
persuader la Bulgarie de se joindre aux Alliés. Il sollicite, à cet effet, une 
action commune des Alliés à Belgrade et à Athènes. Évidement, conçue de 
telle façon, une alliance balkanique était impossible. Elefthérios Vénizelos, 
président du Conseil grec,  ne tarde pas  à  expliquer à  l’envoyé français à 
Athènes, Gabriel Deville, que la cession de Cavalla, prévue par Sazonov, est 
hors de question.
Finalement,  Sazonov  veut  une  alliance  balkanique  orientée  vers 
l’ouest, gardant sa réserve envers la Turquie. Il réussit donc à organiser, le  
août, une démarche commune de trois envoyés alliés à Niš. Cette fois on de-
mande à la Serbie de céder à la Bulgarie, au nom des sacrifices que les Alliés 
sont en train de subir pour préserver l’indépendance serbe, la Macédoine 
entière y compris la zone « contestée ». Dans cette note, Sazonov déclare 
que les concessions serbes « doivent être, à l’issue de la guerre, largement 
compensées par ailleurs ».
Sazonov précise la teneur des compensations à concéder à la Serbie 
lors des négociations censées persuader l’Italie d’entrer en guerre au côté 
des Alliés. Dès le premier contact, le  août, avec l’ambassadeur italien le 
marquis Carlotti, Sazonov lui propose Trentino, Trieste et Valona, ainsi que 
la domination sur l’Adriatique, tout en prévoyant un débouché sur l’Adria-
tique pour la Serbie et pour la Grèce. C’est donc une manière de satisfaire 
la vieille exigence serbe d’avoir un débouché sur la mer. La France approuve 
les propositions du ministre russe. Lorsque, à la demande explicite de l’Ita-
lie, les négociations sont transférées à Londres, Sazonov tient à préciser ses 
pensées sur les compensations italiennes. Il en exclut la Dalmatie à cause de 
l’appartenance ethnique de sa population presque exclusivement slave. Il 
ne provoque pas ainsi de protestations italiennes, car le ministre italien des 
Affaires étrangères, San Guiliano, le  août, exclut, lui aussi, la Dalmatie 
des territoires convoités.
 Doumerg à Deville, Paris, le  août , DDF,  ( août –  décembre), doc. 
.
 Deville à Doumerque, Athènes, le  août , DDF,  ( août –  décembre), 
doc. .
 Doumerg à Boppe, Paris, le  août , DDF,  ( août –  décembre), doc. 
.
 Sazonov à Krupenski (ambassadeur à Rome), Petrograd, le  août , Mandić, Frag-
menti, .
 Doumerg à Paléologue et à Paul Cambon, Paris, le  août , DDF,  ( août 
–  décembre), doc. .
 Sazonov à Isvolsky, Petrograd, le  août , cf. Mandić, Fragmenti, –.
 Pietro Pastorelli, « Le relazioni tra l’Italia e la Serbia dal luglio  all’ottobre  », 
dans Miscellanea in onore di Ruggero Moscatti (Naples ), –.