ACTUALITÉS
MARIOGIRARD
LeFrontde libérationduQué-
bec(FLQ)serait-il en train de
renaîtrede sescendres? C’est
cequelaissecroireunmysté-
rieux communiqué envoyéaux
médiasetàdivers hôtelsde ville
de larégionmontréalaise. Si
cettemissivefaitprésentement
l’objetd’une enquêtepolicière,
elle n’inquiètepaslesanciens
felquistes, encoremoinsles
ardents nationalistes.
Entroisparagraphesdatés
du15 novembre, unsoi-disant
nouveaugroupuscule duFLQ,
nommélacellule Camille-Lau-
rin,dénonce « l’impérialisme
anglo-saxon quisévitdans
l’ouest de Montréal(…) oùle
faitfrançaisest quotidiennement
etsystématiquementbafouépar
une majoritéanglophonelocale
quimépriselalanguefrançaiseet
lesdroits desfrancophones».
Ce «nouveau»FLQpromet
desactesqui «commenceront
trèsexactementdanstroismois,
sansautreavis». Lesauteursdu
communiquéfontévidemment
référenceau15 février,une date
importantepour lesnationalis-
tes:c’est le 15 février1839que
quelquespatriotesfurentexécu-
téspour leur participationàla
Rébellion.
La Gendarmerie royale du
Canadaaffirme prendre «trèsau
sérieux»cemessage. « Jusqu’à
maintenant,nous n’avonsaucune
indicationquelesmenaces
serontmisesàexécution, affirme
le caporalSylvain L’Heureux,
porte-parole de laGRC.Sic’est
uncanular,lesresponsables
répondrontde leursactes.»
Misaucourantde l’existence
de cecommuniqué, d’anciens
felquistesontexpriméleurs
doutesquantàlacrédibilitédu
document.Seulle présidentde
laMilicepatriotiquequébécoise,
Serge Provost,croitqu’une nou-
velle cellule duFLQpourrait
avoirétécréée: « Dansle milieu
plus «extrémiste»,on ditquele
FLQest toujoursvivant.Jen’ai
jamaisentenduparlerde lacellule
Camille-Laurin,maisil sepeut
qu’elle existe.»
Maispour Raymond Villeneuve,
undesfondateursduFLQ,il est
difficilede croireàlarenaissance
de cemouvement. «J’entends
parlerdepuisquelquesannéesde
jeunesquiveulentrecréer
le FLQ,dit-il. Maisjusqu’à
maintenant,tout celan’aété
quespéculations.»
Lecinéasteetconseiller
en communicationJacques
Cossette-Trudel, devenu
felquisteàlafindesannées
60,prend cesmenacesavecun
grain de sel: «Onaentenduce
genrede menacesdesdizaines
de foisdepuis1970.» Pour celui
quiaconnul’exil pendanthuit
ans,tout celan’est qu’une simple
boutade. «Ça faitpartie de l’ima-
ginaire», dit-il, en ajoutantne pas
comprendrecomment, en 2006,
unjeune peut avoirune fixation
pour le FLQ. «Annoncerdesges-
tesviolents troismoisàl’avance,
cen’est passérieux!Entout cas,
dansle temps,le FLQne donnait
pasde préavis!»
PatrickBourgeois,militant
nationalisteetrédacteur en chef
dujournalindépendantisteLe
Québécois,ditrecevoircetype de
communiquétous lessixmois.
«Jeconnaislaplupart desanciens
felquistes,de FrancisSimardà
JacquesLanctôten passantpar
PierreSchneider,dit-il. Aucun
d’entre eux ne pensequeça serait
importantde relancerle FLQ
aujourd’hui. Jene croispasque
l’avenirduQuébecpasseparla
violence. Sile FLQressurgissait
aujourd’hui, il seraittellementà
desannées-lumièredudiscours
desannées70 quesesarti-
sanspasseraientpour desfous
furieux.»
-AvecAriane Lacoursière etLouiseLeduc
RENAISSANCEDU FLQ
Canularouréalité?
«Annoncer des gestes violentstrois mois àl’avance,
cen’estpassérieux!Entout cas,dans le temps,le
FLQne donnaitpasdepréavis !»
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ARIANE LACOURSIÈRE
Craignantde ne pasêtrede
retour chezluiàtempspour le
commencementdusabbat,un
juif hassidiqueaeul’autorisation
de passerdevantlalonguefile
d’attenteduCLSC Sainte-Roseà
Laval, hieraprès-midi.
L’hommes’est présentéaucen-
tresansrendez-vous duCLSC
vers 15h, pour une coupure. «La
blessureétaitassezprofonde et
nécessitaitdespoints de suture.
Maiselle n’étaitpasassezimpor-
tantepour êtresoignéed’ur-
gence», affirme MathieuVachon,
agentd’informationpour les
Centresde santéetde services
sociaux (CSSS)de Laval.
Aprèsavoirpatientéquelque
temps,l’hommeest allévoirles
infirmièrespour leur expliquer
sasituation. «Iladitque, le
vendredi, lesjuifsdoiventêtre
de retour chezeux pour 16h.
Puisquele tempsavançait,il a
demandé àpasserplus vite»,
ditM.Vachon. Dansunpremier
temps,le personnelarefusé
de luiaccorderceprivilège.
L’hommeaalors décidéd’appeler
sacommunautépour savoirs’il
pouvaitexceptionnellementfaire
une entorseàsareligion.
«Maisentre-temps,une infir-
mièreadécidéde le laisser
passer.Ilétait16h48.Ellea
vu quele patientfaisaitdes
effortspour réglerlasitua-
tion. Elleétaitunpeumal
àl’aiseetavoulufairesa
part», expliqueM.Vachon,
quiassurequele blesséa
passédevantunnombre
restreintde patients.Ilignore
toutefoiscombien.
Unpère, quiattendaitdepuis
cinqheuresavecsafillettepour
voirunmédecin duCLSC,aété
choquéde voirqu’unpatient
passaitinjustementavantlui. Ila
d’ailleurscontactéLa Pressepour
racontercettehistoire.
«Jecomprendsquelesgens
quiattendaientaienttrouvéla
situationinjuste. Maisle person-
nelne savaitpascommentréagir.
C’est lapremièrefoisqu’untel
casseproduitetnous n’avons
pasde protocole àsuivre»,
reconnaîtM.Vachon.
Pour éviterquede telsdilem-
mesne surviennentànouveau,
M.Vachoncomptesemettreàla
conceptiond’une politiquedès
lasemaineprochaine.
CLSC SAINTE-ROSE
Passe-droitpourunjuif hassidique
«Iladitque,le vendredi,lesjuifsdoiventêtre
deretourchezeux pour16h. Puisquele temps
avançait,il ademandéàpasserplusvite.»