Fils est une porte inouïe qui s’ouvre sur le mystère des trois personnes divines
telles qu’elles subsistent en Dieu.
En cela on peut dire que la présence d’incarnation du Verbe est le sacrement de
la Trinité (Jn 14, 9-11 : « Voilà si longtemps que je suis avec vous et tu ne me
connais pas Philippe ? Qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : montre-
nous le Père ? ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ?
Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même : le Père demeurant
en moi accomplit ses œuvres. Croyez-moi, je suis dans le Père et le Père est en
moi » ; Jn 8, 29 : « Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul,
parce que je fais toujours ce qui lui plaît » ; Mt 24, 35ss : « Tout m’a été remis
par mon Père et nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père, et nul non plus ne
connaît le Père si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler »).
2. L’humanité du Christ, sacrement de la vie divine
A l’instant où l’humanité de Jésus est conçue dans le sein de la Vierge Marie
elle est assumée par la 2e personne de la Trinité : cette humanité là, c’est le
Verbe de Dieu. La divinité du Verbe s’approprie son humanité. Mais son
humanité, comme la nôtre, est une réalité bien différente de sa divinité : elle est
d’une autre nature, elle est créée, elle est limitée. La divinité du Verbe va donc
investir l’humanité du Christ par ce qu’on appelle la grâce du Christ, l’onction
messianique : elle est une participation créée et humainement « supportable »
mais surnaturelle de l’humanité du Christ à la divinité du Verbe. Elle est la
divinité du Verbe qui surabonde dans l’humanité du Christ et que le Christ veut
communiquer, veut déverser sur le monde : « Oui, de sa plénitude nous avons
tous reçu grâce pour grâce. Car la Loi fut données par Moïse ; la Grâce et la
Vérité nous sont venues par Jésus-Christ » (Jn 1, 16-17). Par cette onction