Quelques 500 entreprises d'économie
sociale, dont 267 centres de la petite
enfance, contribuent au développement
économique de Montréal. Elles se dis-
tinguent par des pratiques qui contribuent
au mieux-être collectif et renforcent la
cohésion sociale. La mission sociale qui
les a vu naître colore leur façon de faire et
confère une valeur ajoutée aux biens et
services qu'elles produisent.
Ces entreprises « différentes » créent et
maintiennent 6000 emplois durables et de
qualité, participent à la vitalité des
quartiers ou contribuent à la protection de
l'environnement. Soucieuses d'aider les
personnes à s'intégrer au marché du tra-
vail et à se réapproprier une citoyenneté
pleine et entière, elles ont souvent recours
à des pratiques innovantes qui devien-
dront la norme.
Bien ancrées dans la réalité montréalaise,
leurs activités se déploient dans une
douzaine de secteurs économiques, sou-
vent dans une approche multisectorielle.
De l'agrotourisme à la zoothérapie, des
services de proximité aux produits du
commerce équitable, elles créent
annuellement une activité économique de
l'ordre de 300 millions de dollars.
Diversité des entreprises
Les entreprises d'économie sociale mon-
tréalaises répondent aux problématiques
liées à la pauvreté, à l'exclusion, aux iné-
galités sociales, à la revitalisation des
quartiers, à l'accessibilité du logement et à
la démocratisation culturelle. Au plan
environnemental, elles s'investissent prin-
cipalement dans le réemploi et la valorisa-
tion des matières. L'économie sociale
génère, outre les bénéfices économiques
immédiats, des bénéfices sociaux, envi-
ronnementaux et culturels.
En 2002, la Ville de Montréal lançait
l'opération Solidarité 5 000 logements,
visant la construction de logements so-
ciaux et communautaires pour les person-
nes et les familles à revenu faible ou
modé ré. Acteurs majeurs de l'habitation
communautaire, les quatre groupes de
ressources techniques (GRT) de Montréal
ont grandement contribué au succès de
cette opération, en réalisant 3 937 de ces
nouveaux logements, répartis dans 105
bâtiments. Depuis leur création, les GRT
ont œuvré à la réalisation de plus de
17 300 logements communautaires et
coopératifs sur l'île de Montréal.
Grâce à une meilleure connaissance
mutuelle, les partenariats entre les entre -
prises se multiplient. À Montréal, l'éco -
nomie sociale a connu de nombreuses
avancées, mais les enjeux pour faire recon-
naître l'économie sociale et promouvoir sa
contribution au développement économique
et social demeurent importants.
Rôle des politiques publiques
La mise en place de politiques pro -
vinciales sectorielles a favorisé le
déploiement d'entreprises d'aide domes-
tique et de centres de la petite enfance
(CPE). Des politiques spécifiques en
environnement ont également soutenu
l'éclosion de nouvelles entreprises et le
développement de nouveaux projets.
De 1998 à 2001, une entente spécifique
sur l'économie sociale, regroupant le
Conseil régional de développement de
l'île de Montréal (CRDÎM), le ministère
de la Métropole et Emploi-Québec a
rendu accessible un financement pluri-
annuel et dégagé des fonds pour des pro-
jets régionaux structurants.
Le soutien du CRDÎM, devenu la
Conférence régionale des élus (CRÉ) de
Montréal, a assuré le financement d'une
ressource et des activités du Comité d'éco-
nomie sociale de l'île de Montréal
(CÉSÎM), permettant ainsi le développe-
ment d'une vision régionale concertée.
En 2004, le gouvernement du Québec
transférait la responsabilité du développe-
ment local aux municipalités et décentra-
lisait le fonds de développement des
entreprises d'économie sociale vers les
centres locaux de développements (CDEC
et CLD). Une étroite collaboration entre
le CÉSÎM et la Ville de Montréal a permis
d'inscrire l'économie sociale dans les
politiques municipales : stratégie de
développement économique, plan d'action
du développement social, politique cul-
turelle, plan d'action pour un développe-
ment durable, politique en habitation
et, bientôt, politique d'égalité entre les
genres.
La Ville de Montréal fait également une
bonne place à l'économie sociale dans ses
communications internes et institution-
nelles. Ces initiatives contribuent à la pro-
motion de l'économie sociale auprès des
gestionnaires et du grand public. La reddi-
tion de compte sur les investissements en
économie sociale, demandée à chacun des
CLD et des CDEC montréalais, constitue
également une mesure d'appui.
Ces diverses initiatives, incluant une poli-
tique d'achat public visant à favoriser l'at-
tribution de contrats à des entreprises
d'économie sociale par l'ajout de clauses
sociales, environnementales ou éthiques
seront prochainement intégrées dans une
Politique de reconnaissance et de soutien
à l'économie sociale, annoncée par le
maire de Montréal.
Cette reconnaissance ouvre sur de nou-
veaux partenariats qui se tissent entre la
Ville de Montréal et les entreprises d'éco-
nomie sociale, notamment dans le secteur
de l'environnement.
MONTRÉAL 2
L’ÉCONOMIE SOCIALE À MONTRÉAL
C’est...
* 532 entreprises d’économie
*sociale
* 6 000 emplois
* Plus de 300 M $ de chiffre
*d’affaires
* 2 443 emplois créés ou con-
*solidés (avec l’aide des CLD 2002-
*2004)
* 115 entreprises mises sur
*pied (avec l’aide des CLD 2002-
*2004)
LES RÉUSSITES EN ÉCONOMIE SOCIALE