
CGAcontact - N°116 Septembre / Octobre 2016
GROS PLAN
Innovation, concurrence, transmission: les 
commerçants  des  marchés  sont  aujour- 
d’hui confrontés à de nouveaux dés. Pour 
les  assurer  du  soutien  de  l’Etat,  Carole  
Delga,  alors  Secrétaire  d’Etat  chargée  du 
Commerce, de l’artisanat, de la consomma-
tion  et  de  l’économie  sociale  et  solidaire, 
avait présenté, n 2014, une «Charte pour le 
développement des marchés de France». 
Cette  feuille  de  route,  signée,  à  l’époque, 
avec  Marylise  Lebranchu,  Ministre  de  la  
Décentralisation  et  de  la  fonction  publi- 
que  l’Association  des  maires  de  France,  
Monique Rubin, Présidente de la Fédération  
nationale  des  syndicats  des  commerçants 
CONCURRENCE ET 
TRANSMISSION
ACHATS ALIMENTAIRES: LES FEMMES PRÉFÈRENT LES MARCHÉS
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des  marchés  de  France  (FNSCMF),  vise 
à  sécuriser  et  pérenniser  l’activité  des  
marchés.  Le  document  prévoit  notam-
ment  une  consultation  préalable  des  
organisations  professionnelles  du  secteur 
avant tout projet de création, suppression 
ou  transfert  d’un  marché.  Il  favorise  aussi 
le  dialogue  entre  l’ensemble  des  acteurs 
et opérateurs des  marchés (communes  et 
commerçants principalement).
Plus  concrètement,  le  texte  cherche  à  
préserver  l’équilibre  entre  l’ore  alimen- 
taire  et  non  alimentaire  et  veut  garan-
tir  une  concurrence  loyale  entre  les  com 
merçants  des  marchés  (particulièrement 
ceux ayant opté pour le régime de l’auto- 
entrepreneur) et certaines pratiques para- 
commerciales  ou  même  de  nouveaux  
acteurs  non  sédentaires  comme  les  food 
trucks, les magasins éphémères…
Q
uel  qu’en  soit  le  genre,  15%  des 
dépenses  alimentaires  des  per-
sonnes seules se font dans des commerces  
de  proximité  (boulangerie,  bouche-
rie,  épicerie  ne...)  et  7%  dans  des  pe-
tites  surfaces  d’alimentation  générale 
et de produits surgelés. Mais la majeure  
partie  des  produits  alimentaires  (sept 
sur  dix)  sont  achetés  en  grandes  sur-
faces  (hypermarchés,  supermarchés, 
magasins  populaires  et  maxi-discount). 
C’est  une  étude  de  l’INSEE  (mai  2008) 
Source: Insee Première n° 1194 (mai 2008): «La consommation alimen-
taire des hommes et femmes vivant seuls».
LES CHIFFRES CLÉS DE 
LA PROFESSION
Chire d’aaires du secteur: 4,8 Mds€
Nombre  d’entreprises :  50  000  (pour 
l’ensemble  du  commerce  non  séden-
taire)
Nombre de salariés: 20000
Nombre de marchés: 8 000 implantés 
dans 6 000 communes 
Source: Insee, Crocis, FNSCMF
sur  la  consommation  alimentaire  des  
personnes vivant seules qui le démontre.  
La  principale  diérence  dans  ce  domaine 
entre hommes et femmes se situe dans la 
fréquentation des marchés: les femmes y 
achètent 4% de leurs aliments, contre seu-
lement 2% pour les hommes. En outre, les 
produits achetés dans chacun de ces lieux 
ne sont pas les mêmes. Les femmes achè-
tent le plus souvent les boissons en grandes 
surfaces , tandis que les hommes y achètent 
plus  fréquemment  poisson,  viande,  fruits 
et légumes, produits que les femmes sont 
justement plus nombreuses à se procurer 
sur les marchés. Les femmes achètent ainsi, 
par exemple, 13% de leurs fruits et 11% de 
leurs légumes sur des marchés, contre 8% 
des fruits et 6% des légumes achetés pour 
les hommes. Ces écarts persistent lorsqu’on 
se limite aux personnes seules d’âge actif 
et ils ne tiennent donc pas à l’âge plus éle-
vé en moyenne des individus vivant seuls. 
Autre  point  sensible :  la  question  de 
la  transmission.  La  loi  sur  l’artisanat,  le  
commerce et  les TPE  a  institué  un  « droit 
de  présentation »  qui  facilite  et  sécurise  
désormais la transmission. Le titulaire d’une 
autorisation  d’occupation  dans  une  halle 
ou un marché peut présenter au maire son 
successeur en cas de cession de son fonds. 
En cas de décès, d’incapacité ou de retraite 
le  droit  de  présentation  est  transmis  aux 
ayants  droits  qui  peuvent  en  faire  usage 
au bénéce de l’un d’eux, dans un délai de 
six mois ; à défaut, le droit de présentation 
est  caduc.  La  transmission  d’un  fonds  de  
commerce exploité sur le domaine public 
(hors  domaine  public  naturel)  sera  égale-
ment facilitée.