CIEL DE JUIN 2014
Analemme au temple
d'Apollon
Bonjour à toutes, bonjour à tous !
En juin, le mois le plus pauvre en heures de nuit, il faut soigneusement repérer
les phénomènes à ne pas manquer. Consultons le programme !
L’ouverture du mois, le DIMANCHE 1er JUIN est particulièrement réussie avec
une rencontre le soir, une heure et demie après le coucher du Soleil sur l’horizon
ouest-nord-ouest, entre le LE CROISSANT LUNAIRE ET JUPITER. L’éclat de
la planète se marie avec l’éclairage plus doux d’un croissant de Lune enserrant
sa magique lumière cendrée sur un fond de ciel paré des couleurs du crépuscule.
Attention ! La planète si brillante est bien Jupiter et non, comme certains
pourraient le croire, Vénus, laquelle est en ce moment Étoile du matin. Il est vrai
que l’on peut confondre les deux astres et que seul un suivi du ciel de mois en
mois (comme vous le faites) permet d’identifier ce que l’on voit. Profitez de
cette dernière belle conjonction de l’année entre la Lune et Jupiter car, amorçant
une chute vers la position apparente du Soleil, la planète est appelée à disparaître
dans les semaines à venir dans la lumière de l’astre du jour, derrière lequel elle
passera fin juillet.
Le lendemain LUNDI 2 JUIN le disque lunaire sera passé des Gémeaux au
Cancer et avec des jumelles si le ciel est pur vous pourrez voir au-dessus de la
Lune le petit groupe d’étoiles de la CRÈCHE, un amas que j’affectionne
particulièrement et dont on a découvert la nature à l’époque des premières
observations de Galilée. Puis, entrant dans le Lion, la Lune ira rendre visite à
son étoile principale RÉGULUS le MERCREDI 4, un jour avant le Premier
Quartier.
La conjonction remarquable suivante du mois avec la Lune se produit le
SAMEDI 7 JUIN et concerne la planète MARS que l’on verra briller de sa
lumière rouge orangée caractéristique près du disque lunaire, lequel aura pris
une forme plus ovale, qualifiée de "gibbeuse" (mot dérivé du latin gibbus ou
gibbosus désignant une bosse). La planète rouillée est toujours dans la
constellation de la Vierge et je vous engage à suivre de nuit en nuit son
déplacement spectaculaire par rapport aux étoiles. Mars part du voisinage de
Porrima et se rapproche peu à peu de la brillante SPICA (qu’elle rejoindra à la
mi-juillet).
Le DIMANCHE 8 c’est au tour de cette SPICA de recevoir la visite de la Lune.
On pourra admirer le faible écart, de moins de 1°, séparant l’étoile et notre
satellite. C’est l’occasion de nous rappeler que le mot latin "spica" désigne un
épi de blé (l’étoile est d’ailleurs souvent désignée comme l’Épi de la Vierge),
nom choisi à l’époque ancienne quand la constellation, dont l’apparition
coïncidait avec la saison des récoltes, était symbole de fertilité agricole.
Gémeaux le 1er juin, puis Cancer, Lion, Vierge et maintenant Balance le
MARDI 10 JUIN, lorsque la Lune, poursuivant son trajet mensuel sur le
zodiaque, jouxte SATURNE sur l’horizon sud en début de nuit. Ce soir-
Saturne sera facile à repérer mais la plate est observable toutes les nuits et je
vous engage toujours vivement à participer à une soie d’observation pour
grand public, ou en privé, afin de découvrir le spectacle inoubliable des anneaux
entourant le globe planétaire. Je redis que ces anneaux ne sont visibles qu’à
travers un véritable instrument astronomique, des jumelles ne grossissant pas
assez pour les distinguer.
VENDREDI 13 c’est la PLEINE LUNE. Je ne résiste pas au plaisir de vous
livrer cette curiosité sur les vendredis 13, lue dans le fameux "Guide du Ciel de
juin 2014 à juin 2015" de notre excellent Guillaume Cannat : "Entre 1582 et
1982 il y a eu 685 lundis 13, 685 mardis 13, 687 mercredis 13, 684 jeudis
13,688 vendredis 13, 684 samedis 13 et 687 dimanches 13". Avec une Pleine
Lune un vendredi 13, il faut s’attendre à une ruée dans les maternités avec des
bébés promis à un avenir chanceux. Plus sérieusement, comme vous le savez, les
Pleines Lunes d’été sont particulièrement basses sur l’horizon puisque, opposées
au Soleil, elles occupent la position du Soleil en hiver. Ce jour de Pleine Lune
notre satellite franchit le méridien à quelque 26° à Montpellier et à 21° à Paris.
C’est plus pciment le SAMEDI 21 JUIN que l’été commence dans
l’hémisphère nord. Cette date du SOLSTICE DE JUIN n’est pas arbitraire et
correspond à la durée du jour la plus longue de l’année. C’est en me temps
celle où l’axe de rotation de la Terre, incliné de 23,4° par rapport à la
perpendiculaire au plan de son orbite, est le plus penché vers le Soleil. Ainsi les
régions polaires arctiques et l’hémisphère boréal sont tournés vers le Soleil et
reçoivent plus de lumière. Vu du sol le Soleil est plus haut dans le ciel dans
notre hémisphère, le Soleil culminant au sud à midi solaire à quelque 65° à Paris
et 70° à Montpellier. Lorsqu’on photographie le Soleil dans le ciel tous les jours
à lame heure (c’est une véritable prouesse technique !) on obtient ce que l’on
appelle une analemme (j’a-do-re cette figure) sur laquelle on repère
immédiatement les points les plus hauts et les plus bas, correspondant à la date
des solstices, moment auquel le Soleil, ayant atteint un maximum ou un
minimum d’altitude, est stationnaire (d’où le mot "solstice", venant de sol,
soleil, et stare, s’arrêter) avant de repartir dans l’autre sens. Après le 21 juin, le
Soleil verra son altitude diminuer à heure donnée et se lèvera aussi de plus en
plus vers le sud (bien entendu du côté est), ce qui conduira la durée du jour à
raccourcir. Toutes choses que tout un chacun peut facilement constater, y
compris dans les écoles ! Pour les astronomes amateurs d’étoiles, c’est l’espoir,
puisqu’après le 21 juin la durée des nuits augmente.
Le ciel nous offre un petit cadeau pour ce jour du solstice : la possibilité
d’observer la planète URANUS que sans doute peu d’entre vous ont jamais vue.
Il se trouve que le croissant de Lune indique précisément ce matin-là la position
de la planète géante, découverte en 1781 par Herschel et dont les perturbations
de lorbite conduiront à la découverte de la planète perturbatrice NEPTUNE en
1846. Uranus, septième planète du système solaire, se situe en effet ce 21 juin à
moins de 0,5° du croissant de Lune. À observer quelque trois heures avant le
lever du Soleil, ce qui nous met vers 3 heures à Montpellier. Aux jumelles la
planète est l’astre le plus proche de la Lune parmi d’autres étoiles du voisinage,
et, plus intéressant, à travers un instrument astronomique grossissant une
trentaine de fois, vous distinguerez le petit disque bleuté de la planète. Vous
avez vu Uranus ! C’est formidable.
Le croissant lunaire poursuit sa route vers le Soleil les matins suivants pour
croiser la planète VÉNUS en passant d’un côté à l’autre de cette dernière du
MARDI 24 AU MERCREDI 25. La reine des plates nous salue tous les
matins sur l’horizon est-nord-est et demeure l’astre le plus brillant du ciel (sans
compter le Soleil et la Lune évidemment) avec une magnitude de -4. Elle va
rester avec nous encore jusqu’à fin septembre mais la répétition n’est pas une
raison pour négliger notre belle ÉTOILE DU MATIN. Peut-on se lasser de la
planète de la déesse de l’amour ?
J’ai signalé le mois dernier le lever de plus en plus précoce du TRIANGLE
D’ÉTÉ. Les trois étoiles qui en marquent les sommets, GA, DENEB ET
ALTAÏR sont maintenant bien présentes dans le ciel en début de nuit mais je
vous propose de vous attarder sur la constellation du SCORPION qui elle aussi
apparaît de plus en plus tôt. Située sur le zodiaque après la constellation de la
Balance (qui abrite donc en ce moment Saturne) son étoile principale est
ANTARÈS, dont la couleur rouge et l’éclat rappellent ceux de la planète Mars,
d’où son nom de "rivale de Mars", ou anti-Mars, ou Anti-Arès, Arès étant le
dieu de la guerre dans la mythologie grecque. La couleur d’Antarès indique que
l’étoile est une supergéante de température relativement basse (quelque 3000
degrés, ce qui pour une étoile est faible). C’est une étoile en fin de vie, qui a
peut-être déjà explosé sous forme de supernova et disparu, mais dans ce cas
nous ne le saurons que plusieurs centaines d’années après l’explosion, le temps
que la lumière parcoure la distance qui sépare l’étoile de la Terre. Bluffant. La
constellation du Scorpion est visible tout l’été et marque le départ de la Voie
Lactée côté sud dans notre ciel nocturne. Elle est l’une des rares figures
stellaires à dessiner tant soit peu l’animal dont elle porte le nom car on peut
facilement imaginer les pinces du Scorpion et la queue portant le dard
empoisonné. À vous de voir !
LE CHIFFRE DU MOIS : 70. 70 kilomètres par seconde, c’est la vitesse de
récession d’une galaxie située à 1 mégaparsec (soit 3,3 millions d’années de
lumière) de distance. 70 km/s par mégaparsec, c’est la valeur de la constante de
Hubble. Cette "constante", qui mesure le taux d’expansion de l’Univers, n’est
d’ailleurs pas constante (!) Elle décroit avec le temps, conformément au modèle
de Friedmann, mais contrairement aux déclarations insensées des cosmologistes
soutenant qu’elle augmenterait. La vitesse d’expansion irait en s’accélérant : le
dogme a é sottement enriné à la hâte par le jury Nobel 2011 sans attendre la
validation du milieu scientifique. La raison très simple sur lesquelles se fonde
mon jugement définitif est que nul spécialiste ne sait comment passer de la
vitesse de récession des galaxies (ce que l’on observe) à la vitesse d’expansion
de lespace (un des paramètres des modèles d’univers toriques). Alors,
bonjour l’incohérence de l’analyse ! Tous les détails de la farce sont donnés
dans mon livre "le théorème du jardin", qui, revu et augmenté, vient d’être
réédité. Outre un plaidoyer pour le retour à une science de vérité, il contient une
annexe rassemblant les "chiffres du mois", que nombre d’entre vous apprécient.
Chouette, non ?
Bonnes nuits sous les étoiles
Christian
JUIN 2014 AU JOUR LE JOUR
Tout le mois, de nuit en nuit : Mars navigue de Porrima à Spica
Toute la nuit : Saturne à observer, si possible à travers un instrument
Tous les matins : Vénus nous accueille à l’est-nord-est
Dimanche 1er : le soir à l’ouest-nord-ouest le croissant lunaire rencontre Jupiter
Lundi 2 : le soir sur l’horizon ouest la Lune passe sous l’amas de la Crèche
Mercredi 4 : conjonction entre la Lune près de son premier quartier et Régulus
Samedi 7 : la Lune gibbeuse passe près de Mars
Dimanche 8 : conjonction rapprochée de la Lune avec Spica
Mardi 10 : la Lune jouxte Saturne
Vendredi 13 : Pleine Lune
Du 14 au 25 : Mercure traverse le champ du coronographe LASCO C3 de la
sonde SOHO ; en conjonction inférieure le 19
Samedi 21 : Uranus observable près du croissant lunaire du matin ; solstice de
juin et fête de la musique
Du samedi 21 au mercredi 25 : le croissant lunaire du matin
Mardi 24 et mercredi 25 : le croissant passe d’un côté à l’autre de Vénus vers
l’horizon est-nord-est
Vendredi 27 : Nouvelle Lune ; ciel sans la Lune autour de cette date
Samedi 29 et lundi 30 : le croissant de Lune du soir
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