Je suis heureuse que le président de l’EPHE, Jean-Claude Waquet, soit présent, car je
souhaite associer l’EPHE aux remerciements que j’adresse au CNRS. Je n’ai en effet
cessé pendant plus de trente ans d’apprécier cette institution, source d’enrichissement et
de stimulation par la diversité des disciplines et des domaines qui y sont représentés, y
compris du point de vue des tâches administratives que j’y ai menées. À cet égard, je dois
un merci tout spécial à Raymond Duval pour m’avoir fait comprendre, il y a une vingtaine
d’années, tout l’intérêt de l’administration de la recherche.
C’est de tout cœur que je veux dire ma profonde gratitude aux participants de mon
séminaire. Tous les jeudis, leurs remarques et questions étaient si riches et neuves qu’en
sortant de la Sorbonne, je réécrivais l’après-midi le cours que j’y avais fait le matin. Je ne
saurais dire tout ce que l’animation de recherches collectives, la préparation de notre
revue (Études mongoles et sibériennes) et la direction de thèses m’ont apporté :
renouvellement des idées, chaleur des échanges, et une sorte de joie qui m’a fait parler de
mes « merveilleux étudiants » à Françoise Tristani (je la remercie d’avoir retenu cet
aspect de notre conversation). Permettez-moi à ce propos d’adresser une pensée à
Alexandra Lavrillier, qui mène son école nomade aux fins fonds de la taïga yakoute. Je ne
sais ce que je leur ai appris, à mes étudiants, mais je suis sûre que j’ai appris d’eux,
comme j’avais auparavant appris de mes enfants. Je les en remercie tous profondément.
J’adresse un merci tout particulier à ma famille, pour sa compréhension et son soutien :
Loïc Hamayon, Michel Devaux, mes enfants et tout particulièrement mon petit-fils David
Quatrepoint qui aujourd’hui prend des photos à l’intention des autres petits-enfants,
absents.
Je suis heureuse – merci au CNRS – de la reconnaissance que constitue cette médaille
pour ma discipline, l’anthropologie. L’anthropologie, j’y suis profondément attachée en ce
qu’elle vise la connaissance et la compréhension de l’autre en tant qu’alter ego, et j’y
apprécie particulièrement l’articulation de trois dimensions : la recherche de terrain (avec
tout ce qu’elle implique à la fois d’engagement personnel et de prise de distance),
l’approche systématiquement englobante de la vie de l’homme en société dans toute sa
complexité (qui fait que des disciplines voisines s’en réclament), et la comparaison (qui
conditionne ses développements théoriques). Reconnaissance de l’anthropologie donc,
mais aussi, du moins j’aime à l’interpréter ainsi, du domaine sur lequel j’ai travaillé, qui a
été longtemps délaissé parce qu’inaccessible mais qui depuis une quinzaine d’années
qu’il est ouvert attire nombre de jeunes chercheurs.