Gérard Roland, Economie Politique Chapitre 18
Ces comptes permettent de définir la notion de
coefficient de trésorerie =
Quand l’orfèvre ne prêtait rien, le coefficient de trésorerie était de 100 %.
Quand il prête 10, le coefficient de trésorerie vaut
.
Plus le coefficient de trésorerie diminuait - autrement dit, moins l’orfèvre gardait de l’or
dans ses coffres-forts -, plus l’orfèvre prêtait cet or et pouvait recevoir un intérêt pour
augmenter son profit. Mais, en même temps, son risque (les gens qui avaient mis leur or en
dépôt viennent le retirer) s’accentuait. Quand l’orfèvre pouvait déterminer en moyenne le
retrait annuel d’or effectué par ses clients et qu’il en conservait suffisamment pour se couvrir
en gardant une marge de sécurité, le risque était minime. Mais, s’il s’avérait que l’orfèvre ne
pouvait pas rembourser ses dépôts ou que ses clients le croyaient incapable de le faire, il y
avait une panique financière car tout le monde se ruait pour retirer son or. Il s’agissait donc
d’une prophétie auto-réalisatrice qui provoquait la banqueroute de l’orfèvre. Une banque
fait banqueroute lorsqu’elle est incapable de faire face aux demandes de retraits de dépôts de
ses clients.
3.2. Analogie avec le système bancaire
Ces observations peuvent être transposées au système bancaire actuel en remplaçant l’or par
les billets. Les fonctions des banques dans l’économie moderne sont restées les mêmes que
celles de l’orfèvre. Les banques doivent faire un arbitrage entre le profit qu’elles peuvent
retirer en accordant du crédit et le danger de banqueroute. N’importe quelle panique bancaire
peut mettre tout le système bancaire à terre. Cela est arrivé très régulièrement dans l’histoire
des économies modernes, jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale. Depuis lors, les dépôts
bancaires sont en général assurés pour éviter les paniques bancaires. Depuis laz crise
économique et financière, les dépôts sont garantis en Belgique à hauteur de 100.000 euros.
Le coefficient de trésorerie reste néanmoins un élément central de la gestion bancaire.
3.3. Détermination de la quantité de monnaie en circulation
Cette quantité de monnaie est un stock – quantité donnée à un moment dans le temps – et est
également appelée stock monétaire ou offre de monnaie. Est appelée monnaie uniquement la
monnaie en circulation. La monnaie qui ne circule pas “dort” et ne joue pas un rôle de
monnaie. Il est bien entendu impossible de mesurer exactement la monnaie qui circule et ne
circule pas, mais lorsque la banque centrale vend des devises par exemple, elle reçoit de la
monnaie qui, de ce fait, est considérée comme ne circulant pas.
Dans le cas de l’orfèvre, la quantité de monnaie est définie comme étant égale à l’or en