. A 18 LA PRESSE MONTRÉAL JEUDI 23 MARS 2006 lllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll FORUM André Desmarais > Président du conseil d’administration Guy Crevier > Président et éditeur Philippe Cantin > Vice-président à l’information et éditeur adjoint Éric Trottier > Directeur de l’information André Pratte > Éditorialiste en chef .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ... ÉDITORIAUX Effets indésirables se partager. CanWest note aussi que les réseaux et les magazines américains nous exposent déjà à ce genre de publicité, et que leurs concurrents canadiens n’ont pas accès aux mêmes annonceurs. Là [email protected] encore là, c’est exact. Sauf que la publicité sur les médicaments ARIANE KROL d’ordonnance a des implications beaucoup trop vastes pour qu’on omme tous les magazines tienne seulement compte des enféminins, O, la publica- jeux commerciaux. Faire mousser un médicament tion de la célèbre animatrice américaine Oprah d’ordonnance auprès des consomWinfrey, est truffée de publicité. mateurs semble effectivement un En plus du parfum et des vête- très bon moyen d’en vendre plus. ments griffés, les lectrices se Un patient qui demande un provoient aussi proposer des antidé- duit précis à son médecin a 17 presseurs, des somnifères et mê- fois plus de chances qu’un autre me des traitements contre le can- d’obtenir une prescription, indicer du sein. Le genre de réclame que une étude menée simultanéqu’on ne voit pas dans une revue ment à Vancouver et à Sacramento, en Californie. D’autres canadienne. Ici comme la plupart des pays, chercheurs ont constaté une hausles sociétés pharmaceutiques se importante du nombre de presn’ont pas le droit d’annoncer leurs criptions lorsqu’un médicament médicaments d’ordonnance direc- fait l’objet d’une campagne. Si tement aux consommateurs. Elles Santé Canada autorise la publicité doivent se contenter d’allusions directe, il faut s’attendre à une augmentation des consultations et des prescriptions La publicité sur les inutiles. Une situation peu souhaitable dans un pays où médicaments a trop les soins de santé et une d’implications pour qu’on partie des médicaments sont financés par des fonds putienne compte seulement blics. des enjeux commerciaux. CanWest, comme tous les défenseurs de la publicité voilées, en suggérant par exemple directe, prétend qu’il s’agit d’un de s’informer auprès d’un méde- bon moyen d’éduquer le public. cin. Le groupe médiatique Can- Dans un rapport exhaustif publié West MediaWorks veut faire en janvier, la chercheuse Barbara changer les règles du jeu, comme Mintze, de l’Université de la Coil l’expliquera demain en Cour lombie-Britannique, souligne au contraire que des informations supérieure de l’Ontario. CanWest, qui possède le réseau élémentaires comme le taux de de télévision Global et de nom- succès du médicament, les risques breux journaux, dont le National qu’il comporte et les preuves des Post et The Gazette, prétend que cet allégations avancées sont souvent interdit contrevient à liberté d’ex- absentes des messages. De plus, il n’existe pas de repression. Il dit aussi que des millions de dollars de revenus publi- cherche empirique sur les impacts citaires échappent aux entreprises de la publicité directe sur la santé comme la sienne. On n’a pas de des patients. Si CanWest et tous mal à le croire. Aux États-Unis, ceux qui réclament la levée de l’inles sociétés pharmaceutiques ont terdit croient vraiment que ce gendépensé 4,1 milliards US en pu- re d’annonces aurait des retombées blicité directe aux consommateurs positives, pourquoi ne soutiennent-ils pas la réalisation d’études en 2004. Même en divisant par 10 pour sur le sujet ? Ils pourraient ainsi tenir compte de la taille de la po- présenter des preuves solides plupulation canadienne, les médias tôt que de toujours ramener les d’ici auraient une jolie cagnotte à mêmes arguments théoriques. C La grande allusion [email protected] MARIO ROY E n gros, le film vante les mérites du terrorisme. Il s’agit de V for Vendetta, de James McTiegue, une production hollywoodienne dans laquelle la Warner a investi 58 millions (CAN). À son premier week-end, l’oeuvre a été projetée sur 3365 écrans en Amérique du Nord. Et elle a instantanément grimpé au sommet du box-office, avec des entrées de 30 millions. L’action se déroule en 2020 dans une Grande-Bretagne devenue fasciste. Un terroriste masqué — mélange de Robin des bois et de Batman — se prépare à faire sauter le parlement «V for Vendetta» propose la rébellion, argument de vente définitif et imparable. de Londres. Avant de périr sous les balles des policiers de l’État... policier, il gagnera à sa cause une compagne d’occasion, interprétée par Natalie Portman, émouvante. V for Vendetta contient tous les ingrédients d’un film-culte. D’abord, il est excellent. Ensuite, il donne à voir un « méchant », le chancelier britannique, détestable à souhait dans sa dégaine hitlérienne. Ainsi qu’un héros fantastique, mystérieux et romantique. Le film offre en outre des scènes grandioses rappelant, au choix, les univers orwelliens de 1984 (Michael Radford), de Brazil (Terry Gilliam), ou même de The Wall (Alan Parker, sur la musique de Pink Floyd). Enfin et surtout, V for Vendetta propose la rébellion, argument de vente définitif et imparable qui, chez Warner, va générer de juteux profits. Car la grande allusion n’échappe à personne. Surtout pas aux médias, ingénieusement perspicaces et unanimement élogieux. La Presse comprend que « la réalité qui y est dépeinte renvoie à la nôtre (dans) l’escalade lamentable qu’est en train de justifier la guerre au terrorisme ». Le Devoir subodore que le film « présente les États-Unis de l’avenir comme une sorte de colonie lépreuse où la pensée a été détruite à coups de guerres du pétrole ». Voir constate « une troublante résonance dans l’actualité. Méfiance à l’égard de la différence, actions terroristes vengeresses, suppression des libertés individuelles ». Sur le mode ironique, The Gazette jure que le film « n’est qu’une fiction et n’a absolument rien à voir avec les violations actuelles des libertés au nom de la liberté... » Quelques jours avant la sortie du film, on prévoyait que celui-ci déclencherait des débats enflammés. Par exemple : à quel moment un État devient-il à ce point répressif qu’il faille l’attaquer par le terrorisme ? Lorsqu’il réaménage une piste de ski ou lorsqu’il extermine ses propres citoyens ? Quel est le niveau de violence admissible en un tel cas ? Un carreau cassé ou une série d’attentats meurtriers ? Et, plus crucial encore : qui décide de la moralité de la terreur ? Un millionnaire saoudien ou... texan ? Un leader charismatique ? Un groupuscule d’illuminés ? La « rue » ? Vous ? Moi ?... Mais de débat, il n’y a pas eu. Parce que la thèse du film, à savoir que nos sociétés sont essentiellement fascistes et que le terrorisme est donc excusable, est à ce point tenue pour avérée — en particulier dans les milieux détenant le pouvoir de la parole — qu’il n’apparaît plus utile de remettre sur le métier cet ouvrage. Ainsi, V for Vendetta redevient un simple divertissement. Dans la plus pure tradition hollywoodienne, évidemment. [email protected] DROITS RÉSERVÉS lllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll LA BOÎTE AUX LETTRES La plus abjecte hypocrisie Abaisser les vitesses permises à des valeurs aussi lentes que 30 km/h tient autant du ridicule que de la plus abjecte hypocrisie. Pensons-y bien ! 30 km/h, c’est la vitesse d’une bicyclette ! Si Montréal veut se débarasser des autos, qu’elle le dise franchement plutôt que de chercher par tous les moyens à emmerder les automobilistes. Quant à la sécurité, faudrait tout de même pas nous prendre pour des imbéciles ! De l’aveu même de la SAAQ, les accidents ont considérablement diminué depuis 1978, et ce malgré un plus grand nombre de véhicules en circulation. Comment, devant ces faits, ne pas considérer les normes actuelles comme tout à fait raisonnables ? À moins, bien entendu, de vouloir absolument augmenter le nombre de contrevenants et ainsi regarnir les coffres de la Ville par cette mesquine taxe indirecte. Les gouvernements veulent notre bien... et ils l’auront ! François Chicoyne .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ..... Serrer la vis Il est grandement temps que la Ville serre la vis avec ses cols bleus. Nous payons cher de taxes parce que trop d’employés ne font que se promener été comme hiver cachés dans des parcs, des bars de danseuses, ils vont déjeuner le matin sur le temps de travail qui dure une heure et plus avant de commencer, etc. Alors on doit embaucher du personnel pour faire leur job et nous payons en double. Voilà pourquoi nous payons si cher de taxes. Le syndicat qui répartit le travail, c’est une vrai risée. Où sont les patrons ? Y a-t-il quelqu’un qui prend ses > Pour nous écrire : [email protected] responsabilités dans cette ville ? Tout le monde est au courant, sauf la Ville qui se cache elle aussi la tête dans le sable. Ginette Ladouceur .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ..... Des fainéants Il était temps que la Ville fasse quelque chose pour se débarrasser des fainéants. Il faut cependant reconnaître que c’est le syndicat qui est très majoritairement responsable du comportement déplorable des cols bleus de la Ville de Montréal. Yves Campagna .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ..... L’obsession française On devrait en revenir avec cette obsession qu’ont les intellectuels séparatistes à rechercher l’appui de la France pour une « éventuelle » séparation du Québec. Qu’est-ce que la France (que j’adore) pourrait nous apporter de plus économiquement ou socialement qu’on n’a pas déjà ? L’économie du Québec est franchement en meilleure santé, et que dire du climat social qui est totalement pourri chez nos cousins ? Si madame Beaudoin cherche des appuis pour son projet, elle devrait plutôt se tourner vers les VRAIS partenaires économiques du Québec tels les États-Unis et l’Ontario. Stephan Albert .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ..... Une affaire qui nous regarde Il serait inacceptable que le gouvernement canadien se plie aux exigences de cette madame Bardot. L’émission des quotas regarde le gouvernement fédéral canadien et non pas des has been ou des chanteurs populaires. Je trouve dégeulasse que des gens crachent au visage des chasseurs d’ici qui vivent très souvent avec les moyens du bord pour endosser la cause de certaines personnalités qui se pensent mieux que tous les autre êtres humains. Simon Ducharme .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... Une question de survie Je regardais hier soir un documentaire animalier à la télé : des ours grizzly dévoraient tous les saumons du Pacifique qu’ils étaient en mesure d’attraper lors du voyage de fraie de ces derniers. Un véritable massacre, mais ô combien naturel et écologique. La chasse au phoque dans le golfe du Saint-Laurent relève de la même logique : l’intérêt du prédateur réside dans la capture de sa proie. C’est une question de survie. Je n’y vois aucun problème, surtout que les règles en vigueur ne menacent pas la population de phoques. Sylvie Girouard .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... Ce ne sont pas les causes qui manquent... Les individus ou les groupes antichasse au phoque devraient utiliser leurs nombreux temps libres à défendre des causes qui ont trait à la race humaine comme les guerres fratricides, la famine orchestrée par des dictatures religieuses ou politiques, l’enfance maltraitée, etc. Ce ne sont pas les causes qui manquent... Gaston Renaud llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll VOS QUESTIONS À... John Harbour, PDG de la SAAQ La Société de l’assurance automobile du Québec a proposé d’importantes hausses des primes d’assurance des automobilistes et motocyclistes québécois. Êtes-vous d’accord avec ces augmentations ? Certaines modalités devraient-elles être revues ? Aimeriez-vous avoir plus de renseignements sur la proposition de la Société ? Faites-nous parvenir vos commentaires et questions. Nous les transmettrons au président-directeur général de la SAAQ, John Harbour. Un échantillon des questions et réponses de M. Harbour sera publié la semaine prochaine. Notre adresse : [email protected] John Harbour PHOTO PC .