TABLE DES MATIÈRES
Nathalie MARY ESPÈCES ENVAHISSANTES DES
HYTEC MILIEUX D'EAU DOUCE
OCTOBRE 2007
- i - Rapport préliminaire
Liste des tableaux.................................................................................................................. ii
Liste des figures..................................................................................................................... ii
1. Eichhornia crassipes (Mart.) Solms...................................................................................1
1.1 Etat de l’art.................................................................................................................1
1.1.1 Morphologie et caractéristiques biologiques..................................................1
1.1.1.2 Reproduction chez E. crassipes...................................................4
1.1.2 Préférences écologiques d’Eichhornia crassipes...........................................7
1.1.2.1 Habitat ..........................................................................................7
1.1.2.2 Préférences à l’égard des facteurs abiotiques..............................7
1.1.2.3 Conclusion..................................................................................11
1.1.3 Dynamique de la progression spatiale d’Eichhornia crassipes ....................11
1.1.3.1 Territoires d’origine.....................................................................11
1.1.3.2 Mode et moyens de dispersion...................................................11
1.1.3.3 Distribution géographique dans le monde..................................12
1.1.4 Nature des nuisances et des perturbations induites sur les milieux et
les usages....................................................................................................20
1.1.4.1 Impacts écologiques causés par E. crassipes............................21
1.1.4.2 Impacts économiques causés par E. crassipes..........................29
1.1.5 Moyens de lutte utilisés pour l’éradication d’Eichhornia crassipes...............30
1.1.5.1 Lutte mécanique contre Eichhornia crassipes............................31
1.1.5.2 Lutte chimique contre Eichhornia crassipes...............................32
1.1.5.3 Lutte biologique contre Eichhornia crassipes.............................33
1.1.5.4 Valorisation d’Eichhornia crassipes............................................43
7. Références......................................................................................................................47
7.1 Eichhornia crassipes................................................................................................47
Annexes...............................................................................................................................51
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- ii - Rapport préliminaire
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1.1: Comparaison de l’occurrence et de l’abondance relative des espèces
de macro-invertébrés benthiques se développant en présence
(EC) et en absence d’E. crassipes (PE) (Midgley et al., 2006). ................22
Tableau 1.2 : Agents de lutte biologique contre E. crassipes utilisés, avec les pays
et les années d’introduction (d’après Julien, 2000)...................................35
LISTE DES FIGURES
Figure 1.1 : Photos et dessins d’E. crassipes........................................................................2
Figure 1.2 : Différence de développement d’E. crassipes dans le tapis végétal. A :
plant caractéristique du centre du tapis végétal (zones de fortes
densités végétales), B : plant caractéristique de la périphérie du
tapis végétal ou de pleine eau (faible densité végétale). D’après
Burton, 2005................................................................................................3
Figure 1.3 : Distribution d’Eichhornia crassipes aux Etats-Unis (d’après Jacono &
Ritcherson, 2003). En rouge, les populations qui se sont établies.
En vert, les populations non permanentes ou éparses .............................19
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- 1 - Rapport préliminaire
1. EICHHORNIA CRASSIPES (MART.) SOLMS
1.1 ETAT DE LART
Eichhornia crassipes est une phanérogame aquatique de la famille des Pontederiaceae.
Cette famille est composée de 9 genres dont Eichhornia, lui-même composé de 7
espèces d’origine tropicale : 6 espèces américaines dont E. crassipes et 1 espèce
d’Afrique tropicale (Cook, 1990). Dans les régions tropicales où elle a été introduite,
E. crassipes est devenue un véritable fléau au point d’être considérée comme la
principale espèce nuisible des milieux aquatiques (Burton, 2005 ;
http://www.issg.org/database/species/ecology.asp?fr=1&si=70&sts=sss). En effet, cette
hydrophyte* flottante se développe rapidement jusqu’à former un tapis végétal
monospécifique au-dessus des plans d’eau et dans les cours eaux, entraînant ainsi des
nuisances d’ordres écologique et économique (Cook, 1990).
E. crassipes, communément appelée jacinthe d’eau (water hyacinth ou water orchid
dans la littérature anglaise), a été citée sous les sous les noms scientifiques de
E. formosa, Heteranthera formosa, Piaropus crassipes, P. mesomelas, et Pontederia
crassipes (http://www.issg.org/database/species/ecology.asp?fr=1&si=70&sts=sss).
1.1.1 Morphologie et caractéristiques biologiques
1.1.1.1 Brève description
E. crassipes est une macrophyte* aquatique flottante : elle ne prend pas racine dans le
substrat et flotte à la surface de l’eau. Chez cette plante, seuls les stolons* et les
racines sont immergés, les feuilles et les fleurs étant portées hors de l’eau par de
longues tiges : les pétioles* et les pédoncules* floraux respectivement (Penfound &
Earle, 1948 ; Batcher, 2000 ; Burton, 2005).
Généralement, la partie émergée des plants d’E. crassipes présente une taille d’environ
50 cm de haut mais elle peut, dans certains cas, atteindre 1 m de hauteur (sud-est
asiatique). En se développant, E. crassipes constitue des touffes denses de végétation
flottantes et forme un épais tapis végétal souvent monospéficique.
Chaque plante est formée de longues tiges stolonifères ramifiées, mesurant en
moyenne 1 à 2,5 cm de diamètre (et jusqu’à 6 cm) et 30 cm de long. Ces stolons sont
composés d’une succession de nodules, d’où partent racines, pétioles et pédoncules
floraux, séparés par de courts espaces inter-nodulaires (figure 1.1) (Penfound & Earle,
1948 ; Batcher, 2000 ; Burton, 2005 ;
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- 2 - Rapport préliminaire
http://www.hear.org/pier/species/eichhornia_crassipes.htm).
Source : (http://plants.ifas.ufl.edu/seagrant/eiccra2.html)
Figure 1.1 : Photos et dessins d’E. crassipes
Les feuilles d’E. crassipes se forment à l’extrémité des pétioles : ce sont de longues
tiges spongieuses et bulbeuses d’environ 30 à 50 cm de long et jusqu’à 5 cm de
diamètre, qui partent des nodules et amènent les feuilles bien au-dessus de la surface
de l’eau. Les feuilles d’E. crassipes sont épaisses, lisses et de couleur verte luisante.
Elles ont généralement une forme ovale, voire réniforme à circulaire, de 10 à 20 cm de
diamètre, avec des bords incurvés, parfois même ondulés. Ces feuilles présentent des
nervures abondantes et fines (Batcher, 2000 ; Burton, 2005).
Il existe en réalité deux types de plants d’E. crassipes se distinguant par la forme des
stolons
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- 3 - Rapport préliminaire
feuilles et des pétioles, présentant soit une forme longue et étroite, soit épaisse et
renflée. Ces deux formes d’E. crassipes se développent d’une part, en fonction de la
densité des herbiers constitués, et d’autre part à des emplacements différents d’un tapis
végétal dense (Figure 1.2). Au centre de ce dernier, se développent des plants
présentant des feuilles et des pétioles étroits et longs, l’ensemble pouvant mesurer
jusqu’à 60 cm de hauteur (Figure 1.2A). En périphérie du tapis végétal, se développent
des plants caractérisés par des feuilles épaisses et circulaires et des pétioles renflés -
les pétioles sont remplis d’air, en quantité variable, ce qui favorise la flottabilité de
l’herbier - mesurant jusqu’à 50 cm de hauteur (Figure 1.2B) (Burton, 2005). Cette
différence de développement d’E. crassipes serait principalement due au fait que les
jeunes plants se développant en périphérie du tapis végétal (ou lors de faibles niveaux
de colonisation par la plante) doivent assurer la flottabilité du tapis végétal, alors que les
plants situés au centre de ce tapis (ou lors d’un fort taux de colonisation), doivent en
assurer la cohésion (et ont donc moins besoin de développer du tissu flottant) (Batcher,
2000).
Figure 1.2 : Différence de développement d’E. crassipes dans le tapis végétal. A :
plant caractéristique du centre du tapis végétal (zones de fortes
densités végétales), B : plant caractéristique de la périphérie du
tapis végétal ou de pleine eau (faible densité végétale). D’après
Burton, 2005.
Depuis les nodules partent également les pédoncules floraux*, longues tiges droites
faisant jusqu’à 50 cm de long et portant à leur extrémité une inflorescence en épi
unique, composée le plus souvent de 8 à 15 fleurs (on peut trouver des plantes portant
entre 4 et 35 fleurs par inflorescence). Le pédoncule floral d’E. crassipes porte deux
bractées*. La bractée inférieure, composée d’une longue gaine et d’une petite feuille,
est entièrement recouverte par la gaine de la bractée supérieure, qui est tubulaire avec
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