Les propriétés naturelles de l’amiante
lui ont valu le surnom de “magic
mineral”. En effet, cette roche peu
onéreuse offre d’excellentes
propriétés de résistances mécaniques
qui favorisent son emploi sous forme
liée (dalle de sol, plaques d’amiante
ciment, etc…), de résistance aux
agents chimiques, aux fortes
températures et constitue un
excellent isolant acoustique,
thermique et électrique. A Jussieu,
l’amiante a été utilisée sous toutes
ses formes et plus particulièrement
sous celles de flocages friables
pour la protection au feu des
structures métalliques intérieures
du Gril et de la tour centrale.
1974 à 1979 : La dangerosité liée à la présence
d'amiante à Jussieu est dénoncée dès 1974 par un
collectif intersyndical. Des mesures de protection
d’urgence sont alors mises en place de façon ponc-
tuelle et s’échelonnent de 1975 à 1979.
Entre 1975 et 1980 : Un important mouvement
d’opinion se développe contre l’amiante. Il est
initié par le Collectif Amiante de Jussieu. Plusieurs
médecins s’associent à ce mouvement et prennent
publiquement position contre l’amiante.
1976 : Les premiers articles d’information scientifique sur
l’amiante et ses dangers paraissent dans la presse
médicale (Quotidien du Médecin, notamment).
Parallèlement, le grand public est informé du
dossier amiante par une série de trois émissions
télévisées en novembre et décembre 1976.
1977 : Un premier arrêté limite l’utilisation de l’amiante
(interdiction de flocage dans les locaux d’habita-
tion), et liste les travaux nécessitant une surveil-
lance médicale.
Un premier décret limite les concentrations d’amiante
EN SAVOIR PLUS SUR…
L’AMIANTE A JUSSIEU
admissibles au poste de travail à 2 000 fibres
d’amiante par litre d’air sur 8 heures.
1978 : Un décret interdit l’utilisation des flocages conte-
nant plus de 1 % d’amiante pour tous les bâti-
ments et prescrit les procédés de démolition pour
les bâtiments floqués.
1987 : Un décret ramène à 25 fibres d’amiante par litre
d’air en moyenne sur 8 heures le seuil maximum
d’exposition pour les travailleurs.
1988 : Un décret interdit l’utilisation de la crocidolite
(catégorie d’amiante dont les fibres sont en forme
de croix). Ce texte établit une liste de produits
contenant de l’amiante et interdits à la vente.
Il oblige par ailleurs à étiqueter ou marquer les
produits contenant de l’amiante.
1992 : Un décret modifie le décret de 1977 sur plusieurs
points importants : en particulier, il interdit la projec-
tion d’amiante par flocage et il organise le retrait
de l’amiante (plan de démolition ou de retrait à
soumettre à l’Inspection du travail etc.)
1994 : Le comité anti-amiante de Jussieu est crée, succé-
dant au “Collectif Amiante de Jussieu” et distribue
un tract intitulé “l’amiante à JUSSIEU : l’air conta-
miné”.
De façon générale on note une forte augmenta-
tion du nombre de maladies professionnelles
consécutives à l'inhalation de poussière d'amiante
dont les premiers cas apparaissent sur le campus.
Une conférence de presse est organisée par le
Comité Permanent Amiante, structure de lobbying
créée par les industriels de l’amiante, afin de
rassurer le grand public.
Un décret interdit la vente des produits comportant
des fibres d’amiante à l’exclusion de certains d’en-
tre eux contenant de la chrysotile (amiante blanc la
plus couramment utilisé dans l’industrie).
1995 : Un diagnostic portant sur les flocages est fait
à Jussieu par SETEC (bureau d’études) à la suite
duquel des mesures de protection d’urgence sont
adoptées et mises en place par les universités. Un
plan de retrait de ces flocages est envisagé.
1996 : Le décret 96/97 du 7 février 1996 prévoit des
mesures de protection de la population contre les
risques sanitaires liés à une exposition à l’amiante
dans les immeubles bâtis, décret dit “santé”.
Un autre décret (96/98 du 7 février 1996) prévoit
des mesures de protection des travailleurs contre les
risques liés à l’inhalation de poussières d’amiante,
décret dit “travail”.
Un décret de juillet 1996 complète la liste des
produits interdits à base de chrysotile et proscrit les
calorifugeages à base d’amiante.
Un arrêté du 24 décembre 1996 interdit la fabrica-
tion, l’importation, la mise en vente et la cession
de l’amiante à l’exception de certains matériaux.
1996 : Afin de garantir la cohérence de l’ensemble de
l’opération de retrait des flocages, le ministère de
l’Education Nationale confie la maîtrise d’ouvrage
à l’Etat, représenté par le Recteur de l’académie
de Paris plutôt qu’aux universités occupant le
site. Parallèlement, le retrait total de l’amiante est
décidé.
Avril 1997 : L’Etablissement Public du Campus de Jussieu
(EPCJ) est créé pour assurer la maîtrise d’ouvrage
des opérations.
Juillet 1997 : Un décret promulgue une interdiction
totale de fabriquer, importer ou céder tous les maté-
riaux amiantifères.
1999 : 59 malades victimes de l’inhalation de poussières
d’amiante sont recensées sur le campus contre
neuf cas en 1994.
2004 : On compte 110 cas avérés de maladies profes-
sionnelles liée à l’amiante sur le campus de Jussieu
et cinq décès par cancer (mésothéliome) d’ensei-
gnants ou de chercheurs ayant travaillé sur le site
de Jussieu
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