A la même époque, certains durcissent et accélèrent la rythmique blues (Led
Zeppelin) pour créer le Hard-rock [250]. Le Heavy-metal (Iron Maiden, Metallica)
conserve les lourdes guitares saturées mais se démarquent des racines blues pour
un son et une imagerie plus sombres et radicaux qui culminent dans le Death-metal,
Black-metal et autres sous-genres.
En réaction à la virtuosité grandiloquente et laborieuse du Rock progressif
(mais aussi du Hard-rock) et aux paillettes du Glam-rock et du Disco apparait en
1976/1977 le Punk-rock [260]. Marqués par l’énergie brute du Rock garage (Iggy
Pop and the Stooges), les groupes punks (Sex Pistols, The Clash) ont un discours
réaliste et social, nihiliste et désabusé. Feu purificateur mais feu de paille, l’esprit
punk se retrouve dans la Noisy anglaise (Sonic Youth, Pixies), le Grunge américain
(Nirvana, Pearl Jam) plus métal, jusqu’aux jeunes groupes rebelles « pop-punk »
(Sum 41, Green Day).
Sur les cendres (très) refroidies du punk et avec les nouveaux synthétiseurs
nait en Angleterre la New-wave [270] à la fin des années 1970. Elle définira le son
pop des années 1980. Les artistes Cold-wave cultivent par contre une mélancolie
(Joy Division, The Cure) qui plongera dans les abîmes romantiques du Rock
gothique (Bauhaus, Sisters of Mercy). Conférant une structure rigide aux pièces
musicales, les machines (synthétiseurs, boîtes à rythme) sont très présentes, voire
prédominantes dans l’Electro-pop ou Synthpop (Depeche Mode) et sont parfois
utilisés expérimentalement jusqu’au « bruitisme » (Einstürzende Neubauten) dans le
Rock industriel, dit Indus.
De cette musique synthétique (Kraftwerk) naîtra l’Electro [296] fabriquée
(séquenceurs, ordinateurs) autant que jouée, souvent rythmique et dansante
(House music, Techno), mais parfois calme et « ambient » (Lounge). Tout aussi
« downtempo » et sensuel est le Trip-hop [297], qui use de voix souls (Portishead,
Morcheeba) sans renier l’influence New-wave (Massive Attack).
Parfois classés parmi les musiques afro-américaines [100], les genres
suivants font pourtant clairement partie des « musiques actuelles » :
Le Rythm and blues, le rock s’associent aux mento et calypso (Harry
Belafonte) des Caraïbes pour donner le Ska dans les années 1960. Sa rythmique
syncopée à contretemps se retrouve dans le Reggae [294] des années 1970 (Bob
Marley and the Wailers, Peter Tosh, Burning Spear) et dans le Dub, caractérisé par
des basses hypnotiques et un mixage numérique plus présents (King Tubby).
Issue de la Soul music [180] des sixties, la Soul [280] des années 1970 à nos
jours est plus dansante, influencée par le disco et revivifiée dans les années 1980
(Michael Jackson, Barry White). Mâtinée de Hard-bop, elle engendre aussi sur un
rythme « groove » le Funk dans les années 1970 (Kool and the Gang, Earth, Wind
and Fire). Dans les années 1980, (neo-)soul et Hip-hop s’allient pour fonder le R’n’B
dont le style va intégrer une bonne part de la musique populaire actuelle (Beyoncé,
Black Eyed Peas, Usher).
Parallèlement, le Rap [295] nait dans les années 1970. Comme dans l’electro, la
musique est construite par les machines, et en particulier travaillée par le DJ (disc-
jockey) sur platines vinyles (scratching) et table de mixage. Le MC (maître de
cérémonie) y ajoute paroles saccadées et scandées aux tonalités sociales. Le Rap
peut être défini comme l’expression vocale de la culture musicale Hip-hop, sa
version purement oratoire et poétique étant le Slam. retour