les préparations originales jusqu’à 5% et les taxes de pharmacie ne sont pas facturées.»
Pharmaciens en alerte
L’offensive de l’entreprise effraie effectivement les pharmaciens d’officine. Alerté par ses clients,
Jean-Luc Forni, président de l’Association des pharmacies genevoises, a lancé une vaste campagne
d’information. «Ne prenez pas votre facteur pour votre pharmacien (…) Votre prime d’assurance ne
diminuera pas si vous choisissez la Poste», résume un tract. La vente de médicaments par
correspondance est interdite en Suisse, sauf s’il y a une pharmacie physique à la base, qui organise
un département correspondance, et si les médicaments commandés font l’objet d’une ordonnance
médicale. Par ailleurs, la propharmacie (vente de médicaments par les médecins) est interdite à
Genève. Or, Zur Rose a été fondée par des médecins. «Rien n’empêche un médecin d’être
propriétaire d’une pharmacie, nuance Christian Robert, pharmacien cantonal. Nous sommes
attentifs, mais nous n’avons pas vraiment de moyens de contrôle étant donné que ça se fait en dehor
des circuits de distribution que l’on surveille.» Selon Zur Rose, les médecins genevois collaborant
avec la firme refusent d’accéder à nos demandes d’interview. Le Dr Pierre-Alain Schneider, présiden
de l’Association des médecins genevois, dit ne pas les connaître. «Notre position est de défendre la
pharmacie de proximité. Il est vrai que les assureurs font pression», ajoute-t-il.
Indemnisations contestées
Si les patients peuvent être tentés par l’expérience de la pharmacie en ligne pour des raisons
économiques, ils doivent savoir qu’un trafic d’ordonnances s’organise. PharmaSuisse, organisation
faîtière des pharmacies, liste une série d’«avantages corrupteurs» offerts par Zur Rose aux médecin
Par exemple, un médecin recevra une indemnité de 40 francs par patient pour la promotion du
service d’envoi postal et la saisie et transmission électronique des données des clients. De même, les
médecins perçoivent un forfait de 12 francs par an et par patient pour la gestion du dossier. Ou
encore une indemnité de 1 franc par ligne d’ordonnance
pour le contrôle des interactions. La liste es
encore longue.
Légalité en question
Est-ce légal? Le Tribunal fédéral a estimé que oui. Ce n’est pas l’avis du pharmacien cantonal: «Nou
considérons que c’est contraire à l’article 33 de la Loi sur les produits thérapeutiques, on est dans
l’incitatif, c’est manifeste. Les avantages peuvent être considérés comme modestes s’il s’agit de
quelques centaines de francs. Là, il y a clairement plus.» Ces avantages ont aussi fait l’objet d’un
examen il y a quelques années par l’Institut suisse des produits thérapeutiques. Swiss Medic a concl
que la pratique était encore admissible sous l’angle de la législation sur les produits thérapeutiques,
qui vise à garantir qu’une prescription ne soit pas influencée par l’octroi d’avantages économiques.
(TDG)
Créé: 06.01.2012, 22h46
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