4
Actualités
_____________________________________________________________________________________________________________
Eclaircies sur Mars
A
près six semaines d’une tempête qui a recouvert de
poussière toute la planète Mars, les deux robots
explorateurs de la Nasa peuvent de nouveau se
dégourdir les roues. Le ciel s’éclaircit au-
et d’Opportunity et les ra
yons du Soleil parviennent
jusqu’à leurs panneaux solaires. Sortant d’une léthargie
forcée, les rovers
ont recommencé à charger leurs
batteries, précise l’agence spatiale américaine.
Opportunity, perché au bord du cratère Victoria, a avancé
de 13 mètres vers la pente mais n’entamera pas tout de
suite sa descente. Pendant la tempête, les ingénieurs
américains craignaient que les basses températures de
la nuit martienne mettent le robot
désormais tiré d’affaire. Sa production d’énergie a atteint
300 watts/heure ces derniers jours, ce qui est cinq fois
plus que pendant la tempête mais moitié moins que deux
mois auparavant, précise la Nasa. Opportunity doit
disposer
de toute son énergie pour aborder une descente
qui s’annonce délicate sur les pentes du cratère.
De son côté, Spirit a roulé de quelques dizaines de
centimètres et doit examiner des roches avec son
spectromètre Mössbauer.
Les robots doivent encore se débarrasser d’une bonne
couche de poussière, tache ménagère dont les coups de
vent martiens se sont déjà acquittée par le passé.
Autoportrait d'Opportunity pris le 21 août avec l'une de ses
caméras. (NASA/JPL-Caltech)
En effet, lorsque le cache qui protège l’imageur
microscopique de Spirit a été
jour, de la poussière s’est déposée sur l’instrument,
diminuant la qualité des images. Dès qu’il aura fait le
plein d’énergie, Spirit va grimper sur Home Plate, une
plate-forme qu’il devrait atteindre d’ici une semaine.
C.D. Sciences et Avenir.com
Jupiter : bouclier ou catapulte?
Traces d’impact de la comète Shoemaker-Levy sur Jupiter photographiées
par Hubble en 1994. (HST)
Au
sein du système solaire, l’énorme masse de Jupiter
–plus de 300 fois celle de la Terre-
influence sur tous les petits corps qui s’y promènent,
astéroïdes et comètes en tête. Certains astronomes ont
suggéré que Jupiter protègeait la Terr
milliards d’années des risques d’impact en envoyant
hors du système solaire des comètes ou des astéroïdes
qui, sans cela, auraient croisé la trajectoire de la
planète
bleue. Alors, que serait la Terre sans Jupiter ?
Elle se porterait bien, merci, selon le
britannique Jonathan Horner (Open University).
En tout cas, elle ne recevrait pas plus de comètes sur
la tête sans Jupiter qu’avec Jupiter, a expliqué le
chercheur à la conférence de la Société européenne
des sciences planétaires*.
Horner et se
s collègues ont créé une simulation leur
permettant de calculer combien de comètes viendraient
frapper la Terre si Jupiter n’était pas là ou si elle était
moins massive. Résultat : avec une planète gazeuse
de la taille de Saturne (soit environ un tiers de
masse de Jupiter), la Terre serait davantage
bombardée. En revanche, en enlevant Jupiter, la
situation est la même qu’avec la planète telle qu’elle
est. Ce paradoxe s’explique par le fait que Jupiter agit
en deux temps : d’un côté sa gravité attire des
situées dans des régions reculées du système solaire,
de l’autre elle les expulse loin de la trajectoire de la
Terre. Si la masse est insuffisante, la grosse planète
attire les comètes sans pouvoir dévier leur course et le
danger augmente pour la petite Terre.
Cette étude oblige donc à revoir le statut traditionnel de
bouclier accordé à Jupiter, sans pour autant trancher
définitivement son statut. Horner n’a pris en compte
que les Centaures, des comètes situées entre les
orbites de Jupiter et de Ne
ptune qui proviendraient de
la ceinture de Kuiper. Mais la planète géante dévie
d’autres astres, à commencer par les astéroïdes de la
ceinture principale. L’équipe de Jonathan Horner va
tenter de réitérer ses calculs pour les astéroïdes et les
comètes à lo
ngue période issues du Nuage de Oort.
Cécile Dumas Sciences et Avenir.com