insuffisantes, incomplètes. Il en résulta l'esprit extraordinaire de Léonard, capable de
toujours se poser des questions et de tirer des lois à partir d’observations.
L'atelier del Verrocchio : l'affrontement entre l'élève et le maître
En 1466, Léonard avait 14 ans et sa famille s’installa à Florence. Un monde nouveau
s'ouvrit devant lui : il passa de la nature, des animaux et de la végétation à un
paysage urbain : celui de Florence à la Renaissance.
Il dessinait déjà des caricatures. Ser Piero, voyant que son fils avait déjà 17 ans et
n'abandonnait pas le « dessin », montra un jour certaines œuvres de Léonard à son ami
Andrea del Verrocchio, grand peintre florentin. Verrocchio, étonné à la vue des débuts
extraordinaires de Léonard, le fit intégrer son atelier. Verrocchio eut une influence
capitale dans l'éducation de Léonard. Dans l'atelier du maitre, on apprenait la
peinture, le dessin, l'architecture, à faire des sculptures, couler le bronze, etc. Beaucoup
des interventions de Leonard dans l'atelier de Verrocchio étaient reconnaissables par sa
précision anatomique et cette volonté de représenter la réalité.
En 1472, il fut inscrit dans la prestigieuse compagnie de San Marco. Il était alors
considéré comme un peintre autonome, et son éducation artistique pouvait être
considérée comme achevée. Les œuvres de Verrocchio avaient encore une grande influence
sur Vinci, notamment pour la décoration (motifs, éléments végétaux) et l'expressivité
des visages, souvent représentés avec un sourire parfois ambigu.
Séjour à Milan
Monument pour Ludovic Sforza
En 1478, à 26 ans, il fut envoyé par les Médicis comme émissaire auprès du duc Ludovico
Sforza à Milan. Lors de ce séjour, il fut organisateur de fêtes. Il inventa également des
machines de théâtre. Il peignit plusieurs portraits de la cour milanaise. Il fut chargé de
réaliser un cheval gigantesque afin de célébrer Francesco Sforza (le père de Ludovic) : la
statue faisait 70 tonnes de bronze. Léonard avait fini le modèle en argile et les plans
pour la fonte, mais le bronze qui devait être utilisé pour la fonte de la statue servit à la
construction de canons pour défendre la ville contre Charles VIII de France. Après la
chute des Sforza, l’artiste partit de Milan en 1499.