of 3 SANTÉ La pharmacie en ligne passe à l’offensive Par Sophie Simon. Mis à jour le 06.01.2012 5 Commentaires Une société thurgovienne de vente de médicaments par voie postale tente une percée sur le marché genevois La pharmacie en ligne peine à séduire les Genevois, même s’ils sont très sollicités. Image: Pascal Frautschi Environ 1500 patients, et une dizaine de médecins à Genève. La récolte genevoise de la firme Zur Rose, société leader de livraison de médicaments à domicile en Suisse, est pour l’instant assez maigre. L’entreprise basée en Thurgovie a ouvert un bureau à Lausanne cet été pour s’attaquer au marché romand. Et Genève découvre seulement la puissance de son lobbying. Les patients genevois semblent très sollicités pour recevoir leurs médicaments par la Poste. Au-delà de la publicité traditionnelle, ce sont des caisses maladie elles-mêmes, comme SWICA notamment, qui recommandent le recours à la pharmacie par correspondance à leurs assurés. «J’ai apporté le prospectus à mon pharmacien pour l’avertir qu’on était en train de lui tirer dans le dos», témoigne Danielle Russell. L’argument choc de la firme reste les prix: «Les génériques délivrés sous ordonnance sont jusqu’à 12% meilleur marché, http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/La-pharmacie-en-ligne-passe-a-loffensive/st... 09.01.2012 Santé: La pharmacie en ligne passe à l’offensive - News Genève: Actu genevoise - tdg... Page 2 of 3 les préparations originales jusqu’à 5% et les taxes de pharmacie ne sont pas facturées.» Pharmaciens en alerte L’offensive de l’entreprise effraie effectivement les pharmaciens d’officine. Alerté par ses clients, Jean-Luc Forni, président de l’Association des pharmacies genevoises, a lancé une vaste campagne d’information. «Ne prenez pas votre facteur pour votre pharmacien (…) Votre prime d’assurance ne diminuera pas si vous choisissez la Poste», résume un tract. La vente de médicaments par correspondance est interdite en Suisse, sauf s’il y a une pharmacie physique à la base, qui organise un département correspondance, et si les médicaments commandés font l’objet d’une ordonnance médicale. Par ailleurs, la propharmacie (vente de médicaments par les médecins) est interdite à Genève. Or, Zur Rose a été fondée par des médecins. «Rien n’empêche un médecin d’être propriétaire d’une pharmacie, nuance Christian Robert, pharmacien cantonal. Nous sommes attentifs, mais nous n’avons pas vraiment de moyens de contrôle étant donné que ça se fait en dehors des circuits de distribution que l’on surveille.» Selon Zur Rose, les médecins genevois collaborant avec la firme refusent d’accéder à nos demandes d’interview. Le Dr Pierre-Alain Schneider, président de l’Association des médecins genevois, dit ne pas les connaître. «Notre position est de défendre la pharmacie de proximité. Il est vrai que les assureurs font pression», ajoute-t-il. Indemnisations contestées Si les patients peuvent être tentés par l’expérience de la pharmacie en ligne pour des raisons économiques, ils doivent savoir qu’un trafic d’ordonnances s’organise. PharmaSuisse, organisation faîtière des pharmacies, liste une série d’«avantages corrupteurs» offerts par Zur Rose aux médecins Par exemple, un médecin recevra une indemnité de 40 francs par patient pour la promotion du service d’envoi postal et la saisie et transmission électronique des données des clients. De même, les médecins perçoivent un forfait de 12 francs par an et par patient pour la gestion du dossier. Ou encore une indemnité de 1 franc par ligne d’ordonnance pour le contrôle des interactions. La liste est encore longue. Légalité en question Est-ce légal? Le Tribunal fédéral a estimé que oui. Ce n’est pas l’avis du pharmacien cantonal: «Nous considérons que c’est contraire à l’article 33 de la Loi sur les produits thérapeutiques, on est dans l’incitatif, c’est manifeste. Les avantages peuvent être considérés comme modestes s’il s’agit de quelques centaines de francs. Là, il y a clairement plus.» Ces avantages ont aussi fait l’objet d’un examen il y a quelques années par l’Institut suisse des produits thérapeutiques. Swiss Medic a conclu que la pratique était encore admissible sous l’angle de la législation sur les produits thérapeutiques, qui vise à garantir qu’une prescription ne soit pas influencée par l’octroi d’avantages économiques. (TDG) Créé: 06.01.2012, 22h46 http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/La-pharmacie-en-ligne-passe-a-loffensive/st... 09.01.2012