puisque celles-ci doivent vendre par anticipation les crédits carbone attendus d’un projet avant de disposer des
ressources nécessaires à l’investissement. En revanche, ces revenus carbone peuvent couvrir les échéances
d’un prêt concessionnel. D’où l’idée pour l’AFD de préfinancer les ventes futures de crédits carbone au travers
d’un prêt qui permet de réaliser des investissements additionnels eux-mêmes générateurs de revenus carbone.
Le montage repose sur quelques principes de base :
• disposer d’une ONG (SKG Sangha) ayant une longue expérience dans la mise en œuvre de projets de
développement qui participent aussi de la réduction des émissions de GES,
• associer cette ONG à une autre ONG (GoodPlanet) ayant une expertise dans la finance carbone (vente
des crédits carbone et génération de ces crédits - enregistrement du projet dans les registres du
marché volontaire et vérification/émission de ces crédits tous les ans)
Les réductions d’émissions réalisées par les biodigesteurs ont deux origines distinctes, à savoir :
• l’évitement de la déforestation grâce à la substitution du bois par du biogaz : à l'heure actuelle, la
plupart des familles des régions rurales de l'Inde dépendent du bois de chauffage pour la cuisine. Ce
bois provient de forêts dont le renouvellement n’est pas assuré, ce qui se traduit par une émission nette
de CO
2
.
• l’utilisation des gaz provenant de la fermentation des excréments des bovins pour l’alimentation des
foyers en énergie : les familles possèdent quelques vaches et buffles, dont les excréments sont
ramassés et rassemblés pour produire du compost. Le processus de fermentation anaérobique produit
du méthane qui sans le projet serait relâché dans l’atmosphère. Les biodigesteurs permettent de
stocker et de canaliser le méthane pour une utilisation pour les besoins en énergie des foyers
(principalement cuisson des aliments et un peu d’éclairage). Enfin les résidus qui restent dans les
biodigesteurs sont collectés et permettent de produire un vermicompost qui améliore les rendements
agricoles.
Le projet fournira des unités de production de biogaz et de vermicompost à 1 900 familles du district.
Impacts
Effets économiques
Les effets économiques de ce projet sont nombreux et ne sont pas tous mesurables facilement. Sans
hiérarchisation particulière, on peut citer comme effets :
- les ressources financières supplémentaires dont disposent les femmes grâce à la vente du
vermicompost. Cet argent sera utilisé au bénéfice de la famille comme le montrent les études
réalisées dans différents pays et qui concluent à un meilleur usage de l’argent quand il est géré par
les femmes plutôt que par les hommes,
- le temps libéré pour les femmes et les filles, grâce à la suppression de la corvée de ramassage du
bois. De nombreuses études démontrent que ce temps est généralement employé à des activités
ayant une forte valeur économique (école pour les filles, meilleure éducation des enfants par les
mères…),
- l’amélioration de la santé des populations grâce à la réduction de la pollution domestique qui
provenait des fumées de combustion du bois,
- la préservation de la biodiversité, ce projet contribuant à réduire la déforestation, source importante
de biodiversité,
- la génération de crédits carbone par la réduction des émissions de GES : une étude du CIRED,
financée par l’AFD, avait conclu à une valeur économique de la tonne de CO
2
de 70$ à l’horizon
2020 et 80$ en 2040.
Effets environnementaux
En l’absence du projet, les déchets animaux sont stockés dans des fosses et leur fermentation produit du
méthane et du CO
2
qui se diffusent dans l’atmosphère. Les biodigesteurs permettent de maximiser la production
de méthane et de l’utiliser comme source d’énergie pour cuire les aliments. La combustion du méthane permet de
détruire une molécule dont le pouvoir réchauffant est 21 fois plus important que celui du CO
2
. De plus, en
l’absence du projet, les familles ont recours au bois comme source d’énergie ce qui, compte tenu de l’absence de
gestion durable des forêts se traduit par une déforestation (avec des effets induits négatifs sur la biodiversité).
Action Carbone estime que la combinaison de ces deux effets entraîne une réduction des émissions de GES