- Le nationalisme arabe, partisan d'une ''beydanisation'' linguistique et géopolitique, s'oppose au
nationalisme négro-africain, conduit par les Halpularen. Ces deux nationalismes prennent en
tenailles les haratines, anciens esclaves noirs arabisés au service des nomades maures, désormais
rejetés par tous, surtout après les décennies de sécheresse qui ont achevé de sédentariser
l’économie (note 12-5).
- Les salafistes capitalisent sur l'urbanisation rapide, la marginalisation des jeunes et les
inégalités, alors que paraissent affaiblies les confréries traditionnelles et Shinqit, ''septième ville
sainte de l'islam''. C'est en Mauritanie qu'ont eu lieu les attentats-suicides les plus graves et les
Mauritaniens seraient, après les Algériens, majoritaires dans le recrutement d'AQMI (note 12-6).
- Au sud, avec le Sénégal, les deux États peuvent s'affronter, comme en 1989, mais sans opposition
religieuse significative (note 12-7). Au nord, quant au Sahara occidental où, incidemment, ''la
domination espagnole ne modifia guère l'allégeance/dissidence envers le Commandeur des
Croyants'' (note 12-8), le réchauffement depuis 2000 des rapports entre Nouakchott et Rabat
incommode Alger (note 12-9).
-123- Niger.
- Niamey paraît vouloir jouer l'apaisement. Depuis avril 2011, le Premier ministre est touareg (Brigi
Rafini). Un prochain remaniement pourrait améliorer la participation haoussa. Le gouvernement a
par ailleurs lancé en octobre 2012 une ''Stratégie pour le Développement et la Sécurité'' (''SDS Sahel-
Niger'') sur laquelle la Banque Mondiale fonde quelques espoirs (note 12-10).
- Dans l'immédiat cependant, le Niger subit le choc de mouvements radicaux, politiques et religieux
provenant de l'extérieur. Ceux-ci s'enracinent parmi les groupes marginalisés de la société et
pourraient se poser en alternative face au gouvernement incapable de répondre efficacement aux
défis des catastrophes naturelles, de la santé et de l'éducation.
- En provenance du Nigeria, la secte Boko Haram,vingt ans après l'apparition des avatars nigériens
d'Izala (note 12-11), utilise le Niger comme lieu de recrutement et de refuge. En outre, la fermeture
des frontières par les autorités nigérianes menace l'économie du Sud-Niger et lèse particulièrement
les intérêts commerciaux de la communauté Haoussa.
- En provenance du Mali, la présence d'AQMIet l'actuelle insurrection touarègue risquent
également d'affecter le Niger. AQMI ''s’approvisionne'' en otages dans ce pays, puis les ''stocke'' dans
le Timétrine (au nord-ouest de l’Adrar des Ifoghas). AQMI, y bouscule les pratiques sociales des
populations locales, notamment le statut de la femme (note 12-12)
-124- Spécificités touarègues (note 12-13).
- La concentration relative des Touaregs à la périphérie septentrionale du Niger et du Mali rendrait
plausible leur revendications tendant à une autonomisation de leur territoire. Ils considèrent celui-
ci comme une réalité politique pré-coloniale. Mythe que Kadhafi exploita à ses fins propres auprès
des ''ishumar''qu'il recruta dans sa Légion islamique (note 12-14).
- Toutefois, si la grande faiblesse de la résistance touarègue réside dans l’absence à l’extérieur de
toute territorialité-refuge “naturelle”, les Touaregs présenteraient quand même l'avantage d'être