En savoir plus sur l`établissement public du campus de

EN SAVOIR PLUS SUR…
Directeur de publication : Michel Zulberty - EPCJ - Bâtiment S- 10 rue Cuvier 75005 PARIS
E-mail : [email protected] - www.epajussieu.fr
Septembre 2008 - Conception graphique : LeGrand8 - Crédit photo : EPA Jussieu
L’EPA JUSSIEU
VOUS INFORME
SUR LES CHANTIERS EN
COURS SUR LE CAMPUS
L’ETABLISSEMENT PUBLIC
DU CAMPUS DE JUSSIEU
PLAQUETTE EPA DEF:Mise en page 1 8/09/08 17:36 Page 16
Naissance d’une nouvelle faculté
des sciences au cœur de Paris
Située sur les anciennes Halles aux vins détruites par des
bombardements allemands en 1944, la construction
d’une faculté des sciences de Paris a été décidée le
12 février 1958 par le président du Conseil. Cette
décision fut motivée par les nombreuses manifestations
de professeurs et étudiants en sciences de Paris qui récla-
maient la construction d’une nouvelle faculté en raison
de l’augmentation des effectifs et du nombre insuffisant
de locaux. Le ministère de l’Education Nationale fit alors
appel à quatre architectes pour mettre au point le
programme architectural de cette nouvelle faculté des
Sciences : Urbain Cassan, Louis Madeline, René Coulon
et Roger Seassel. Elle devait principalement abriter des
laboratoires et permettre, par la suite, de désengorger
les locaux de la Sorbonne devenus trop exigus. C’est ainsi
que le premier bâtiment fut construit le long du quai
Saint-Bernard en 1958 et que l’année suivante, des travaux
débutèrent le long de la rue Cuvier pour se terminer en
1961. Ce n’est qu’à cette date qu’un programme fut
véritablement défini et un premier plan de masse élaboré.
En 1962, André Malraux, alors ministre des affaires cultu-
relles, demanda à visiter le chantier et décida d’intégrer
Edouard Albert à l’équipe des architectes. Il était alors peu
connu du grand public mais ses réalisations avaient attiré
l’attention de ses confrères.
Le projet architectural d’Edouard
Albert : une œuvre inachevée
La même année Edouard Albert établit un premier plan
de masse qui vint se substituer au précédent élaboré par
ses coéquipiers architectes. Le projet définitif fut approuvé
en 1963 et la première réunion de chantier se tint un an
plus tard.
Dès son arrivée et à la demande d’André Malraux,
Edouard Albert apporta des changements significatifs au
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UN PEU D’HISTOIRE
LE CAMPUS DE JUSSIEU ABRITE DANS LE 5ÈME ARRONDISSEMENT
DE PARIS À L’EMPLACEMENT DES ANCIENNES HALLES AUX VINS,
LES UNIVERSITÉS PIERRE ET MARIE CURIE, DENIS DIDEROT
ET L’INSTITUT PHYSIQUE DU GLOBE DE PARIS (IPGP) SUR UNE
SUPERFICIE DE 311 000 M2SHON.
LA RECONNAISSANCE PROGRESSIVE DES RISQUES LIÉS
À LA PRÉSENCE D’AMIANTE, L’ÉVOLUTION DES NORMES
DE SÉCURITÉ IMPOSÉES AUX IMMEUBLES RECEVANT DU PUBLIC
ONT CONDUIT LE MINISTÈRE À DÉCIDER EN 1996
LE DÉSAMIANTAGE DES BÂTIMENTS DU CAMPUS.
L’ETABLISSEMENT PUBLIC DU CAMPUS DE JUSSIEU (EPCJ) FUT
CRÉE EN 1997 POUR ASSURER LA CONDUITE DU CHANTIER.
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projet de ses confrères. La future faculté des sciences
envisagée par Edouard Albert se présenta sous la forme
d’un quadrilatère de 275 m sur 333 m délimité par le quai
Saint-Bernard, la rue Cuvier, la rue Jussieu et la rue des
Fossés-Saint-Bernard. Les différents corps de bâtiments
formaient un damier (appelé aujourd’hui Gril d’Albert)
comprenant 21 cours de 45 m sur 33 m, plus une cour
d’honneur de 108 m sur 84 m.
Chaque corps de bâtiment de 18 m d’épaisseur a été
contreventé par une ou deux tours circulaires en béton
armé de 9,50 m de diamètre (rotondes), soit 34 tours au
total, contenant les dessertes et réseaux. Les corps des
bâtiments principaux ont été organisés sur plusieurs
niveaux : le sous-sol, le niveau Saint Bernard, le niveau
Jussieu plus cinq étages et enfin des terrasses.
Parallèlement, Edouard Albert prévoyait l’édification d’une
tour carrée de 24 m de côté, haute de 85 m apportant
une dominante verticale dans cet ensemble horizontal et
qui devait surplomber la cour d’honneur. Elle constituait
le symbole de la faculté et permettait d’obtenir, au final,
le nombre de mètres carrés voulus. Cette disposition,
inspirée du palais de l’Escurial à Madrid, obéissait princi-
palement à deux exigences : un ensemble qui pouvait être
construit de façon progressive et une spécialisation des
bâtiments dont les études avaient montré que le L répon-
dait le mieux à la forme d’une unité : la branche courte
abritant l’enseignement, la plus longue la recherche.
Une forte volonté politique en
matière d’architecture universitaire
La construction du campus de Jussieu illustrait bien la
volonté des pouvoirs publics de l’époque en matière
d’architecture universitaire, comme le montre cet extrait
du procès-verbal de la séance du 25 avril 1963 présidée
par le ministre d’Etat chargé des affaires culturelles, André
Malraux.
“Monsieur le Ministre rappelle tout d’abord l’importance
que le gouvernement attache à la construction de la nou-
velle faculté des sciences sur l’emplacement de la Halle aux
Vins et tient à souligner l’attention particulière qu’il porte
à cette réalisation qui constituera une tentative assez
exceptionnelle d’architecture linéaire devant permettre, si
elle est acceptée, de confier la décoration de l’édifice à
quelques-uns des plus grands artistes contemporains.”
Le choix d’André Malraux s’était porté sur Edouard Albert
parce qu’il était l’un des rares architectes à avoir intégré
dans ses réalisations des œuvres d’artistes contemporains.
De nombreux artistes ont donc été pressentis pour réali-
ser des œuvres sur le campus dans le respect de la loi sur
le 1% artistique* initiée par le ministre. Le palmarès,
établi par Edouard Albert en accord avec André Malraux,
réunissait les plus grands artistes de l’époque, notam-
ment, Henri Georges Adam, André Beaudin, Jean Claude
Bédard, Jean Dubuffet, Léon Gischia, Jacques Lagrange,
Henri Matisse, Pierre Manoli, Alexandre Calder, Pablo
Picasso, Fernand Léger, Raoul Ubac, François Stahly,
Victor Vasarely et Georges Braque. Certaines œuvres d’art
sont encore présentes sur le campus comme la sculpture
Le petit théâtre de Jean Arp, les mosaïques du bassin de
calcul d’André Beaudin, la dalle Jussieu de Jacques
Lagrange, les céramiques sur les pignons à l’entrée de
Jussieu de Léon Gischia, la toiture en aluminium de Victor
Vasarely, Le labyrinthe de François Stahly, le signal tuyaux
en acier de Pierre Manoli. En revanche, les peintures des
toitures de Jean Claude Bédard ont disparu en raison
de la réfection des terrasses et le jardin d’agrément de
Chapelain-Midy, oeuvre réalisée partiellement, ne fut pas
maintenu sur le campus.
D’autres projets furent abandonnés pour des raisons
financières ou par manque de temps, comme la décora-
tion de la tour par Georges Braque qui décèda avant sa
réalisation.
Le campus de Jussieu ne fut pas réalisé tel qu’Edouard
Albert l’avait envisagé : en 1968, il disparut prématuré-
ment et ses plans ne furent pas entièrement exécutés par
ses coéquipiers architectes. Le Gril d’Albert resta inachevé :
37, 5 barres et 24 rotondes furent construites au lieu des
55 barres et 34 rotondes prévues.
Le projet initial prévoyait d’accueillir 20 000 étudiants ; à
la fin de la construction du campus la faculté en recevait
déjà 30 000.
* 1% des sommes consacrées par l’État pour chaque construction d’éta-
blissement scolaire ou universitaire doit être consacré la réalisation d’une
œuvre d’art contemporaine intégrée au projet architectural.
La galerie Nord-Sud
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Les propriétés naturelles de l’amiante
lui ont valu le surnom de “magic
mineral”. En effet, cette roche peu
onéreuse offre d’excellentes
propriétés de résistances mécaniques
qui favorisent son emploi sous forme
liée (dalle de sol, plaques d’amiante
ciment, etc…), de résistance aux
agents chimiques, aux fortes
températures et constitue un
excellent isolant acoustique,
thermique et électrique. A Jussieu,
l’amiante a été utilisée sous toutes
ses formes et plus particulièrement
sous celles de flocages friables
pour la protection au feu des
structures métalliques intérieures
du Gril et de la tour centrale.
1974 à 1979 : La dangerosité liée à la présence
d'amiante à Jussieu est dénoncée dès 1974 par un
collectif intersyndical. Des mesures de protection
d’urgence sont alors mises en place de façon ponc-
tuelle et s’échelonnent de 1975 à 1979.
Entre 1975 et 1980 : Un important mouvement
d’opinion se développe contre l’amiante. Il est
initié par le Collectif Amiante de Jussieu. Plusieurs
médecins s’associent à ce mouvement et prennent
publiquement position contre l’amiante.
1976 : Les premiers articles d’information scientifique sur
l’amiante et ses dangers paraissent dans la presse
médicale (Quotidien du Médecin, notamment).
Parallèlement, le grand public est informé du
dossier amiante par une série de trois émissions
télévisées en novembre et décembre 1976.
1977 : Un premier arrêté limite l’utilisation de l’amiante
(interdiction de flocage dans les locaux d’habita-
tion), et liste les travaux nécessitant une surveil-
lance médicale.
Un premier décret limite les concentrations d’amiante
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L’AMIANTE A JUSSIEU
admissibles au poste de travail à 2 000 fibres
d’amiante par litre d’air sur 8 heures.
1978 : Un décret interdit l’utilisation des flocages conte-
nant plus de 1 % d’amiante pour tous les bâti-
ments et prescrit les procédés de démolition pour
les bâtiments floqués.
1987 : Un décret ramène à 25 fibres d’amiante par litre
d’air en moyenne sur 8 heures le seuil maximum
d’exposition pour les travailleurs.
1988 : Un décret interdit l’utilisation de la crocidolite
(catégorie d’amiante dont les fibres sont en forme
de croix). Ce texte établit une liste de produits
contenant de l’amiante et interdits à la vente.
Il oblige par ailleurs à étiqueter ou marquer les
produits contenant de l’amiante.
1992 : Un décret modifie le décret de 1977 sur plusieurs
points importants : en particulier, il interdit la projec-
tion d’amiante par flocage et il organise le retrait
de l’amiante (plan de démolition ou de retrait à
soumettre à l’Inspection du travail etc.)
1994 : Le comité anti-amiante de Jussieu est crée, succé-
dant au “Collectif Amiante de Jussieu” et distribue
un tract intitulé “l’amiante à JUSSIEU : l’air conta-
miné”.
De façon générale on note une forte augmenta-
tion du nombre de maladies professionnelles
consécutives à l'inhalation de poussière d'amiante
dont les premiers cas apparaissent sur le campus.
Une conférence de presse est organisée par le
Comité Permanent Amiante, structure de lobbying
créée par les industriels de l’amiante, afin de
rassurer le grand public.
Un décret interdit la vente des produits comportant
des fibres d’amiante à l’exclusion de certains d’en-
tre eux contenant de la chrysotile (amiante blanc la
plus couramment utilisé dans l’industrie).
1995 : Un diagnostic portant sur les flocages est fait
à Jussieu par SETEC (bureau d’études) à la suite
duquel des mesures de protection d’urgence sont
adoptées et mises en place par les universités. Un
plan de retrait de ces flocages est envisagé.
1996 : Le décret 96/97 du 7 février 1996 prévoit des
mesures de protection de la population contre les
risques sanitaires liés à une exposition à l’amiante
dans les immeubles bâtis, décret dit “santé”.
Un autre décret (96/98 du 7 février 1996) prévoit
des mesures de protection des travailleurs contre les
risques liés à l’inhalation de poussières d’amiante,
décret dit “travail”.
Un décret de juillet 1996 complète la liste des
produits interdits à base de chrysotile et proscrit les
calorifugeages à base d’amiante.
Un arrêté du 24 décembre 1996 interdit la fabrica-
tion, l’importation, la mise en vente et la cession
de l’amiante à l’exception de certains matériaux.
1996 : Afin de garantir la cohérence de l’ensemble de
l’opération de retrait des flocages, le ministère de
l’Education Nationale confie la maîtrise d’ouvrage
à l’Etat, représenté par le Recteur de l’académie
de Paris plutôt qu’aux universités occupant le
site. Parallèlement, le retrait total de l’amiante est
décidé.
Avril 1997 : L’Etablissement Public du Campus de Jussieu
(EPCJ) est créé pour assurer la maîtrise d’ouvrage
des opérations.
Juillet 1997 : Un décret promulgue une interdiction
totale de fabriquer, importer ou céder tous les maté-
riaux amiantifères.
1999 : 59 malades victimes de l’inhalation de poussières
d’amiante sont recensées sur le campus contre
neuf cas en 1994.
2004 : On compte 110 cas avérés de maladies profes-
sionnelles liée à l’amiante sur le campus de Jussieu
et cinq décès par cancer (mésothéliome) d’ensei-
gnants ou de chercheurs ayant travaillé sur le site
de Jussieu
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Initiée par les universités et les services du rectorat,
l’opération de désamiantage du site s’est très vite
avérée d’une ampleur telle qu’il fut décidé de créer
une structure “ad hocc” pour la prendre en charge.
L’Etablissement Public du Campus de Jussieu (EPCJ)
appelé également EPA Jussieu, a été créé le 17 avril
1997 (décret n° 97-356, modifié par le décret
n° 99-329 du 29 avril 1999, par le décret n° 2000-
1105 du 14 novembre 2000 et par le décret 2006-
1543 du 7 décembre 2006)
Le décret du 17 avril 1997 créant l’EPCJ a chargé
celui-ci “de conduire les opérations d’aménage-
ment des locaux (du campus de Jussieu) aux fins
d’assurer leur désamiantage et toutes opérations
concourant à la réalisation de cet objectif”. Des
décrets ultérieurs ont progressivement étendu ses
missions à la mise en sécurité générale du campus
et à la prise en compte des aspects architecturaux
et urbanistiques du site.
Aux termes de ses statuts, l’EPCJ assure donc la
maîtrise d’ouvrage du désamiantage, de la mise en
sécurité et par extension de la restructuration du
campus de Jussieu et doit conduire une réflexion
sur l’aménagement général du site.
Dans le cas de l’opération menée par l’EPA Jussieu, la
question est complexe car, en fait, les ouvrages sont
réalisés pour l’état, mais dans le but d’héberger les
universités. Il est indiqué que la première responsabilité
du maître d’ouvrage consiste à définir le programme des
besoins et arrêter les budgets nécessaires à l’opération.
Dans la pratique, plusieurs acteurs sont investis dans cette
tâche afin de déterminer ce qu’il faut réaliser et définir
ainsi un programme.
La définition des besoins est nécessairement une phase
longue et complexe car elle conduit à arrêter des orien-
tations déterminantes pour la suite des opérations.
La définition des programmes ne peut s’établir qu’en
concertation étroite avec les universités présentes sur le
site.
Le financement : le maître d’ouvrage a pour mission de
fixer une enveloppe financière prévisionnelle et de
respecter le budget déterminé. Concernant le site de
Jussieu, la difficulté principale a résidé dans le fait qu’il
a fallu définir le coût de l’opération sans disposer de
référentiels valables. En effet, aucune autre opération
de cette envergure n’a été menée auparavant, qui aurait
pu servir de référence en matière d’estimation bud-
gétaire.
Cette phase relève à la fois du niveau politique, dans les
choix de programmes adoptés et du niveau technique
dans l’élaboration du budget.
Le volet technique est consacré à la réalisation du
programme politique : c’est la conduite d’opération :
Au cours de cette phase purement technique, le maître
d’ouvrage réalise ou pilote les études, consultations ou
concours et prend toutes les décisions issues des études
techniques préalables. Il met en place les marchés néces-
saires puis encadre et valide le travail des maîtres d’œuvre,
des entreprises et de tous les acteurs concernés. Il récep-
tionne les ouvrages et les transfère aux utilisateurs.
L’exercice de la maîtrise d’ouvrage recouvre des notions
complexes relevant de plusieurs niveaux et/ou domaines.
Elle se compose de trois tâches essentielles :
1) La définition des besoins
2) La direction d’investissement
(financement et budget)
3) La conduite d’opération
Les deux premières tâches évoquées ci-dessus relèvent
d’une gestion politique de l’opération et constituent
le volet amont, la dernière, d’une gestion purement tech-
nique.
L’exercice de la maîtrise d’ouvrage apparaît alors comme
une synthèse entre le volet politique et le volet technique.
Le volet amont : La loi indique que le “véritable maître
d’ouvrage” est celui pour lequel l’ouvrage est construit.
Quelques notions sur la maîtrise d’ouvrage
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LA CREATION DE L'ETABLISSEMENT PUBLIC DU CAMPUS DE JUSSIEU
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