Epiphanie - Paroisse St-Nicolas St

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Epiphanie (2016)
Epiphanie
Appari'on, dévoilement…
Epiphanie… fête de l’appari'on de Dieu amour…pour tous L’Epiphanie a déjà toute une histoire.
Rappelons rapidement les faits : le Fils de Dieu jadis annoncé par certains prophètes se fait proche des humains par sa naissance ; Jésus, Fils du Très Haut, vrai homme et vrai Dieu. Dieu devient l’un de nous, par un amour inouï et par un don total.
Marie, Joseph ne sont pas reçus à Bethléem… plus de place à l’auberge, même si Marie est enceinte. Jésus voit alors le jour dans une grande précarité, dans la campagne, dans un endroit pauvre, isolé… paradoxe ini'al de ce don majeur de Dieu pour les Hommes et ce début si difficile. Et pourtant, le processus de vie et de dévoilement se poursuivent par un double mouvement. 1. Les rois mages venus d’Orient… figures symboliques des Hommes à la recherche de la lumière, figures embléma'ques des chercheurs de Dieu, hier, aujourd’hui et demain.
2. Jésus : ouvert fondamentalement à la venue de Mages et à travers eux de tous les Hommes.
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L’Epiphanie est la capacité de Dieu et de son Fils Jésus de passer d’un environnement local, limité à Marie, Joseph, quelques bergers et animaux, à une dimension universelle représentée par ces mages de couleurs de peau différentes, signatures apparentes de la diversité des chercheurs de Dieu…
Soeurs et frères, il était bon de rappeler combien l’Epiphanie est un processus, un chemin, un échange… elle dépasse la simple histoire d’enfance où nous rajou'ons dans la joie les rois mages et les chameaux. Car Jésus n’est pas un objet de contempla'on, voire un objet de piété…
L’Epiphanie est la mise en route d’un Dieu disponible mais exigeant, d’un Dieu amour mais appelant à une alliance, dans la réciprocité d’un partage.
Et alors, l’Epiphanie aujourd’hui ? Ques'on indispensable car les chré'ens ne doivent pas rester des gens nostalgiques du passé ? Première ques'on : les chercheurs de Dieu aujourd’hui, y en a t-­‐il ? Y en a t-­‐
il encore ? Je dirai : oui ; mais aussi dans des trajectoires croyantes nouvelles et différentes. Il y a réellement, et peut être plus que vous pensez, des recherches spirituelles très diversifiées… je le perçois dans mes contacts dans des milieux variés, dans mes lectures : combien de livres ont paru ces derniers temps autour de la médita'on, de l’éveil, de l’intériorité ; combien de groupes sont nés ces dernières années pour creuser l’intériorité, le silence, l’assise ; ces recherches, ces pra'ques, ces groupes s’autorisent à se construire avec des pra'ques variées tant occidentales qu’orientales…
Bien des contemporains cherchent et pra'quent autrement, le plus souvent en dehors des grandes religions ins'tuées... il n'est pas rare d’entendre : « la vie spirituelle, l’intériorité, Oui : l’Eglise, Non ». Mon collègue liturgiste de l’université de Louvain en Belgique, Aranud Join-­‐Lambert, parle d’Eglise « liquide » = une Eglise dont les formes nouvelles ne sont pas comme, celles 2
héritées de l’histoire, solides… les liquides sont souples mais aussi difficiles à iden'fier, à canaliser… je crois, comme lui, que c’est une chance à saisir. Comme chré'ens, comme communautés croyantes, nous pouvons avoir différentes manières d’être face à ces réalités, à ces pra'ques des nouveaux chercheurs de Dieu.
Juger : « tout cela n’est pas valable ; c’est loin des approches de la Tradi'on… »
Ou rester indifférent…
Ou encore s’y intéresser ;
Comme curé d’une grande communauté paroissiale dont je suis le guide spirituel et pastoral, je crois qu’il est nécessaire de :
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Soutenir les formes existantes, héritage d’un passé respectable
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Et en même temps réfléchir à des formes croyantes nouvelles, et de les encourager avec discernement et bienveillance…
L’art sera non pas d’opposer les formes anciennes et nouvelles, mais de les enrichir mutuellement… c’est l’un des rôles importants du prêtre, au service non pas de la division mais de la communion.
J’ai évoqué longuement la réalité des chercheurs de Dieu… qu’en est-­‐il de Dieu lui-­‐même, en Jésus ?
Après Auschwitz, certains théologiens catholiques et protestants écrivaient : Dieu est mort ! Le drame inouï de la violence nazie semblait effec'vement akeindre Dieu lui-­‐même, en tant qu’il est maître de vie et source d’espérance… Soeurs et frères… Dieu se reconnaîtra toujours à ses fruits… La violence, sous toutes ses formes : pe'tes, sub'les, perverses ou grandes et impressionnantes ne sont pas de l’ordre de Dieu et de la religion ; ils sont le fruit de folies humaines capables même d’instrumentaliser la religion et Dieu.
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Jésus, dévoilé aux na'ons est bien un chemin de vie, d’amour, de pardon et de tolérance..
Suivre Jésus de plus près c’est suivre celui qui se révèle à nous… Quelle chance, quel bonheur…
Epiphanie… fête de l’appari'on de Dieu amour…pour tous François Wernert Curé de Saint Nicolas et Saint Joseph de Haguenau, théologien 4
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