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1. Animer une soirée autour du film SILENCE
Préparer le débat
Quelques points généraux, que nous oublions trop souvent :
Un débat se prépare.
Préparer un film, c’est d’abord l’avoir vu en premier…
Avoir noté les impressions qui en étaient retirées, et les questions ou remarques que cela faisait
monter…
Ensuite avoir lu des interviews du réalisateur… Si possible du scénariste, des acteurs… A cet égard, le
présent dossier donne une grande quantité d’éléments très utiles qui permettent de resituer SILENCE
dans son contexte.
Se préparer
Vous souvenir ensuite, pour comprendre les participants au débat, que nous tirons tous d’une même
expérience (ici la projection de SILENCE), des éléments assez différents suivant nos propres
expériences, connaissances, centres d’intérêt. L’un ne verra qu’une chose, qui lui semblera
essentielle, l’autre verra de nombreux petits points, ou une autre chose, qui lui paraîtra tout aussi
essentielle !
Ce sont ces différences de point de vue qui permettront une confrontation, un dialogue, une
présentation clarifiée, et donc un enrichissement réciproque.
Enfin, il n’y a pas de méthode unique pour entrer dans et faire vivre un débat… il y a des règles de
bon sens à rappeler (après la projection) : ne pas couper la parole, limiter les temps de parole
(décider ce temps clairement), ne pas sortir du sujet traité.
Avant la projection
Il peut être utile de dire quelques phrases de présentation du film avant sa projection, non pas pour
le dévoiler, le « spoiler », mais pour dire sa genèse, les raisons de sa réalisation…
Pour cela, on lira avec profit dans le présent dossier, le chapitre 2 (« Une aventure
cinématographique » en page 7) qui s’inspire pour une part de l’article consacré à Martin Scorsese
par le New York Times (article qu’on peut retrouver ici).
On peut aussi choisir d’aborder le film en le resituant dans son contexte littéraire (adaptation du
roman de Shûsaku Endô) et historique. A cet égard, on peut lire avec intérêt les deux articles
consacrés à Shûsaku Endô (sa biographie en page 14 et le chapitre présentant son œuvre SILENCE,
extrait du livre qu’a consacré le père Dunoyer (MEP) à ce grand romancier japonais (en page 16).
On peut aussi parcourir l’article de Sylvie Morishita présentant « une brève histoire du catholicisme
au Japon » en page 8. L’article en page 12 du père Rastoin sj (« Cristovao Ferreira et les jésuites
apostats »), rappelant quant à lui les fondements historiques derrière chacun des personnages du
roman et du film.
On peut aussi tout simplement reprendre en guise d’introduction ce qu’écrit à ce sujet le Père Pascal
Ide : « Ce n’est pas être prophète que d’annoncer que le nouveau film de Scorsese secouera et
scandalisera – à l’instar du roman d’où il est tiré et qu’il suit scrupuleusement. Il suscitera au moins
quatre débats chez les catholiques, les deux premiers traversant aussi les non-catholiques.
Bien que racontant des événements historiques (et romancés), le film et le roman sont très actuels.
Bien que racontant des événements qui concernent une contrée géographiquement et culturellement
très hétérogènes à la nôtre, le film et le roman sont universels. Si, à mon sens, ils n’apportent pas
toutes les lumières qu’on souhaiterait, du moins posent-ils les bonnes questions. Puissent-ils susciter
des débats sur ces thèmes passionnants que sont la mission et l’inculturation, la Parole et le silence de
Dieu, la tentation, la trahison et la rédemption. »