
à la même heure (c’est une véritable prouesse technique !) on obtient ce que l’on 
appelle une analemme (j’a-do-re cette figure) sur laquelle on repère 
immédiatement les points les plus hauts et les plus bas, correspondant  à la date 
des solstices, moment auquel le Soleil, ayant atteint un maximum ou un 
minimum d’altitude, est stationnaire (d’où le mot "solstice", venant de sol, 
soleil, et stare, s’arrêter) avant de repartir dans l’autre sens. Après le 21 juin, le 
Soleil verra son altitude diminuer à heure donnée et se lèvera aussi de plus en 
plus vers le sud (bien entendu du côté est), ce qui conduira la durée du jour à 
raccourcir. Toutes choses que tout un chacun peut facilement constater, y 
compris dans les écoles ! Pour les astronomes amateurs d’étoiles, c’est l’espoir, 
puisqu’après le 21 juin la durée des nuits augmente. 
Le ciel nous offre un petit cadeau pour ce jour du solstice : la possibilité 
d’observer la planète URANUS que sans doute peu d’entre vous ont jamais vue. 
Il se trouve que le croissant de Lune indique précisément ce matin-là la position 
de la planète géante, découverte en 1781 par Herschel et dont les perturbations 
de l’orbite conduiront à la découverte de la planète perturbatrice NEPTUNE en 
1846. Uranus, septième planète du système solaire, se situe en effet ce 21 juin à 
moins de 0,5° du croissant de Lune. À observer quelque trois heures avant le 
lever du Soleil, ce qui nous met vers 3 heures à Montpellier. Aux jumelles la 
planète est l’astre le plus proche de la Lune parmi d’autres étoiles du voisinage, 
et, plus intéressant, à travers un instrument astronomique grossissant une 
trentaine de fois, vous distinguerez le petit disque bleuté de la planète. Vous 
avez vu Uranus ! C’est formidable. 
Le croissant lunaire poursuit sa route vers le Soleil les matins suivants pour 
croiser la planète VÉNUS en passant d’un côté à l’autre de cette dernière du 
MARDI 24 AU MERCREDI 25. La reine des planètes nous salue tous les 
matins sur l’horizon est-nord-est et demeure l’astre le plus brillant du ciel (sans 
compter le Soleil et la Lune évidemment) avec une magnitude de -4. Elle va 
rester avec nous encore jusqu’à fin septembre mais la répétition n’est pas une 
raison pour négliger notre belle ÉTOILE DU MATIN. Peut-on se lasser de la 
planète de la déesse de l’amour ? 
J’ai signalé le mois dernier le lever de plus en plus précoce du TRIANGLE 
D’ÉTÉ. Les trois étoiles qui en marquent les sommets, VÉGA, DENEB ET 
ALTAÏR sont maintenant bien présentes dans le ciel en début de nuit mais je 
vous propose de vous attarder sur la constellation du SCORPION qui elle aussi 
apparaît de plus en plus tôt. Située sur le zodiaque après la constellation de la 
Balance (qui abrite donc en ce moment Saturne) son étoile principale est 
ANTARÈS, dont la couleur rouge et l’éclat rappellent ceux de la planète Mars, 
d’où son nom de "rivale de Mars", ou anti-Mars, ou Anti-Arès, Arès étant le