moins de six mois après le début des symp-
tômes. Sur le plan thérapeutique, l’ima gerie
peut probablement contribuer à orien ter la
stratégie médicamenteuse. Une équipe ita-
lienne a récemment publié un essai rando-
misé, contrôlé, de bonne qualité, qui tend à
démontrer l’intérêt des bisphosphonates
utilisés précocement si la scintigraphie os-
seuse est positive aux trois phases.5 Dans
le cas clinique présenté, la scintigraphie
était positive et la diminution des douleurs
était marquée après des perfusions de pa-
midronate (4 x 90 mg en huit jours). Dans les
formes «précoces» (moins de six à douze
mois), en parallèle avec le traitement antal-
gique, les médicaments les plus intéres-
sants sont les corticoïdes, les bisphospho-
nates et les médicaments de la douleur
neuropathique. Le niveau de preuves reste
cependant modeste et l’approche théra-
peutique est pragmatique.6 La calcitonine
perd progressivement son crédit et ne doit
pas être utilisée plus de quatre à six se-
maines. Dans les formes «tardives», les trai-
tements médicamenteux sont ceux des
syndromes douloureux chroniques en gé-
néral, sans spécificité véritable du SDRC.
Le diagnostic peut être difficile à confirmer,
rendant les choix thérapeutiques encore
plus complexes.6
Mais le socle thérapeutique demeure la
restauration fonctionnelle précoce, avec la
physiothérapie et l’ergothérapie.6 En plus
des techniques antalgiques, du drainage,
des mobilisations progressives, la réactiva-
tion précoce de l’ensemble de la personne
souffrant d’un SDRC est primordiale. Il faut
éviter d’appliquer une «règle de la non-dou-
leur», rigide et mal comprise, et la rempla-
cer par la «règle du bon rapport d’activité»,
qui permet au patient de retrouver son auto-
nomie. Des essais cliniques récents ont en
effet confirmé qu’une exposition progres-
sive des patients était possible et efficace.7
En cela aussi le SDRC se rapproche des
autres syndromes douloureux. Les facteurs
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29 janvier 2014 Revue Médicale Suisse
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Implications pratiques
Les critères de Budapest1 sont applicables en clinique. Ils permettent de retenir le diag-
nostic de syndrome douloureux régional complexe (algodystrophie) dans la majorité des cas
L’imagerie garde sa place dans la stratégie diagnostique, mais elle doit être demandée de
manière raisonnée (cas douteux, localisation ou forme «atypiques») et si possible dans
les six premiers mois d’évolution
A côté du traitement antalgique, notre «arbre médicamenteux précoce» comprend prin-
cipalement les corticoïdes (forme «inflammatoire» prédominante), les bisphosphonates
(forme avec imagerie osseuse positive : scintigraphie trois phases, œdème médullaire à
l’IRM) et les médicaments de la douleur neuropathique (forme avec douleur «neuropa-
thique» prédominante)
La restauration fonctionnelle (physiothérapie, ergothérapie) demeure le socle théra-
peutique. Une approche biopsychosociale orientée vers l’autonomie du patient est pri-
mordiale6
La prise en charge doit être précoce, dynamique et pragmatique en évitant de conserver
pendant des semaines des traitements inefficaces
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Bibliographie
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syndrome type 1. Pain 2011;152:1431-8.
de mauvais pronostics, personnels et envi-
ronnementaux, sont les mêmes, sans place
pour une typologie propre au SDRC. Le rôle
des messages délivrés par les soignants,
et en particulier par le corps médical, est
donc capital pour une prise en charge glo-
bale, bio-psychosociale, des malades souf-
frant de SDRC.
conclusion
Le travail réalisé au cours des dix der-
nières années, notamment sous l’égide de
l’IASP, a permis d’obtenir un consensus ac-
ceptable et praticable pour poser le diag-
nostic de SDRC (algodystrophie). La diffu-
sion de ces critères devrait permettre la
réa lisation d’essais cliniques de qualité.
Une meilleure compréhension des méca-
nismes physiopathologiques et des traite-
ments, toujours sujets de controverses, est
donc probable à l’avenir.
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