culièrement vrai sil’on considèreles relations entreles arbres et les autres groupes d’espèces.En
choisissant des groupes participant àdes processus biologiques différents dans le fonctionnement
de l’écosystème,par exemple des producteurs autotrophes,des consommateurs et des décompo-
seurs,on peut avoir une approche de son état de fonctionnement.Nous avons choisi trois groupes
d’espèces qui sont utilisés conjointement sur les mêmes unités d’observation :la végétation,les col-
lemboles du sol et les oiseaux.La confrontation des résultats de chacundes groupes et leur
combinaison dans une analysefonctionnelle d’ensemble constituent des enjeux scientifiques impor-
tants dans ce travail. Onpeut faireles hypothèses suivantes quant àla sensibilitédechaquegroupe
vis-à-vis de facteurs liés au milieu,au contexteou àl’exploitation,au niveau d’une parcelle. Elles
peuvent servir de baseàdes discussions méthodologiques.
•La végétation
Àlabasedes chaînes trophiques,lanaturedela végétation influefortement sur le fonctionnement
de l’écosystème. Les arbres,en particulier, structurent le milieu en strates différant par l’abondance
de lalumière. L’exploitation vamodifier ladisponibilitéenlumièreet en eau mais aussiprovoquer
des perturbations localisées par les engins (ornièrehumide).
Onpeut fairel’hypothèse suivantequant àl’évolution de ladiversité végétale. L’augmentation forte
de lalumièreet de ladisponibilitéeneau,ainsiqueles perturbations localisées,conduisent à une
forteaugmentation de ladiversité végétale dans les années qui suivent lacoupe,par l’arrivée d’es-
pèces héliophiles ou opportunistes (Barkham,1992). Lefort développement des ronces finit par
appauvrir ladiversitébotanique. La fermeturedu milieu par lacanopée des arbres en croissance
élimine la ronceà son tour sans queladiversitén’augmente. Une hétérogénéitéhorizontale,des
arbres en réservepar exemple,apportelocalement une diversitéplus importante. Beaucoupplus
tard,lorsqueles événements ont provoqué une hétérogénéitédans lacanopée (trouée,différence
de hauteur,etc.),ladiversité végétale augmentedenouveau avecl’installation d’uncortège
d’espèces inféodées au milieu forestier et bien adaptées àla station (Gilliamet al.,1995).
•Les collemboles
Cegroupe de petits insectes est de plus en plus utilisécomme indicateur de l’activitébiologiquede
lalitièreet de l’humus (CanceladaFonseca, 1990;Setalaet al.,1995). La plupart des espèces sont
très sensibles àl’humiditédu sol.
Onpeut supposer qu’ils devraient par conséquent êtredéfavorisés justeaprès lacoupe. La recons-
titution de lacommunautédoit sefaire rapidement àpartir de noyaux de populations ayant pu
survivreaux modifications du milieu.
•Les oiseaux
L’évolution des communautés d’oiseaux nicheurs,principalement les passereaux,en relation avec
ladynamiqueforestièreadéjàétéabondamment étudiée (Frochot,1975; Ferry et Frochot,1990;
Muller,1994). Cependant,les forêts de la zone retenueprésentent d’autres spécificités (morcelle-
ment,hétérogénéité,etc.) quin’avaient pas étécomplètement prises en comptedans ces travaux.
Onpeut supposer quelacomposition de lacommunautédes oiseaux vadépendredela structure
de la végétation et de son évolution (cf. paragraphe concernant la végétation,ci-dessus)(Bersier
etMeyer,1994).
Les facteurs liés àlamorphologie spatiale du bois et de lacoupe (surface,forme,compacité,etc.)
doivent probablement influer.D’après les travaux antérieurs,lacommunautéavienne d’unbois
dépend de laprésenced’unmilieu intérieur quiapportedes espèces nouvelles par rapport aux
espèces communes des lisières (Icaran,1995). La position d’une coupe dans le bois, selon qu’elle
Techniqueet forêt
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Rev.For.Fr.L- 2-1998