Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 Documentpubliéàl’occasiondel’exposition, présentéepar«MOUSSACtoujours» àlamédiathèquedeMoussac, du3novembreau6décembre2014, danslecadreduCentenairedelaGrandeGuerre organiséparlaMairiedeMoussac, enpartenariatavec «MOUSSACtoujours»,«Médi@Moussac»et, leRassemblementdesAnciensCombattants deMoussac. Conceptionetréalisation: ChristianLANNEAU ChristianLANNEAU pour« MOUSSAC toujours! » Sommaire: Sommaire: ♦ Préface...............................................................p.3 Préface ♦ ChapitreI:QuiétaientChapitreI:Quiétaient-ils? ils? -Moussacàlaveillede1914...................................p.7 -61mortspourlaFrance......................................p.8 -Mortsdanslabouedestranchées.............................p.10 -Mortsdansl’enferdeVerdun..................................p.13 -Mortsdanslecarnagedel’artillerie............................p.15 -Mortsdansl’offensivegénérale...............................p.16 -Mortsdansl'[email protected] -L’armistice,ungrandsoulagement............................p.20 -LocalisationdesMoussacoismortssurlefrontoccidental.....p.23 ♦ ChapitreII:L’angoisseetladouleurdesfamilles ChapitreII:L’angoisseetladouleurdesfamilles -Desmillionsdecartespostaleséchangées.....................p.27 -Amélie,marrainedeguerre...................................p.28 -QuatrefrèresGuyonnetetleursdeuxbeaux-frèressurlefrontp.29 -Gouillardpère,@ils,frères,cousin,inquiets....................p.30 -Lalongueattentedesfamillesdesoldatsdisparus.............p.31 -Financerlaguerre…aiderlesfamilles........................p.32 -RobertetJohn-Henry,combattantsvolontairesbritanniques..p.33 -«Lessonnetsdelaguerre».M.Fromenteau..................P.34 ♦ Sources,bibliographie,créditsphotos................................p.35 Sources,bibliographie,créditsphotos 2 Préface Ils s’appelaient Jean, Louis, Joseph,Maxime,Alfred, François, Henri, Pierre, Célestin…,ilsavaientpourlaplupartentre20et30ans,ilsétaientcultivateursou artisans, ils étaient les forces vives de Moussac, petite commune rurale d’un millierd’habitants.Sur200hommesmobilisables,61sontmortssouslamitraille des champs de bataille, de la frontière belge à la frontière turque, ou décédés suiteàleursblessures,suiteàunemaladie,voiretoutsimplementd’épuisement. Leurs noms @igurent gravés en lettres dorées sur le monument aux morts érigé par la volonté communale en 1925. Aux enfants de Moussac, morts pour la France,seloncestatutof@icielcréédès1915. Pourlapremièrefois,unmonumentpublic,érigéentrel’Egliseetlamairie, bien visible, bien situé pour des manifestations de commémoration collective, portelenomdesvictimes,onleurreconnaîtuneidentitéd’homme,d’enfantsdela communautémoussacoise,etnondesoldat,cequisupposeraitgradesetfaitsde guerre. Rien ne doit distinguer tous ces jeunes hommes tombés pour quelque chosed’importance,pourlaFrance.CetteFrance,ilsavaientapprisàl’aimersur les bancs de l’école primaire républicaine récemment installée, nourris qu’ils étaientdelalectureduseuletuniquelivred’école, LetourdelaFrancepardeux enfants,quiseterminaitainsi:«onleleuravaitappris,cequifaitlagloiredela patrie,sonhonneur,sarichesseetsaforce,c’estlavaleurmoraledesesenfants». L’écolerépublicainedeJulesFerryprévoyait«desexercicesmilitaires»pourles garçons,etdes«travauxd’aiguilles»[email protected],hélas, pour les uns et les autres, l’occasion d’une mise en pratique de ce conditionnement. Si le monument aux morts célèbre les citoyens qui ont fait leur devoir jusqu’au sacri@ice suprême, cette étude de Christian Lanneau n’oublie pas de rendrel’hommageméritéàces@illesetfemmesquisedévouentcorpsetâme,non seulementpar«leurstravauxd’aiguilles»,maisaussietsurtout,enremplaçant dignement et ef@icacement les hommes aux travaux des champs. Seuls les noms deshommessontjugésdignesd’êtreinscritsdanslapierre,ils’agissaitalorsde donnerdusensàcettehécatombe,direqu’ilsn’étaientpasmortspourrien.Quel messageperçoit-onàlavuedecemonumentauxmorts?paci@isteoubelliciste? Fièrementetsolidementdressésursesdeuxjambes,latêteenarrière,leregard assuré, presque arrogant, ce poilu sculpté, choisi par la municipalité, souligne l’approbation de ces sacri@ices, mais la douleur encore très vive interdit toute réjouissancelorsdel’inaugurationen1925.Chacundésormaisaspiraitàlapaix. Lesancienscombattantssontalorsdeshommesjeunes,cesonteuxquivontdéveloppercetespritpaci@iste,jusqu’àbaisserdangereusementlagardeàla@indes années30. Un siècle après, les noms sont là, bien présents, leur évocation lors du 11 novembre nous les remet en mémoire. La mémoire fait l’identité d’une personne comme d’une communauté, le temps est le propre de l’homme. Sansnom,sansmémoire,l’hommeestdéchu,iln’estplusrien,ceseralecasune génération plus tard avec les déshumanisés du système nazi qui l’avait bien compris.Formulonslesouhaitquel’évocationdeleursnomsnes’arrêtepasune foislescommémorationsducentenaireterminées,ceseraitlapiredestrahisons, une mémoire assassinée. Cette célébration solennelle de jeunes ayant fait leur 3 devoircitoyenestuneinvitationpressanteàchacundefairelesien,àcommencer parcetteculturedelamémoirerépublicaine. Silescirconstancesdeleurmortsontconnues,silesconditionsdevietrès duredel’arrièresontressuscitées,nousledevonsautravailacharnédeChristian Lanneau,quiasumenerunelonguequêted’historienauseind’archivesplusou moins accessibles. Sans ce travail de recherches longues et patientes point de surgissementdelamémoire,tantilestvraiquelamémoireoraledeshommesne passe pas trois générations. Travail également remarquable de pédagogue qui nousdérouledemanièrepertinentelesphasesdelaguerreaucoursdesquelles tombent régulièrement les enfants de Moussac. Il était indispensable que ce travail exposé quelques temps à la médiathèque puisse être pérennisé par une brochure. Les dernières décennies ont été marquée par de désastreuses crises de transmission, mais rien n’est irréversible, sachons renouer avec ce devoir nécessaire de transmission. Une communauté sans mémoire est sans racine et donc sans avenir. Pour eux, pour nous aujourd’hui, pour nos enfants demain, transmettons. ChristianBERNARD ChristianBERNARD Historien, Historien, enfantdeMoussac enfantdeMoussac 4 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 I QuiétaientQuiétaient-ils? ils? 5 6 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 Moussac à la veille de 1914 Moussac,1059habitantsen1911 La grande majorité habite donc les fermes des hameaux environnantsettravaillelaterre.Hormisceuxdecultivateuret journalier, les métiers les plus nombreux sont : maçon L10M,scieurdelongL8M,meunierL8M,aubergisteL7dont 1 hôtelierM, maréchal L6M, sabotier L6M, jardinier L5M, charronL4M,épicierL4M.Seizefemmessontcouturières. Depuis 1908, année d’ouverture de l’école publique de @illes, MOUSSAC possède 2 classes de @illes et2classesdegarçons,ainsiqu’uneécolelibrede@illes. En 1912, Chéri LEVRAULT, meunier à Balentru, devient maire en remplacement d’Ernest TOUCHARD. Il le restera jusqu’en 1925. Le secrétariat de mairie est assuréparLouisFROMENTEAU,instituteur. Cartepostalede1912 L’engrenagefataldelaguerre Un siècle après son déclenchement, la première guerre mondiale reste une énigmeetunsujetdedébatspolitiquesethistoriographiques.Toutnesepassepasà SARAJEVOen1914. Depuis sa défaite en 1870 et la perte de l’AlsaceLorraine,laFrancechercheàreconstruiresonarméeet à retrouver son rang diplomatique en Europe. De son côté, l’Allemagne tente d’isoler la France pour éviter toutetentativederevanchedesapart.Unestratégiede la peur que les deux nations ennemies essaient de conjurer par un jeu d’alliances défensives. Dès 1882, l’Allemagne conclut une TripleTriple-alliance alliance avec l’empire austro-hongrois et l’Italie. Les efforts diplomatiques français aboutissenten 1907 à la TripleTriple-entente entente avecla Grande-Bretagne et la Russie, à un moment où les tensions nationalistes sont Cartepostale depropagande,diffusée nombreuses,notammentdanslesBalkansetl’empireottomanendéclin. enFranceavantlaguerre L’engrenagediplomatique,militaireetlalogiquedeguerresontdoncenmarche depuis plusieurs années quand l’Archiduc héritier d’Autiche-Hongrie est assassiné à SARAJEVO en Serbie, le 28 juin 1914. En quelques semaines, l’étincelleembrasetoutel’Europeavantd’entrainerlerestedumonde.Le mouvement paci@iste, affaibli par l’assassinat de Jean JAURES le 31 juillet 1914àPARIS,resteimpuissant. Le3août1914,l'AllemagnedéclarelaguerreàlaFrance.Le4août,le Royaume-Uni entre à son tour en guerre contre l’Allemagne, en réaction àl’invasionallemandedelaBelgiqueetduLuxembourgcommencéele2août. L’appeldutocsinle1eraoût1914, août1914, Legouvernementdécrètel’ordredemobilisationlesamedi1eraoût1914 eteninformeaussitôttouslesmairesdeFrance.Enfind’après-midi,letocsin surprend les habitants des campagnes occupés aux moissons. Le lendemain, l’affiche officielle Lreproduction ci-contreM, pré-imprimée depuis 1904, est placardéedanstouslesvillages. 7 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 Depuisaoût1913,letempsdeservicemilitairepersonneletobligatoireestde3ans, prolongéde11ansdanslaréservedel’arméed’activeet,de 14 ans dans l’armée territoriale. Sont donc mobilisables les hommesâgésde20à48 ans,soitquelques200moussacois. Enquelquesjours3,6millionsdesoldats,dont1,3millionde combattants,sontincorporés,presquesansdéfections. ParmieuxdesdizainesdeMoussacoiscontraintsd’abandonnerleschampsenpleinesmoissons.Quand,lecœurgrosde quitterleurfoyer,ilsembarquentengaredeMoussac,tousespèrentbienêtrederetouràNoël! MobilisationgénéraleetUnionsacrée Poitiers,placed’Armes,le3août1914 Le4août,RaymondPOINCARE,présidentdelaRépublique,s’adresseau Parlement auquel il déclare sa confiance en la nation française: « … Elle sera héroïquementdéfenduepartoussesfils,dontriennebriseradevantl’ennemi, l’Union sacrée ». Les femmes restées seules sont appelées par le président du Conseil,RenéVIVIANI,àassurerlarelèveLafficheci-contreM. De même, dans une circulaire du 3 août, l’inspecteur d’Académie de Poitiers en appelle à l’engagement des instituteursrestés à leur poste pour qu’ilsdonnent «…danschaquecommunel’exempledesangfroidetdezèle patriotique comme leurs collègues plus jeunes donneront dans chaque régimentl’exempledel’héroïsme.». AMoussac,l’appelestadresséàLouis FROMENTEAU,tropâgépourêtremobilisé,alorsquesoncollègueThéodore LACOURLIE,âgéde32ans,rejointLeBlancdèsle3aoûtoùilestaffectéau ServiceAuxiliaire. Soixante et un morts pour la France Lesnomsde61soldats«mortspourlaFrance»entre1914et1922sontinscrits surlemonumentauxmortsdeMoussac.Lesdatesdeleurdécèsponctuenttoutesles grandesbataillesquisesontsuccédéespendantplusdequatreannées. LaguerredemouvementLaoûtLaguerredemouvementLaoût-octobre1914M Nos soldats, partis début août, résignés mais persuadés de la supériorité de l’armée française, sont nombreux à tomber dès les premiers jours de la guerre de mouvementquisedéroulerajusqu’enoctobre1914. ♦ GIRAUDDenis,cultivateur,néàMoussacle16décembre1892,incorporédepuisfin GIRAUDDenis 1913 au 113è régiment d’infanterie de Blois L113è RIM, tombe le premier, « tué à l’ennemiàSIGNEUXenBelgiquele22août1914»,à22ans. ♦ GUERRAULT Eusèbe, Eusèbe cultivateur, né à Moussac le 22 novembre 1888, soldat au è 68 RI du Blanc, est blessé le 23 août 1914 à la première bataille des Ardennes, Ardennes égalementappelée batailledesfrontières.Ilmeurtdessuitesdesesblessuresle batailledesfrontières. Uniformedufantassin en1914,aveclepantalon 21février1915àl’hôpitaldeChâteauroux,à26ans. Ce 23 août, 3 bataillons du 68è RI en marche depuis 4h00 du matin livrent rougegarancefacilement repérableparl’ennemi. batailleautourd’HOUDREMONT,enBelgique,jusqu’aulendemainmatin,avantde recevoirà3h00,l’ordred’évacueretdebattreenretraite.Lespertesmentionnées dans le journal de marche du régiment sont de 24 tués, dont le capitaine et un lieutenant,180blesséset55disparus. 8 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 ♦ ♦ ♦ éRIde DUBOISAlfred,boucher,néàSaintBarbantL87Mle2juillet1891,soldatau32 DUBOISAlfred Tours, 12è compagnie, est tué à ERBEVILLER-SUR-AMEZULE en Meurthe et Moselle,à7h00le25août1914,à23ans. èRIbaséà MARTINIEREJean,cultivateur,néàMoussacle30juin1891,soldatau90 MARTINIEREJean Châteauroux,meurtà23ans,le27août1914prèsdeMURTINdanslesArdennes. RIBARDIERE Jules Henri, Henri cultivateur, né le 17 octobre 1884 à Persac, soldat au 278è RI de réserve de Limoges, tombe « glorieusement au champ d’honneur le 3 septembre 1914 à ŒUILLYdanslaMarne»,à30ans. La première bataille de la Marne est engagée depuis le 5 septembre, elle durera jusqu’au 12 septembre. L’engagement des troupes francobritanniques s’avère décisif, car il empêchera l’invasion allemande de la France par la Belgique commeleprévoyaitleplanSchlieffen. ♦ ♦ Al’inverseduplan allemand,leplanXVII françaisprévoyaitde concentrersestroupesà DURAND Maxime Baptiste, Baptiste cultivateur, né à Adriers le 4 décembre 1885, l’Estpourrécupérer è soldat au 268 RI, régiment de réserve du Blanc, disparait à THUISY dans l’AlsaceetlaLorraine èRI, «esttué DUPUISErnest,roulier,néle14juin1886àNérignac,soldatau268 DUPUISErnest àl’ennemi»,le9septembre1914àŒUVYdanslaMarne,à28ans. laMarne,le9septembre1914. L’horreurdestranchées L’horreurdestranchées Autermed’une« « courseàlamer courseàlamer »verslenord,le frontse@ixesur700kmdetranchéesdelamerduNord àlaSuisse.Laguerredepositioncommence. ♦ ♦ MERLIERE François, François boulanger, né à Moussac le 29juillet1884,soldatau69èRIdeNancyesttué le 17septembre1914àPROSNESLMarneM,à30ans. BAZILE Jules, Jules cultivateur, né à Mouterre le 12 mai 1886, caporal au 268è RI, décède le 2 novembre 1914àFORTUNprèsd’YPRES YPRESenBelgique. YPRES Auxcôtésdessoldatsbelges,canadiensetbritanniqueslesrégimentsduBlancvont livrerenBelgique,desassautssanglants,oùplusieursMoussacoistrouverontlamort. ♦ ♦ ♦ ♦ CIROT Constant, Constant cultivateur, né à Moussac le 29 mars 1884, soldat lui aussi au 268é RI, meurt à 30 ans le 6 novembre 1914 à ZILLEBECKE, près d’YPRES. PASQUET Louis François, François domestique agricole, né à Moussac le 30 juin 1891, caporal au 68è RI, est portédisparuaucoursdumêmecombat,à23ans. BESSARTJean,cultivateur,néàMoussacle22mars BESSARTJean 1884,soldat au 268è RI, tombe« glorieusementau champ d’honneur » à ZONNEBEKE en Belgique, le 6novembre1914,à30ans. Cimetièremilitaire CHARTIERJean,cultivateurau«MoulinChauvet»,néle27juin1883àMoussac, CHARTIERJean françaisdeSaintCharles soldatau268èRI,meurtaucampdeprisonniersdeGARDELEGEN,enAllemagne, dePotyzeàYPRES,où reposent4209soldats le29novembre1914,à31ans. dont762nonidenti@iés. 9 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 Morts dans la boue des tranchées La première guerre mondiale n’est commencée que depuis 3 mois, mais les pertessontdéjàconsidérables.Findécembre,surlefrontoccidental,Français,Belges et Britanniques ont perdu plus d’un million d’hommes, 675 000 du côté Allemand. Ceux qui avaient cru à une guerre courte, savent désormais qu’elle sera longue etmeurtrière. ♦ ♦ ♦ ♦ 1915,l’annéelaplusmeurtrière. VIGNIER Joseph, Joseph cultivateur, né à Moussac le 19 janvier 1886, soldat au 268è RI, décède de la @ièvre typhoïde contractée au front, à l’hôpital de Dunkerquele9janvier1915,à10joursdeson29èanniversaire. ARCHAMBAUD Fernand Pierre, Pierre cultivateur, né à Moussac le 9novembre1880,soldatau268èRI,décèdedanslemêmehôpital le 19 janvier1915, à 34ans, dessuitesd’unemaladiecontractée aufront.Ilestle@ilsd’EugèneARCHAMBAUD,tuilieràlaBarbade, quifutmairedeMoussacàplusieursreprisesentre1867et1897. MESRINEErnest,cultivateur,néàMoussacle2mai1880,soldatau MESRINEErnest 68èRI,esttuéle16février1915àZONNEBECKE,prèsd’YPRES, à34ans. CHARTIER Maxime, Maxime frère de Jean mort @in 1914, cultivateur, né à Moussacle14avril1892,soldatau170éRIdeBelfort,est«tuéparunobusaux tranchéesduMESNIL-LES–HURLUSLMarneM,le16mars1915»,à22ans. Ce 16 mars 1915, le dispositif d’attaque du 170è RI engage les 1er , 2è et 3è bataillons. Dans le journal de marche et des opérations du régiment, un Officier écrit que ce jour là, le 170è a pour « objectif les ouvrages allemands situés à la lisière du bois Jaune Brûlé …. Il est absolument indispensable que le régiment s’empare aujourd’hui de la partie de la ligne allemande qui l’arrête depuis 3 jours et que l’objectif désigné soit atteint coûte que coûte ». Après un tir de préparation par l’artillerie à partir de 14h45, l’attaque est lancée à 15h15. D’avancées en retraites, les assauts, dont certains à la baïonnette, auxquels participe une compagnie de zouaves, se multiplient toute la journée et parviennent à conquérir plusieurs positions. Vers 3 heures du matin, une contre-attaque allemande sur le sud du bois Jaune Brûlé est repoussée à la baïonnette par la 3è compagnie tandis que les 2è et 4è s’emparent enfin de la crête. La relève ne sera assurée que dans la matinée du 17 mars. Les pertes subies ce 16 mars par le 170è RI sont lourdes : 101 tués dont 18 sousofficiers et 3 officiers, 200 blessés et 36 disparus. ♦ ♦ ♦ C’’estàYPRESquele22avril 1915,lesgazdecombat gazdecombat asphyxiantssontutiliséspour asphyxiants lapremièrefois.Lesmasques sontalorspeuprotecteurs Cartedepositionnementen mars1915,destranchéesfrançaisesetallemandesprèsdela cote196.Ellesnesontséparées quede50à100m. JOYEUX Robert, Robert cultivateur, né à Moussac le 23 mai 1894, soldat au 169è RI de LJMOdu170èRIdu9/9/1914 TOUL, décède à 21 ans le 5 avril 1915, d’une blessure d’obus, à l’hôpital deau13/6/1915M PONT-A-MOUSSONenMeurtheetMoselle. BRUGIERAlbertEdmond,maréchal,néàAdriersle13novembre1883,sergentau BRUGIERAlbertEdmond 68èRI,estportédisparu,tuéàl’ennemile10mai1915aucoursd’unechargeàla baïonnetteentreCALONNEetLOOSLPasdeCalaisM»,à31ans.Llirep.31M DAZAT Ferdinand, cultivateur, né au Vigeant le 11 mai 1889, caporal au 49è régiment c d’infanterie L49èRAM, créé à POITIERS en 1911, « meurt pour la France » le 17 juin 1915 à TOUL en Meurthe et Moselle, des suites d’une tuberculose pulmonaire,à25ans. 10 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 ♦ POUET Henri Félix Léopold, Léopold né à l’Isle-Jourdain le 28 février 1881, lieutenantvétérinaire au 1er régiment d’artillerie de Bourges, meurt à 34 ans à l’hôpital de COMMERCYdanslaMeuse,le10juillet1915. MARTINIERE Adrien, Adrien cultivateur, né à Moussac le 29 octobre 1892, soldat au è 10 bataillondechasseurs,àSTDIEdanslesVosges,a22ansquandilest «tuéà l’ennemi le 17 juin 1915 à NOULETTES dans le Pas de Calais » où, avec sa compagnieilparticipeàl’attaqueduBois-Carré. ♦ L’Historique du 10èbataillon décritcelieucomme«…unboisde2hectaresà peine.Lesarbressontdéchiquetés,lesolestretourné…lalutteyestcontinuelle… Aluiseul,enquatrejourslebataillonaconquisetconservélesobjectifsassignésà toutelabrigade.Malgrélachaleurétouffante,malgrélasoif,malgrélapuanteurdes cadavres,l’élanaétégénéral,sublime,etc’estlebataillontoutentierqu’ilfaudrait citerici…pourdonneràchacunlapartd’élogequ’ilmérite». ♦ ♦ ♦ RICHEN Louis Octave Pierre, Pierre Là droite sur la photoM, ingénieur électricien, né à Brive le 23 décembre 1887, lieutenant au 285è RI basé à COSNES LNièvreM, est tué à ONGRESdanslePasdeCalais,le16juin1915,à28ans. RIDEAU Léon François, cultivateur, né à Moussac le 18 avril 1885, soldat au 68è RI, meurt à l’ambulance àBARLYLPasdeCalaisMle15septembre1915,à30ans. VIAUD JeanJean-Baptiste, Baptiste scieur de long à la Côte, né à Moussac le 27 juillet 1879, caporal de l’Armée territoriale, il rejoint son corps d’origine, le 6è régimentdegénieàAngersoùilestaffectéàunbataillon delacompagniedugénied’étape.Ilesttuéparéclatsd’obusenforêtdeHesseà RECICOURTdanslaMeuse,le20août1915,à36ans. Les Les compagnies d’étapes du Génie composées de sections de commis, ouvriers , administrationLCOAM,comprenanttouslesmétiers,étaientchargéesaussibiende préparer etd’organiser le casernement des régiments à l’arrièredu front que de construiredespontsoudesroutespourpermettrel’avancéedestroupesfrançaises ou de les détruire pour stopper les forces ennemies. Elles effectuaient aussi le travaildedéminageetdenettoyagedeszonesdenoman’slandqu’ellesessayaient notamment de dégager des fils barbelés. Bien que composés de nombreux territoriauxderéserve,lesrégimentsdegénieétaientdonctrèsexposés. ♦ PERRIN Marcel, Marcel cultivateur, né à Moussac le 21 juillet 1891, soldat au 49è RA de J-B.VIAUDàsapremière incorporationen1899. Poitiers,meurtàl’hôpitalJeanBartdeDUNKERQUE,le28décembre1915,à24ans. Le 2 décembre, le général JOFFRE, JOFFRE Chef d’Etat major général depuis le début du conflit, devient Commandant en chef de toutes les armées françaises. Il prépare alors aveclesBritanniquesunegrandeopérationsurlaSommequelesAllemands,enlançant leurattaquesurVerdun,neluilaissentpasletempsdedéclencher. Uneffortdeguerreconsidérable Uneffortdeguerreconsidérable Avec350000 tués,1915 n’est pas seulement une année très meurtrière, ce qui oblige le gouvernement à faire appel à de très nombreux réservistes, elle est aussi celle pendant laquelle il est demandé à la population de consentir à des efforts dans tous les domaines pour alimenter la machine de guerre. Ceux notamment quipossèdentdel’orsontinvitésàledéposeràlaBanquedeFrance. 11 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 Les usines d’armement redoublent d’activité afin de produire assez d’obus pour écraser le front. Les femmesdoiventremplacerleshommesàl’usinecomme aux champs. Elles sont aussi mises à contribution pour confectionner des colis destinés aux prisonniers, ou tricoterdesvêtementschaudspourlessoldatsmaléquipéspouraffronterlaboueetlefroiddanslestranchées. LesMoussacoisparticipentàl’effort Les habitants de Moussac participent à ce vaste élan de solidarité, comme en témoigne le journal «L’AvenirdelaVienne» quile2novembre1914publie Soudeusesdansuneusine un article du comité desquêtes : «La commune de Moussac a adressé à l’ouvroir de Poitiers 364 rouleaux de bandes à pansement, 85 chemises d’hommes, 40 draps, 50 torchons,50serviettes,2nappes,50alèzes,40oreillersgarnisdeplumeetlasomme de440f.àl’Inspecteurd’Académie.NousdevonsparticulièrementremercierMmeLecomte et Mlle Pothet dont le dévouement est inlassable et Mmes Fumet, Aladenise,Arlot,Blanc,CerisierAug.,CerisierPhilomèneetAgnès,CerisierFernande,ChartierAugustine,Compain,Chevalier,CirotetCerisierà la Côte, Cubeau, Debiais, Dudognon, Dupré Gabrielle, Durand à la Relandière, Fort, Fromenteau, Fleurant, Guignoux, Jarassier Valentine, Joyeux aux Roches, Lavalette Martine, Martinière Germaine et Valentine, Métais, Mesrine Alphonsine, Pescher Julienne, Pasquier Marie, Ribardière Augustine et Noémie, Rodier, Sauvage Julie, Thiaudière, Varennes, Vincentini qui ont aidé à la transformation du linge. Nous louons bien sincèrementlesfillettesdel’écolequi,inspiréesparleursmaîtressesontété d’admirablesetbiendévouéesquêteuses.Noussavonsenoutrequetoutes ces dames se sont engagées à tricoter 30 paires de chaussettes, 91 gilets, 10pairesdegantsetàconfectionner45chemiseset15ceintures....». d’obusen1916 Le conseil municipal de Moussac donne lui-même l’exemple en décidantlorsdesaséancedu28février1915que«lescréditsaffectésaux livres de prix pourles écolesseront réaffectés aux différentes œuvres venant en aideànossoldats». Partoutlesinitiativesdebienfaisancesemultiplientenfaveurdessoldatset deleursfamilles. Ainsi,le21mars1915,lejournal«LaSemainedanslaVienne»publieuneliste descommunesayantparticipéàlasouscriptionde«l’œuvredusoldataufront»,la quête organisée à Moussac ayant rapporté 57,25 francs sur un total de 45306,25francsrécoltésdanslaVienne. A l’été 1915 les fantassins sont dotés d’un nouveluniforme bleu horizon, moins voyant et les guêtres sont remplacées par des bandes molletières, cependantpeupratiques.Lefameuxképirougegaranceestabandonnépourle casque Adrian en métal, plus protecteur dans les tranchées. Par contre les premiersvéritablesmasquesàgazef@icaces,baptisésM2,neserontdistribués qu’àpartirdefévrier1916.Lebarda,unsacàdosde20kg,complètel’équipement.Lessoldatssontarmésdufusil« fusil« fusil«Lebel Lebel»,modèle1886-1893,équipéd’une baïonnette « « Rosalie Rosalie », pique cruciforme redoutable dans les combats au corps àcorps. 12 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 Morts dans l’enfer de Verdun 1916,Verdun,lacote304 1916,Verdun,lacote304 Lapremière batailledeVerdun, batailledeVerdun danslaMeuse,débutele21février1916.C’est l’endroitd’oùlesAllemandsontdécidédelancerunevasteoffensive, décisive, contre l’armée française. Parmi les nombreux objectifs de bataille la redoutable cote 304 au nord-ouest de Verdun, prise et reprisemaintesfoispendantdesmois. Elément défensif complémentaire des tranchées, les fils barbelés étaient posés la nuit dans le no man’s land. Ils ralen;ssaient les a<aques des fantassins ennemis qui ainsi se trouvaient être les cibles très vulnérables des mitrailleuses. Dessind’AndréLagrange-1917 ♦ CERISIERHilaire,,cultivateur,néàl’Isle-Jourdainle2mai1894,caporalau CERISIERHilaire 90è RI, est tué par obus à la cote 304 dans le secteur de VERDUN, le 22avril1916,à22ans.Décorédelamédaillemilitaireaveccitation. ♦ DUPRELouisJean,cultivateur,néle6février1879àPersac,caporalau DUPRELouisJean 66èRIdeTOURS,estblesséauthoraxparéclatsdegrenadele23avril 1916àROMAINLMarneM.Ilmeurtàl’ambulance,lelendemain,à37ans ♦ BLET Constant, Constant cultivateur, né à Moussac le 19 mai 1890, sergent au 90èRI,esttuéà25ansprèsdelacote304danslesecteurdeVERDUN. Ilestcitédanslejournaldesonrégimentaveclamention:« toujours du courage et du sang froid, a trouvé une mort glorieuse le 26 avril 1915aucoursd’unviolentbombardement» ♦ ♦ ROYOUXJoseph,cultivateur,néàMouterrele19novembre1892,soldat ROYOUXJoseph au 90èRI, déjà blessé par ballele30octobre1914,estportédisparuà lacote304le4mai1916,à23ansLjugementrendule1erseptembre 1921parletribunaldeMontmorillonM. BRUGIER Louis, Louis cultivateur, né à Queaux le 23 février 1886, soldat au 12è RI de Tarbes,«esttuéàl’ennemile7mai1916àlacote304àESNES»,à30ans. Bombardementsurla cote304enmai1916 LabatailledeVerdunreprésenteàelleseuletouslessymbolesdelapremière guerre mondiale. Pendant dix mois elle mobilise des centaines de milliers d’hommes de part et d’autre. Des armes de destruction massive y sont utilisées pour la premièrefois.Desdizainesdemillionsd’obusontécraséla région, rayant de la carte villages et massifs forestiers. L’artillerie y a causé 80% des pertes humaines. Leur nombre est effroyable: 62 000 morts, 101 101 000 disparus; 215 215 000 blessés côté français, 143000 143000 morts et disparus, 196 196 000blesséscôtéallemand. 000blessés L’importancestratégiquedelavoiesacrée L’importancestratégiquedelavoiesacrée Lerenouvellementdescombattants,l’approvisionnement en armes lourdes et le ravitaillement en nourriture ontétédéterminantsdanslavictoirefrançaise.Lacélèbre« «voiesacrée voiesacrée»étaitlaseule » route reliant Bar-le-Duc à Verdun. Elle a du être constamment ré-empierrée pour permettreletransitquotidiende90000hommeset50000tonnesdemunitions. SiègeduFortdeVauxà Vaux-devant-Damloup, prèsdeVerdun, 3juin1916 13 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 ♦ JOYEUXJeanJOYEUXJean-François François , garçondecafé,néàMoussacle26juin1885,soldatau150èRI baséàStMIHIELprèsdeNANTES,estblesséle23avril1915enArgonne,puiscontracte latyphoïde.Evacuéendécembre1915versl’hôpitaldeVernetlesBainsdanslesPyrénéesorientales,ilydécèdele11mai1916,à31ans. ♦ èRI,est THOMASOlivierGabriel,cultivateur,néàMoussacle23mars1892,sergentau90 THOMASOlivierGabriel portédisparuàlacote304àESNES,le4mai1916,à24ans. ♦ èRIde GOUILLARDJoseph,cultivateur,néàMoussacle28novembre1875,soldatau28 GOUILLARDJoseph laterritorialeduMANS,meurtdessuitesdesesblessuresàl’hôpitalChanzydeSAINTEMENEHOULDdanslaMarnele21juin1916,à41ans.Llirep.30M ♦ èRImobilisé BAUDETFrançois,cultivateur,néàMoussacle17juillet1894,soldatau279 BAUDETFrançois à NEUFCHÂTEAU LVosgesM, disparait à 22 ans, le 12 septembre 1916 à CLERY LSommeM,aucoursd’unassautduMtSaintQuentinconquislelendemain«sousunfeu d’enfer…quiacoûtécheraurégiment»rapportelejournaldemarcheetdesopérationsdu279èRI.Eneffeten2jours,lerégimentcompte9officierset187sous-officiers etsoldatsmortsoudisparus. ♦ J-F.JOYEUX,lorsdesa 1èreincorporationen 1906-1908. SAVARD Louis, Louis cultivateur, né au Vigeant le 20 mai 1894, canonnier au 104è RA, décède des suites de la typhoïde à SALONIQUE en Grèce, le 24 septembre 1916, à22ans Lefrontd’Orient. Lefrontd’Orient. Après leur échec dans les Dardanelles, les forces alliéesfrançaises,britanniquesetitaliennesmènent,dès octobre 1915, l’expédition de Salonique, port grec macédonien. L’objectif premier est de soutenir l’armée serbe suite à l’invasion de la Serbie par les armées austro-allemandespuisbulgares.Parlasuitel’opération visera à élargir le con@lit sur le front d’Orient, d’Orient pour empêcher les troupes des empires centraux de se redéployer vers l’ouest après l’armistice décidée entre la nouvelle Russie de Lénineetl’Allemagne,le15décembre1917. ♦ MALLEREAUJosephAndré,cultivateur,néauVigeantle3août1892,adjudantau MALLEREAUJosephAndré 1er bataillon de chasseurs à pied, basé à Senones LVosgesM, meurt à HARBONNIERESdanslaSomme,dessuitesdesesblessurespendantson transportàl’ambulancele16novembre1916,à24ans.Troisfoiscitéà l’ordre de son bataillon, notamment « le 7 novembre 1916, pour avoir Campretranché deSalonique. LCartede1915, «LePaysdeFranceM brillamment emmené sa section à l’assaut d’une tranchée allemande et avoir été blessé en se maintenant énergiquement sur la position conquise».Décorédelacroixdeguerreavecétoile. Findécembre,lesAllemandssontfinalementrepousséssurleurspositions initiales.Maislavictoirefrançaise,estchèrementpayéecaruniquementdéfensive, ellen’apermisaucungainterritorial. Crééesen1864,àl’initiatived’HenriDUNANT,lesSociétésdesecours aux blessésmilitaires LSSBMM qui deviendront en1919 les Sociétés de la CroixCroix-Rouge,sonttrèsactivespendanttoutelaguerre.Ellesmobilisentprès Rouge de 65000 in@irmières dans les hôpitaux près du front et organisent la collectedefonds,notammentparlaventedecartespostales. 14 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 Morts dans les carnages de l’artillerie MalgrélesbesoinsénormesenmunitionspouralimenterladéfensedeVerdun, oùleshommesrésistent,audelàdetouteimagination,àunenferdefeudepuisfévrier, JOFFRE et les Britanniques, s’entêtent à lancer, le 1er juillet 1916, leur offensive de laSOMME. laSOMME Ilsespèrentencorepercerlestranchéesadverses. Ceseralaplusincroyablemobilisationdel’artilleriedel’histoire,maisaussiun des plus grands carnages de la Grande guerre. Avec 1,2 millions d’hommes hors de combat, combat dont 60000 dès le 1er jour de l’offensive, les pertes dépassent celles des 720000victimesdeVERDUN. ♦ ♦ GUYONNETLouis, GUYONNETLouis cultivateur,néàMoussacle9février1874,sapeurdelaréserve territoriale au 6è régiment du génie, 12è compagnie, décède « de maladie causée parlesfatiguesduservice» àl’hôpitalauxiliaired’Epinalle8décembre1916,à 42 ans. Il est inhumé à la nécropole d’Epinal parmi 13891 tombes individuelles. L.GUYONNET, Llirep.29M avantsonaffectationau èRIdelignede 6èrégimentdugénie JOYEUXCélestin,cultivateur,néàQueauxle18juin1896,soldatau63 JOYEUXCélestin enjuillet1916 LIMOGES,meurtà20ans,àl’ambulanceàCAPYLSommeMle20décembre1916,des suitesdeblessurepartorpille,reçuelaveilleendéfendantlevillagedeBiaches. 1917,laguerreàoutrance L’échec de la bataille de la Somme affaiblit le moral des soldats. Les effortssanscessedemandésauxfrançaisdel’arrièrelesépuisent.Cependant, legénéralNIVELLE NIVELLEquiaremplacéJOFFREàlatêtedesarméesendécembre NIVELLE 1916, annonce de nouveaux sacri@ices. Poursuivant l’idée de son prédécesseur,ildirigela batailleduchemindesDamesdansl’Aisne.Lancéele16avril batailleduchemindesDames et promise à une avancée foudroyante, elle fait rapidement un très grand nombredemortsets’achèveparuntragiqueéchec. Philippe PETAIN remplace alors NIVELLE le 15 mai 1917, au moment où s’amplifientlesmutineriesetlesrefusdes«poilus»deremonterau«cassepipe». ♦ ♦ MARTINIERE Joseph Julien, Julien cultivateur, né le 18 janvier 1888 à Moussac, è adjudant au 90 RI, est « tué à l’ennemi le 1erjanvier 1917 » à BOUCHAVESNESdanslaSommeetinhumésurplace, «faceaupostede secours … près du PC Werling ». Il comptera parmi les innombrables «croixdebois»plantéeslelongdeschampsdebataille. GERMANEAU JeanJean-Baptiste, Baptiste cultivateur, né à Moussac le 29 juin 1883, è soldatau330 RIdeMayenne,meurtàCORNILLETdanslaMarne,le19juin1917, à34ans.Ilestcitéàl’ordredesonrégiment:«soldatbraveeténergiqueaététué àsonpostedeguetteuroùilnecessaitd’observermalgré laviolencedubarrageennemi». ♦ BOURDEAUJoseph,cultivateur,néàMoussacle27mai1882, BOURDEAUJoseph canonnier-conducteur au 36èRA de La Courtine LCharenteM, esttuéparobusennemiaupostedesecoursducampdeGendarmeàVERRIERES-EN-HESSEdanslaMeuse,le5août1917, à35ans. Le10août,J.BOURDEAUestcitéàl’ordredesabrigade: «le5août1917,adonnéunbelexempledebravoureen exécutantunravitaillementdif@icilesousunviolentbombardement. A été très grièvement blessé en cherchant à maitriserseschevaux.Trèsbonsoldat». Poste de gue<eur 15 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 ♦ GOYER Joseph, Joseph instituteur, né à Moussac le 18 mars 1894, sergent au 13è RI, 1èrecompagniedeNEVERSLNièvreM,blessétrèsgrièvementle7novembre1917, décède le lendemain, à 23 ans, à l’ambulance de STE-MENEHOULD LMarneM. InhuméaucimetièremilitairedeSteMenehould.Décorédelamédaillemilitaire. La crise politique et morale grandit tout au long de 1917. La politique d’Union sacréese@issure, la France estsaisie par le doute et la lassitude. PETAINadopte une nouvellefoisunestratégiededéfenseenattendantl’arrivéedesdivisionsaméricaines débarquées à Saint Nazaire ou à La Rochelle @in juin 1917. Malgré tout, Georges CLEMENCEAU, CLEMENCEAU devenu Président du conseil en novembre 1917, réussit à gagner le soutien des Français et les appelle à mener ce qu’il nomme « une guerre intégrale », Croix à la mémoire jusqu’àlavictoire! de J.GOYER, élevée à Morts dans l’offensive générale Balentru en 1937, par sa famille. Le21mars1918,laguerredemouvementreprendavecl’offensive allemandeentreArrasetl’Oise.Parisestdenouveauàportéedescanons allemands. Clémenceau fait alors appel au général FOCH qui devient Commandantenchefdufrontdel’Ouest,puisCommandantenchefdes forcesalliéesenavril.L’offensiveennemieeststoppéedébutmai. ♦ MERLIERE Eugène, Eugène frère de François mort en 1914, cultivateur et boulanger,néle7juin1890àMoussac,soldatau69èRIenLorraine, esttuéle11juin1918àMERYLOiseM,à28ans.JugementdutribunaldeMontmorillondu16novembre1921. HERAULTAuguste,cultivateur,néàMoussacle6février1899,soldat HERAULTAuguste au 20è RA formé à Poitiers, décède des suites d’un accident en permission,àl’hôpitalmixtedePoitiersle12juillet1918,à19ans. ♦ ♦ MERLES Maxime Maurice, Maurice, cultivateur, né à Queaux le 19 décembre 1897,soldatau53eRIbaséàPERPIGNANLPyrénéesorientalesM,est tuéàlafermedesSavartsdanslaMarne,le17juillet1918,à21ans. Lefrontitalien,1915Lefrontitalien,1915-1918 1918 G.CLEMENCEAUenvisite surlefront Si le front occidental est resté le terrain décisif des affrontements durant toutlecon@lit,notammentaveclaguerredestranchées,lamondialisationdela guerreamultipliélesthéâtresdesopérationsdansl’Europeentière,et même sur le continent africain. Le plus connu de ses fronts extérieurs estceluid’Orient,danslesDardanellesetlesBalkansLlirep.14M. La distinction reproduite ci-contre, délivrée le 21 mai 1916 par le « Commandement suprême de l’Armée royale italienne », au soldat du 261è RI, Joseph THIMONIER, THIMONIER facteur, né le 13 janvier 1892 à Luchapt, rappellequ’ons’estaussibattusurlefrontitalien frontitalien. frontitalien Eneffet,aprèss’êtrelibéréedesesobligationsdelaTriplealliance le23avril1915,l’Italieadéclarélaguerrele23mai1915àl’AutricheHongrie avec qui elle avait un contentieux territorial depuis 1815. Le con@litengagéaunorddel’Italies’achèverale4novembre1918parla victoire de l’armée italienne, aidée par six divisions françaises et cinq divisions britanniques fortementengagéesà partirde novembre 1917. CependantladistinctionreçueparlesoldatJosephTHIMONIERmontre quedessoldatsfrançaisétaient engagés sur le front italien dès 1916. 16 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 LadeuxièmebatailledelaMarneLjuilletLadeuxièmebatailledelaMarneLjuillet-août1918M Malgrédessignesd’épuisementdeleursréserves,lesAllemandsdéclenchentle 15juillet1918ladeuxièmebatailledelaMarne deuxièmebatailledelaMarneLditeoffensive«delaPaix»M deuxièmebatailledelaMarne ♦ AUZANNEAU Louis Auguste, Auguste cultivateur, né à Queaux le 23 juillet 1889, soldat au 66è RI, « décède le 17 juillet 1918 à l’ambulance à SEZANNE LMarneMdessuitesdeblessuresdeguerre»,à29ans.Ilestcitéàl’ordre desabrigadeetreçoitlamédaillemilitaire. VERGNAUDCamilleAuguste,cultivateur,néàMoussacle26décembre1897, VERGNAUDCamilleAuguste soldatau128èRIdePicardie,esttuéàSAPANAYdansl’Aisne,le1eraoût 1918,à29ans.Précédemment,ilavaitétéblesséàdeuxreprises,le27avril 1915àPILKEMLBelgiqueMetle26mai1916auMORT-D’HOMMELMeuseM, faitsd’armepourlesquelsilaétécitéàl’ordredesonrégimentle30juin 1917etdécorédelaCroixdeguerre.Saconvalescence,suiteàsadeuxième ♦ blessurefutécourtéefin1916aprèsdénonciationàlagendarmeriedesa participationauxtravauxdelafermedesesparentsàlaRelandière.Aumomentde repartirilleuravaitavouésonintuitiondenepaséchapperàlamortune3èmefois.* Photo publiée par « le Miroir » en 1915 L’avancéeinexorabledestroupesalliées LecharFT17,l’armedécisivedelavictoire LecharFT17,l’armedécisivedelavictoire En quatre années, le conflit a transformé l’art de la guerre . Désormais, elle ne se gagne plus seulement sur le front, mais d’abord par la mise en œuvre de nouvelles technologies à l’échelle industrielle. Le premier combat aériensedéroulele5octobre1914.En1918,l’aviationsera essentielledanslabataillefinale.Demêmelaguerresuret sous la mer fait rage dès le début de 1917. Mais l’outil majeurquidonnel’avantagedécisifauxalliésen1918estle char. D’invention britannique, perfectionné dans les usines RENAULT, le char FT 17 engagé fin mai 1918, léger et très mobile, sera déterminantdanslavictoiredel’offensivedesalliésdirigéeausecondsemestre 1918parleMaréchalFOCH. ♦ ♦ èrégiment AYRAULTAdrien,cultivateur,néle9mars1890àMoussac,cavalierau7 AYRAULTAdrien de Hussards basé à Niort, est tué à l’ennemi à SERMOISE dans l’Aisne le 3 août 1918, à 28 ans. ROYOUX JeanJean-Baptiste, Baptiste cultivateur, né le 13 juillet 1889 à Millac, è soldat au 335 RI de Tours, «est tué à l’ennemi le 17septembre1918àVAUXAILLONLAisneM»,à29ans. CERISIER Louis Auguste, Auguste cultivateur, né le 15 juillet 1897àMoussac,soldatau17èRId’Auvergne,estporté disparu « tué à l’ennemi le 3 octobre 1918 à SOUAINS LMarneM », à 21 ans, pendant la bataillede SOMMEPY où sont engagées côte à côte les troupes française et américaines . Il est cité à l’ordre du régiment pour « avoir fait volontairement partie d’unechainedecoureurschargésdeporterdesordres entredeuxélémentsbombardés» Lacontre-offensivelancéeparFOCH,dèsle18juilletestvictorieusedébutaoût 1918. Les batailles de SOMMEPY SOMMEPY LChampagneM et MONTFAUCON MONTFAUCON Lentre Argonne et MeuseM,quiselivrentdanslemêmetemps,marquentledébutdel'assaut@inaldesarméesalliéessurlefrontoccidental. Lespositionsdufront entre1914et1918 *Témoignaged’AndréVERGNAUD,sonneveu. 17 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 Morts dans l’assaut final Dès octobre, l’Allemagne, l'Autriche-Hongrie et la Turquie déclarent vouloir négocier,maisledénouementsefaitattendre. Depuisleprintemps1918lesarméesaustro-hongroisessontengrandedif@iculté. Mouvements séparatistes et nationalistes, mutineries, grèves, ébranlent la double monarchie de CHARLES Ier qui @inira par s’écrouler en quelques semaines. En octobre, la Tchécoslovaquie proclamesonindépendanceetlarévolutionéclateenHongrie. Ce sont ces évènements auxquels fait référence Marcel GOUILLARD Llire p.30M sur une carte postale envoyée à ses parents à Queaux le 31 octobre 1918, de Baccarat où il stationneavecle51èRI:«Jepuisvousdirequejen’avais jamaistanteud’espoirpourla@indelaguerrequedepuis 2jours.Sivousl’avezvu,l’Autrichecapitule.Sionacceptela paixavecl’Autriche,l’Allemagneserabienobligéedecéder». L’Autriche-Hongrie signe l’armistice le 3 novembre. Ainsi l’empereur GUILLAUME II d’Allemagne se retrouve effectivement seul. Les Allemands savent alors que la guerreestperdue. ♦ NADEAU Joseph, Joseph cultivateur, né le 16 juillet 1896 à Queaux, soldat au 93è RI de Clermont-FerrandL63M,« esttuéàl’ennemile20octobre1918danslesecteurde SAINTE-MARIE-A-PYdanslaMarne»,à22ans. ♦ AUGRISPierreGaspard,ouvrieragricole,néàQueauxle18septembre1897,soldat AUGRISPierreGaspard au332èRIderéserveforméàReims,est«tuéàl’ennemiparobusle1ernovembre 1918àVOUZIERSdanslesArdennes»,à21ans. Croixdeguerreavecétoiledebronze,ilestcitéàl’ordredesonrégimentle1er septembre1917etàl’ordredesadivisionle25février1918comme«agentdeliai- sonaniméd’uncransuperbe,donnantl’exempleduplusgrandméprisdudanger. Les 11, 12 et 13 février 1918, malgré un furieux bombardement et une émission de gaz, s’est spontanément offert pour aller chercher des renseignementsetporterdesordresàsasectionenpremièreligne». Ilest de nouveau cité à l’ordre de son régiment le 26 décembre 1918, après sa blessuremortelledu1ernovembre. ♦ GARCIADelphin,tailleurd’habits,néàMoussacle26novembre1897,soldat GARCIADelphin au279èRI,6ècompagniedemitrailleuse,esttuéàl’ennemiàST-QUENTINLE-PETITLArdennesMle1ernovembre1918,à21ans. Le279èRIparticipeàl’attaquedelapositionallemande«Hunding»du 1erau3novembre1918.LeJMOdurégimentnoteque«cettelignepeutsans exagérationêtreprésentéecommela pluspuissantedes positionsdéfensives qu’aient organisées les Allemands, ». Ces trois jours ont causé les pertes de 2officierset102sous-officiersetsoldatsdurégiment,dontparmieux,Delphin GARCIA.Le5novembre,l’ennemis’estretiré.Le11novembre,le279èRIreçoit alors la mission de pousser sa poursuite jusqu’à la Meuse. « Au moment où la Le11èjourdu11èmois,à la11èheure,leclairon rivièrevientd’êtreatteinteL10h45M,l’ennemiacapitulé.C’estlavictoireméritée annoncela@indescombats par51moisdesublimessacrifices.C’estletriomphedelaFranceéternelle» 18 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 Pierre-GaspardAUGRISetDelphinGARCIAsontlesderniersMoussacoisàtombersurunchampdebataille.Lescombatsdesdernièressemainesontététrèsdurset lesperteslourdes:157000soldatsfrançaismortsentreaoûtetnovembre1918. Commentont Commentont Commentont-ilstenus? ilstenus? Lemomenttantattendude ladistributionducourrier danslestranchées. LDessindeP-G.Jeanniot- 1915M D’autres soldats décèderont plusieurs mois après l’armistice, des suites de blessures ou de maladie contractée au front. Sans compter les ravages que fera à traverslemondelapandémiede« «grippeespagnole grippeespagnole»déclaréeauprintemps1918. » ♦ CERISIER Jean Lphoto ci-contreM, cultivateur, né à Moussac le 11 octobre 1879, réformé en 1901, est rappelé en 1914 et incorporé au 66éRI,avantd’êtreaffectéennovembre1915au321èRI. Ilmeurtle «4décembre1918,à12h00àl’ambulanceà Momentderépit àl’arrièredufront FORBACH LMoselleM, des suites de maladie contractée enservice»,à39ans. ♦ ♦ ♦ LEVRAULT Fernand, Fernand minotier, né le 5 août 1893 à Moussac,soldatau99èRI,affectéauserviceauxiliairepour cause de maladie, puis réformé le 21 décembre 1918, il décèdele14janvier1919àMoussac,à26ans.Ilestlefils deLEVRAULTChéri,alorsmairedeMoussac. TRILLAUD Jean, Jean cultivateur, né le 7 avril 1889 à Persac, caporal au 68è RI, est blessé le 28 septembre 1915 au Bois de la GRUERIE en Argonne. Il est ensuite fait prisonnierle25août1916etinternéàDARMSTADTenAllemagne.Ilestrapatrié le 8 décembre 1918 à TOURS, avant d’être admis à l’hôpital complémentaire de CHÂTEAU-THIERRYLAisneM,oùilmeurtle31juillet1919,à30ans. DESPLOBINPierre,maçon,néàStBarbantL87Mle24septembre1887,soldatau290è DESPLOBINPierre RI, puis à partir de décembre 1917, au 176èRI avec lequel il combat sur le front d’Orient.Ilmeurtdemaladiele17avril1919,à32ans,àKORITZAenALBANIE. Selonl’ordrederoutede sonfasciculede mobilisation,J.Cerisier s’étaitprésentéengare deMoussac,le5èjourde lamobilisationgénérale. 19 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 ♦ DAVIDJean,cultivateuràLaudonnière,néle24décembre1877àMouterre,soldat DAVIDJean au 66è RI, est blessé grièvement au bras et au genou droits sur le front d’Orient, le 14 février 1916, « en transportant des grenades au poste d’écoute qu’il devait occupé ». Il décède à Moussac, le 26 décembre 1919,à42ans. ♦ ♦ TRILLAUD Louis,frèredeJean,cultivateur,néàMousLouis sac le 3 janvier1896,soldatau90èRI,amputédubras gauche et de la jambe droite, souffrant des séquelles d’unepleurésie,estproposépourunepensionà100% parlacommissionderéformedeNantesle20février 1920,quelquesmoisavantdemourir,le28février1921. J.DAVIDenphotosur PASQUETJean--Baptiste Baptiste,frèredeLouisdisparuen1914,cultivateur,néle18février sonlitd’hôpital,recevant PASQUETJean laCroixdeguerre 1896àMoussac,soldatau63èRI,estcitéavecsonrégimentpours’être «particuavecpalme lièrement distingué devant Vouziers LArdennesM » en octobre 1918. Reconnu invalidele24février1920,ildécèdeàMoussacle3février1922. L’armistice, un grand soulagement ! La signature de l’armistice le 11 novembre 1918, en forêt de RETHONDES,estfêtéepartoutenFrance.Cependant,c’estlesentimentde libération qui l’emporteplus que celui de victoire. Le souvenir des morts dont chaque famille porte le deuil intime ne laisse place qu’à une joie éphémère.Mêmechezlespoilus,pourtantélevésaurangdehéros,lesentiment qui prévaut est avant tout celui d’avoir sauvé leur peau. Ils savent déjàquesurvivreàleursfrèresdecombattombéssurlefrontseradif@icile, toutcommeretrouverleursprochesrestésàl’arrière,àquiilsnepourront jamaisraconterleurvécuenenfer. D’ailleurs pour beaucoup le retour au pays est encore loin! La démobilisationnecommencequeprogressivement,parlesclasseslesplus âgées.Lesdernierssoldatsmobilisés,àpartirde1916sontmaintenusen activité en Alsace ou en occupation, en Rhénanie, sur la rive gauche duRhin. L’armisticeestsigné danslewagon-restaurant duMalFOCH Lebilandesvictimesdelapremièreguerremondialedépassetousceuxdesconflits Sesouvenirdesmorts…. Sesouvenirdesmorts…. précédents. L’hécatombe a fait 40 millions de victimes dont 21millionsdeblessésetafrappéaussibienlessoldatsL10millions de mortsM que les civils L9 millions de mortsM, les armées alliées L5,6 millions de morts ou disparusM que les troupes des empirescentrauxL4,4millionsdemortsoudisparusM. En proportion de la population, la France, avec la Serbie,arriveentêtedunombredevictimes.Avec1 373 373 000de morts Ldont 70 000 soldats coloniauxM, coloniaux 17,3 % des mobilisés, soit 10,5% des français actifs ont disparu. La France a perdu 3,55% de sa population totale, comme la Vienne qui a perdu 11800soldats. Soldatsdu103èRAenoccupationàKIRCHBERG Après avoir récupéré l’Alsace et la Lorraine, avec LBade-WurtembergMen1919,Lparmieux,àdroite 3920000 habitants en 1919, les Français sont moins FrançoisPERRIN,delaGènevrieM. nombreuxqu’en1914. 20 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 AMoussac,avec61soldatsmorts,cesont5,7%deshabitantsquisontdisparus. AMoussac L’hécatombe accentue une courbe de déclin de la population amorcée dès 1901 et qui, comme celle de touteslescommunesrurales,nes’inverserajamaisplus. La longue liste des noms sur le monument aux mortsdeMoussac,commesurceuxdetouslesvillages de France, montre le très lourd tribut payé par les agriculteurs, très nombreux à servir dans l’infanterie. Ainsi sur les 61 Moussacois morts entre 1914 et 1922, 48étaientcultivateursetparmieux40appartenaientà unrégimentd’infanterie. Lespaysansreprésententprèsde50%despertes militairesfrançaisesalorsqu’en1914ilsformaientseulement40%delapopulationactive. 50%descorpsontdisparudanslesdécombresdeschampsdebataille,rendant 50%descorpsontdisparu très dif@icile pour les familles le processus de deuil. Ne reste plus alors que la vénération des noms sur les monuments dans toutes les communes et le culte du Soldatinconnumisentombele11novembre1920,sousl’ArcdetriompheàParis. L’érectiondumonumentauxmortsdeMoussacaétédécidéeenconseilmunicipal le 23 avril 1922, pour un coût de 15550 francs, dont 4000 francs collectés par souscriptionpublique.CrééparM.DESOULIERESarchitecteàPoitiers,ilaétéinauguré le 2 août 1925, « sans banquet ni réjouissances publiques », selon les souhaits de la municipalité. La photoci-contremontrelemonumententouréd’uneclôture provisoire. L’entourage dé@initif Lcliché de 1928M, avaitfaitl’objetd’unpremierdevisapprouvéparleconseil municipal @in 1924. Cependant dans sa session de février1926lenouveaumaire,PierrePERRINdemande àsonconseildeprendreunenouvelledélibérationpour répondre à l’obligation faite par l’administration des @inancesdepasserunmarchédegréàgré. Lamention« « MortpourlaFrance MortpourlaFrance »estaccordée, » envertud’uneloidu2juillet1915etdesdispositionsducodedespensionsmilitaires. Place de la mairie Nombreuxsontceux,décédésaprèsla@indelaguerre,pourquilaprocéduren’apas à Moussac, clichés de été entreprise et dont le nom ne @igure sur aucun monument. Seule, une discrète 1926 (ci-dessus) et de [email protected],au@ildesalléesducimetièrede1928 (ci-dessous) Moussac peut-on deviner l’histoire tragique et la souffrance de ces soldats revenus gravementblessés,condamnésàunemortprématurée. ♦ ♦ ROUSSEAUJeanJoseph,cultivateur,néle23janvier ROUSSEAUJeanJoseph 1889 à Oradour-FanaisL16M, soldat au 68è RI, est blesséparballe,auxmembresgauches,supérieuret inférieur, ainsi qu’au maxillaire droit, le 30 août 1914 à RETHEL L08M. Admis à la commission de réformedeBordeauxle26octobre1915,ildécède àMoussacle19mai1923. PESCHERPaulAdrien,garçond’hôtel,néàMoussac PESCHERPaulAdrien le 29 septembre 1893, soldat du 500è régiment d’artillerie spéciale, intoxiqué par gaz le 19 avril 1918 à MERVILLE LNordM, meurt à 33 ans, de complications pulmonaires, àBussière-PoitevineLHauteVienneM,le23juillet1926. 21 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 …secourirlessurvivants …secourirlessurvivants Le drame de la France s’exprime aussi par le nombre de ses blessés,veuvesetorphelins,lequelmontrel’ampleurdudésastreet du préjudicemoral. Bienqu’il n’existe pas de statistiques of@icielles, on compte plus d’un un million d’invalides, d’invalides dont 300 300 000 mutilés. Un tiers des soldats disparus a laissé une veuve et deux orphelins que l’Etatdoitsecourirenqualitédepupillesdelanation pupillesdelanation. pupillesdelanation Aucultedesmorts,s’ajoutedonclanécessitémoraleetsociale L’ac;on des anciens devenirenaideauxsurvivantsetauxfamillesdesvictimesquiseretrouventdansune comba<ants a permis la créa;on en 1926 de la situationmaté[email protected]ééenfévrier1916,devientun Carte du combaant, véritableministèreenjanvier1920,avantdeprendrelenomdeministèredesAnciens Anciens véritable reconnaissance d’un statut pour tous ceux Combattants. Combattants Leurs associations s’organisent partout en France et imposent dès 1920 ayant comba<u pendant aux pouvoirs publics que le 11 novembre soit férié. Relais de leurs adhérents, elles la Grande guerre. organisentlamémoiredesdisparusetlasolidaritéenverslessurvivants. Poursapart,leconseilmunicipaldeMoussacvotele4décembre1921, uneaideauxmutilésetréformésdeguerre. L’initiativepriseen1917parlesyndicatdesagriculteursetlaPréfecture delaVienne,derécompenserlesépousesdecultivateursmobilisés,estreconduite en 1920, alors que veuves ou avec un mari mutilé, elles restent souvent seulessurl’exploitation.Le24mars1920,lemaireC.LEVRAULTquiavaitomis delefaireen1917,adresseunelistede21Moussacoisesméritantes:BOURGOIN Marie L50 ha aux RochesM, FRUCHON Marie L50 ha aux RochesM, MARTINIERE Marie L15 ha à BalentruM, NADEAU J. L18 ha à La GènevrieM, MICHARDIERE Louise L10 ha à LaudonnièreM, JOYEUX Marie L20 ha à LaudonnièreM, DAVID MargueriteL18haàLaudonnièreM,MILORDAdèleL18haàLaCôteM,CERISIER Louise L2 ha à La CôteM, GERMANEAU Louise L8 ha à La CôteM, MARTINIERE Jeanne L15 ha à ChantouilletM, GUYONNET Marie L30 ha à La ReueM, JOYEUX Marguerite L 50 ha aux EffesM, MERLIERE Joséphine L30 ha aux AulmesM, HERAULT AiméeL15haauxAulmesM,JALADEAUMarieL20haàLaFauconnièreM,GIRAUDLouise L50haàLaLaitièreM,JOYEUXFrançoiseL6ha,jardinièreàlaFolieM,GOUILLARDMarie L5haàLaVergneM,DAVIDMarieL5haàLaVergneM,BAUDETL.L5haàLaVergneM. H.Lebasque-1920 Musée de l’armée-PARIS …reconstruirelepays «L’empruntdelapaix»en1920faitsuiteàceuxlancésparlegouvernementde1915à1918.Ils’agitdereconstruirelepays,appauvrietendetté.Siles régionsdel’estetdunordsontlesplusdévastées,touslesdépartementssont touchés par la pénurie de moyens @inanciers ethumains. Cependant, dès 1921 l’activité économique repart. Les projets abandonnés à l’entrée en guerre sont poursuivis.Ainsi,dèsle19juillet1920,leconseilmunicipaldeMoussacrelance le projet de construction d’un nouveau bureau de Poste et, le 18 juin 1922, il évoque la construction de la ligne électrique entre Montmorillon et Moussac, aprèslamiseenservicedubarragehydroélectriquedelaRoche@in1921. LetraitédeVersailles,unepaixmanquée! LetraitédeVersailles,unepaixmanquée! Affiche pacifiste diffusée dans les années 1930 par la « ligue interna;onale des comba<ants de la paix » 22 23 1 3 4 3 1 2 6 1 2 1 2 3 1 3 4 4 2 2 1 2 2 1 Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18 demaladiecontractéeaufront de1915à1918 après1918 5 surlefrontd’Orient en1916et1918 encaptivitéen1914 en1918 en1917 en1916 en1915 en1914 3 2 1 10 4 11 13 12 Localisationdes61Moussacois Localisationdes61Moussacois tuésoublessésgrièvement tuésoublessésgrièvement surlefrontoccidental surlefrontoccidental 24