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CANCER DU POUMON NON A PETITES CELLULES :
UN GUIDE POUR LES PATIENTS
INFORMATION BASEE SUR LES RECOMMANDATIONS DE L’ESMO
Ce guide pour les patients a été préparé par le Fonds Anticancer comme un service aux patients, afin
de les aider ainsi que leurs proches à mieux comprendre le cancer du poumon non à petites cellules et
à déterminer les meilleures options de traitement disponibles en fonction du sous-type de cancer.
Nous recommandons aux patients de demander à leur médecin quels tests et quels traitements sont
indiqués pour le type et le stade de leur maladie. Les informations médicales décrites dans ce
document sont basées sur les recommandations de pratique clinique de l’European Society for Medical
Oncology (ESMO) pour la prise en charge du cancer du poumon non à petites cellules à un stade
précoce, localement avancé ou métastatique. Ce guide pour les patients a été réalisé en collaboration
avec l’ESMO et est diffusé avec son autorisation. Il a été écrit par un cancérologue et relu par deux
cancérologues de l’ESMO, dont l’un est le responsable des recommandations de pratique clinique pour
les professionnels. Il a également été relu par des représentants de patients appartenant au groupe
de travail de patients de l’ESMO (ESMO Cancer Patient Working Group).
Pour plus d’informations sur le Fonds Anticancer : www.fondsanticancer.org
Pour plus d’informations sur la Société européenne d’oncologie médicale : www.esmo.org
Une définition des termes marqués d’un astérisque est fournie à la fin du document.
Cancer du poumon non à petites cellules : un guide pour les patients - Basé sur les recommandations de l’ESMO v.2016.1
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Ce document est fourni par le Fonds Anticancer avec la permission de l'ESMO.
Les informations contenues dans ce document ne remplacent pas un avis médical. Il est à usage personnel et ne peut pas être modifié,
reproduit ou diffusé d'aucune manière sans l'autorisation écrite de l'ESMO et du Fonds Anticancer.
Table des matières
Le cancer du poumon non à petites cellules en quelques phrases......................................................... 3
Définition du cancer du poumon non à petites cellules ......................................................................... 5
Le cancer du poumon non à petites cellules est-il fréquent ? ................................................................ 6
Quelles sont les causes du cancer du poumon non à petites cellules? .................................................. 7
Comment le cancer du poumon non à petites cellules est-il diagnostiqué ? ......................................... 9
Quels sont les éléments importants à connaitre pour un traitement optimal ? .................................. 12
Quelles sont les options de traitement ? .............................................................................................. 16
Quels sont les effets indésirables éventuels du traitement ? ............................................................... 24
Que se passe-t-il après le traitement ? ................................................................................................. 26
Définitions des termes médicaux .......................................................................................................... 28
Ce document a été rédigé par le Dr Giulio Metro (pour le Fonds Anticancer) et relu par les docteurs Gauthier Bouche (Fonds
Anticancer), Svetlana Jezdic (ESMO), Giannicola D’Addario (ESMO), Lucio Crinò (ESMO), Enriqueta Felip (ESMO), le professeur
Gabriela Kornek (Cancer Patient Working Group de l’ESMO), le professeur Lorenz Jost (Cancer Patient Working Group de
l’ESMO) et Stefania Vallone (Women Against Lung Cancer in Europe et Global Lung Cancer Coalition).
La première mise à jour de ce document a été réalisée par le Dr Giulio Metro (pour le Fonds Anticancer) et a été relue par le
Dr Svetlana Jezdic (ESMO), par Stefania Vallone (Women against Lung Cancer in Europe) et par Simonetta Rapetti (Women
againt Lung Cancer in Europe).
Il s’agit de la deuxième mise à jour de ce guide. L’actualisation reflète les modifications apportées dans les versions successives
des recommandations de pratique clinique de l'ESMO. Cette seconde mise à jour a été réalisée par le Dr Ana Ugarte (ACF) et
a été révisée par le Dr Svetlana Jezdic (ESMO) et le professeur Martin Reck (ESMO).
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LE CANCER DU POUMON NON A PETITES CELLULES EN QUELQUES PHRASES
Définition du cancer du poumon non à petites cellules
 Il s’agit d’un groupe de cancers du poumon dont les cellules n’apparaissent pas « petites » au
microscope, au contraire du cancer du poumon à petites cellules, un autre type de cancer du
poumon.
 Les trois principaux types de cancers du poumon non à petites cellules sont les carcinomes
épidermoïdes (ou à cellules squameuses), les adénocarcinomes et les carcinomes du poumon à
grandes cellules. Le diagnostic de ces cancers repose sur les mêmes principes, mais le traitement
peut différer selon le type de maladie.
Diagnostic
 Le cancer du poumon peut être suspecté si une personne a des symptômes tels qu’une toux, une
augmentation des expectorations, un essoufflement, un enrouement, des douleurs thoraciques et
du sang dans les crachats, ou après un examen clinique.
 Des examens radiologiques sont demandés pour définir l’étendue et le stade de la maladie.
 Un morceau de la tumeur obtenu par biopsie est analysé en laboratoire pour confirmer le diagnostic
et obtenir plus de détails sur les caractéristiques de la tumeur.
Traitement en fonction de l’étendue de la maladie (catégorisée en différents stades)
 Les stades I et II du cancer du poumon non à petites cellules sont appelés cancers localisés ou
cancers précoces.
o L’ablation de la tumeur par chirurgie est le meilleur traitement.
o La radiothérapie est une alternative si la chirurgie n’est pas possible pour des raisons médicales
ou si le patient la refuse.
o La chimiothérapie après l’intervention chirurgicale doit être envisagée pour les patients atteints
de cancer de stade II qui peuvent supporter une chimiothérapie.
 Le stade III du cancer du poumon non à petites cellules est appelé cancer localement avancé
o Le plus important est de savoir si la tumeur peut être enlevée chirurgicalement (résécable) ou
non. La décision du meilleur traitement doit se faire en concertation avec différents spécialistes
(chirurgiens, oncologues*, radiothérapeutes*, radiologistes*, etc.).
o Si la tumeur semble résécable,
 La chirurgie est la meilleure option. L’administration d’une chimiothérapie avant la
chirurgie peut aider à réduire la taille de la tumeur et à la rendre résécable.
 La radiothérapie* après l’opération chirurgicale peut être envisagée quand la tumeur a été
entièrement enlevée.
o Si la tumeur n’est pas résécable, la radiothérapie doit être utilisée à la fois pendant et après la
chimiothérapie.
o La chimiothérapie doit être envisagée pour tout patient qui peut la supporter.
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 Le stade IV du cancer du poumon non à petites cellules est appelé cancer métastatique, car le
cancer s’est disséminé au-delà du poumon originellement touché.
o Comme le cancer s’est disséminé au-delà du poumon affecté, ce n’est pas possible de la retirer
par chirurgie. Seules les thérapies se diffusant par la circulation sanguine (les thérapies
systémiques) peuvent atteindre l’ensemble de la tumeur.
o Une chimiothérapie intraveineuse* avec une combinaison de deux médicaments est le
traitement standard chez les patients sans mutations du gène EGFR* ni réarrangements du
gène ALK*. Le choix des médicaments dépend principalement de l’état de santé du patient et
du type de la tumeur.
o Les patients présentant des caractéristiques moléculaires prédéfinies analysées sur
l’échantillon prélevé lors de la biopsie* de la tumeur (c’est-à-dire, des modifications des gènes
EGFR* et ALK*) sont traités avec des médicaments biologiques administrés par voie orale.
o Chez les patients présentant un bon état clinique et afin de prolonger l’effet de la
chimiothérapie de première intention sur le contrôle de la tumeur, un traitement d’entretien
peut être envisagé soit en continuant le même traitement, soit en alternant celui-ci avec un
autre traitement. Les médicaments utilisés dans ces deux approches d’entretien sont
différents. Le choix du type de traitement d’entretien dépend de la réponse à la chimiothérapie
de première intention et du degré de toxicité subie avec le traitement précédent.
o Des traitements de deuxième intention et de troisième intention peuvent être proposés par la
suite, en fonction du traitement reçu en première intention et de l’état général du patient.
Le suivi
 Les patients dont la tumeur a été complètement enlevée sont vus par leur oncologue* pour un
examen clinique tous les 3 à 6 mois et ont un scanner tous les ans.
 Les patients avec un cancer avancé traité par thérapie systémique sont examinés par leurs
médecins tous les mois afin d’évaluer leur tolérance au traitement. L’efficacité est évaluée grâce à
des examens radiologiques effectués tous les 2 à 3 mois.
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DEFINITION DU CANCER DU POUMON NON A PETITES CELLULES
Le cancer du poumon (ou cancer bronchique) non à petites cellules est le nom générique d’un groupe
de cancers du poumon. Ces cancers sont qualifiés de « non à petites cellules », car les cellules
observées dans la tumeur ne semblent pas petites au microscope, par opposition à un autre type de
cancer du poumon moins commun appelé cancer du poumon à petites cellules qui est caractérisé par
la petite taille des cellules qui le composent.
Le cancer du poumon non à petites cellules peut apparaitre n’importe où dans les tissus qui tapissent
les voies aériennes des poumons. On distingue le cancer épidermoïde (carcinome épidermoïde) et le
cancer non épidermoïde (principalement l’adénocarcinome) en se basant sur les caractéristiques
anatomopathologiques* particulières. Cette distinction a d’importantes implications thérapeutiques.
Ce guide se concentre exclusivement sur le cancer du poumon non à petites cellules, qui représente
85 à 90 % de tous les cas de cancers du poumon.
Anatomie du système respiratoire montrant la trachée, les deux poumons et leurs lobes*et les voies respiratoires.
L’illustration montre également un ganglion lymphatique* et le diaphragme*. L’oxygène est inhalé dans les
poumons et traverse les fines membranes des alvéoles* pour s’intégrer dans la circulation sanguine (voir
encadré).
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LE CANCER DU POUMON NON A PETITES CELLULES EST-IL FREQUENT ?
Dans les pays développés d’Amérique du Nord et d’Europe, le cancer du poumon est le deuxième
cancer le plus fréquent chez l’homme et le troisième chez la femme. En outre, le cancer du poumon
est la première cause de décès lié au cancer chez les hommes comme chez les femmes au niveau
mondial.
En Europe, un cancer du poumon a été diagnostiqué chez environ 291.000 hommes et 100 000
femmes en 2008. Chaque année, un cancer du poumon est diagnostiqué chez environ 93 personnes
sur 100 000.
On constate des différences considérables entre les différents pays européens concernant le risque de
développer un cancer du poumon au cours de sa vie. Entre la naissance et l’âge de 75 ans, moins de 3
hommes sur 100 en Suède et environ 4 hommes sur 100 au Portugal développeront un cancer du
poumon, ce qui représente les taux les plus bas en Europe. Ce chiffre s’élève à plus de 9 hommes sur
100 en Croatie et 10 hommes sur 100 dans certaines régions de Pologne. Ces écarts ne sont pas
seulement observables entre les pays, mais aussi à l’intérieur de chaque pays. Chez les femmes, le
risque de développer un cancer du poumon est plus faible et varie entre les pays. On constate moins
d’écart à l’intérieur des pays. Ce sont les pays nordiques qui présentent les taux les plus élevés (jusqu’à
quatre femmes sur 100 en Islande, au Danemark et au Royaume-Uni) alors que l’on observe les taux
les plus faibles en Espagne (avec moins d’une femme sur 100).
Ces écarts trouvent leur explication principale dans les habitudes de tabagisme qui datent de plusieurs
décennies. C’est pourquoi, dans la majorité des pays européens, l’incidence continue d’augmenter
chez les femmes alors qu’elle diminue chez les hommes. Cette évolution semble apparaitre plus
tardivement dans les pays d’Europe du Sud et de l’Est que dans les pays du Nord. Ces variations
reflètent les différentes habitudes tabagiques entre les régions.
Le cancer du poumon non à petites cellules représente 85 à 90 % des cancers du poumon. Environ
90 % des cancers du poumon chez l’homme et 80 % chez la femme sont liés au tabagisme.
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QUELLES SONT LES CAUSES DU CANCER DU POUMON NON A PETITES CELLULES ?
Le cancer du poumon non à petites cellules est un cancer pour lequel le tabagisme actif représente un
facteur de risque bien établi. Cependant, comme pour d’autres cancers, son origine serait
multifactorielle, d’autres facteurs étant susceptibles de contribuer à son développement de manière
synergique. Une meilleure compréhension du mécanisme génétique du cancer du poumon non à
petites cellules indique que des interactions entre les facteurs environnementaux et génétiques
entrent en jeu dans l’apparition du cancer du poumon non à petites cellules.
Avant d’examiner les principaux facteurs de risque du cancer du poumon non à petites cellules, il faut
savoir qu’un facteur de risque augmente le risque d’apparition d’un cancer, mais n’est ni nécessaire ni
suffisant pour causer le cancer. En fait, un facteur de risque n’est pas une cause en soi. Par conséquent,
certaines personnes présentant les facteurs de risque suivants ne développeront jamais de cancer
alors que certaines personnes ne présentant aucun de ces facteurs de risque en développeront un
tout de même.




Le tabagisme actif : le cancer du poumon non à petites cellules est l’un des rares cancers où
un facteur de risque (le tabagisme) est reconnu de loin comme le principal facteur de risque.
Des études épidémiologiques* ont montré que le tabagisme actif est responsable de près de
90 % des cancers du poumon. Fait important, la durée du tabagisme semble être beaucoup
plus importante que le nombre de cigarettes fumées
par jour. Par conséquent, l’arrêt du tabac à n’importe
quel âge se traduit par une réduction plus importante
du risque de cancer du poumon que la simple
réduction du nombre de cigarettes fumées par jour.
Le tabagisme passif : l’exposition passive à la fumée de
cigarette augmente le risque de cancer du poumon
non à petites cellules, mais de manière nettement moins marquée que par le tabagisme actif.
Le radon : le radon est un gaz radioactif produit par la désintégration naturelle de l’uranium*.
Ce gaz est omniprésent à des niveaux très faibles dans l’air extérieur et peut s’accumuler à
l’intérieur des bâtiments par des fissures dans les planchers, les murs ou les fondations.
Cependant, l’exposition au radon domestique dépend beaucoup de la manière dont les
maisons sont construites et ventilées. D’autre part, le radon joue un rôle particulièrement
important dans le risque de cancer du poumon chez les mineurs de fond qui sont
habituellement exposés à des taux élevés de ce gaz.
L’amiante : ce minéral est cancérigène pour les personnes exposées par leur profession. Il a
été utilisé dans une grande gamme de produits d’isolation thermique, de protection antiincendie, d’isolation acoustique, de toiture, de sol et intégré dans d’autres matériaux de
construction. L’association du tabagisme actif et de l’exposition à l’amiante multiplie le risque
de cancer du poumon non à petites cellules. De nos jours, compte tenu de la forte relation
existant entre l’exposition à l’amiante et le mésothéliome*, un
autre cancer qui se loge dans la plèvre*, de nombreux pays (dont
ceux de l’Union européenne) ont interdit, totalement ou
partiellement, l’usage de ce minéral.
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On pense que d’autres facteurs sont associés à un risque accru de cancer du poumon non à petites
cellules tel que la pollution atmosphérique, certaines maladies des poumons, notamment celles qui se
sont développées à la suite d’une exposition professionnelle à la poussière (par exemple, chez les
mineurs), la pollution de l’air intérieur (due, par exemple, aux poêles à charbon et aux fumées de
cuissons) suspectée de favoriser le cancer du poumon non lié au tabagisme chez les femmes, les
habitudes alimentaires, les facteurs viraux et la sensibilité génétique. Cependant, il existe moins de
preuves que ces facteurs influencent le risque de cancer du poumon. Ils pourraient néanmoins jouer
un rôle important dans les cas de cancer du poumon non à petites cellules qui surviennent chez les
personnes qui n’ont jamais été exposées à la fumée au cours de leur vie.
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COMMENT LE CANCER DU POUMON NON A PETITES CELLULES EST-IL DIAGNOSTIQUE ?
À l’heure actuelle, il n’existe aucun élément prouvant clairement que le dépistage précoce1 par un scanner*
à faibles doses doit être réalisé en routine chez les personnes à risques (par ex. les fumeurs). Par
conséquent, un cancer du poumon non à petites cellules est suspecté uniquement à partir des symptômes
dont se plaint le patient. Nous n’avons listé ici que les symptômes les plus fréquents. Les symptômes non
spécifiques (qui peuvent être le signe d’autres maladies) comprennent une perte d’appétit, une perte de
poids et une fatigue, alors que des symptômes plus spécifiques comme la toux, l’augmentation des
expectorations, l’essoufflement (dyspnée), l’enrouement (voix cassée), les douleurs thoraciques et la
présence de sang dans les crachats sont liés à la présence de la tumeur. En outre, la propagation dans le
thorax du cancer du poumon peut entrainer d’autres symptômes. Ceux-ci peuvent être causés par l’atteinte
des nerfs, de la paroi thoracique, de la plèvre* ou des structures viscérales* (par exemple, le péricarde* et
l’œsophage). Par exemple, l’invasion de la plèvre et de la paroi thoracique par la tumeur provoque
généralement des douleurs thoraciques ou un épanchement pleural*. D’autre part, l’invasion du péricarde
et de l’œsophage peut provoquer pour l’une, un épanchement péricardique* et pour l’autre, des difficultés
à avaler (dysphagie).
Dans d’autres situations, le cancer du poumon non à petites cellules s’est déjà propagé à d’autres
parties du corps. Dans ce cas, les premiers symptômes de la maladie peuvent refléter cette
propagation métastatique* (par exemple, des douleurs osseuses dans le cas de métastases osseuses
ou des migraines et/ou des symptômes neurologiques dans le cas de métastases cérébrales).
Outre les symptômes et les signes mentionnés précédemment, le diagnostic du cancer du poumon
non à petites cellules est basé sur des examens suivants.
1. Un examen clinique : même si le diagnostic du cancer du poumon ne peut pas se fonder
uniquement sur les résultats de l’examen clinique respiratoire, ce dernier doit
toujours être réalisé si des symptômes respiratoires sont signalés ou/et si les
examens radiologiques* sont anormaux.
L’examen clinique respiratoire comprend une inspection, une palpation, une
percussion et une auscultation du thorax. Les résultats de l’auscultation des
poumons doivent être interprétés avec le plus grand soin et replacés dans
le contexte des autres résultats cliniques et de l’histoire du patient.
L’examen clinique doit inclure la palpation des ganglions lymphatiques*
superficiels se trouvant dans le cou ainsi que ceux qui se trouvent juste au-dessus de la
clavicule (sus-claviculaires*).
2. Un examen radiologique* : les examens radiologiques sont cruciaux, non seulement pour
confirmer le diagnostic, mais aussi pour définir son extension.
o Une radiographie thoracique* : il s’agit généralement du
premier examen effectué.
1
Le dépistage consiste à pratiquer un examen afin de détecter le cancer à un stade* précoce, avant que tout signe de la
maladie n’apparaisse. Un dépistage systématique est proposé si un examen sûr et acceptable peut être pratiqué et si cet
examen permet de détecter le cancer dans la majorité des cas. Il doit aussi être prouvé que le traitement des cancers dépistés
est plus efficace que le traitement des cancers diagnostiqués à la suite de la présence de signes du cancer.
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o Un scanner* du thorax et de la partie haute de l’abdomen : il s’agit d’un examen
radiographique* nécessaire pour déterminer le stade* du cancer. En fait, il permet une
évaluation précise de l’extension de la tumeur dans les poumons et de confirmer la
présence/l’absence de gonflement des ganglions lymphatiques* régionaux ainsi que
la présence/l’absence d’autres nodules dans les poumons et/ou de maladie
métastatique* dans l’abdomen (par exemple, dans le foie).
o Un scanner* du cerveau : cet examen est indispensable pour exclure la présence de
métastases* cérébrales. Il est recommandé avant toute opération dans presque tous
les cas de cancer du poumon résécable chirurgicalement ainsi que pour les patients
atteints d’un cancer métastatique pour lequel des signes cliniques indiquent une
possible propagation au cerveau.
o Une IRM* du cerveau : cet examen est souvent préférable au scanner*, puisqu’il
permet une étude plus précise du cerveau.
o Une tomographie par émission de positons (TEP ou PET scan) : il s’agit d’un examen
d’imagerie qui permet d’étudier à la fois la morphologie et l’activité métabolique de la
tumeur. Le PET scan est recommandé avant toute opération dans tous les cas de
cancer résécable chirurgicalement.
o Une scintigraphie osseuse : il s’agit d’un examen d’imagerie qui évalue si le cancer
s’est métastasé* dans les os. Cet examen est effectué en présence de douleurs
osseuses, d’un taux de calcium sérique* élevé ou de résultats élevés au test de
phosphatase alcaline*. Si une tomographie par émission de positons a déjà été
effectuée, la scintigraphie osseuse est inutile.
3. Un examen anatomopathologique* : c’est l’examen en laboratoire mené
sur les cellules tumorales provenant d’un échantillon de la tumeur (prélevé
lors d’une biopsie*) ayant été disséqué. L'examen anatomopathologique*
est recommandé dans pratiquement tous les cas de cancer du poumon non
à petites cellules, car il est la seule méthode qui puisse confirmer un tel
diagnostic. Les examens les plus courants qui peuvent être effectués pour
une biopsie* sont présentés ci-dessous. De manière générale, les biopsies* peuvent être réalisées
à partir de la tumeur primaire (bronchoscopie ou biopsie* du poumon à l’aiguille guidée par le
scanner), à partir d’un ganglion lymphatique régional* situé dans la poitrine (biopsie guidée par
échographie* endobronchique ou œsophagale, ou médiastinoscopie*), ou à partir d’une
métastase dans les cas où la maladie s'est propagée hors du poumon.
o La bronchoscopie : il s’agit d’une technique qui permet de visualiser l’intérieur des voies
respiratoires au moyen d’un instrument inséré par le nez ou la bouche. Elle permet au
praticien d’examiner les voies respiratoires du patient pour rechercher des anomalies telles
que des tumeurs à partir desquelles on peut effectuer une biopsie*.
o Biopsie* du poumon à l’aiguille guidée par le scanner : lorsque la bronchoscopie ne permet
pas d’effectuer une biopsie (par exemple, dans le cas d’un cancer à la périphérie du poumon),
une aiguille est insérée dans le thorax jusqu’à la tumeur à l’aide des images du scanner*.
o Biopsie guidée par échographie* endobronchique : cette technique permet de confirmer
l’implication des ganglions lymphatiques régionaux dans les cas où les tests radiologiques la
suggèrent. Durant une bronchoscopie, une sonde* à ultrason est utilisée pour identifier
chaque ganglion lymphatique suspect présent autour des voies respiratoires. Une biopsie
est prélevée via une aiguille à aspiration transbronchiale*.
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o Biopsie guidée par échographie* œsophagienne : Similaire à la biopsie guidée par
échographie endobronchique, cette technique est utile pour déterminer l'implication
des ganglions lymphatiques régionaux*. Cependant, contrairement à cette dernière,
l'instrument (endoscope couplé à une sonde* à ultrasons) est inséré à travers
l'œsophage.
o Médiastinoscopie : il s’agit d’une procédure qui permet de
visualiser le contenu du médiastin* au moyen d’un instrument
optique inséré dans une incision d’environ 1 cm pratiquée audessus de la jonction du sternum et de la clavicule. Cet examen
permet de réaliser une biopsie des ganglions lymphatiques*
médiastinaux. Actuellement, les techniques moins invasives
comme celles guidées par échographie* expliquées ci-dessus
remplacent progressivement la médiastinoscopie pour la
confirmation anatomopathologique de l’implication des
ganglions lymphatiques en cas de suspicion évoquée par les
examens radiologiques.
o Dans les cas où la maladie s’est étendue à d’autres parties corps, une biopsie peut être
réalisée depuis une lésion métastatique (hors métastase cérébrale). Différentes
techniques d’imagerie médicale (par exemple, l’échographie* ou le scanner *) ou un
simple examen clinique (dans le cas d’une lésion palpable en surface) peuvent guider
la biopsie d’une métastase.
4. L’examen cytologique : contrairement à l’examen anatomopathologique * effectué sur un
échantillon de tissu de la tumeur, l’examen cytologique est l’examen en laboratoire des
cellules cancéreuses qui se sont spontanément détachées de la tumeur. Même s’il peut être
suffisant pour faire le diagnostic de cancer du poumon, l’examen cytologique peut présenter
certaines limites dans la distinction entre les cancers épidermoïdes ou non épidermoïdes en
raison du faible nombre de cellules étudiées. En outre, un examen de la tumeur (voir le
paragraphe suivant) peut être moins efficace s’il est effectué sur des cellules cancéreuses
seules plutôt que sur des échantillons du tissu de la tumeur. Les procédures les plus courantes
permettant d’effectuer un examen cytologique sont :
o La bronchoscopie : lors d’une bronchoscopie, les sécrétions et le liquide de lavage
bronchoalvéolaire* sont généralement recueillis pour rechercher la présence de
cellules cancéreuses.
o Thoracocentèse et drainage pleural : cette technique permet d’aspirer le liquide de la
cavité pleurale* en cas d’épanchement pleural*. Le liquide est ensuite analysé en
laboratoire pour y détecter des cellules cancéreuses. Si nécessaire, on peut également
effectuer une pleurodèse* chimique pour éviter la récidive* de l’épanchement pleural
après l’aspiration totale du liquide.
o La péricardiocentèse et drainage péricardique : cette technique permet d’aspirer le
liquide de la cavité péricardique* en cas d’épanchement péricardique*. Le liquide
retiré est ensuite analysé en laboratoire pour détecter les cellules cancéreuses.
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QUELS SONT LES ELEMENTS IMPORTANTS A CONNAITRE POUR UN TRAITEMENT OPTIMAL ?
Les médecins doivent prendre en compte différents aspects du patient et du cancer afin de décider du
meilleur traitement.
Informations importantes concernant le patient






L’âge
L’indice de performance*, qui évalue le bien-être général et les activités quotidiennes
réalisables par le patient
Les antécédents médicaux personnels, comme les maladies cardiaques, les maladies
pulmonaires et le diabète*
Les antécédents de tabagisme
Les résultats des analyses de sang effectuées pour évaluer la numération des globules blancs*,
des globules rouges* et des plaquettes*, et les fonctions hépatique et rénale
Si une intervention chirurgicale est envisagée pour traiter le cancer, d’autres examens seront
effectués avant l’opération pour évaluer la fonction pulmonaire. L’objectif de ces examens est
d’évaluer si la fonction pulmonaire résiduelle prévue après l’ablation chirurgicale du poumon
(ou d’une partie de celui-ci) sera suffisante pour éviter des difficultés respiratoires importantes
par la suite.
Informations importantes concernant le cancer
 Le stade* du cancer
Les médecins utilisent le stade* pour estimer l’étendue du cancer et le pronostic* du patient.
La classification TNM est couramment utilisée. La combinaison de T, taille de la tumeur et
invasion des tissus avoisinants, de N, atteinte des ganglions lymphatiques* régionaux, et de
M, métastases* ou propagation du cancer à distance ou à d’autres organes, classera le cancer
dans l’un des stades décrits ci-dessous.
Le stade est un élément fondamental pour prendre une décision appropriée concernant le
traitement. De manière générale, moins le stade est avancé, meilleur est le pronostic. La
détermination du stade* est généralement effectuée à deux reprises : après les examens
cliniques et radiologiques*, et après l’intervention dans le cas où la tumeur a été réséquée
chirurgicalement. Si une opération chirurgicale est pratiquée, la détermination du stade est
plus précise puisqu’elle comprend les résultats de l’examen en laboratoire de la tumeur
retirée.
Le tableau ci-dessous présente les différents stades du cancer du poumon non à petites
cellules. Les définitions étant plutôt techniques, il est recommandé de s’adresser à un médecin
pour de plus amples explications.
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Les informations contenues dans ce document ne remplacent pas un avis médical. Il est à usage personnel et ne peut pas être modifié,
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Stade I
La tumeur mesure 5 cm ou moins dans sa plus grande dimension et n’a pas
envahi les ganglions lymphatiques* régionaux.
Stade IIA
La tumeur mesure plus de 5 cm, mais moins de 7 cm dans sa plus grande
dimension, sans invasion des ganglions lymphatiques* régionaux.
ou
La tumeur mesure 5 cm ou moins dans sa plus grande dimension et envahit les
ganglions lymphatiques* régionaux homolatéraux* situés dans le hile*.
La tumeur mesure plus de 5 cm, mais moins de 7 cm dans sa plus grande
dimension, et envahit les ganglions lymphatiques* régionaux homolatéraux*
situés dans le hile*.
ou
La tumeur mesure plus de 7 cm dans sa plus grande dimension (en restant
toutefois limitée au poumon), ou un second nodule tumoral est présent dans le
même lobe*, dans les 2 cas sans atteinte des ganglions lymphatiques régionaux.
La tumeur mesure moins de 7 cm dans sa plus grande dimension, et envahit les
ganglions lymphatiques* régionaux homolatéraux* situés dans le médiastin*.
ou
La tumeur mesure plus de 7 cm dans sa plus grande dimension (en restant
toutefois limitée au poumon), ou un second nodule tumoral est présent dans le
même lobe*, dans les 2 cas avec atteinte des ganglions lymphatiques régionaux
homolatéraux dans le hile* ou le médiastin.
ou
La tumeur envahit, par extension directe, les tissus situés entre les poumons
(par exemple, le cœur ou l’œsophage), ou un second nodule tumoral est présent
dans un autre lobe* du même poumon, dans les 2 cas avec ou sans atteinte des
ganglions lymphatiques régionaux homolatéraux situés dans le hile*.
La tumeur envahit, par extension directe, les tissus situés entre les poumons
(par exemple, le cœur ou l’œsophage), ou un second nodule tumoral est présent
dans un autre lobe* du même poumon, dans les 2 cas avec atteinte des
ganglions lymphatiques* régionaux homolatéraux* situés dans le médiastin*.
ou
Quelle que soit la taille de la tumeur, des ganglions lymphatiques régionaux
controlatéraux* situés dans le hile* ou le médiastin*, ou les ganglions situés sur
les sites sus-claviculaires* sont envahis.
Quelles que soient la dimension de la tumeur et l’invasion des ganglions
lymphatiques* régionaux, la tumeur s’est propagée dans des sites ou des
organes distants du corps. L’invasion de la plèvre* (dont épanchement pleural*
contenant des cellules cancéreuses) et de l’autre poumon sont considérés
comme des stades IV.
Stade IIB
Stade IIIA
Stade IIIB
Stade IV
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 Les résultats de la biopsie
L’échantillon prélevé lors de la biopsie* est examiné en laboratoire. Cette étude est appelée
anatomopathologie*. Le second examen anatomopathologique* implique l’analyse de la
tumeur et des ganglions lymphatiques* après leur ablation chirurgicale. Les résultats de
l’examen de la biopsie doivent inclure les éléments suivants :
o Le type histologique
Le type histologique* est basé sur le type des cellules qui composent la tumeur. En général,
le cancer du poumon non à petites cellules se répartit entre les cancers épidermoïdes, qui
représentent environ un quart de tous les cancers du poumon non à petites cellules et qui
naissent dans les tissus qui recouvrent les voies respiratoires les plus larges, et les cancers
non épidermoïdes (qui comprennent les adénocarcinomes et les carcinomes à grandes
cellules), qui apparaissent habituellement dans les voies respiratoires les plus petites (ou
distales). Cette distinction (cancers épidermoïdes ou non épidermoïdes) est utile à des fins
thérapeutiques. En fait, les cancers non épidermoïdes peuvent bénéficier de certains
traitements anticancéreux systémiques qui se sont révélés efficaces uniquement chez les
patients présentant ce sous-type histologique (voir la section consacrée aux traitements
systémiques dans le plan de traitement pour le stade IV).
o Le grade
Le grade est basé sur la différence d’aspect des cellules tumorales par rapport aux cellules
normales du poumon et sur la vitesse à laquelle elles évoluent. Le grade présentera une
valeur entre 1 et 3, bien que certaines cellules tumorales semblent si différentes des
cellules pulmonaires normales qu’il est impossible de leur attribuer un grade. Ces tumeurs
sont généralement qualifiées d’indifférenciées. Le grade reflète l’agressivité des cellules
tumorales, de sorte que plus le grade est élevé, plus la tumeur est agressive.
o L’examen biologique de la tumeur
L’étude des échantillons de tissus des cancers du poumon non épidermoïdes
métastatiques* permet de rechercher des mutations* spécifiques du gène du récepteur
du facteur de croissance épidermique (EGFR* en anglais). Bien que ces mutations soient
rares (environ 10 % au sein de la population caucasienne, mais elles sont plus fréquentes
chez ceux qui n’ont jamais fumé, avec les tumeurs du sous-type adénocarcinome, les
femmes et les patients d’origine est-asiatique), la détection d’une mutation du gène EGFR
a des conséquences sur le pronostic et le traitement lorsque le cancer est métastatique
(voir la section consacrée aux traitements systémiques* dans le plan de traitement pour
le stade IV). Le test du gène EGFR* n’est pas recommandé chez les patients atteints d’un
carcinome épidermoïdes, sauf pour les personnes n’ayant jamais fumé ou chez les anciens
fumeurs légers (moins de 15 paquets par an).
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L’examen de routine de recherche du réarrangement du gène ALK* est maintenant
systématique et doit être réalisé, si possible, en parallèle avec l’examen de la mutation
EGFR*. Le réarrangement du gène ALK* est plus fréquent chez les patients qui n’ont jamais
fumé, chez les patients souffrant d’un adénocarcinome (5 %) et chez les patients les plus
jeunes. Une implication thérapeutique importante concerne la possibilité d’utiliser un
médicament ciblant le gène ALK* (crizotinib*) chez les patients atteints de CBNPC
métastatique (voir « thérapie systémique* » dans la partie « plan de traitement pour un
cancer de stade IV »).
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QUELLES SONT LES OPTIONS DE TRAITEMENT ?
La planification du traitement implique qu’une équipe de professionnels de santé de plusieurs
disciplines médicales différentes se réunissent. Cette réunion entre différents
spécialistes est appelée réunion de concertation pluridisciplinaire* ou consultation
oncologique multidisciplinaire. Cette réunion permet de discuter du plan de
traitement sur la base des informations mentionnées précédemment.
Le traitement combinera généralement des thérapies qui :
 agiront localement sur le cancer, comme la chirurgie ou la radiothérapie*
 agiront sur les cellules cancéreuses dans tout le corps au moyen d’un
traitement systémique* comme la chimiothérapie* ou la thérapie
biologique*.
Le type de traitement dépend généralement de l’état de santé et des préférences du patient, du stade
du cancer et des caractéristiques de la tumeur.
Les traitements énumérés ci-dessous ont leurs avantages, leurs risques et leurs contre-indications*.
Nous recommandons aux patients de consulter leurs médecins pour connaitre les avantages
escomptés et les risques de chaque traitement afin d’être pleinement informés de leurs conséquences.
Dans certains cas, plusieurs options de traitement sont disponibles et leur choix doit être discuté en
fonction des bénéfices et des risques de chaque option.
À chaque étape du traitement, il est également possible de participer à un essai clinique. Il s’agit d’une
étude scientifique menée chez des patients pour évaluer l’innocuité et l’efficacité d’un nouveau
traitement. On réalise des essais cliniques pour tester l’efficacité des médicaments ou de traitement
non médicamenteux comme la radiothérapie*, la chirurgie ou l’association de différents traitements.
Il arrive que les médecins proposent aux patients de participer à un essai clinique. Vous avez le droit
d’accepter ou de refuser d’y participer sans que votre décision n’influe sur la qualité de votre
traitement. Si votre médecin ne vous propose pas d’essais cliniques, mais que vous souhaitez
véritablement participer à l’un d’entre eux, le meilleur moyen est de demander à votre médecin ou à
votre oncologue* s’il existe un essai clinique mis en œuvre pour votre type de cancer près de chez
vous ou dans votre pays.
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Plan de traitement pour les stades I-II (précoce)
Le cancer du poumon non à petites cellules de stade I-II reste localisé dans le poumon et par conséquent,
il est curable avec une chirurgie radicale* dans la majorité des cas. À ces stades, seuls des facteurs tels
qu’un âge avancé et la présence d’autres maladies graves peuvent représenter des contre-indications*
à la résection chirurgicale curative.
La chirurgie
La chirurgie est le seul traitement offrant une chance de guérison à ces stades. Par
conséquent, la chirurgie radicale, appelée lobectomie et correspondant à l’ablation
du lobe impliqué et des ganglions lymphatiques localisés dans la poitrine, est la prise
en charge standard de ces patients.
La radiothérapie*
La radiothérapie* est une option pour les patients qui ne sont pas susceptibles de subir une chirurgie
en raison de contre-indications médicales ou d’un refus de chirurgie. Parmi les différentes techniques,
la radiothérapie stéréotaxique conformationnelle* est un type de radiothérapie externe qui envoie de
hautes doses de radiations de manière très précise sur la tumeur sur une courte période. Ce type de
radiothérapie est généralement préféré pour les patients atteints d’un cancer de stade I. Cependant,
des méthodes conventionnelles de radiothérapie sont habituellement utilisées pour traiter les patients
atteints d’un cancer de stade II.
Les traitements systémiques*
Une chimiothérapie* adjuvante* par voie intraveineuse* est une option de traitement pour les cancers
de stade II, notamment en cas d’invasion des ganglions lymphatiques*. Une chimiothérapie
comportant quatre cycles (environ trois mois de traitement) d’une association de deux médicaments
comprenant un agent à base de platine permet de réduire significativement le risque de récidive* de
la maladie et d’améliorer la survie de manière substantielle. En pratique, les meilleurs candidats pour
une chimiothérapie adjuvante sont les patients en bonne condition physique, sans autre maladie
importante et qui se sont rétablis rapidement après l’intervention chirurgicale.
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Plan de traitement pour le stade III (localement avancé)
Bien qu’il soit encore localisé dans le poumon, le cancer du poumon non à petites cellules de stade III
ne peut généralement pas être traité par chirurgie radicale en raison de son extension locale, du moins,
pas en premier lieu. Néanmoins, il convient de souligner que le cancer de stade III est une maladie très
hétérogène où il est impossible de recommander une stratégie unique, puisque les modalités de
traitement peuvent varier d’un cas à l’autre. C’est pourquoi la réunion de concertation pluridisciplinaire
* de différents spécialistes est essentielle pour la réussite du traitement du cancer de stade III. Cette
réunion permet aux patients atteints d’un cancer localement avancé d’être pris en charge de manière
optimale avec une association de toutes les modalités de traitement de la chirurgie, de la
radiothérapie* et de la chimiothérapie*.
L’intervention chirurgicale
Le résultat à long terme de la chirurgie comme traitement du cancer de stade III dépend étroitement
de l’étendue de la tumeur, en prenant en compte l’invasion des ganglions lymphatiques* situés dans
le médiastin* : il faut distinguer alors les cancers de stade III résécables (la plupart des cas de maladie
au stade IIIA) et non résécables (tous les patients au stade IIIB).
La chirurgie est généralement mise en œuvre comme traitement initial uniquement chez les patients
pour lesquels l’invasion des ganglions lymphatiques médiastinaux n’a pas été identifiée avant la
chirurgie. D’autre part, quand l’atteinte des ganglions lymphatiques médiastinaux a été détectée avant
l’opération, lors de la détermination du stade*, la chirurgie peut être employée après l’administration
d’une chimiothérapie* préalable (néo-adjuvante), avec ou sans radiothérapie concomitante, chez les
patients atteints d’un cancer résécable de stade III.
Les tests de la fonction pulmonaire résiduelle (la fonction pulmonaire qui sera disponible après
l’intervention chirurgicale) sont très importants pour décider si l’opération est techniquement
envisageable. La fonction pulmonaire résiduelle doit être suffisante pour éviter des troubles
importants de la respiration après l’opération. Si la fonction pulmonaire résiduelle est estimée
insuffisante, une opération n’est pas possible.
La radiothérapie
La radiothérapie* est mise en œuvre dans le but d’éviter une propagation locale de la maladie. Elle
peut être administrée comme traitement postopératoire après l’intervention chirurgicale ou dans un
but curatif, en remplacement de la chirurgie pour les cancers non résécables de stade III. Dans le
dernier cas, une chimiothérapie concomitante est souvent administrée (voir le prochain paragraphe).
Les traitements systémiques*
Une chimiothérapie* intraveineuse* associant deux médicaments, dont un agent à base de platine,
devrait être proposée à tous les patients atteints d’un cancer de stade III qui peuvent la supporter. La
chimiothérapie peut être administrée respectivement comme traitement avant (néoadjuvant) ou
après (adjuvant*) l’opération pour les patients atteints d’un cancer résécable ou réséqué de stade III.
Pour les patients souffrants d’un cancer non résécable de stade III, il est préférable que la
chimiothérapie* soit administrée en même temps que la radiothérapie* (chimioradiothérapie
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concomitante). Toutefois, la chimioradiothérapie concomitante est généralement plus toxique par
rapport à l’approche séquentielle d’une chimiothérapie* suivie d’une radiothérapie*. Ce schéma
thérapeutique doit donc être réservé à certains patients, tels que les patients les plus jeunes et ceux
présentant un bon indice de performance*.
Plan de traitement pour un cancer de stade IV (métastatique*)
Le cancer du poumon non à petites cellules de stade IV s’est propagé à des sites ou des organes à
distance du poumon ; il s’est métastasé. Les sites les plus courants de métastases* sont les os, le
cerveau, le foie, les glandes surrénales, la plèvre* et l’autre poumon. Puisque les métastases se
propagent par la circulation sanguine, elles peuvent être présentes au moment du diagnostic (chez
presque 40 % des patients) ou apparaitre plus tardivement au cours du suivi d’un cancer ayant été
traité par résection radicale.
La chirurgie
Puisque le cancer de stade IV s’est propagé au-delà du poumon, il est considéré comme inopérable :
la chirurgie ne permettrait pas de retirer toute la tumeur et d’offrir une chance de guérison.
L’exception à cette règle concerne les cas où le patient ne présente qu’une seule métastase* dans le
cerveau, le poumon ou les glandes surrénales, et qu’on ne détecte aucun autre signe de métastase.
Les interventions chirurgicales peuvent également être utiles pour soulager les symptômes causés par
la maladie dans le thorax ou au niveau des os.
La radiothérapie
La radiothérapie* peut être indiquée comme traitement palliatif chez les patients qui souffrent de
symptômes spécifiques liés aux métastases* dans certains organes. Par exemple, la radiothérapie est
très utile pour contrôler les douleurs osseuses dues à la propagation du cancer dans les os ou pour
traiter les migraines et/ou la sensation de faiblesse associées à la présence de métastases cérébrales.
Les traitements systémiques*
Les thérapies systémiques forment la base du traitement du cancer de stade IV. Les
principaux objectifs des traitements systémiques sont les suivants :
o Améliorer la qualité de vie
o Prolonger la survie
Le choix du traitement systémique doit prendre en compte différents éléments,
parmi lesquels le type histologique*, l’âge, l’indice de performance*, la présence
d’autres maladies, les préférences du patient, et certaines caractéristiques
biologiques telles que la présence d’une mutation* du gène EGFR* ou d’un
réarrangement du gène ALK*. Le traitement initial proposé est appelé traitement de première ligne.
Des traitements de seconde et de troisième lignes pourront être proposés par la suite, en fonction de
la réponse au traitement et de l’état général du patient.
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Traitement(s) de première ligne

Traitement de première ligne : chimiothérapie*
o Une chimiothérapie intraveineuse* de deux médicaments dont un dérivé de platine
(cisplatine* ou carboplatine*) est le traitement standard chez les patients sans mutations
du gène EGFR* ni réarrangements du gène ALK*.
o Dans le sous-groupe des tumeurs non épidermoïdes et chez les patients traités avec des
schémas thérapeutiques de troisième génération, notamment par gemcitabine* et
taxanes*, la cisplatine doit être le dérivé de platine de choix.
o La chimiothérapie à base de pemetrexed est le traitement de choix pour les patients
présentant des cancers non-épidermoïdes mais ne doit pas être utilisé dans les cancers
épidermoïdes.
o Le carboplatine* est préférable au cisplatine chez les patients présentant des contreindications* à l’hydratation par voie intraveineuse* (par exemple, en cas d’insuffisance
cardiaque ou rénale).
o Une chimiothérapie sans dérivé de platine doit être envisagée uniquement si un
traitement à base de platine est contre-indiqué.
o La chimiothérapie apporte un bénéfice chez les patients avec un indice de performance
égal à 2 par rapport aux meilleurs soins de support. Les chimiothérapies avec un seul
médicament comme la gemcitabine, la vinorelbine ou un taxane représentent des options
supplémentaires. Les associations à base de carboplatine ont donné de bons résultats avec
une toxicité acceptable et doivent être envisagées chez les patients éligibles affichant un
indice de performance de 2.
o Les patients qui ne sont pas en bon état clinique (indice de performance de 3 ou 4) doivent
recevoir les meilleurs soins de support.
o Chez les personnes âgées de plus de 70 ans, les chimiothérapies à base de carboplatine
doivent être envisagées chez les patients éligibles, en bon état clinique (indice de
performance de 0 à 2) et sans autres maladies invalidantes. Chez les autres patients, on
peut envisager une chimiothérapie avec un seul agent. Cela doit être discuté avec votre
médecin.

Traitement de première ligne* : thérapie biologique*
o Une monothérapie par un inhibiteur de tyrosine kinase* de l’EGFR* administré par voie
orale comme le gefitinib*, l’erlotinib* et l’afatinib* est l’option recommandée chez les
patients dont la tumeur présente une mutation* du gène EGFR* lors de l’examen
biologique de la tumeur (environ 15 % de tous les CBNPC). Toutes les tumeurs de type
non-épidermoïdes doivent faire l'objet d'un test de détection de mutation du gène EGFR,
notamment chez les patients qui n’ont jamais fumé ou qui ont fumé modérément par le
passé. Compte tenu de leur bonne tolérance et de leur administration pratique par voie
orale, les inhibiteurs de EGFR peuvent également être proposés aux patients avec un très
faible indice de performance* de 3 et 4, à condition que la mutation du gène EGFR soit
détectée dans la tumeur.
o Les patients atteints de cancers présentant un réarrangement du gène ALK* doivent
bénéficier d’un traitement par inhibiteur du gène ALK*, le crizotinib.
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o

Le bevacizumab* est un anticorps* monoclonal qui se lie au facteur de croissance de
l’endothélium vasculaire (VEGF*), une protéine qui circule dans le sang et qui permet la
croissance des vaisseaux sanguins. Le bevacizumab empêche le VEGF d’activer les
récepteurs VEGF à la surface des cellules et donc, inhibe la croissance des vaisseaux
sanguins dans la tumeur. Le bevacizumab par voie intraveineuse* peut-être ajouté à une
chimiothérapie associant carboplatine* et paclitaxel* uniquement chez les patients
atteints de tumeurs non épidermoïdes qui ont un bon indice de performance* (0 ou 1).
Pour des raisons de sécurité, il est essentiel de faire une sélection rigoureuse des patients
pour limiter les effets indésirables potentiels du bevacizumab. Une histologie épidermoïde
représente une contre-indication* majeure d’un traitement par bevacizumab. De plus, les
patients qui souffrent d’une hémoptysie* sévère ainsi que ceux qui présentent des
tumeurs localisées centralement ou excavées sont généralement écartés des traitements
par bevacizumab. L’association du bevacizumab à d’autres chimiothérapies à base de
platine peut être envisagée chez les patients présentant un cancer non-épidermoïde.
Calendrier, durée et traitement d’entretien du traitement de première ligne*
o Les traitements de première intention* doivent toujours être commencés lorsque les
patients présentent un bon indice de performance*, c’est-à-dire, au moment où ils sont
capables de tolérer au mieux les effets indésirables potentiels des traitements
systémiques*.
o Pour la plupart des patients, quatre cycles de chimiothérapie sont recommandés, avec un
maximum de six cycles.
o Chez les patients présentant un bon état clinique et afin de prolonger l’effet de la
chimiothérapie de première intention sur le contrôle de la tumeur, un traitement
d’entretien peut être envisagé soit en continuant le même traitement, soit en alternant
celui-ci avec un autre traitement. Le médicament utilisé lors du traitement de première
intention peut être continué ou un nouveau médicament peut être introduit après quatre
cycles de chimiothérapie à base de platine.
o Le traitement d’entretien en alternance introduit de l’erlotinib* et constitue une option
pour les patients présentant une maladie stable après le traitement d’induction.
o L’autre traitement d’entretien repose sur la continuation du pemetrexed et est indiqué
après traitement de première intention par cisplatine et pemetrexed chez les patients
atteints d’un cancer non-épidermoïde, lorsque la chimiothérapie a permis une
stabilisation ou une réponse de la maladie et que le patient a récupéré des effets
indésirables éventuels du traitement précédent.
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Traitement de seconde et de troisième intention
Ces traitements peuvent être administrés en cas de progression de la maladie après le traitement de
première intention* chez les patients qui sont encore aptes à recevoir un traitement supplémentaire
(avec un indice de performance* de 0 à 2).
Une chimiothérapie par docétaxel seul ou par pemetrexed* seul (ce dernier pour les cancers nonépidermoïdes uniquement) ou une thérapie ciblée par erlotinib* chez les patient au statut EGFR* ou
sans mutation EGFR* améliorent les symptômes causés par la tumeur et prolonge la survie. Chez les
patients dont la tumeur présente une mutation EGFR*, une monothérapie par erlotinib*, géfitinib* ou
afatinib* doit être administrée en traitement de seconde intention, si ces médicaments n’ont pas été
administrés précédemment. Dans les traitements des lignes suivantes, l’erlotinib est indiqué chez les
patients au statut EGFR* inconnu ou sans mutation EGFR*, qui n’ont pas encore reçu d’inhibiteur de
tyrosine kinase* de l’EGFR* et qui présentent un indice de performance de 0 à 3. En général, tout
patient dont la tumeur porte une mutation EGFR* doit recevoir un inhibiteur de tyrosine kinase* de
l’EGFR* dans une ligne de traitement, s’il n’en a pas reçu précédemment.
Les patients atteints de tumeurs présentant un réarrangement du gène ALK (environ 5 % des patients)
peuvent également être traités en deuxième et troisième intention par crizotinib*, s’ils n’en ont pas
reçu précédemment.
Le traitement du cancer oligométastatique
Le terme oligométastatique signifie que cinq lésions métastatiques maximum sont présentes. On parle
dans ce cas de métastases synchrones lorsque les métastases sont apparues un mois avant ou après
que la tumeur primitive a été identifiée. Lorsqu’elles apparaissent après que la tumeur primitive a été
traitée, elles sont appelées métastases métachrones. Les caractéristiques biologiques et le pronostic
de ces deux types de métastases peuvent différer. Un traitement radical par chirurgie, radiothérapie
et chimiothérapie est envisageable, mais comme il n’existe pas encore de protocole standard pour
traiter les oligométastases, on conseille aux patients un traitement dans le cadre d’un essai clinique.
Le traitement des métastases du cerveau
Les patients présentant un indice de performance faible doivent recevoir les meilleurs soins de soutien.
Les patients ayant un indice de performance bon, ayant moins de 65 ans, aucune métastase extracrânienne et pas plus de trois métastases cérébrales peuvent recevoir une radiothérapie complète du
cerveau. Une métastase cérébrale unique peut être traitée par chirurgie ou radiochirurgie
stéréotaxique (un type spécial de radiothérapie où les faisceaux de rayonnement sont très précis, dans
le but d’épargner le plus possible de tissus sains du rayonnement). En présence de deux ou trois
métastases cérébrales, la radiochirurgie stéréotaxique est préférable.
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Les traitements palliatifs
D’autres traitements peuvent apporter une aide à différentes étapes du traitement du CBNPC : une
endoscopie pour soulager l’obstruction des voies respiratoires, des interventions chirurgicales dans le
cas d’épanchements pleuraux, la radiothérapie, en plus de ses effets palliatifs pour les métastases
cérébrales, pour traiter les métastases osseuses, surtout si elles sont douloureuses. Des médicaments
agissant sur les os (acide zolédronique et denosumab) contribuent à traiter les métastases osseuses.
En général, des soins palliatifs précoces sont recommandés, en parallèle avec le traitement standard
du cancer lui-même. Il a été montré qu’ils pouvaient améliorer la qualité de vie et l’humeur, diminuer
la nécessité d’un traitement agressif et peut-être même améliorer la survie.
Des essais cliniques sont souvent proposes aux patients atteints de cancers de stade IV. La participation
aux essais cliniques doit être encouragée.
L’évaluation de la réponse au traitement
La réponse au traitement doit être évaluée afin de vérifier s’il existe un quelconque bénéfice du
traitement par rapport aux effets indésirables rencontrés. L’évaluation de la réponse est
recommandée après 2-3 mois de traitement systémique* du cancer de stade IV. Cette évaluation
repose sur la répétition de l’examen radiographique initial montrant les lésions tumorales.
Dans le cas d’une radiothérapie* curative du cancer de stade III, un minimum de 2 mois doit s’être
écoulé entre la fin du traitement et l’évaluation de la réponse afin de déterminer les effets bénéfiques
de la radiothérapie*.
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QUELS SONT LES EFFETS INDESIRABLES EVENTUELS DU TRAITEMENT ?
Cette section présente les effets secondaires les plus courants de la chirurgie, de la radiothérapie* et de la
chimiothérapie. Toutefois, cette liste n’est pas exhaustive. Par conséquent, les patients doivent discuter
longuement avec leur médecin des effets secondaires potentiels liés aux traitements proposés.
 Effets indésirables possibles de la chirurgie
o L’hémothorax, un épanchement de sang dans la cavité pleurale*.
o La contusion pulmonaire, une contusion du tissu pulmonaire, généralement provoquée
par un traumatisme lors de l’intervention chirurgicale
o Une pneumonie postopératoire
o Une fuite d’air persistante, un trouble dans lequel le poumon est incapable de se regonfler
correctement après l’intervention chirurgicale en raison de dommages subis par le tissu
pulmonaire
 Effets indésirables possibles de la radiothérapie*
o Effets secondaires apparaissant de manière précoce : ces effets secondaires surviennent
généralement dans les six mois après la fin de la radiothérapie. Ils incluent notamment
une œsophagite, c’est-à-dire une inflammation de l’œsophage, une pneumonie, une toux
et un enrouement prolongé.
o Effets secondaires apparaissant de manière tardive : ces effets secondaires surviennent
généralement plus de 6 mois après la fin de la radiothérapie. Les plus courants comprennent
un essoufflement, qui est causé par une perte d’élasticité des poumons, et une pneumonie.
 Effets indésirables possibles des traitements systémiques*
o Chimiothérapie* : la fréquence et la gravité des effets secondaires de la chimiothérapie
varient en fonction du type d’agents ou des associations mises en œuvre. Par conséquent,
les patients sont encouragés à discuter de manière approfondie avec leur médecin des
principaux effets secondaires liés à la chimiothérapie qui leur a été proposée. De manière
générale, les effets secondaires de la chimiothérapie comprennent souvent une perte
d’appétit, une fatigue, une perte des cheveux, des nausées ou des vomissements, une
sensibilité accrue aux infections et aux hémorragies, une anémie*et des diarrhées.
En plus de ces effets secondaires, chaque médicament peut également provoquer différents
effets indésirables. Les plus courants sont répertoriés ci-dessous, bien que personne ne subisse
les mêmes effets secondaires ou ne les rencontre dans la même mesure.
 Le cisplatine* peut provoquer une perte auditive et des lésions rénales. La fonction rénale
est donc évaluée avant de commencer le traitement. Pour éviter toute lésion, il est très
important de boire beaucoup d’eau pendant le traitement avec ce médicament.
 Le paclitaxel* peut causer une neuropathie périphérique* en fonction de la dose administrée,
de la durée de la perfusion et du schéma d’administration. Les symptômes révélateurs incluent
un engourdissement, des paresthésies* et des sensations de brulure dans les pieds et les
mains. Les symptômes sont souvent symétriques et débutent généralement au niveau des
pieds. Les patients signalent souvent l’apparition simultanée de symptômes dans les orteils et
les doigts, mais des présentations asymétriques ont aussi été observées. Le visage est moins
fréquemment touché. Même si l’on a observé que les symptômes s’amélioraient ou
disparaissaient complètement dans un délai de quelques mois après l’arrêt du traitement, il a
été signalé que les symptômes et les déficiences persistaient plus longtemps chez les patients
qui avaient développé une neuropathie* sévère.
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o
Thérapie biologique* : ces effets secondaires sont spécifiques de l’agent biologique
administré.
 Le bevacizumab* peut donner lieu à une hypertension*, à la présence de protéines
dans l’urine* et à un risque accru de troubles thromboemboliques* ou
hémorragiques*.
 Le gefitinib*, l’erlotinib* ou l’afatinib* peuvent provoquer des éruptions cutanées et
des diarrhées.
 Le crizotinib* peut causer des troubles de la vision, des nausées, des diarrhées, des
vomissements, un œdème*, une constipation, une fatigue, une élévation des enzymes
hépatiques dans le sang et une neutropénie (une diminution du nombre de
neutrophiles, un type de globules blancs).
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QUE SE PASSE-T-IL APRES LE TRAITEMENT ?
Des visites de suivi régulières sont importantes pour les patients qui ont subi
un traitement chirurgical radical.
Le suivi avec les médecins
Une fois que le traitement est terminé, les médecins proposeront un
programme de suivi dont les objectifs sont les suivants :
 Évaluer les complications du traitement :
Les complications du traitement liées à la chirurgie, à la chimiothérapie* adjuvante* ou à la
radiothérapie (voir la section consacrée aux effets secondaires des traitements) doivent être évaluées
soigneusement tous les trois à six mois.
 Détecter une éventuelle récidive* :
À l’heure actuelle, il n’existe pas de preuve suggérant que la détection précoce d’une récidive* (et
donc, la mise en place plus précoce d’un traitement spécifique) conduise à de meilleurs résultats.
Cependant, comme la plupart des récidives* se produisent dans les 4 ans suivant la chirurgie, des visites de suivi,
y compris un examen physique et l’évaluation de chaque symptôme, sont généralement recommandées dans
un intervalle de 3 à 6 mois pour les trois premières années, et chaque année par la suite.
Un scanner de la poitrine réalisé tous les ans et, dans une moindre mesure, une radiographie
thoracique sont tous deux considérés comme appropriés pour un suivi radiologique. Le scanner est
préféré, car il présente l'avantage par rapport à la radiographie thoracique de pouvoir détecter
précocement une nouvelle tumeur primaire du poumon.
 Détecter de nouvelles tumeurs primitives éventuelles dans le poumon :
Les patients ayant subi une chirurgie radicale présentent un risque plus élevé de développer une
deuxième tumeur au niveau du poumon. Il est parfois difficile de faire la distinction entre la récidive
de la tumeur initiale et la survenue d’une nouvelle tumeur primitive en se basant uniquement sur des
examens radiographiques. La discussion au sein d’une équipe pluridisciplinaire peut aider à
différencier les deux scénarios et, par conséquent, à choisir l’option de traitement la plus appropriée.
S’arrêter de fumer
Étant donné le lien entre le tabagisme et le cancer du poumon, arrêter de fumer, à tout moment, est
toujours conseillé pour les patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules. De plus,
l’arrêt de fumer devrait être considéré comme faisant intégralement partie du traitement contre le
cancer du poumon non à petites cellules, le stade du cancer important peu. Arrêter de fumer pour les
patients atteints d’un cancer de stade I à II est associé à la fois à la diminution du risque de récidive et
du risque d’apparition d’une seconde tumeur primaire, et entraîne donc une baisse du risque de décès
lié au cancer du poumon non à petites cellules. Le tabagisme peut également interagir avec la thérapie
systémique, par exemple, en réduisant la part de l’erlotinib entrant dans la circulation sanguine, et par
conséquent, son effet actif.
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Le retour à la vie normale
Il peut s’avérer difficile de vivre avec l’idée que le cancer peut resurgir. Les patients ayant des difficultés
à retrouver une vie normale peuvent bénéficier d’un soutien psychologique. D’autres personnes
peuvent trouver du soutien auprès d’association de patients.
Et si le cancer réapparait ?
Si le cancer revient, cela s’appelle une récidive* et le traitement dépendra de l’étendue de celle-ci.
Certains patients chez qui la tumeur récidive à un seul endroit peuvent profiter d’une approche locale
comme l’ablation chirurgicale ou la radiothérapie*. Néanmoins, cette approche est réservée à un très
petit nombre de patients. Les tumeurs récidivantes doivent normalement être considérées comme des
cancers métastatiques* et donc être prises en charge comme un cancer de stade IV (cf. chapitre
consacré au traitement des cancers de stade IV).
Dans certains cas, réaliser une biopsie de la métastase* peut être indiqué, car elle peut influencer le
choix du traitement. Cela est particulièrement vrai pour les patients ayant profité d’un long intervalle
sans maladie* depuis la résection chirurgicale. Une nouvelle biopsie effectuée chez ces patients peut
permettre de faire la distinction entre une maladie récidivante et une nouvelle tumeur du poumon, de
confirmer le type histologique* de la tumeur pulmonaire (épidermoïde, non épidermoïde ou autre) et
de refaire un test de mutation* du gène EGFREGFR* si l’on détecte un cancer non épidermoïde.
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DEFINITIONS DES TERMES MEDICAUX
Activité métabolique/métabolisme
Réactions chimiques qui se produisent dans une cellule ou un organisme. Ces réactions produisent
l’énergie et les matériaux dont les cellules et les organismes ont besoin pour grandir, se reproduire et
fonctionner normalement. Le métabolisme contribue également à éliminer les substances toxiques.
Adjuvant
En matière de cancer, il s'agit d'une thérapie qui aide une autre thérapie à atteindre son objectif ultime
et renforce son effet. Par exemple, la radiothérapie ou la chimiothérapie aide la chirurgie à atteindre
son objectif d'élimination d'une tumeur. Dans un contexte différent du contexte oncologique, il peut
également s'agir d'un agent ajouté aux vaccins pour stimuler la réponse du système immunitaire à
l'antigène.
Afatinib
L’afatinib est un médicament ciblé servant à traiter le cancer bronchique non à petites cellules
métastatique à gène EGFR* muté. Il agit comme un inhibiteur irréversible du récepteur du facteur de
croissance épidermique (EGFR) et du facteur de croissance épidermique humain 2 (HER2).
ALK
Le gène ALK est responsable de la synthèse d’une protéine appelée ALK (anaplastic lymphoma kinase).
Le réarrangement du gène ALK se retrouve surtout dans le sous-type adénocarcinome pulmonaire,
chez ceux qui n’ont jamais fumé et les patients plus jeunes. Son dépistage est important, car il existe
un traitement ciblé pour les tumeurs ALK-positives, appelé crizotinib.
Alvéoles
Dans les poumons, petites poches d’air situées à l’extrémité des bronchioles (petites branches des
voies respiratoires). Les alvéoles sont les lieux d’échange du dioxyde de carbone et de l’oxygène entre
les poumons et la circulation sanguine. Le dioxyde de carbone passe du sang vers les poumons en
traversant les parois des alvéoles. L’oxygène passe des poumons vers le sang en traversant lui aussi les
parois des alvéoles.
Anatomopathologie
Étude des cellules et tissus malades à l’aide d’un microscope.
Anémie
Affection caractérisée par une réduction du nombre de globules rouges ou de la quantité
d'hémoglobine. Le fer contenu dans l'hémoglobine transporte de l'oxygène des poumons vers le reste
de l'organisme. Ce processus est diminué en cas d’anémie.
Anticorps monoclonal
Des anticorps monoclonaux sont des anticorps qui sont exactement identiques entre eux, car ils sont
fabriqués par des clones de la même cellule mère.
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Bévacizumab
Le bévacizumab est un anticorps monoclonal, qui a été conçu pour reconnaitre et s’attacher à une
structure spécifique (appelée antigène) qui se trouve dans certaines cellules de l’organisme ou qui
circule dans l’organisme. Le bévacizumab a été conçu pour s’attacher au facteur de croissance
endothélial vasculaire (VEGF), une protéine circulant dans le sang et faisant croitre le nombre de
vaisseaux sanguins. En s’attachant au VEGF, le bévacizumab stoppe son effet. Par conséquent, les
cellules cancéreuses ne peuvent pas développer leur propre apport sanguin et sont privées d’oxygène
et de nutriments, ce qui favorise le ralentissement de la croissance des tumeurs.
Biopsie
Prélèvement de cellules ou de tissus pour examen par un anatomopathologiste*. Celui-ci étudie le
tissu au microscope ou réaliser d'autres tests sur les cellules ou tissus. Il existe de nombreux types de
procédures de biopsie. Les types les plus courants sont : (1) la biopsie par incision: seul un échantillon
de tissu est prélevé ; (2) la biopsie-exérèse : la totalité de la lésion ou de la zone suspecte est prélevée
; et (3) la ponction-biopsie : à l'aide d'une aiguille, un échantillon de tissu ou de liquide est prélevé.
Lorsqu'une grosse aiguille est utilisée, on parle de biopsie au trocart. Lorsque l'aiguille utilisée est fine,
la procédure est appelée ponction à l'aiguille fine ou cytoponction.
Biopsie prélevée via une aiguille à aspiration transbronchiale
Technique permettant d’obtenir un échantillon de poumon ou de tissu autour de la trachée ou des
bronches. Une aiguille fine est insérée à travers la paroi des voies aériennes (trachée ou bronches) afin
d’atteindre l’endroit où un échantillon doit être prélevé.
Calcium sérique
Niveau de calcium que l’on trouve dans le sang, qui est mesuré grâce à un examen spécifique du sang
au laboratoire.
Carboplatine
Le carboplatine est un médicament utilisé pour traiter les cancers de l’ovaire avancés qui n’ont jamais
été traités ou les symptômes des cancers de l’ovaire qui ont récidivé après un traitement par d’autres
médicaments anticancéreux. Il est également utilisé en association avec d’autres médicaments pour
traiter les cancers du poumon non à petites cellules à un stade avancé, à un stade métastatique ou à
la suite d’une récidive. Son utilisation dans le traitement d’autres types de cancer fait l’objet d’études.
Le carboplatine est une forme de cisplatine (un médicament anticancéreux), mais provoque moins
d’effets secondaires chez les patients. Il se fixe à l’ADN dans les cellules et peut tuer les cellules
cancéreuses. Il s’agit d’un type de composé du platine.
Cavité péricardique
Espace situé entre la couche de tissu qui enveloppe le cœur et le tissu qui tapisse la cavité où se trouve
le cœur, appelés respectivement péricarde* viscéral* et péricarde pariétal. Cet espace contient un
liquide qui lubrifie la surface des deux couches de tissu et facilite les mouvements du cœur.
Cavité pleurale
Espace enfermé par la plèvre*, une mince couche de tissu qui recouvre les poumons et tapisse la paroi
intérieure de la cavité thoracique.
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Chimiothérapie
Type de traitement médicamenteux contre le cancer qui tue les cellules cancéreuses et/ou limite leur
croissance. Ces médicaments sont généralement administrés au patient par perfusion lente dans les
veines (intraveineuse). Toutefois, ils peuvent également être administrés oralement, par perfusion
directe dans le membre ou par perfusion dans le foie, selon la localisation du cancer.
Cisplatine
Médicament utilisé pour traiter de nombreux types de cancers. Le cisplatine contient du platine. Il tue
les cellules cancéreuses en détériorant leur ADN et en les empêchant de se diviser. Le cisplatine est un
type d’agent alkylant.
Contre-indication
Maladie ou symptôme qui empêchent l'administration d'un traitement ou d’une procédure chez un
patient. Les contre-indications sont soit absolues, ce qui signifie que le traitement ne doit jamais être
administré aux patients présentant cette maladie ou ce symptôme, soit relatives, ce qui signifie que le
risque peut être compensé par les avantages apportés aux patients souffrants de cette maladie ou de
ce symptôme.
Controlatéral
Relatif au côté opposé du corps.
Crizotinib
Le crizotinib est utilisé pour traiter les adultes atteints d’un certain type de cancer du poumon appelé
cancer du poumon non à petites cellules, quand la maladie est à un stade avancé et a déjà fait l'objet
d'un traitement antérieur. Il est utilisé seulement si le cancer du poumon non à petites cellules est
«ALK-positif», ce qui signifie que les cellules cancéreuses contiennent certains défauts altérant le gène
responsable d'une protéine appelée ALK (anaplastic lymphoma kinase).
Détermination du stade
Réalisation d’examens et de tests en vue d’évaluer l’étendue du cancer dans l’organisme, et plus
particulièrement, de déterminer si la maladie s’est propagée de sa région d’origine vers d’autres
parties du corps. Il est important de connaitre le stade de la maladie afin de déterminer le meilleur
plan de traitement.
Diabète
Toute maladie qui oblige les reins à fabriquer une grande quantité d’urine. Le diabète se réfère
généralement au diabète sucré qui présente un taux élevé de glucose dans le sang.
Diaphragme
Muscle situé en dessous des poumons et du cœur et qui sépare le thorax de l'abdomen.
Échographie
Procédure au cours de laquelle des ondes sonores à haute énergie se réverbèrent sur des tissus ou
organes internes et produisent un écho. La structure de l'écho s'affiche sur l'écran d'un appareil à
ultrasons, formant une image des tissus de l'organisme. Cette technique est également connue sous
le nom d'ultrasonographie.
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EGFR
Protéine se trouvant à la surface de certaines cellules et à laquelle se lie le facteur de croissance
épidermique (EGF), ce qui amène les cellules à se diviser. Cette protéine se trouve à des niveaux
anormalement élevés à la surface de nombreux types de cellules cancéreuses, de sorte que ces cellules
peuvent se diviser de manière excessive en présence du facteur de croissance épidermique. Autres
noms : récepteur du facteur de croissance épidermique, récepteur EGF, ErbB1, HER1.
Épanchement péricardique
Accumulation anormale de liquide dans la poche qui recouvre le cœur (cavité péricardique*).
Épanchement pleural
Accumulation anormale de liquide entre les couches minces de tissu (plèvre*) recouvrant le poumon
et la paroi de la cavité thoracique.
Erlotinib
L’erlotinib est un médicament anticancéreux appartenant au groupe des « inhibiteurs d’EGFR ».
L’erlotinib bloque les EGFR, que l’on peut trouver à la surface de certaines cellules tumorales. Par
conséquent, les cellules tumorales ne peuvent plus recevoir les messages nécessaires à leur croissance,
à leur progression et à leur propagation (métastase*), ce qui aide à arrêter la croissance, la
multiplication et la propagation du cancer dans l’organisme.
Étude épidémiologique
Recherches menées au sein des populations humaines, dans lesquelles les chercheurs étudient les
liens entre la présence d’un problème de santé, par exemple le cancer, et un facteur dont on suppose
qu’il en constitue la cause, par exemple un produit chimique.
Examen radiologique
Examen qui utilise des technologies d'imagerie médicale (telles que la radiographie, l'échographie*, le
scanner et la médecine nucléaire) pour visualiser les organes, les structures et les tissus à l’intérieur
du corps à la fois pour diagnostiquer et parfois traiter des maladies.
Facteur de croissance de l’endothélium vasculaire
Voir définition donnée pour « VEGF »
Ganglion lymphatique
Une masse arrondie de tissu lymphatique qui est entourée d’une capsule de tissu conjonctif. Les ganglions
lymphatiques filtrent la lymphe et abritent des lymphocytes. Ils sont placés le long des vaisseaux lymphatiques.
Gefitinib
Le gefinitib est un inhibiteur de la protéine tyrosine-kinase. Cela signifie qu’il bloque des enzymes
spécifiques appelées tyrosines kinases. Ces enzymes peuvent être trouvées à la surface des cellules
cancéreuses, comme l’EGFR sur la surface des cellules du cancer du poumon non à petites cellules.
L’EGFR est impliqué dans la croissance et la propagation des cellules cancéreuses. En bloquant l’EGFR,
le gefitinib aide à ralentir la croissance et la propagation du cancer. Le gefitinib fonctionne uniquement
en cas de présence de cellules du cancer du poumon non à petites cellules présentant une mutation
de leur EGFR.
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Gemcitabine
La gemcitabine est l’ingrédient actif d’un médicament utilisé pour traiter le cancer du pancréas qui se
trouve à un stade avancé ou qui s’est propagé. Elle est également utilisée en association avec d’autres
médicaments pour traiter les cancers du sein qui se sont propagés, les cancers de l’ovaire à un stade
avancé et les cancers du poumon non à petites cellules qui se trouvent à un stade avancé ou qui se
sont propagés. Elle fait par ailleurs l’objet d’études dans le traitement d’autres types de cancer. La
gemcitabine est un antimétabolite qui empêche la cellule de fabriquer de l’ADN et peut tuer les cellules
cancéreuses.
Globule blanc
Cellule du système immunitaire impliquée dans la défense du corps contre les infections.
Globule rouge
Type le plus courant de cellules sanguines. C'est la substance qui donne au sang sa coloration rouge.
Sa fonction principale est le transport de l’oxygène.
L’Hémoptysie
L’hémoptysie est un rejet par la bouche de sang provenant des voies respiratoires situées en-dessous
du larynx. L’hémoptysie doit être différenciée de l’hématémèse qui désigne le vomissement de sang
provenant du tube digestif, et de la pseudohémoptysie, un réflexe de toux déclenché par du sang ne
provenant ni des poumons ni des voies bronchiales ; le sang peut provenir de la cavité buccale ou du
nasopharynx (par exemple apès une épistaxis/saignement du nez) ou suite à l’aspiration dans les
poumons de sang provenant du tube digestif.
Hile
Entaille ou dépression profonde dans un organe ou une glande à travers laquelle les nerfs, les canaux
et/ou les vaisseaux sanguins entrent et sortent de l’organe ou de la glande.
Homolatéral
Relatif au même côté du corps.
Hypertension
Une pression artérielle supérieure ou égale à 140/90. L'hypertension ne s'accompagne habituellement
d'aucun symptôme. Elle peut endommager les artères et entrainer une augmentation du risque d'accident
vasculaire cérébral, de crise cardiaque, d'insuffisance rénale et de cécité.
Imagerie par résonance magnétique (IRM)
Technique d’imagerie utilisée en médecine. Elle utilise la resonance magnétique (mangétisme et ondes
radio) afin de créer une image des organes et tissus à l’intérieur du corps. Un liquide est parfois injecté
pour accentuer le contraste entre les différents tissus, afin de mieux distinguer les différentes
structures.
Indice de performance
Mesure évaluant les capacités physiques des patients en donnant une note de 0, pour un patient
pleinement actif, à 4 pour un patient qui est complètement désactivé en raison de sa maladie.
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Intervalle sans maladie
Dans le cas du cancer, période de temps qui s’est écoulée depuis la fin du traitement sans que le patient
ne présente aucun signe ou symptôme du cancer ou d’un autre type de cancer. Dans un essai clinique,
la mesure de l’intervalle sans maladie est un moyen d’évaluer l’efficacité d’un nouveau traitement.
Intrathoracique
Survenant, situé ou réalisé à l’intérieur de la cavité thoracique ou de la poitrine.
Intraveineux
Dans une veine. Le terme intraveineux fait généralement référence à une manière d'administrer un
médicament ou une autre substance au moyen d'une aiguille ou d'un tube inséré dans une veine.
Également appelé iv.
Lavage bronchoalvéolaire
Procédure consistant à prélever des cellules présentes à l’intérieur des voies respiratoires qui mènent
aux poumons. Elle consiste à insérer un bronchoscope (un tube mince et fin équipé d’un dispositif
lumineux et d’une caméra) dans les poumons en passant par le nez ou la bouche. Une solution
légèrement salée est alors injectée sur la surface des voies respiratoires puis réaspirée pour recueillir
des cellules, qui sont ensuite examinées au microscope. Le lavage bronchoalvéolaire sert à trouver des
infections. Il peut également servir à détecter un cancer ou des modifications survenues dans les
cellules qui provoquent un cancer.
Lobe
Partie d’un organe, comme le foie, le poumon, le sein, la thyroïde ou le cerveau.
Médiastin/médiastinal
Zone située entre les poumons. Les organes de cette zone comprennent le cœur, les gros vaisseaux, la
trachée, l’œsophage, le thymus et les ganglions lymphatiques, mais pas les poumons.
Mésothéliome
Tumeur bénigne (non cancéreuse) ou maligne (cancer) affectant le tissu qui recouvre l’intérieur de la
poitrine ou l’abdomen. L’exposition aux particules d’amiante dans l’air augmente le risque de
développer un mésothéliome malin.
Métastase
La propagation d'un cancer d'une partie de l'organisme à une autre. Une tumeur formée par des
cellules qui se sont propagées est appelée une “tumeur métastatique” ou une “métastase”. La tumeur
métastatique contient des cellules semblables à celles présentes dans la tumeur (primitive) d'origine.
Mutation
Modification de la succession des paires de bases de l’ADN qui forme un gène. La mutation d’un gène
ne modifie pas nécessairement la fonction du gène de façon définitive.
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Neuropathie périphérique
Un problème neurologique qui provoque des douleurs, un engourdissement, des picotements, un
gonflement ou une faiblesse musculaire dans différentes parties du corps. Ceci commence
habituellement aux mains ou aux pieds et s’étend au fil du temps. La neuropathie périphérique peut
survenir à la suite d’un traumatisme, d’une infection, de certaines maladies (comme le cancer, le
diabète, l'insuffisance rénale, ou la malnutrition), ou de l’exposition à des substances toxiques ou à
des médicaments, dont les médicaments anticancéreux.
Œdème
État pathologique dans lequel l'organisme est incapable de drainer les liquides et en accumule des
quantités anormales dans tout le corps ou dans une zone localisée. Appelée également rétention
d’eau.
Oncologue
Médecin spécialisé dans le traitement du cancer. Certains oncologues (ou cancérologues) se
spécialisent dans un type particulier de traitement. Par exemple, un oncologue radiothérapeute met
en œuvre les traitements du cancer par rayonnement.
Paclitaxel
Un médicament utilisé pour traiter le cancer du sein, le cancer de l’ovaire et le sarcome de Kaposi
associé au SIDA. Il est également utilisé en association avec un autre médicament pour traiter le cancer
du poumon non à petites cellules. Le paclitaxel fait en outre l’objet d’études dans le traitement
d’autres types de cancer. Il inhibe la croissance cellulaire en arrêtant la division des cellules et peut
tuer les cellules cancéreuses. Il s’agit d’un type d’agent antimitotique.
Paresthésie
Sensation anormale du toucher telle qu’une sensation de brulure ou de picotement qui se produit sans
stimulus extérieur.
Pemetrexed
Médicament utilisé seul ou avec un autre médicament pour traiter certains types de cancer du poumon
non à petites cellules et le mésothéliome* pleural* malin. Il est également en cours d’étude pour le
traitement d’autres types de cancers. Le pemetrexed disodique bloque la synthèse de l’ADN et peut
tuer les cellules cancéreuses. Il s’agit d’un antifolique.
Péricarde
Sac à double paroi qui entoure le cœur et l'origine des grands vaisseaux sanguins. Ce sac a plusieurs
fonctions. Il maintient le cœur dans la cavité thoracique et il empêche également le cœur de se dilater
de manière excessive lors de l'augmentation du volume du sang. La cavité péricardique se trouve à
l'intérieur du péricarde. Cette cavité est remplie de liquide péricardique, qui réduit les frottements
entre les membranes péricardiques.
Phosphatase alcaline
Enzyme normalement présente en hautes concentrations dans les os en pleine croissance et dans la
bile. Des taux anormalement élevés de phosphatase alcaline dans le sang peuvent indiquer une
maladie des os, du foie ou de la voie biliaire.
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Plaquette
Les plaquettes sanguines sont de petits fragments cellulaires qui jouent un rôle fondamental dans la
formation de caillots. Les patients qui ont un taux trop bas de plaquettes courent le risque d'avoir de
sévères hémorragies. Les patients qui ont un taux trop élevé risquent de faire une thrombose, c'est-àdire la formation de caillots de sang bloquant les vaisseaux sanguins et pouvant provoquer des
accidents vasculaires cérébraux ou d'autres affections graves. Ces patients encourent aussi le risque
d'avoir des hémorragies sévères dues à un dysfonctionnement des plaquettes sanguines.
Pleurodèse
Procédure médicale qui utilise des produits chimiques ou des médicaments pour provoquer
l’inflammation et l’adhérence entre les couches de la plèvre* (une fine couche de tissu qui recouvre
les poumons et tapisse la paroi intérieure de la cavité thoracique). Cela empêche l’accumulation de
liquide dans la cavité pleurale. Elle est utilisée pour le traitement de l’épanchement pleural grave.
Plèvre
Fine couche de tissu qui entoure les poumons et tapisse la paroi intérieure de la cavité thoracique. Elle
protège et amortit les poumons. Le tissu sécrète une petite quantité de liquide, qui agit comme un
lubrifiant, en permettant aux poumons de bouger harmonieusement dans la cavité thoracique lorsque
l'on respire.
Pronostic
Résultat ou évolution probable de la maladie ; la probabilité de guérison ou de récidive*.
Radiologiste
Un médecin spécialisé dans le diagnostic des maladies grâce à l’utilisation d’examens d’imagerie tels
que les radiographies, les scanners, et les IRM (imagerie par résonance magnétique).
Radiothérapie
Thérapie utilisant des rayonnements pour traiter le cancer. Ces rayonnements sont toujours orientés
vers une zone spécifique du cancer.
Rayons-X
Rayonnement utilisé pour reproduire des images de l’intérieur des éléments. En médecine, les rayons
X sont utilisés pour regarder l’intérieur du corps.
Récepteur du facteur de croissance épidermique
Voir « EGFR ».
Récidive
Se dit d'un cancer ou d'une maladie (souvent auto-immune) qui réapparait, généralement après une
période durant laquelle le cancer ou la maladie était absent ou ne pouvait être détecté. Le cancer ou
la maladie peut réapparaitre au même endroit que la tumeur d'origine (primitive) ou à un autre endroit
du corps. Également désigné sous le nom de cancer ou de maladie récidivant.
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Répartition en gants et chaussettes
Terme pour décrire la structure des signes et des symptômes d’un trouble qui affecte les mains et les
pieds de façon symétrique. Les signes et les symptômes de ce trouble enveloppent les mains et les
pieds comme le feraient des gants et des chaussettes.
Réunion de concertation pluridisciplinaire
Méthode de planification du traitement dans laquelle un certain nombre de spécialistes appartenant
à différentes disciplines examinent et discutent ensemble de l’état et des possibilités de traitement
d’un patient. Dans le cas du traitement d’un cancer, la réunion de concertation pluridisciplinaire peut
réunir l’expertise d’un oncologue* médical (spécialiste du traitement médicamenteux des cancers), un
chirurgien oncologue (responsable du traitement chirurgical des cancers), et un radiothérapeute
(responsable du traitement par radiothérapie). Ce groupe d’experts est également appelé RCP,
consultation oncologique multidisciplinaire ou COM.
Scanner
Forme de radiographie dans laquelle les organes du corps sont scannés avec des rayons X et les
résultats sont synthétisés par un ordinateur, en vue de générer des images de parties du corps.
Sonde
C'est un instrument long et mince utilisé pour explorer des plaies, des cavités ou des passages du corps.
Sus-claviculaire
Situé au-dessus de la clavicule.
Taxane
Type de médicaments qui bloque la croissance des cellules en arrêtant la mitose (division cellulaire).
Les taxanes interfèrent avec les microtubules (structures cellulaires qui facilitent le déplacement des
chromosomes durant la mitose). Ces agents sont utilisés pour traiter le cancer. Un taxane est un
inhibiteur de la mitose et un agent antimicrotubules.
Thérapie biologique
Traitement qui stimule ou renouvèle la capacité du système immunitaire à combattre cancers,
infections et autres maladies. Ce traitement est également utilisé pour diminuer certains effets
secondaires liés à des traitements anticancéreux. Également appelée immunothérapie, biothérapie ou
modificateurs de la réponse biologique.
Thérapie néo-adjuvante
Une thérapie néo-adjuvante renvoie à l'administration d'un médicament avant le traitement principal.
L'objectif de la thérapie néo-adjuvante n'est pas de soigner la maladie, mais de réduire ses effets
secondaires ou de renforcer les effets de la thérapie principale et d'augmenter les chances de survie à
long terme.
Thérapie systémique
Traitement utilisant des substances qui se déplacent dans le flux sanguin, atteignent et affectent les
cellules de tout l'organisme. Exemples : la chimiothérapie et l'immunothérapie.
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Trouble hémorragique
Un des troubles présents dans de nombreuses maladies dans lequel les saignements se produisent
sans raison apparente ou dans lequel une hémorragie abondante et prolongée se produit après une
blessure. Il a son origine dans un problème de coagulation ou dans un défaut dans la structure des
vaisseaux sanguins.
Trouble thromboembolique
Trouble dans lequel des caillots sanguins se forment dans les vaisseaux sanguins (thrombus), que ce
soit en raison d’anomalies dans le processus de la coagulation ou de défauts dans la structure des
vaisseaux sanguins. Ces caillots sanguins peuvent se rompre et circuler dans le sang (trouble souvent
appelé « embolie »), en endommageant un organe majeur ou en provoquant la mort par blocage de
la circulation sanguine normale.
Type histologique
Catégorie de classification des tumeurs tenant compte des caractéristiques de leurs cellules et des
autres structures observées au microscope.
Uranium
Élément métallique radioactif blanc argenté. Il se trouve à l’état naturel dans le sous-sol du monde
entier. Sa désintégration naturelle produit le radon, un gaz associé à l’apparition des cancers du
poumon.
VEGF
Substance produite par les cellules et qui stimule la formation de nouveaux vaisseaux sanguins.
Vinorelbine
Médicament anticancéreux qui appartient à la famille des médicaments appelés alcaloïdes de la
pervenche.
Viscéral
Relatif aux viscères, autrement dit, les organes mous situés à l’intérieur du corps tel que les poumons,
le cœur, les organes de l’appareil digestif, de l’appareil urinaire, de l’appareil reproducteur et du
système vasculaire.
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