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Point de vue
Les prix des importations autres que l’énergie et
les aliments sont en grande partie responsables
de la période prolongée de désin ation,
témoignant ainsi de l’in uence de l’ouverture
au commerce international sur l’in ation
domestique. Plusieurs nomment ce phénomène
«l’e et Walmart».
Le modèle con rme aussi l’importance de
l’inertie de l’in ation dans la détermination
des taux d’in ation futurs. Ainsi, plus le taux
d’in ation demeure ancré à un niveau donné
pendant une longue période, plus il sera di cile
de l’en déloger.
Quant aux mesures de tensions du marché
du travail, soit l’écart du taux de chômage par
rapport à son taux d’équilibre, les travaux de
Gordon démontrent que c’est le chômage de
courte durée qui exerce l’in uence la plus
déterminante sur l’in ation plutôt que le taux
de chômage total. En e et, la réaction des
salaires sera plus forte selon les uctuations du
taux de chômage de courte durée.
Notons en n que les divergences de
productivité peuvent contribuer à compenser
l’e et in ationniste d’un bas taux de chômage
comme ce fut le cas pendant la n des années
1990 où les gains de productivité ont été
supérieurs à leur tendance de long terme.
Inversement, l’impact dé ationniste du haut
taux de chômage des années 2009 à 2012 a été
amoindri par la diminution de la productivité
sous sa tendance de long terme.
Perspectives pour l’in ation
Alors, que nous réserve l’avenir en termes
d’in ation? La quantité importante de liquidité
nira-t-elle par attiser le feu de l’in ation?
Notons que deux des trois facteurs d’o re
du modèle, soit les prix de l’énergie et
des aliments et les prix des importations
de produits autres que de ces deux biens
pourraient continuer de freiner l’in ation
alors que la baisse de la productivité pourrait
l’augmenter. Du côté de la demande, la
reprise de la croissance économique reste
modérée de sorte que l’excédent de capacité
ne diminue que lentement. Finalement les
caractéristiques d’inertie de la faible in ation
actuelle qui persiste depuis environ et an et
demi, militent pour prolonger la période de
bastauxd’in ation.
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0
1
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3
4
5
1987 1992 1997 2002 2007 201
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Taux d’inflation simulé en fonction du taux
de chômage de courte durée
Inflation totale actuelle et simulée, 1996T4 fin période d’estimation
Taux de chômage total et de courte durée, 1987T1 à 2013T1
estimé simulé
Taux d’inflation simulé en fonction du taux
de chômage total
Taux d’inflation
Année
Source : Gordon, Robert J., The Phillips Curve is Alive and Well, graphique 7a
(%/an)
Le modèle triangulaire de l’in ation de Gordon : des résultats robustes