lysosomes au niveau desquels la vitellogénine est libérée de son récepteur et clivée en deux
protéines: la phosvitine, une protéine phosphorylée, et la lipovitelline, une lipoprotéine.
Ces protéines sont ensuite concentrées, et déshydratées pour constituer les plaquettes
vitellines. Chaque plaquette est donc limitée par une membrane plasmique et contient
également des enzymes telles que la cathepsine D (enzyme caractéristique des lysosomes).
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Dans le génome, certains gènes ont des produits
d’expression requis dans tous les tissus et à tout
moment de la vie d’une cellule. Ce sont les
gènes qui codent les protéines de structure, les
protéines à activité enzymatiques ou autres
impliquées dans le métabolisme général de la
cellule. On a l’habitude de les appeler les gènes
de ménage.
D’autres gènes, moins nombreux, ont des pro-
duits d’expression spécifiques de tel ou tel type
de cellule, de telle sorte que les cellules diffèrent
les unes des autres par le répertoire de protéines
qu’elles expriment. Le contrôle de l’expression
des gènes est donc un événement central de la
différenciation des cellules au cours du dévelop-
pement d’un individu. Ce contrôle s’effectue à
différents niveaux.
Le premier niveau est le contrôle de la transcrip-
tion. On dit qu’un gène peut être allumé ou
éteint dans des situations particulières, quand il
est transcrit ou non. Ce contrôle dépend de
séquences régulatrices présentes sur l’ADN et de
protéines appelées facteurs de transcription qui
interagissent avec ces séquences. Le promoteur
d’un gène est une région en amont de la
séquence codant le gène sur lequel l’ARN poly-
mérase se fixe. Cette fixation dépend en général
de plusieurs facteurs de transcription qui
s’assemblent en un complexe multiprotéique, le
complexe de transcription. À côté de ce com-
plexe, il existe des protéines spécifiques, des fac-
teurs de transcription particuliers, qui interagis-
sent avec des séquences régulatrices spécifiques
situées à proximité du promoteur. Ce système de
régulation est très souvent plus élaboré pour les
gènes du développement, car ils ont en général
des régions régulatrices complexes qui possèdent
plusieurs sites de liaisons aux facteurs de trans-
cription. Chaque site est capable d’interagir à la
fois avec des facteurs de transcription activateurs
ou répresseurs de telle sorte qu’un gène peut
être transcrit ou non en fonction de la combinai-
son et de la quantité de facteurs présents dans la
cellule à un moment donné du développement.
Un autre niveau de complexité réside dans le fait
qu’un même facteur de transcription peut
contrôler l’expression de plusieurs gènes, ce qui
permet de réguler dans l’espace et le temps
l’expression d’un groupe de gènes.
Le second niveau de régulation s’exerce au
moment de la traduction. Par exemple, un
ARNm présent à un moment donné, ne sera tra-
duit que lorsque certaines conditions seront satis-
faites. Ceci est particulièrement important au
cours du développement précoce, où les ARNm
présents dans la cellule fécondable, ne seront
traduits qu’après la fécondation.
Le contrôle de l’expression des gènes peut égale-
ment s’exercer au niveau de la maturation du
pré-ARN dans le noyau.
Un autre niveau de régulation de l’expression
des gènes concerne la stabilité du messager dans
le cytoplasme. Si un ARNm est instable, la quan-
tité de protéine produite sera affectée.
Enfin, le dernier niveau de régulation intéresse la
protéine elle-même. Celle-ci peut être produite
et ne pas être fonctionnelle car totalement ou
imparfaitement maturée.
L’ensemble de ces niveaux de régulation consti-
tue une combinatoire possible d’activation et de
répression de l’expression du génome qui peut
intéresser une cellule, un groupe de cellules ou
un tissu à tout moment du développement de
l’individu.
Contrôler l’expression des gènes, étape fondamentale
pour un développement harmonieux
Approfondissement
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