La bactérie E.coli : le bilan s’alourdit !
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève a qualifié jeudi la souche de "très rare","jamais vue dans une épidémie auparavant".
La consommation de légumes était toujours en berne en Europe, mais, depuis que lesconcombres espagnols ont été innocentés mardi soir, le vecteur de transmission reste inconnu.La Commission européenne a levé mercredi la mise en garde qui pesait sur les légumesespagnols, notamment le concombre, désigné coupable la semaine dernière par les autoritéssanitaires de Hambourg. Les dommages sont d'ores et déjà considérables pour l'agricultureespagnole, qui a vu ses exportations s'effondrer. L'Espagne réclame des « dédommagementspour les préjudices provoqués
» et songe à une plainte contre les autorités de Hambourg.
Les Pays-Bas, l'Allemagne et le Portugal veulent aussi des aides à leur agriculture. Le présidentde la fédération allemande des agriculteurs, Gerd Sonnleitner, a parlé d'un manque à gagnerhebdomadaire de 30 millions d'euros en Allemagne. L'embargo décrété jeudi par la Russie surles légumes en provenance de tous les pays de l'Union européenne n'a rien arrangé. LaCommission européenne juge « disproportionnée » cette réaction, appelant la Russie, quiimporte pour environ 600 millions d'euros de légumes européens par an, à revenir sur sadécision. Les chercheurs s'activent pour détecter la source de cette bactérie
Le temps presse pour trouver le vecteur de la contamination. Les chercheurs allemands, qui
planchent depuis des jours sur des centaines d'échantillons, sont face à une tâche gigantesque.
Ce ne sera « pas facile », a déclaré mercredi le commissaire européen à la Santé John Dalli,
ajoutant: « il faut demander aux gens ce qu'ils ont mangé ». L'incubation
est d'une dizaine de jours avant que la maladie ne se déclare, précisent les experts de la
Commission. Les crudités, consommées en grande quantité en cette saison, les fruits, mais
aussi la viande sont dans la ligne de mire des scientifiques.
Les recherches se poursuivent avec de nouveaux outils. L'Institut fédéral allemand pour
l'évaluation des risques (BFR) a mis au point un nouveau test, en coopération avec des
chercheurs français de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire (Anses), pour détecter la
bactérie dans les aliments. La maladie se manifeste par des hémorragies du système digestif
et, dans les cas les plus graves, par des troubles rénaux (syndrome hémolytique et urémique,
SHU). L'Allemagne déplorait jeudi plus de 2000 cas, dont 500 qui se manifestaient par un SHU.
2 / 2