Recensions
Jacques
MARITAIN,
Œuvres (1912-1939), Choix, présentation
et
notes par
Henry
BARS,
«Bibliothèque européenne
»,
1 vol. de 1300 p., Paris, éd. Desclée
De
Brouwer, 1975.
Chaque genre littéraire a
ses
réussites, qui sont rares. L'anthologie est sans
doute un genre mineur ; elle n'en est pas moins difficile : elle exige de celui
qui recueille les textes
qu
'il s'efface devant son auteur et sache le mettre en
valeur. L'œuvre de Jacques Maritain' est si riche, elle ouvre des voies si diverses
et se veloppe en tant de domaines dont chacun suffit déjà à une large spé-
cialité,
qu
'on peut la présenter sous des aspects bien différents. La tentation
pour une telle entreprise est toujours l'apologétique: elle conduit à prendre
pour axe le côté qui paraît mieux adapté au goût
du
jour et semble permettre
de mieux introduire à un auteur difficile. Dans le
cas
présent, on pouvait choisIr
de mettre en avant
par
exemple le spirituel, ou le théoricien soit de la politi-
que, soit de l'esthétique, ou même le polémiste, critique vigoureux des engoue-
ments ou des trahisons. Henry Bars a pris le parti de l'honnêteté, c'est-à-dire de
la
vérité:
il
s'est placé au vrai centre de l'œuvre, duquel tout découle et auquel
tout revient, la philosophie. C'est le point de vue qui fait difficulté à plusieurs
de ceux qui
se
disent admirateurs de
J-acques
Maritain ou même se veulent
propagateurs de
ses
vues en
l'un
ou l'autre des domaines que nous citions;
ma
is
c'est lui qui domine tout et fait l'unité de l'ensemble, dans l'étendue comme
dans l'évolution temporelle. H. Bars le met excellemment en lumière dans une
brève mais très remarquable Introduction. encore, pour la philosophie, on
pouvait sans doute faire d'autres choix. Je ne crois pas
qu'on
eût pu faire
mieux.
Ce
premier tome s'arrête en
1939;
des textes essentiels manquent
encore et on espère que le second tome ne tardera pas à paraître ; mais la
réussite déjà nous paraît exemplaire.
1. Il est vrai que cette philosophie n'est plus à la
mode;
raison de plus pour
se dispenser de la travestir. Elle est
ce
qu'elle est, méritant assurément d'être
présentée en son jaillissement et en
ses
lignes maîtresses, d'être connue, même
de
ceux qui pensent devoir faire autrement les options les plus fondamentales
ou conduire leur réflexion par d'autres chemins.
Ce
n'est pas affaire de mode,
mais d'intelligence en recherche de vérité. Philosophie «
thomiste»
? Cert
es,
en
son inspiration, en
ses
instruments, en l'humble docilité à recevoir une lumière,
à pro
fi
ter
d'un
immense acquis, avec la conviction que la philosophie, bien
loin de
se
réduire
au
travail solitaire
d'un
individu, est une œuvre commune
à laquelle concourent les générations. Elle ne
se
fait pourtant pas sur des
livres ou sur la pensée des autres, elle
se
fait sur le réel et elle doit être authen-
tiquement vécue. C'était la conviction de Jacques Maritain et
il
en a donné
un bien remarquable exemple. A beaucoup d'égards, nul
n'a
été plus que lui un
philosophe «
engagé»
; la courbe de
sa
vie le montre avec éclat ; m
ais
préci-
RECENSIONS
127
sément sa philosophie le voulait et on ne peut la séparer de
ses
engagements,
comme l'auraient souhaité plusieurs de ceux qui, à tel ou tel moment, ont été
ses
amis, sans comprendre
ce
qu'il y avait d'incongru, au point de vue même
de la philosophie, à lui demander d'être infidèle à
ce
qu
'il vivait et voyait,
sous prétexte
de
fidélité à des livres, fussent-ils de saint Thomas. Néo-thomiste
pour les uns, pa/éo-thomiste pour les autres, il
se
riait des étiquettes; il était
tout simplement philosophe au
xx·
siècle.
2.
On
ne peut cependant oublier que sa philosophie recevait constamment
une inspiration qui vient de plus haut
qu
'elle et sans laquelle elle n'aurait
pas été pour lui une sagesse. Selon une expression qu'il s'est efforcé d'expli-
quer et de défendre, mais dont il déplorait l'insuffisance et la permanente
ambiguïté, il vivait une «philosophie chrétienne
».
Il
n'a
certes jamais accepté
que cette inspiration la dénature -
ce
qui eût été contraire à l'une et à l'au-
tre -mais il rejetait par une conception
qu
'il attribuait à Descartes (son
<J.
intime
ennemi»),
celle de la «philosophie séparée » ; la foi d'un homme
ne peut pas rester étrangère à
ce
qu
'il vit comme une sagesse. Je ne fais pas
précisément allusion ici à
ce
qu'ont été, sur quelques points précis, des incur-
sions dans le domaine de la
théologie;
il s'est efforcé d'en donner en méthode
des justifications que je n'ai jamais très bien saisies et
j'a
voue avoir été de
ceux qui tout à la fois ne lisaient pas
ces
productions sans quelque malaise
et cependant
se
seraient bien gardés de l'en détourner car, au milieu de
ce
qui
nous paraissait maladroit ou franchement contestable, apparaissait presque
toujours quelque joyau que nul autre n'aurait trouvé ou exprimé comme lui.
Mais cela est, somme toute, resté
marginal;
Jacques Maritain a toujours
voulu être philosophe et c'est dans le chœur des philosophes qu'il a pris place.
Ce
ne pouvait être sans dialogue et
ce
dialogue ne pouvait de sa part rester
académique; il a été passionné. Celui-là seul s'en étonnera pour qui la véri
n'est pas une question vitale.
On
s'est parfois montré surpris de la pla
ce
qu'a
prise dans son œuvre la discussion avec Descartes. Cela tient évidemment à
l'histoire concrète de son esprit, à ce
qu'ont
été pour lui les occasions de
se
définir, qu'elles soient nées de
ses
lectures ou des exigences de son ensei-
gnement.
De
fait, c'est contre Descartes qu'il a voulu vider pour lui-même la
grande querelle de l'idéalisme. Il aurait
pu
faire à d'autres cet honneur.
De
mes
conversations avec lui, j'ai retiré l'impression que, parmi ses adversaires,
c'est pour
Kant
qu'il nourrissait l'admiration la plus profonde, peut-être même,
malgré la fondamentale opposition, une secrète connivence, dont je ne suis
pas éloigné de penser que certaines de
ses
formulations en philosophie morale
ont gardé la trace.
3.
Mais faisons davantage connaissance avec le recueil que nous offre
H.
Bars.
Ce
ne peut être sans rendre un particulier hommage aux Editions Desclée
De
Brouwer, qui
n'ont
rien ménagé pour que la présentation soit
parf
ai
te. La
reliure et le format de la «Bibliothèque
européenne»
rendent
ce
volume de
treize cents pages à la fois solide et maniable, cependant que la typographie
cl
aire, aérée, peut-être un peu trop large pour les textes mêmes, est un plaisir
pour l
es
yeux. Il faut,
il
est vrai, apprendre à s'en
servir;
l'usage n'en est p
as
l~médi
a
tement
évident, mais dès qu'on est un peu familiarisé avtc la réparti-
tion adoptée, on s'aperçoit qu'on a sous la main tous les renseignements souhai-
tables. L'«
Introduction»
dégage avec maîtrise la ligne même de la pensée. Elle
est suivie d'une «Chronologie », suffisamment minutieuse pour suivre tout le
dessin de la biographie, sans être inutilement surchargée. La
«Bibliographie»
128 REVUE
THOMISTE
est ensuite donnée en trois listes, dont le jeu est des plus utiles. La première
est une simple énumération alphabétique, qui permet la présentation des
sigles;
la seconde est chronologique ; sans se vouloir exhaustive, -
ce
qui demande
encore des recherches, -elle est dans l'ensemble assez complète pour donner
l'idée de l'évolution et guider à travers
la
diversité des éditions ; une troisième
liste enfin est systématique ; elle permet de prendre une vue de l'extraordinaire
étendue d'une œuvre, ici judicieusement regroupée sous neuf rubriques qui
vont de l'autobiographie (1°) à la philosophie de l'art (9°) en passant par des
études sur des auteurs (2°
),
l'enseignement de la philosophie (3°) et tous les
grands domaines de l'investigation philosophique ; épistémologie (4°), philo-
sophie de la nature
(5
°) , métaphysique (6°
),
incursions théologiques (70) ,
philosophie morale et politique
(8°).
Viennent alors les textes. Leur réunion même les met en valeur. J'ai parlé
d'anthologie. Le mot est juste, ma
is
il pourrait suggérer une méthode
qu'Ho Bars a heureusement écartée; celle des «morceaux choisis », brefs et
artificiellement rapprochés. Il faut parler
ici
duv
res
choisies, m
ai
s choisies
de telle façon que soit suivie la courbe entière de l'œuvre complète. C'est une
extraordinaire richesse. Pour
Art
et scolastique, Prim
au
té du sPirituel, Huma-
nisme int
égra
l, les extraits sont placés dans une analyse;
on
ne pouvait en
reprendre que peu. Mais beaucoup de textes significatifs, même long
s,
sont
reprodui
ts
intégralement, y compris des opuscules, comme Religion et cul-
tttre et les précieuses Leçons sur l'être. L'ordre suivi est chronolog
ique;
cela
comporte beaucoup d'avantages et permet de saisir une évolution, par elle-
même instructive; mais tout choix a
ses
implications ; celui-ci en a au moins
deux.
La première est que certaines œuvres majeures n'apparaissent plus comme
telles ; elles étaient composées d'études parues antérieurement dans d'autres
contextes. C'est ainsi que les Réflexions ,
fur
l'intelli
ge
nce
, les Degrés du savoir,
les Q
ua
tre
essais
sur l'e
sp
ri
t dans
sa
condition
ch
ar
nelle laissent la place à une
série de chapitres cités à la date ils avaient paru séparément, mais ils sont
donnés dans le texte définitif laissé plus tard après les rééditions par cet auteur
qui ne manquait jamais de
se
corriger quand lui en était offerte l'occasion.
On
ne peut qu'approuver un tel parti.
On
ne l'appréciera cependant tout à
fait que
si
on a remarqué la disposition, au premier abord surprenante, qui a
fait reléguer en fin de volume (p. 1279-1294) les trente-cinq Notes rattachées
respectivement aux trente-cinq « chapitres» ; elles sont extrêmement éclairantes
et utiles. Chacune en somme présente le texte correspondant, réunissant des
renseignements qui auraient surchargé soit la chronologie, soit
la
bibliographie.
La seule raison de
ce
report est sans doute que l'annotateur a voulu éviter
de
se
mettre trop en avant et de trop couper la suite des textes. Cela se com-
prend fort bien, mais je n'ai pas vu que
ce
soit suffisamment signalé et on peut
craindre que certains lecteurs en soient embarrassés.
Le choix de l'ordre chronologique a une seconde conséquence ; c'est que,
pour aucune des gr.andes sections distinguées dans la bibliographie systémati-
que, le premier volume ne se suffit. Il n'en conduit aucune à son terme. Cela
aussi est parfaitement acceptable, mais à la condition que le second volume
ne tarde pas trop ; il apportera
un
achèvement nécessaire.
Qui
veut
se
faire une
idée sérieuse de la métaphysique de Jacques Maritain en
ses
intuitions les plus
fondamentales ne peut manquer de méditer les Leçons sur l
tre;
il les trou-
vera ici ; mais il est évident qu'il lui manquera des éléments essentiels s'il ne
peut prolonger sa lecture jusqu'au Court traité de l'existence et de l'exista
nt
.
RECENSIONS
129
<
La vaste et capitale réflexion épistémologique commencée dès les débuts a
d'abord donné les études échelonnées reprises dans les Réflexions sur l'intelli-
gence et les Degrés
du
savoir,. elle
n'a
cessé de se poursuivre, en particulier
dans l'ordre
du
savoir pratique, retrouvant bien des notions passablement
oubliées, en proposant de nouvelles qui
se
sont déjà montrées fécondes, par
exemple dans Science et
sagesse.
Mais cette réflexion aussi reste inachevée si
on ne
la
conduit pas jusqu'aux précisions profondément novatrices apportées
par le livre trop
peu
lu : l'Intuition créatrice dans l'art et dans
la
poésie. Ce
n'est pas seulement
la
philosophie de l'art élaborée par Jacques Maritain qui
trouve en cette dernière synthèse son expression la plus achevée ; sa noétique et
son épistémologie y reçoivent
un
développement capital avec l'analyse
du
préconscient spirituel. Ce développement était préparé par les approches suc-
cessives
d'une
meilleure notion de la connaissance par connaturalité, en poésie
comme en morale
(<<
La dialectique immanente
du
premier acte
de
liberté»
ana-
lysant la «connaissance volitionnelle
»)
et en mystique. Il
n'a
été tout à fait
explicité pour lui-même que dans ce grand ouvrage, publié d'abord en anglais
en 1953 et, en français, pas avant 1966. Il Y a une lumière décisive qui
éclaire en retour tous les chemins par lesquels il l'avait recherchée et qui
ajoute à son épistémologie
un
chapitre de toute première importance. Et si
nous passons à la philosophie politique on trouvera dans le présent volume
des
textes très caractéristiques: à côté d'une analyse et de trop brefs extraits
d'Humanisme intégral, la Lettre sur l'indéPendance, la Préface au livre de
Mendizabal sur
la
guerre
d'Espagne;
mais trouver l'achèvement de cette
réflexion si on ne va pas jusqu'à lire l'Homme et l'Etat (1953)
?
Cela dit, il serait manifestement incongru de paraître reprocher à un recueil
duvres choisies de n'être pas la collection des œuvres complètes. Mais il est
très évident qu'il appelle cette collection. C'est
qu
'il fait apparaître l'incroyable
unité qui sous-tend une production aussi riche et aussi diverse.
On
est étonné,
en relisant ainsi d'affilée des textes que l'on croyait pourtant bien connaître,
de constater à quel point dans cette œuvre tout importe à tout. L'intégrité fait
ici
partie, non seulement, comme toujours, de la richesse, mais de l'intelligibi-
lité plénière. Il n'y a rien d'univoque dans la pensée de Jacques
Maritain;
c'est cependant bien
d'un
même mouvement que
ce
regard suprêmement intelli-
gent s'est exercé aux différents niveaux des degrés du savoir, et non seulement
du savoir, mais des données les plus concrètes de l'expérience ; chaque réussite
éclaire les autres
et
les confirme, comme peut aussi les éclairer la constatation
de limites ou d'échecs semblables.
Toutefois, en attendant
ces
« Œuvres complètes
»,
qui sont une entreprise de
longue haleine et
dont
on souhaite que l'édition atteigne à la même irrépro-
chable qualité, rien ne pouvait mieux, je ne dis pas servir la mémoire, mais
assurer la présence à notre recherche et à nos débats,
d'un
philosophe toujours
si
soucieux de renouvellement et de progrès et si attentif aux grandes querelles
de l'esprit. fr. M.-Michel
LABOURDETTE,
O.P.
Jean
DAUJAT,
Y a-t-il une vérité? Les grandes réponses de la philosophie,
1 vol. de 608 p., Paris, P. Téqui, 1974 .
Jean Daujat pose à son lecteur le problème fondamental auquel nul ne peut
échapper: y a-t-il une vérité, et notre intelligence peut-elle, fût-ce laborieu-
sement, parvenir à
la
connaître?
A cette question dont dépend
le
destin per-
RT
9
130
REVUE
THOMISTE
sonnel de l'homme et celui
de
la civilisation,
ce
livre
se
propose de répondre
en amenant la réflexion vers ce qu'il y a de plus fondamental, c'est-à-dire vers
la
philosophie.
Ce
n'est donc pas à proprement parler
un
exposé d'ensemble
de
la
philosophie que l'A. a voulu donner, encore
qu
'il ait été amené à par-
courir à peu près tous les secteurs de
la
philosophie, c'est plutôt, selon une
démarche pédagogique qui est le fruit d'une «expérience de quarante ans
d'enseignement oral et de réactions, difficultés, objections, problèmes, soulevés
par des milliers d'élèves» (p.
16),
la possibilité, offerte à tout homme qui use
droitement de sa raison, d'un itinéraire qui le conduira par étapes aux certi-
tudes les mieux établies de la philosophie chrétienne concernant
la
vérité de la
pensée et de l'action.
Une première partie définit les notions fondamentales et pose
les
principes
essentiels de la métaphysique: elle traite de l'être (ch.
1)
et des divisions de
l'être à partir du devenir et de la multiplicité (ch. Il). L'être est objet de
connaissance: la deuxième partie étudie les moyens de connaissance de
l'homme;
d'un
point de vue psychologique
d'abord:
la connaissance sensible
(ch.
1)
;
la
connaissance intellectuelle (ch. II) ;
la
nature de la connaissance
(ch. III) ; puis critique : le problème de la vérité (ch. IV), l'on réfute l'agnos-
ticisme, le cartésianisme, l'idéalisme; et les limites de l'intelligence humaine
(ch.
v).
L'être est objet d'amour : la troisième partie, dans le prolongement
des données psychologiques de
la
section précédente, traite des moyens d'ac-
tion de
l'homme:
les inclinations de la sensibilité (ch.
1)
et la volonté libre
(ch.
Il).
La quatrième partie remonte des étants à
la
Source de l'être et s'élève
à
la
connaissance de l'Etre par soi : l'A. y étudie tour à tour l'existence de
Dieu (ch.
1)
;
ce
que nous pouvons connaître de Dieu, les perfections divines
(ch. II) ; la création (ch. III).
Une
cinquième partie traite de
«êtres
imma-
tériels » : l'âme humaine (ch.
1)
et les esprits purs (ch.
Il).
La sixième et
dernière partie a pour objet la morale, ou la finalité de la vie humaine, dans
les perspectives
d'une
éthique naturelle ': il faut pour cela définir le domaine
pratique (ch.
1)
et dégager les fondements de la morale (ch. II), puis préciser
en vue de la pratique les rapports entre conscien'
ce
et prudence (ch. III) et le
rôle et la nécessité des vertus (ch. IV).
L'exposé de l'A. se développe, tout au long de
ces
quelque six cents pages,
avec un allant, une puissance entraînante et communicative de conviction qui
jamais ne faiblit. Il y manifeste une grande maîtrise des notions
qu
'il manie
avec une merveilleuse dextérité, une robuste santé intellectuelle, une admirable
confiance dans l'esprit et sa capacité d'atteindre le vrai ... Peut-être cependant
trouvera
-t-
on que la présentation, trop diffuse et volubile, a gar un peu trop
les redondances et les longueurs de l'exposition orale, que la simplicité et le
style direct du propos ne va pas toujours sans une certaine simplification des
problèmes et des solutions, comme aussi des systèmes philosophiques adverses,
rencontrés et prestement réfutés en chemin ? Peut-être aussi, -mais
ceci
est
plus délicat à dire, -estimera-t-on que, dans cette présentation doctorale et
forcément rapide d'une synthèse aux arêtes parfaitement dessinées et structu-
rées qui a demandé des siècles d'élaboration, l'A. semble faire bon marché
des étapes et des tâtonnements qu'impose à tout homme en quête de lumière
la découverte personnelle de la vérité et la lente assimilation des notions'.
1. Voici encore quelques remarques,
not
ées au
fi
l
de
la lecture.
La
n
otion
de
philosophie de la nature
que
présente l
'A.
aux pages 1
52
et
153, « matériellement physique
et
formellement métaphysique
»,
me semble
abandonner
la concepti
on
de saint
Thomas
d'
un
saooir
onlologique
de
l'II,.
mobile, constitué
Il
l' intérieur
du
premier
ordre
d'
abstrac
t"
on,
au bénéfice de
la
concep-
tion
wo
lfienne
d'une
« métaphysique spécial
de
la
nature
et
de
l
'homme.
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