La reconnaissance d’un antigène donné par un lymphocyte B porteur d’une immunoglobuline
spécifique de cet antigène (« sélection clonale ») entraîne la multiplication de ce lymphocyte
(prolifération) et la formation d’un clone de lymphocytes B ayant la même spécificité.
Les lymphocytes B obtenus se différencient pour certains en plasmocytes sécréteurs d'anticorps et
pour d'autres en lymphocytes B mémoire.
Schéma à connaître : schéma-bilan de la production d'immunoglobulines
Les immunoglobulines sont centrales dans la lutte contre les pathogènes extra-cellulaires.
En ce qui concerne une infection par un virus (ex. virus de la grippe), les immunoglobulines dirigées
contre les protéines virales peuvent bloquer la pénétration des virus dans les cellules, mais ne
peuvent pas agir sur les cellules déjà infectées. Comment celles-ci sont-elles éliminées ? (voir V)
V. Les lymphocytes T cytotoxiques, agents du maintien de l’intégrité des populations
cellulaires
Les cellules infectées par un virus ou un autre agent pathogène intracellulaire exposent à leur surface
des fragments peptidiques issus des protéines du pathogène ; ces fragments sont associés à des
molécules du CMH. Les lymphocytes T cytotoxiques LTc, par leurs récepteurs T spécifiques,
reconnaissent ainsi les cellules infectées. Cette reconnaissance déclenche un mécanisme
d’élimination de la cellule infectée (« baiser de la mort », voir doc. 1 p. 318) : le LTc libère
notamment une protéine appelée perforine, qui s'insère dans la membrane de la cellule à éliminer et
forme des canaux permettant l'entrée et sortie libre d'ions ; cela entraîne la mort de la cellule ; les
débris cellulaires sont ensuite éliminés par les cellules phagocytaires).
Les lymphocytes T cytotoxiques (LTc) portent à leur surface la molécule membranaire CD8. La
production de lymphocytes T cytotoxiques à partir de lymphocytes T CD8 naïfs repose sur des étapes
(sélection, prolifération, différenciation) voisines de celles conduisant à la production de plasmocytes
ou de lymphocytes T auxiliaires (voir doc. 2 p. 319). Comme pour les autres types de lymphocytes,
certaines cellules du clone se différencient immédiatement en LTc, mais d'autres deviennent des
cellules mémoires.
VI. Le S.I.D.A., un effondrement des défenses immunitaires causé par un virus
S.I.D.A. : Syndrome d'ImmunoDéficience Acquise (=A.I.D.S. en anglais)
V.I.H. : Virus de l'Immunodéficience Humaine (=H.I.V.)
Le VIH est un virus fragile qui ne survit pas en dehors de l'organisme. La contamination par le VIH se fait donc
par l'intermédiaire de liquides organiques provenant d'une personne infectée : le sang, le sperme, les
sécrétions vaginales, le lait. Plus de 33 millions de personnes vivent actuellement dans le monde avec une
infection à VIH.
Le VIH est transmis par voie sexuelle, par voie sanguine, ou de la mère à l'enfant (au cours des
derniers jours de la grossesse, au cours de l'accouchement, ou au début de l'allaitement).
Les cellules cibles du VIH sont essentiellement les lymphocytes T CD4. Une fois que le virus a
pénétré dans un de ces lymphocytes, son ARN est rétrotranscrit en ADN grâce à une enzyme du virus
(transcriptase inverse ou rétrotranscriptase). Cet ADN viral s'intègre alors dans l'ADN de la cellule-
hôte. Immédiatement ou après un délai qui peut aller jusqu'à plusieurs années, le génome du V.I.H.
va alors s'exprimer, par transcription et traduction de ses gènes, et provoquer la production de
nombreuses particules virales par la cellule infectée. Ces nouveaux virus bourgeonnent à la
surface de la cellule (qui finit par mourir) et vont infecter de nouvelles cellules cibles. (doc. 1 p. 322)
Ainsi, le V.I.H. entraîne la disparition progressive des lymphocytes T CD4, ce qui empêche la
production d’anticorps contre des agents microbiens variés et l'activation des cellules phagocytaires.
Cela permet l’apparition de maladies opportunistes (infections et cancers). Les conséquences de
l’effondrement des défenses immunitaires prouvent qu’en permanence les mécanismes immunitaires
sont à l’œuvre et montrent le rôle essentiel des lymphocytes T CD4 dans la majorité de ces
réactions.
Chapitre 11 – L'immunité adaptative 5 / 8