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Crest® Oral-B®
et dentalcare.ca Cours de formation continue, révisé 04 janv., 2016
Cancer de la bouche
Cours en ligne : www.dentalcare.ca/fr-CA/dental-education/continuing-education/ce348/ce348.aspx
Avis de non-responsabilité : Les participants doivent être conscients des dangers de mettre en pratique de nouvelles techniques
ou procédures sur la base de connaissances limitées. Seuls les principes de dentisterie éprouvés devraient être utilisés pour
soigner les patients.
Ce cours de formation continue est destiné aux dentistes généralistes, aux hygiénistes dentaires et aux
assistants dentaires. Ce cours portera sur les principales caractéristiques générales du cancer buccal, ses
causes, sa présentation clinique et son traitement.
Déclaration de conflit d’intérêts
L’auteur ne signale aucun conflit d’intérêts associé à ce cours..
Programme CERP de l’ADA
La Société Procter and Gamble est un fournisseur reconnu du programme CERP de l’ADA.
Le programme CERP est un service offert par l’Association dentaire américaine (ADA) en vue d’aider les
professionnels des soins dentaires à identifier les fournisseurs de qualité en matière de formation continue
en soins dentaires. Le programme CERP de l’ADA n’approuve ni ne parraine aucun cours ou instructeur
individuel, et ne garantit pas que les heures de formation seront créditées par l’ordre des dentistes.
Toute préoccupation ou plainte à propos d’un prestataire de formation
continue peut être directement adressée au prestataire ou au programme
CERP de l’ADA à l’adresse suivante : www.ada.org/cerp (en anglais)
Fournisseur reconnu du programme PACE
La Société Procter & Gamble est désignée comme un fournisseur approuvé du programme
PACE par l’Academy of General Dentistry. Les programmes formels de formation continue
de ce fournisseur de programmes sont reconnus par l’AGD pour des crédits d’études
postdoctorales, de maîtrise et de maintien de l’adhésion. L’approbation n’implique aucune
acceptation par un conseil provincial ou d’état de dentisterie et ne constitue pas un appui de
l’AGD. Les modalités de l’approbation couvrent la période du 1er août 2013 au 31 juillet 2017.
No identification fournisseur 211886
Aperçu
Le cancer de la bouche est la sixième forme de cancer la plus répandue dans le monde et le taux de survie
à 5 ans est inférieur à 50 %.1 Les principales causes du cancer de la bouche sont le tabac et l’alcool, des
facteurs qui peuvent être contrôlés. Le cancer buccal se présente habituellement sous forme d’ulcère,
de tache rouge ou de lésion blanche. Il est important que le professionnel des soins dentaires procède à
un examen de la bouche à la recherche de lésions suspectes et qu’il pratique une biopsie afin d’établir
Richard C. Jordan, DDS, PhD, FRCD(C) FRCPath
Unités de formation continue : 1 heure
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un diagnostic. Puisque les cancers moins avancés ont un meilleur pronostic que les plus développés, la
détection précoce joue un rôle important dans la réduction de la morbidité associée au traitement et du
taux de mortalité résultant de la maladie. Ce cours portera sur les caractéristiques générales principales du
cancer buccal, ses causes, sa présentation clinique et son traitement.
Objectifs d’apprentissage
À la fin du présent cours, le professionnel des soins dentaires sera en mesure :
d’identifier la gravité du cancer buccal, sa prévalence et le taux de survie associé;
de dresser la liste des facteurs de risque les plus courants pour le cancer buccal;
de dresser la liste des causes du cancer buccal;
de décrire les présentations cliniques les plus répandues du cancer buccal;
de décrire comment le cancer buccal est traité.
Contenu du cours
Caractéristiques générales
Facteurs de risque
Causes du cancer buccal
Apparence clinique
Parties affectées
Diagnostic
Traitement
Pronostic
Aperçu de l’examen
Références
Au sujet de l’auteur
Caractéristiques générales
Le cancer de la bouche compte pour environ 4 %
des cancers chez les hommes et 2 % chez les
femmes et il est la sixième forme de cancer la
plus répandue dans le monde.1 Dans certains
pays comme l’Inde, au moins la moitié des
nouveaux cancers se situent dans la bouche.
Bien qu’un grand nombre d’affections malignes
puissent faire leur apparition dans la cavité
buccale, les carcinomes squameux sont les plus
importants, comptant pour 90 % des cancers à
cet endroit. Les décès attribuables au cancer
buccal et oropharyngien représentent environ
2 % chez les hommes et 1 % chez les femmes.
Le nombre annuel de cas de cancers buccaux
aux États-Unis est estimé à 35 000 et le nombre
annuel de décès atteint 9500. Malheureusement,
malgré l’augmentation du taux de survie relatif
des patients atteints de cancer ailleurs dans
l’organisme, le taux de survie à 5 ans pour le
cancer buccal est demeuré à environ 40 % au
cours des dernières décennies.
Facteurs de risque
Le tabac et l’alcool sont les deux plus importants
facteurs de risque du cancer buccal. Le tabagisme
est le facteur de risque le plus important du cancer
buccal. L’usage du tabac et la consommation
d’alcool augmentent de manière synergique les
risques de développer un cancer buccal. Même s’il
a déjà été suggéré que chiquer du tabac est une
cause importante de cancer buccal, des études
épidémiologiques ont permis de démontrer que le
risque était faible.1 En revanche, l’usage du pan
(noix d’arec et feuilles de tabac mélangées à de la
chaux) est associé au développement du cancer
buccal. Bien que plusieurs autres facteurs ont été
mis en cause dans le développement du cancer
buccal, tels que différentes infections bactériales et
virales, aucun n’a pu être identifié comme facteur
de risque de façon concluante. En ce qui a trait
au cancer des lèvres, le facteur de risque le plus
important est la surexposition aux rayons ultra-
violets du soleil (Figure 1).
Causes du cancer buccal
Deux axes de recherches convergent
maintenant afin de démêler les séries
Figure 1. Un carcinome squameux de la lèvre
inférieure sous forme d’ulcère. Remarquer
l’absence de contour vermillon et l’œdème qui
correspondent à un carcinome squameux dans le
contexte d’une chéilite actinique.
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complexes d’événements qui mènent au
cancer. Un domaine a clairement identifié
des modifications d’oncogènes spécifiques à
un site, tels que le gène R-EGF et les gènes
suppresseurs de tumeurs tels que le p53.
L’autre domaine s’est basé sur des données
épidémiologiques qui ont lié l’exposition à des
agents exogènes au développement de formes
spécifiques de cancers. Par exemple, les
études épidémiologiques indiquent une forte
implication des agents carcinogènes chimiques,
tels que ceux contenus dans le tabac, dans le
cancer du poumon et du larynx. L’exposition
aux rayons ultraviolets a été fortement associée
au carcinome de la lèvre inférieure. De plus, de
nouvelles données montrent que certains virus
jouent un rôle dans différents cancers tels que
ceux des tissus lymphoïdes et hématopoïétiques
et ceux du col de l’utérus3.
1. Agents carcinogènes chimiques
Des études menées sur des animaux ont
démontré que l’application de certains
produits chimiques tels que le DMBA sur les
muqueuses buccales favorise la formation du
carcinome à cellules squameuses. Cependant,
le lien entre les agents carcinogènes
chimiques auxquels on peut théoriquement
être exposé au quotidien, comme ceux ingérés
avec l’eau potable, et le cancer buccal n’est
pas connu.
2. Tabac
L’usage de la cigarette est reconnu comme un
important facteur de risque de cancer buccal.
La fumée du tabac contient un grand nombre
de carcinogènes chimiques, notamment
les hydrocarbures aromatiques tels que
le benzopyrène et la nitrosamine. Il a été
démontré que ces carcinogènes provoquaient
des modifications des gènes p53 et H-ras.
3. Alcool
Toutes les formes d’alcool ont une incidence
sur le développement du cancer buccal. Il est
important de noter que les effets du tabac et
de l’alcool s’additionnent, l’alcool agissant de
façon synergique avec les produits du tabac
pour en favoriser les effets carcinogènes. Le
mécanisme par lequel l’alcool contribue au
cancer buccal n’est pas bien compris, mais il
agit probablement directement sur les cellules
épithéliales des muqueuses buccales en
augmentant la perméabilité et par ses effets
déshydratants. De plus, il peut avoir également
un effet indirect en altérant le métabolisme du
foie.4 Il est intéressant de noter que certaines
données expérimentales indiquent que l’alcool
pourrait agir de façon à modifier directement le
gène p53.
4. Soleil
La radiation actinique est associée depuis
longtemps au cancer de la lèvre inférieure. Le
rayonnement ultraviolet est un puissant agent
endommageant l’ADN, induisant des liaisons
transversales des protéines de l’ADN, des
ruptures d’ADN simple brin et double brin et
une substitution nucléotidique.
5. Virus
Groupe de l’herpès
Le groupe des virus herpétiques a une
incidence sur le développement de plusieurs
cancers chez les hommes. Le virus Epstein-
Barr (VEB) a été fortement associé au
lymphome de Burkitt africain et au carcinome
du nasopharynx. Dans le cas du carcinome
buccal, certains auteurs ont détecté la
présence de protéines du virus de l’herpès
simplex dans des cellules cancéreuses
alors que d’autres ont démontré un effet
co-cancérogène de ce virus avec d’autres
carcinogènes sur des cellules de culture. Les
effets oncogènes précis du virus de l’herpès
simplex sur la pathogenèse du cancer buccal
n’ont toutefois pas été établis.
• Le papillomavirus humain (VPH)
Plus de 100 types de papillomavirus humains
ont été identifiés. Les verrues (verruca
vulgaris) sont causées par les VPH de
types 2 et 4, alors que les condylomes
acuminés (verrues génitales) sont causés
par les VPH de types 6 et 11. La maladie
de Heck (hyperplasie focale de l’épithélium)
est associée aux VPH de types 13 et 32.
Il est intéressant de noter que les VPH,
particulièrement ceux de types 16 et 18,
sont associés au carcinome à cellules
squameuses oropharyngien (amygdale)5.
Apparence clinique
Le carcinome de la bouche se présente dans l’une
de ces quatre formes (figures 2, 3, 4) :
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1. Lésion blanche (leukoplasie)
2. Lésion rouge (érythroplasie)
3. Lésion rouge et blanche (érythroleucoplasie)
4. Ulcère qui ne guérit pas
Parties affectées
Un carcinome à cellules squameuses peut se
développer n’importe dans les muqueuses de
la tête et du cou. Le site le plus fréquent dans la
bouche est la langue, suivi par le plancher de la
bouche puis par les gencives (figure 5).
Diagnostic
Il est important d’examiner la bouche pour
détecter l’apparition de lésions et observer leur
emplacement et les effets qu’elles peuvent avoir
sur les tissus adjacents. Des radiographies
peuvent être nécessaires afin d’établir si la tumeur
affecte l’os adjacent. Même si la cytologie était
couramment utilisée pour établir un diagnostic
de cancer buccal par le passé, les difficultés
d’interprétation et la fiabilité du processus ont
réduit son utilisation considérablement. Si l’on
soupçonne la présence d’un cancer buccal, le
plus approprié est d’effectuer une biopsie de la
lésion.6 Dans la plupart des cas, ce genre de
biopsie s’effectue sous anesthésie locale. Il est
important que la taille de la biopsie soit assez
importante et représentative de la lésion. Le
centre des tumeurs ulcérées de grand format
peut être nécrotique; dans un tel cas, la biopsie
devrait être pratiquée sur les bords de la lésion
et comprendre une petite partie de muqueuse
normale.
Traitement
Si le pathologiste conclut que la lésion est
cancéreuse, le patient doit alors être rapidement
dirigé vers un centre de traitement du cancer
pour une évaluation et un traitement. L’une des
composantes importantes de l’évaluation est
d’établir le stade de la maladie. Tout comme les
cancers situés sur d’autres parties du corps, le
cancer buccal est classé en utilisant le système
TNM, le T désigne la taille de la tumeur, le
N indique s’il y a atteinte ou non des ganglions
Figure 3. Un carcinome squameux sur la face
ventrale de la langue présentant une lésion rouge
et blanche.
Figure 4. Cette grande masse rouge sur le
plancher de la langue a été identifiée comme un
carcinome squameux par une biopsie.
Figure 5. Un carcinome squameux de la gencive
mandibulaire présentant un ulcère qui ne guérit
pas.
Figure 2. Un petit carcinome squameux sur la
face ventrale de la langue présentant un ulcère
qui ne guérit pas.
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lymphatiques régionaux et le M indique s’il y a
présence ou absence de métastases éloignées.
Habituellement, le pronostic est meilleur lorsque
la tumeur est plus petite et n’a pas métastasé les
ganglions lymphatiques ou d’autres organes. La
classification joue également un rôle important
afin de déterminer le traitement le plus approprié
pour le cancer de la bouche.
Le cancer de la bouche peut être traité de deux
façons :
1. par chirurgie
2. par radiothérapie
Une chimiothérapie est souvent ajoutée à ces
traitements.
La chirurgie est généralement le traitement
privilégié pour les cancers limités à la cavité
buccale. Selon l’emplacement, les petites lésions
peuvent être principalement excisées et fermées.
Les lésions plus importantes peuvent nécessiter
une reconstruction chirurgicale plus complexe
à l’aide de tissus prélevés sur un bras ou une
jambe. Pour les patients souffrant de tumeurs
volumineuses ou pour ceux dont la tumeur s’est
propagée aux ganglions lymphatiques régionaux,
le traitement à privilégier sera la radiothérapie.
Dans de tels cas, la radiation est administrée à
faibles doses quotidiennes (fractions) d’environ
18 à 20 grays jusqu’à atteindre l’équivalent
de 70 grays. La radiothérapie a pour effet de
détruire les glandes salivaires et de réduire la
vascularité de la mandibule et du maxillaire.
Ainsi, les patients qui ont reçu des traitements de
radiothérapie à la tête et au cou courent le risque
de développer une forme d’ostéomyélite, appelée
ostéoradionécrose de la mâchoire. (Figures 6, 7)
Souvent, ces fractures sont provoquées par des
extractions dentaires sur une mâchoire irradiée;
des méthodes spéciales sont donc employées
pour ces personnes lorsque des extractions
sont prévues.7 Habituellement, les dents que
l’on croit devoir extraire éventuellement, le sont
avant la radiothérapie. Le cancer de la lèvre est
habituellement traité par seule chirurgie.
Prognosis
Overall, the five-year survival rate for oral cancer
is 50%. Generally, the further anterior in the
mouth the tumor occurs the better the prognosis.
For example, over 90% of patients with cancer
of the lower lip can expect a cure. For cancers
involving the posterior tongue that are not
associated with HPV, the rate can be less than
30%. The presence of tumor in regional lymph
nodes further reduces the overall 5-year survival
rate by one-half. The continued use of tobacco
after treatment for oral cancer increases the risk
of recurrence. Patients with HPV16 associated
carcinoma have an improved 5-year survival
rate showing good response to radiation and
chemotherapy. In addition all patients who have
had cancer of the head and neck have a 5% risk
per year of developing another tumor in the head
and neck (second primary).
Pronostic
Dans l’ensemble, le taux de survie au cancer
buccal est de 50 %. De façon générale, plus la
tumeur se situe dans la partie antérieure de la
bouche, plus le pronostic est encourageant. Par
Figure 6. Ostéoradionécrose de la mandibule. Ce
patient a reçu dans le passé des traitements de
radiothérapie pour un carcinome squameux de la
langue.
Figure 7. Cette radiographie montre une fracture
pathologique de la mandibule secondaire à une
ostéoradionécrose. Le patient a reçu dans le passé
des traitements de radiothérapie à la cavité buccale.
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