la compression. Sur certaines machines d’IRM
sophistiquées, on peut même obtenir des images
en position debout; cela permet de mieux diag-
nostiquer une compression qui aurait été moins
évidente en position couchée.
Une fois le diagnostic posé, on prescrit des anti-
inflammatoires qui permettent de calmer
l’inflammation des nerfs liés à la sténose. On peut
aussi avoir recours à des infiltrations de corti-
coïdes à l’intérieur du canal. Ce traitement peu in-
vasif permet de soulager certaines personnes
pendant plusieurs mois, mais d’autres, en re-
vanche, n’y répondent pas.
La physiothérapie tient aussi une place importante
dans la prise en charge des patients. Massages,
ultra-sons, mais aussi exercices de traction, de
mobilisation pour améliorer la souplesse, la force
ou le gainage musculaires: toutes ces méthodes
permettent de retarder au maximum l’intervention
chirurgicale.
Chez les personnes dont la sténose est due à un
ligament jaune trop volumineux, le Dr Philippe
Mavrocordatos, de la Clinique Cecil, emploie une
nouvelle technique décompressive. En utilisant un
produit de contraste, il repère l’endroit du canal
qui est rétréci. Il introduit ensuite à travers la peau
un instrument qui lui permet de ronger et
d’amincir ce ligament et de libérer ainsi les struc-
tures nerveuses comprimées. Cette technique élé-
gante ne peut toutefois pas être employée chez
tous les patients.
CHIRURGIE:
ENLEVER LE CHAPEAU
Lorsque les autres traitements ne donnent pas satis-
faction, il reste la chirurgie. La technique conven-
tionnelle consiste à enlever le «chapeau» qui se
trouve au-dessus des vertèbres. A cette fin, on pose
un écarteur, on décolle la musculature de part et
d’autre de la colonne vertébrale et on ôte ce «cou-
vercle» d’os et le ligament jaune. Le sac contenant
les nerfs peut alors reprendre sa forme originelle, ce
qui libère les structures qu’il contient. Toutefois, le
décollement et la rétractation des muscles de
chaque côté de l’arrière de la vertèbre lors de
l’approche chirurgicale produit une atrophie muscu-
laire qui, à moyen ou long terme, peut créer des
maux de dos chez les gens qui ont été opérés.
Pour limiter cet inconvénient, les neurochirurgiens
de la Clinique Cecil et d’autres établissements
hospitaliers vaudois pratiquent une technique lé-
gèrement différente. Elle permet en effet de ne
décoller la musculature que d’un seul côté, ce qui
minimise les problèmes de dos que les patients
peuvent ressentir par la suite.
Situé au centre des vertèbres, le canal lombaire
est un orifice qui laisse passer les structures ner-
veuses – la moelle épinière, au niveau thoracique,
et les radicelles nerveuses, petites fibres qui vont
former les nerfs, dans la région lombaire.
On souffre alors de ce que l’on nomme la «claudi-
cation neurogène» («claudication» vient du latin
boiter et «neurogène» signifie que la cause du
problème vient de nerfs qui sont coincés). La ma-
ladie provoque des douleurs dans les fesses et les
cuisses qui peuvent parfois ressembler à celles
provoquées par la sciatique ou par des artères
bouchées (on parle alors de claudication arté-
rielle). Cela s’accompagne d’une sensation
d’engourdissement et quand on marche, plus on
avance, plus cet inconfort empire, jusqu’à entraver
le mouvement. En général, les douleurs cessent
quand on est assis ou couché, mais on a mal
quand on est debout ou penché en arrière. C’est
pourquoi il est plus pénible de descendre une
pente, car cela à incite à se pencher en arrière, ce
qui rétrécit encore plus le canal et aggrave la
compression des structures nerveuses. En re-
vanche, il est moins douloureux de monter, car on
est alors un peu penché en avant – de même
quand on fait du vélo ou que l’on s’appuie sur un
caddy – car cela libère les nerfs.
Ce phénomène lié à l’âge peut toucher tout le
monde. Si de surcroît une hernie discale s’ajoute
au canal lombaire étroit – ce qui arrive dans le
tiers des cas - la situation peut devenir insuppor-
table.
En général, six mois à trois ans après l’apparition
des premiers symptômes, la situation est de
moins en moins tolérable, car le périmètre de
marche se réduit et la maladie devient invalidante.
ANTI-INFLAMMATOIRES,
INFILTRATIONS ET PHYSIOTHÉRAPIE
Pour s’assurer que la personne souffre bien d’un
canal lombaire étroit, on lui propose générale-
ment d’effectuer une IRM lombaire avec une sé-
quence dite «myélographique» qui permet de vi-
sualiser le liquide céphalo-rachidien autour des
radicelles nerveuses et d’évaluer la sévérité de
Canal lombaire normal (à gauche),
canal lombaire étroit (à droite)