ENFANCE ET ADOLESCENCE
Jean Marie René Collé naît à Brest le 12 juillet 1921. De
santé fragile, le jeune garçon est atteint dès son plus jeune âge
de diphtérie, dont il effectuera de nombreuses rechutes. Celle-ci
cause de nombreuses inquiétudes à ses parents et le jeune Collé
souffre d'effets secondaires – comme des éruptions cutanées et
la paralysie du voile du palais -, à cause d'une injection de sérum
mal dosée. Plein de bonne volonté, il réapprend à marcher et à
parler. Malgré tout, la reprise est difficile pour le garçon qui a dû
faire face à des problèmes de bégaiement provoquant les
moqueries de ses camarades. Il a pu compter sur le soutien de sa
soeur Marie-Antoinette : « elle veille sur lui et, [...] se dresse
comme une petit maman pour le défendre, dès que quelque
camarade se moque de lui à cause de son bégaiement. »3 Dès
cette période, Nénette et Rintintin – diminutifs puisés dans les ouvrages réservés à la jeunesse
– sont très complices.
Du point de vue scolaire, Jean fréquente l'école maternelle Saint-Yves. À l'âge de six
ans, il est dirigé sur l'école Saint-Joseph. Jean Collé est un élève brillant. L'Abbé Pierre Madec,
dans le Bulletin des Anciens du Collège Saint-Louis décrit Jean comme un élève « pieux, sérieux,
intelligent, bon camarade, toujours souriant et serviable. »4 Ses professeurs le remarquent et
ses bulletins portent de très bonnes appréciations. Il occupe souvent le premier ou le
deuxième rang. Toutefois, en dépit de ses résultats excellents, il échoue au Certificat d'Études.
Il est tellement affecté qu'il n'ose rentrer chez lui. L'année suivante, il est reçu brillamment. En
octobre 1932, Jean est interne au Collège Saint-Louis. Mais, après sa quatrième, il abandonne
provisoirement sa scolarité pour aider ses parents à l'exploitation du commerce.
Son père détecte en lui de grands dons manuels : il excelle en bricolage et surtout en
peinture. Brillant en dessin et particulièrement adroit, il est un des élèves de Jim-Eugène
Sévellec à l'École des Beaux-Arts. Jean reçoit de chaleureux encouragements et réalise une
multitude de reproductions des oeuvres de son maître : '' Pardon de Sainte-Anne-la-Palud '',
'' Port de pêche de Camaret '', '' Sous-Bois de la forêt de Paimpont '', ' Battue aux sangliers '',
'' Marché de Quimper '', '' Foire aux porcs '', '' Jérusalem dans le crépuscule et le Christ
3 Claude Mouton, op. cit., p. 10.
4 Pierre Madec, Article sur Jean Collé pour le Bulletin des Anciens du Collège Saint Louis. Fait en juillet 1945.
Cotes : F COL 9-1 et F COL 9-1 (bis)
3
p. 11.