Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18

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Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
Documentpubliéàl’occasiondel’exposition,
présentéepar«MOUSSACtoujours»
àlamédiathèquedeMoussac,
du3novembreau6décembre2014,
danslecadreduCentenairedelaGrandeGuerre
organiséparlaMairiedeMoussac,
enpartenariatavec
«MOUSSACtoujours»,«Médi@Moussac»et,
leRassemblementdesAnciensCombattants
deMoussac.
Conceptionetréalisation:
ChristianLANNEAU
ChristianLANNEAU
pour« MOUSSAC toujours! »
Sommaire:
Sommaire:
♦
Préface...............................................................p.3
Préface
♦
ChapitreI:QuiétaientChapitreI:Quiétaient-ils?
ils?
-Moussacàlaveillede1914...................................p.7
-61mortspourlaFrance......................................p.8
-Mortsdanslabouedestranchées.............................p.10
-Mortsdansl’enferdeVerdun..................................p.13
-Mortsdanslecarnagedel’artillerie............................p.15
-Mortsdansl’offensivegénérale...............................p.16
-Mortsdansl'[email protected]
-L’armistice,ungrandsoulagement............................p.20
-LocalisationdesMoussacoismortssurlefrontoccidental.....p.23
♦
ChapitreII:L’angoisseetladouleurdesfamilles
ChapitreII:L’angoisseetladouleurdesfamilles
-Desmillionsdecartespostaleséchangées.....................p.27
-Amélie,marrainedeguerre...................................p.28
-QuatrefrèresGuyonnetetleursdeuxbeaux-frèressurlefrontp.29
-Gouillardpère,@ils,frères,cousin,inquiets....................p.30
-Lalongueattentedesfamillesdesoldatsdisparus.............p.31
-Financerlaguerre…aiderlesfamilles........................p.32
-RobertetJohn-Henry,combattantsvolontairesbritanniques..p.33
-«Lessonnetsdelaguerre».M.Fromenteau..................P.34
♦
Sources,bibliographie,créditsphotos................................p.35
Sources,bibliographie,créditsphotos
2
Préface Ils s’appelaient Jean, Louis, Joseph,Maxime,Alfred, François, Henri, Pierre,
Célestin…,ilsavaientpourlaplupartentre20et30ans,ilsétaientcultivateursou
artisans, ils étaient les forces vives de Moussac, petite commune rurale d’un
millierd’habitants.Sur200hommesmobilisables,61sontmortssouslamitraille
des champs de bataille, de la frontière belge à la frontière turque, ou décédés
suiteàleursblessures,suiteàunemaladie,voiretoutsimplementd’épuisement.
Leurs noms @igurent gravés en lettres dorées sur le monument aux morts érigé
par la volonté communale en 1925. Aux enfants de Moussac, morts pour la
France,seloncestatutof@icielcréédès1915.
Pourlapremièrefois,unmonumentpublic,érigéentrel’Egliseetlamairie,
bien visible, bien situé pour des manifestations de commémoration collective,
portelenomdesvictimes,onleurreconnaîtuneidentitéd’homme,d’enfantsdela
communautémoussacoise,etnondesoldat,cequisupposeraitgradesetfaitsde
guerre. Rien ne doit distinguer tous ces jeunes hommes tombés pour quelque
chosed’importance,pourlaFrance.CetteFrance,ilsavaientapprisàl’aimersur
les bancs de l’école primaire républicaine récemment installée, nourris qu’ils
étaientdelalectureduseuletuniquelivred’école, LetourdelaFrancepardeux
enfants,quiseterminaitainsi:«onleleuravaitappris,cequifaitlagloiredela
patrie,sonhonneur,sarichesseetsaforce,c’estlavaleurmoraledesesenfants».
L’écolerépublicainedeJulesFerryprévoyait«desexercicesmilitaires»pourles
garçons,etdes«travauxd’aiguilles»[email protected],hélas,
pour les uns et les autres, l’occasion d’une mise en pratique de ce conditionnement. Si le monument aux morts célèbre les citoyens qui ont fait leur devoir
jusqu’au sacri@ice suprême, cette étude de Christian Lanneau n’oublie pas de
rendrel’hommageméritéàces@illesetfemmesquisedévouentcorpsetâme,non
seulementpar«leurstravauxd’aiguilles»,maisaussietsurtout,enremplaçant
dignement et ef@icacement les hommes aux travaux des champs. Seuls les noms
deshommessontjugésdignesd’êtreinscritsdanslapierre,ils’agissaitalorsde
donnerdusensàcettehécatombe,direqu’ilsn’étaientpasmortspourrien.Quel
messageperçoit-onàlavuedecemonumentauxmorts?paci@isteoubelliciste?
Fièrementetsolidementdressésursesdeuxjambes,latêteenarrière,leregard
assuré, presque arrogant, ce poilu sculpté, choisi par la municipalité, souligne
l’approbation de ces sacri@ices, mais la douleur encore très vive interdit toute
réjouissancelorsdel’inaugurationen1925.Chacundésormaisaspiraitàlapaix.
Lesancienscombattantssontalorsdeshommesjeunes,cesonteuxquivontdéveloppercetespritpaci@iste,jusqu’àbaisserdangereusementlagardeàla@indes
années30.
Un siècle après, les noms sont là, bien présents, leur évocation lors du
11 novembre nous les remet en mémoire. La mémoire fait l’identité d’une
personne comme d’une communauté, le temps est le propre de l’homme.
Sansnom,sansmémoire,l’hommeestdéchu,iln’estplusrien,ceseralecasune
génération plus tard avec les déshumanisés du système nazi qui l’avait bien
compris.Formulonslesouhaitquel’évocationdeleursnomsnes’arrêtepasune
foislescommémorationsducentenaireterminées,ceseraitlapiredestrahisons,
une mémoire assassinée. Cette célébration solennelle de jeunes ayant fait leur
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devoircitoyenestuneinvitationpressanteàchacundefairelesien,àcommencer
parcetteculturedelamémoirerépublicaine.
Silescirconstancesdeleurmortsontconnues,silesconditionsdevietrès
duredel’arrièresontressuscitées,nousledevonsautravailacharnédeChristian
Lanneau,quiasumenerunelonguequêted’historienauseind’archivesplusou
moins accessibles. Sans ce travail de recherches longues et patientes point de
surgissementdelamémoire,tantilestvraiquelamémoireoraledeshommesne
passe pas trois générations. Travail également remarquable de pédagogue qui
nousdérouledemanièrepertinentelesphasesdelaguerreaucoursdesquelles
tombent régulièrement les enfants de Moussac. Il était indispensable que ce
travail exposé quelques temps à la médiathèque puisse être pérennisé par une
brochure. Les dernières décennies ont été marquée par de désastreuses crises
de transmission, mais rien n’est irréversible, sachons renouer avec ce devoir
nécessaire de transmission. Une communauté sans mémoire est sans racine et
donc sans avenir. Pour eux, pour nous aujourd’hui, pour nos enfants demain,
transmettons.
ChristianBERNARD
ChristianBERNARD
Historien,
Historien,
enfantdeMoussac
enfantdeMoussac
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Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
I
QuiétaientQuiétaient-ils?
ils?
5
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Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
Moussac à la veille de 1914
Moussac,1059habitantsen1911
La grande
majorité habite donc les fermes des hameaux environnantsettravaillelaterre.Hormisceuxdecultivateuret
journalier, les métiers les plus nombreux sont : maçon
L10M,scieurdelongL8M,meunierL8M,aubergisteL7dont
1 hôtelierM, maréchal L6M, sabotier L6M, jardinier L5M,
charronL4M,épicierL4M.Seizefemmessontcouturières.
Depuis 1908, année d’ouverture de l’école
publique de @illes, MOUSSAC possède 2 classes de @illes
et2classesdegarçons,ainsiqu’uneécolelibrede@illes.
En 1912, Chéri LEVRAULT, meunier à Balentru,
devient maire en remplacement d’Ernest TOUCHARD.
Il le restera jusqu’en 1925. Le secrétariat de mairie est
assuréparLouisFROMENTEAU,instituteur.
Cartepostalede1912
L’engrenagefataldelaguerre
Un siècle après son déclenchement, la première guerre mondiale reste une
énigmeetunsujetdedébatspolitiquesethistoriographiques.Toutnesepassepasà
SARAJEVOen1914.
Depuis sa défaite en 1870 et la perte de l’AlsaceLorraine,laFrancechercheàreconstruiresonarméeet
à retrouver son rang diplomatique en Europe. De son
côté, l’Allemagne tente d’isoler la France pour éviter
toutetentativederevanchedesapart.Unestratégiede
la peur que les deux nations ennemies essaient de
conjurer par un jeu d’alliances défensives. Dès 1882,
l’Allemagne conclut une TripleTriple-alliance
alliance avec l’empire
austro-hongrois et l’Italie. Les efforts diplomatiques
français aboutissenten 1907 à la TripleTriple-entente
entente avecla
Grande-Bretagne et la Russie, à un moment où les tensions nationalistes sont Cartepostale
depropagande,diffusée
nombreuses,notammentdanslesBalkansetl’empireottomanendéclin.
enFranceavantlaguerre
L’engrenagediplomatique,militaireetlalogiquedeguerresontdoncenmarche
depuis plusieurs années quand l’Archiduc héritier d’Autiche-Hongrie est
assassiné à SARAJEVO en Serbie, le 28 juin 1914. En quelques semaines,
l’étincelleembrasetoutel’Europeavantd’entrainerlerestedumonde.Le
mouvement paci@iste, affaibli par l’assassinat de Jean JAURES le 31 juillet
1914àPARIS,resteimpuissant.
Le3août1914,l'AllemagnedéclarelaguerreàlaFrance.Le4août,le
Royaume-Uni entre à son tour en guerre contre l’Allemagne, en réaction
àl’invasionallemandedelaBelgiqueetduLuxembourgcommencéele2août.
L’appeldutocsinle1eraoût1914,
août1914,
Legouvernementdécrètel’ordredemobilisationlesamedi1eraoût1914
eteninformeaussitôttouslesmairesdeFrance.Enfind’après-midi,letocsin
surprend les habitants des campagnes occupés aux moissons. Le lendemain,
l’affiche officielle Lreproduction ci-contreM, pré-imprimée depuis 1904, est
placardéedanstouslesvillages.
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Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
Depuisaoût1913,letempsdeservicemilitairepersonneletobligatoireestde3ans,
prolongéde11ansdanslaréservedel’arméed’activeet,de
14 ans dans l’armée territoriale. Sont donc mobilisables les
hommesâgésde20à48 ans,soitquelques200moussacois.
Enquelquesjours3,6millionsdesoldats,dont1,3millionde
combattants,sontincorporés,presquesansdéfections.
ParmieuxdesdizainesdeMoussacoiscontraintsd’abandonnerleschampsenpleinesmoissons.Quand,lecœurgrosde
quitterleurfoyer,ilsembarquentengaredeMoussac,tousespèrentbienêtrederetouràNoël!
MobilisationgénéraleetUnionsacrée
Poitiers,placed’Armes,le3août1914
Le4août,RaymondPOINCARE,présidentdelaRépublique,s’adresseau
Parlement auquel il déclare sa confiance en la nation française: « … Elle sera
héroïquementdéfenduepartoussesfils,dontriennebriseradevantl’ennemi,
l’Union sacrée ». Les femmes restées seules sont appelées par le président du
Conseil,RenéVIVIANI,àassurerlarelèveLafficheci-contreM.
De même, dans une circulaire du 3 août, l’inspecteur d’Académie de
Poitiers en appelle à l’engagement des instituteursrestés à leur poste pour
qu’ilsdonnent «…danschaquecommunel’exempledesangfroidetdezèle
patriotique comme leurs collègues plus jeunes donneront dans chaque
régimentl’exempledel’héroïsme.». AMoussac,l’appelestadresséàLouis
FROMENTEAU,tropâgépourêtremobilisé,alorsquesoncollègueThéodore
LACOURLIE,âgéde32ans,rejointLeBlancdèsle3aoûtoùilestaffectéau
ServiceAuxiliaire.
Soixante et un morts pour la France
Lesnomsde61soldats«mortspourlaFrance»entre1914et1922sontinscrits
surlemonumentauxmortsdeMoussac.Lesdatesdeleurdécèsponctuenttoutesles
grandesbataillesquisesontsuccédéespendantplusdequatreannées.
LaguerredemouvementLaoûtLaguerredemouvementLaoût-octobre1914M
Nos soldats, partis début août, résignés mais persuadés de la supériorité de
l’armée française, sont nombreux à tomber dès les premiers jours de la guerre de
mouvementquisedéroulerajusqu’enoctobre1914.
♦ GIRAUDDenis,cultivateur,néàMoussacle16décembre1892,incorporédepuisfin
GIRAUDDenis
1913 au 113è régiment d’infanterie de Blois L113è RIM, tombe le premier, « tué à
l’ennemiàSIGNEUXenBelgiquele22août1914»,à22ans.
♦ GUERRAULT Eusèbe,
Eusèbe cultivateur, né à Moussac le 22 novembre 1888, soldat au
è
68 RI du Blanc, est blessé le 23 août 1914 à la première bataille des Ardennes,
Ardennes
égalementappelée batailledesfrontières.Ilmeurtdessuitesdesesblessuresle
batailledesfrontières.
Uniformedufantassin
en1914,aveclepantalon
21février1915àl’hôpitaldeChâteauroux,à26ans.
Ce 23 août, 3 bataillons du 68è RI en marche depuis 4h00 du matin livrent
rougegarancefacilement
repérableparl’ennemi.
batailleautourd’HOUDREMONT,enBelgique,jusqu’aulendemainmatin,avantde
recevoirà3h00,l’ordred’évacueretdebattreenretraite.Lespertesmentionnées
dans le journal de marche du régiment sont de 24 tués, dont le capitaine et un
lieutenant,180blesséset55disparus.
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Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
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♦
♦
éRIde
DUBOISAlfred,boucher,néàSaintBarbantL87Mle2juillet1891,soldatau32
DUBOISAlfred
Tours, 12è compagnie, est tué à ERBEVILLER-SUR-AMEZULE en Meurthe et
Moselle,à7h00le25août1914,à23ans.
èRIbaséà
MARTINIEREJean,cultivateur,néàMoussacle30juin1891,soldatau90
MARTINIEREJean
Châteauroux,meurtà23ans,le27août1914prèsdeMURTINdanslesArdennes.
RIBARDIERE Jules Henri,
Henri cultivateur, né le
17 octobre 1884 à Persac, soldat au 278è RI de
réserve de Limoges, tombe « glorieusement au
champ d’honneur le 3 septembre 1914 à
ŒUILLYdanslaMarne»,à30ans.
La première bataille de la Marne est engagée
depuis le 5 septembre, elle durera jusqu’au 12
septembre. L’engagement des troupes francobritanniques s’avère décisif, car il empêchera
l’invasion allemande de la France par la Belgique
commeleprévoyaitleplanSchlieffen.
♦
♦
Al’inverseduplan
allemand,leplanXVII
françaisprévoyaitde
concentrersestroupesà
DURAND Maxime Baptiste,
Baptiste cultivateur, né à Adriers le 4 décembre 1885, l’Estpourrécupérer
è
soldat au 268 RI, régiment de réserve du Blanc, disparait à THUISY dans l’AlsaceetlaLorraine
èRI, «esttué
DUPUISErnest,roulier,néle14juin1886àNérignac,soldatau268
DUPUISErnest
àl’ennemi»,le9septembre1914àŒUVYdanslaMarne,à28ans.
laMarne,le9septembre1914.
L’horreurdestranchées
L’horreurdestranchées
Autermed’une«
« courseàlamer
courseàlamer »verslenord,le
frontse@ixesur700kmdetranchéesdelamerduNord
àlaSuisse.Laguerredepositioncommence.
♦
♦
MERLIERE François,
François boulanger, né à Moussac le
29juillet1884,soldatau69èRIdeNancyesttué le
17septembre1914àPROSNESLMarneM,à30ans.
BAZILE Jules,
Jules cultivateur, né à Mouterre le 12 mai
1886, caporal au 268è RI, décède le 2 novembre
1914àFORTUNprèsd’YPRES
YPRESenBelgique.
YPRES
Auxcôtésdessoldatsbelges,canadiensetbritanniqueslesrégimentsduBlancvont
livrerenBelgique,desassautssanglants,oùplusieursMoussacoistrouverontlamort.
♦
♦
♦
♦
CIROT Constant,
Constant cultivateur, né à Moussac le
29 mars 1884, soldat lui aussi au 268é RI, meurt
à 30 ans le 6 novembre 1914 à ZILLEBECKE, près
d’YPRES.
PASQUET Louis François,
François domestique agricole, né
à Moussac le 30 juin 1891, caporal au 68è RI, est
portédisparuaucoursdumêmecombat,à23ans.
BESSARTJean,cultivateur,néàMoussacle22mars
BESSARTJean
1884,soldat au 268è RI, tombe« glorieusementau
champ d’honneur » à ZONNEBEKE en Belgique, le
6novembre1914,à30ans.
Cimetièremilitaire
CHARTIERJean,cultivateurau«MoulinChauvet»,néle27juin1883àMoussac,
CHARTIERJean
françaisdeSaintCharles
soldatau268èRI,meurtaucampdeprisonniersdeGARDELEGEN,enAllemagne, dePotyzeàYPRES,où
reposent4209soldats
le29novembre1914,à31ans.
dont762nonidenti@iés.
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Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
Morts dans la boue des tranchées
La première guerre mondiale n’est commencée que depuis 3 mois, mais les
pertessontdéjàconsidérables.Findécembre,surlefrontoccidental,Français,Belges
et Britanniques ont perdu plus d’un million d’hommes, 675 000 du côté Allemand.
Ceux qui avaient cru à une guerre courte, savent désormais qu’elle sera longue
etmeurtrière.
♦
♦
♦
♦
1915,l’annéelaplusmeurtrière.
VIGNIER Joseph,
Joseph cultivateur, né à Moussac le 19 janvier 1886, soldat au 268è RI,
décède de la @ièvre typhoïde contractée au front, à l’hôpital de
Dunkerquele9janvier1915,à10joursdeson29èanniversaire.
ARCHAMBAUD Fernand Pierre,
Pierre cultivateur, né à Moussac le
9novembre1880,soldatau268èRI,décèdedanslemêmehôpital
le 19 janvier1915, à 34ans, dessuitesd’unemaladiecontractée
aufront.Ilestle@ilsd’EugèneARCHAMBAUD,tuilieràlaBarbade,
quifutmairedeMoussacàplusieursreprisesentre1867et1897.
MESRINEErnest,cultivateur,néàMoussacle2mai1880,soldatau
MESRINEErnest
68èRI,esttuéle16février1915àZONNEBECKE,prèsd’YPRES,
à34ans.
CHARTIER Maxime,
Maxime frère de Jean mort @in 1914, cultivateur, né à
Moussacle14avril1892,soldatau170éRIdeBelfort,est«tuéparunobusaux
tranchéesduMESNIL-LES–HURLUSLMarneM,le16mars1915»,à22ans.
Ce 16 mars 1915, le dispositif d’attaque du 170è RI engage les 1er , 2è et 3è bataillons. Dans le journal de marche et des opérations du régiment, un Officier écrit que ce
jour là, le 170è a pour « objectif les ouvrages allemands situés à la lisière
du bois Jaune Brûlé …. Il est absolument indispensable que le régiment
s’empare aujourd’hui de la partie de la ligne allemande qui l’arrête depuis
3 jours et que l’objectif désigné soit atteint coûte que coûte ». Après un tir
de préparation par l’artillerie à partir de 14h45, l’attaque est lancée à
15h15. D’avancées en retraites, les assauts, dont certains à la baïonnette,
auxquels participe une compagnie de zouaves, se multiplient toute la
journée et parviennent à conquérir plusieurs positions. Vers 3 heures du
matin, une contre-attaque allemande sur le sud du bois Jaune Brûlé est
repoussée à la baïonnette par la 3è compagnie tandis que les 2è et 4è
s’emparent enfin de la crête. La relève ne sera assurée que dans la matinée du 17
mars. Les pertes subies ce 16 mars par le 170è RI sont lourdes : 101 tués dont 18 sousofficiers et 3 officiers, 200 blessés et 36 disparus.
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♦
♦
C’’estàYPRESquele22avril
1915,lesgazdecombat
gazdecombat
asphyxiantssontutiliséspour
asphyxiants
lapremièrefois.Lesmasques
sontalorspeuprotecteurs
Cartedepositionnementen
mars1915,destranchéesfrançaisesetallemandesprèsdela
cote196.Ellesnesontséparées
quede50à100m.
JOYEUX Robert,
Robert cultivateur, né à Moussac le 23 mai 1894, soldat au 169è RI de LJMOdu170èRIdu9/9/1914
TOUL, décède à 21 ans le 5 avril 1915, d’une blessure d’obus, à l’hôpital deau13/6/1915M
PONT-A-MOUSSONenMeurtheetMoselle.
BRUGIERAlbertEdmond,maréchal,néàAdriersle13novembre1883,sergentau
BRUGIERAlbertEdmond
68èRI,estportédisparu,tuéàl’ennemile10mai1915aucoursd’unechargeàla
baïonnetteentreCALONNEetLOOSLPasdeCalaisM»,à31ans.Llirep.31M
DAZAT Ferdinand, cultivateur,
né au Vigeant le 11 mai 1889, caporal au 49è régiment
c
d’infanterie L49èRAM, créé à POITIERS en 1911, « meurt pour la France »
le 17 juin 1915 à TOUL en Meurthe et Moselle, des suites d’une tuberculose
pulmonaire,à25ans.
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Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
♦
POUET Henri Félix Léopold,
Léopold né à l’Isle-Jourdain le 28 février 1881, lieutenantvétérinaire au 1er régiment d’artillerie de Bourges, meurt à 34 ans à l’hôpital de
COMMERCYdanslaMeuse,le10juillet1915.
MARTINIERE Adrien,
Adrien cultivateur, né à Moussac le 29 octobre 1892, soldat au
è
10 bataillondechasseurs,àSTDIEdanslesVosges,a22ansquandilest «tuéà
l’ennemi le 17 juin 1915 à NOULETTES dans le Pas de Calais » où, avec sa
compagnieilparticipeàl’attaqueduBois-Carré.
♦
L’Historique du 10èbataillon décritcelieucomme«…unboisde2hectaresà
peine.Lesarbressontdéchiquetés,lesolestretourné…lalutteyestcontinuelle…
Aluiseul,enquatrejourslebataillonaconquisetconservélesobjectifsassignésà
toutelabrigade.Malgrélachaleurétouffante,malgrélasoif,malgrélapuanteurdes
cadavres,l’élanaétégénéral,sublime,etc’estlebataillontoutentierqu’ilfaudrait
citerici…pourdonneràchacunlapartd’élogequ’ilmérite».
♦
♦
♦
RICHEN Louis Octave Pierre,
Pierre Là droite sur la photoM,
ingénieur électricien, né à Brive le 23 décembre 1887,
lieutenant au 285è RI basé à COSNES LNièvreM, est tué à
ONGRESdanslePasdeCalais,le16juin1915,à28ans.
RIDEAU Léon François, cultivateur, né à Moussac le 18
avril 1885, soldat au 68è RI, meurt à l’ambulance
àBARLYLPasdeCalaisMle15septembre1915,à30ans.
VIAUD JeanJean-Baptiste,
Baptiste scieur de long à la Côte, né
à Moussac le 27 juillet 1879, caporal de l’Armée
territoriale, il rejoint son corps d’origine, le 6è régimentdegénieàAngersoùilestaffectéàunbataillon
delacompagniedugénied’étape.Ilesttuéparéclatsd’obusenforêtdeHesseà
RECICOURTdanslaMeuse,le20août1915,à36ans.
Les
Les compagnies d’étapes du Génie composées de sections de commis, ouvriers ,
administrationLCOAM,comprenanttouslesmétiers,étaientchargéesaussibiende
préparer etd’organiser le casernement des régiments à l’arrièredu front que de
construiredespontsoudesroutespourpermettrel’avancéedestroupesfrançaises
ou de les détruire pour stopper les forces ennemies. Elles effectuaient aussi le
travaildedéminageetdenettoyagedeszonesdenoman’slandqu’ellesessayaient
notamment de dégager des fils barbelés. Bien que composés de nombreux
territoriauxderéserve,lesrégimentsdegénieétaientdonctrèsexposés.
♦
PERRIN Marcel,
Marcel cultivateur, né à Moussac le 21 juillet 1891, soldat au 49è RA de
J-B.VIAUDàsapremière
incorporationen1899.
Poitiers,meurtàl’hôpitalJeanBartdeDUNKERQUE,le28décembre1915,à24ans.
Le 2 décembre, le général JOFFRE,
JOFFRE Chef d’Etat major général depuis le début du
conflit, devient Commandant en chef de toutes les armées françaises. Il prépare alors
aveclesBritanniquesunegrandeopérationsurlaSommequelesAllemands,enlançant
leurattaquesurVerdun,neluilaissentpasletempsdedéclencher.
Uneffortdeguerreconsidérable
Uneffortdeguerreconsidérable
Avec350000 tués,1915 n’est pas seulement une année très
meurtrière, ce qui oblige le gouvernement à faire appel à de très
nombreux réservistes, elle est aussi celle pendant laquelle il est
demandé à la population de consentir à des efforts dans tous les
domaines pour alimenter la machine de guerre. Ceux notamment
quipossèdentdel’orsontinvitésàledéposeràlaBanquedeFrance.
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Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
Les usines d’armement redoublent d’activité afin
de produire assez d’obus pour écraser le front. Les
femmesdoiventremplacerleshommesàl’usinecomme
aux champs. Elles sont aussi mises à contribution pour
confectionner des colis destinés aux prisonniers, ou
tricoterdesvêtementschaudspourlessoldatsmaléquipéspouraffronterlaboueetlefroiddanslestranchées.
LesMoussacoisparticipentàl’effort
Les habitants de Moussac participent à ce vaste
élan de solidarité, comme en témoigne le journal
«L’AvenirdelaVienne» quile2novembre1914publie
Soudeusesdansuneusine
un article du comité desquêtes : «La commune de Moussac a adressé à l’ouvroir de
Poitiers 364 rouleaux de bandes à pansement, 85 chemises d’hommes, 40 draps, 50
torchons,50serviettes,2nappes,50alèzes,40oreillersgarnisdeplumeetlasomme
de440f.àl’Inspecteurd’Académie.NousdevonsparticulièrementremercierMmeLecomte et Mlle Pothet dont le dévouement est inlassable et Mmes Fumet,
Aladenise,Arlot,Blanc,CerisierAug.,CerisierPhilomèneetAgnès,CerisierFernande,ChartierAugustine,Compain,Chevalier,CirotetCerisierà
la Côte, Cubeau, Debiais, Dudognon, Dupré Gabrielle, Durand à la Relandière, Fort, Fromenteau, Fleurant, Guignoux, Jarassier Valentine, Joyeux
aux Roches, Lavalette Martine, Martinière Germaine et Valentine, Métais,
Mesrine Alphonsine, Pescher Julienne, Pasquier Marie, Ribardière
Augustine et Noémie, Rodier, Sauvage Julie, Thiaudière, Varennes,
Vincentini qui ont aidé à la transformation du linge. Nous louons bien
sincèrementlesfillettesdel’écolequi,inspiréesparleursmaîtressesontété
d’admirablesetbiendévouéesquêteuses.Noussavonsenoutrequetoutes
ces dames se sont engagées à tricoter 30 paires de chaussettes, 91 gilets,
10pairesdegantsetàconfectionner45chemiseset15ceintures....».
d’obusen1916
Le conseil municipal de Moussac donne lui-même l’exemple en
décidantlorsdesaséancedu28février1915que«lescréditsaffectésaux
livres de prix pourles écolesseront réaffectés aux différentes œuvres venant en
aideànossoldats».
Partoutlesinitiativesdebienfaisancesemultiplientenfaveurdessoldatset
deleursfamilles.
Ainsi,le21mars1915,lejournal«LaSemainedanslaVienne»publieuneliste
descommunesayantparticipéàlasouscriptionde«l’œuvredusoldataufront»,la
quête organisée à Moussac ayant rapporté 57,25 francs sur un total de
45306,25francsrécoltésdanslaVienne.
A l’été 1915 les fantassins sont dotés d’un nouveluniforme bleu horizon,
moins voyant et les guêtres sont remplacées par des bandes molletières,
cependantpeupratiques.Lefameuxképirougegaranceestabandonnépourle
casque Adrian en métal, plus protecteur dans les tranchées. Par contre les
premiersvéritablesmasquesàgazef@icaces,baptisésM2,neserontdistribués
qu’àpartirdefévrier1916.Lebarda,unsacàdosde20kg,complètel’équipement.Lessoldatssontarmésdufusil«
fusil«
fusil«Lebel
Lebel»,modèle1886-1893,équipéd’une
baïonnette «
« Rosalie
Rosalie », pique cruciforme redoutable dans les combats au corps
àcorps.
12
Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
Morts dans l’enfer de Verdun
1916,Verdun,lacote304
1916,Verdun,lacote304
Lapremière batailledeVerdun,
batailledeVerdun danslaMeuse,débutele21février1916.C’est
l’endroitd’oùlesAllemandsontdécidédelancerunevasteoffensive,
décisive, contre l’armée française. Parmi les nombreux objectifs de
bataille la redoutable cote 304 au nord-ouest de Verdun, prise et
reprisemaintesfoispendantdesmois.
Elément défensif complémentaire des tranchées, les fils
barbelés étaient posés la nuit dans le no man’s land. Ils ralen;ssaient
les a<aques des fantassins ennemis qui ainsi se trouvaient être les
cibles très vulnérables des mitrailleuses.
Dessind’AndréLagrange-1917
♦
CERISIERHilaire,,cultivateur,néàl’Isle-Jourdainle2mai1894,caporalau
CERISIERHilaire
90è RI, est tué par obus à la cote 304 dans le secteur de VERDUN, le
22avril1916,à22ans.Décorédelamédaillemilitaireaveccitation.
♦
DUPRELouisJean,cultivateur,néle6février1879àPersac,caporalau
DUPRELouisJean
66èRIdeTOURS,estblesséauthoraxparéclatsdegrenadele23avril
1916àROMAINLMarneM.Ilmeurtàl’ambulance,lelendemain,à37ans
♦
BLET Constant,
Constant cultivateur, né à Moussac le 19 mai 1890, sergent au
90èRI,esttuéà25ansprèsdelacote304danslesecteurdeVERDUN.
Ilestcitédanslejournaldesonrégimentaveclamention:« toujours
du courage et du sang froid, a trouvé une mort glorieuse le 26 avril
1915aucoursd’unviolentbombardement»
♦
♦
ROYOUXJoseph,cultivateur,néàMouterrele19novembre1892,soldat
ROYOUXJoseph
au 90èRI, déjà blessé par ballele30octobre1914,estportédisparuà
lacote304le4mai1916,à23ansLjugementrendule1erseptembre
1921parletribunaldeMontmorillonM.
BRUGIER Louis,
Louis cultivateur, né à Queaux le 23 février 1886, soldat au 12è RI de
Tarbes,«esttuéàl’ennemile7mai1916àlacote304àESNES»,à30ans.
Bombardementsurla
cote304enmai1916
LabatailledeVerdunreprésenteàelleseuletouslessymbolesdelapremière
guerre mondiale. Pendant dix mois elle mobilise des
centaines de milliers d’hommes de part et d’autre. Des
armes de destruction massive y sont utilisées pour la
premièrefois.Desdizainesdemillionsd’obusontécraséla
région, rayant de la carte villages et massifs forestiers.
L’artillerie y a causé 80% des pertes humaines. Leur
nombre est effroyable: 62 000 morts, 101
101 000 disparus;
215
215 000 blessés côté français, 143000
143000 morts et disparus,
196
196 000blesséscôtéallemand.
000blessés
L’importancestratégiquedelavoiesacrée
L’importancestratégiquedelavoiesacrée
Lerenouvellementdescombattants,l’approvisionnement en armes lourdes et le ravitaillement en nourriture
ontétédéterminantsdanslavictoirefrançaise.Lacélèbre«
«voiesacrée
voiesacrée»étaitlaseule
»
route reliant Bar-le-Duc à Verdun. Elle a du être constamment ré-empierrée pour
permettreletransitquotidiende90000hommeset50000tonnesdemunitions. SiègeduFortdeVauxà
Vaux-devant-Damloup,
prèsdeVerdun,
3juin1916
13
Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
♦
JOYEUXJeanJOYEUXJean-François
François , garçondecafé,néàMoussacle26juin1885,soldatau150èRI
baséàStMIHIELprèsdeNANTES,estblesséle23avril1915enArgonne,puiscontracte
latyphoïde.Evacuéendécembre1915versl’hôpitaldeVernetlesBainsdanslesPyrénéesorientales,ilydécèdele11mai1916,à31ans.
♦
èRI,est
THOMASOlivierGabriel,cultivateur,néàMoussacle23mars1892,sergentau90
THOMASOlivierGabriel
portédisparuàlacote304àESNES,le4mai1916,à24ans.
♦
èRIde
GOUILLARDJoseph,cultivateur,néàMoussacle28novembre1875,soldatau28
GOUILLARDJoseph
laterritorialeduMANS,meurtdessuitesdesesblessuresàl’hôpitalChanzydeSAINTEMENEHOULDdanslaMarnele21juin1916,à41ans.Llirep.30M
♦
èRImobilisé
BAUDETFrançois,cultivateur,néàMoussacle17juillet1894,soldatau279
BAUDETFrançois
à NEUFCHÂTEAU LVosgesM, disparait à 22 ans, le 12 septembre 1916 à CLERY
LSommeM,aucoursd’unassautduMtSaintQuentinconquislelendemain«sousunfeu
d’enfer…quiacoûtécheraurégiment»rapportelejournaldemarcheetdesopérationsdu279èRI.Eneffeten2jours,lerégimentcompte9officierset187sous-officiers
etsoldatsmortsoudisparus.
♦
J-F.JOYEUX,lorsdesa
1èreincorporationen
1906-1908.
SAVARD Louis,
Louis cultivateur, né au Vigeant le 20 mai 1894, canonnier au 104è RA,
décède des suites de la typhoïde à SALONIQUE en Grèce, le 24 septembre 1916,
à22ans
Lefrontd’Orient.
Lefrontd’Orient.
Après leur échec dans les Dardanelles, les forces
alliéesfrançaises,britanniquesetitaliennesmènent,dès
octobre 1915, l’expédition de Salonique, port grec
macédonien. L’objectif premier est de soutenir l’armée
serbe suite à l’invasion de la Serbie par les armées
austro-allemandespuisbulgares.Parlasuitel’opération
visera à élargir le con@lit sur le front d’Orient,
d’Orient pour
empêcher les troupes des empires centraux de se
redéployer vers l’ouest après l’armistice décidée entre la nouvelle Russie de
Lénineetl’Allemagne,le15décembre1917.
♦
MALLEREAUJosephAndré,cultivateur,néauVigeantle3août1892,adjudantau
MALLEREAUJosephAndré
1er bataillon de chasseurs à pied, basé à Senones LVosgesM, meurt à
HARBONNIERESdanslaSomme,dessuitesdesesblessurespendantson
transportàl’ambulancele16novembre1916,à24ans.Troisfoiscitéà
l’ordre de son bataillon, notamment « le 7 novembre 1916, pour avoir
Campretranché
deSalonique.
LCartede1915,
«LePaysdeFranceM
brillamment emmené sa section à l’assaut d’une tranchée allemande et
avoir été blessé en se maintenant énergiquement sur la position
conquise».Décorédelacroixdeguerreavecétoile.
Findécembre,lesAllemandssontfinalementrepousséssurleurspositions
initiales.Maislavictoirefrançaise,estchèrementpayéecaruniquementdéfensive,
ellen’apermisaucungainterritorial.
Crééesen1864,àl’initiatived’HenriDUNANT,lesSociétésdesecours
aux blessésmilitaires LSSBMM qui deviendront en1919 les Sociétés de la
CroixCroix-Rouge,sonttrèsactivespendanttoutelaguerre.Ellesmobilisentprès
Rouge
de 65000 in@irmières dans les hôpitaux près du front et organisent la
collectedefonds,notammentparlaventedecartespostales.
14
Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
Morts dans les carnages de l’artillerie
MalgrélesbesoinsénormesenmunitionspouralimenterladéfensedeVerdun,
oùleshommesrésistent,audelàdetouteimagination,àunenferdefeudepuisfévrier,
JOFFRE et les Britanniques, s’entêtent à lancer, le 1er juillet 1916, leur offensive de
laSOMME.
laSOMME Ilsespèrentencorepercerlestranchéesadverses.
Ceseralaplusincroyablemobilisationdel’artilleriedel’histoire,maisaussiun
des plus grands carnages de la Grande guerre. Avec 1,2 millions d’hommes hors de
combat,
combat dont 60000 dès le 1er jour de l’offensive, les pertes dépassent celles des
720000victimesdeVERDUN.
♦
♦
GUYONNETLouis,
GUYONNETLouis cultivateur,néàMoussacle9février1874,sapeurdelaréserve
territoriale au 6è régiment du génie, 12è compagnie, décède « de maladie causée
parlesfatiguesduservice» àl’hôpitalauxiliaired’Epinalle8décembre1916,à
42 ans. Il est inhumé à la nécropole d’Epinal parmi 13891 tombes individuelles.
L.GUYONNET,
Llirep.29M
avantsonaffectationau
èRIdelignede
6èrégimentdugénie
JOYEUXCélestin,cultivateur,néàQueauxle18juin1896,soldatau63
JOYEUXCélestin
enjuillet1916
LIMOGES,meurtà20ans,àl’ambulanceàCAPYLSommeMle20décembre1916,des
suitesdeblessurepartorpille,reçuelaveilleendéfendantlevillagedeBiaches.
1917,laguerreàoutrance
L’échec de la bataille de la Somme affaiblit le moral des soldats. Les
effortssanscessedemandésauxfrançaisdel’arrièrelesépuisent.Cependant,
legénéralNIVELLE
NIVELLEquiaremplacéJOFFREàlatêtedesarméesendécembre
NIVELLE
1916, annonce de nouveaux sacri@ices. Poursuivant l’idée de son prédécesseur,ildirigela batailleduchemindesDamesdansl’Aisne.Lancéele16avril
batailleduchemindesDames
et promise à une avancée foudroyante, elle fait rapidement un très grand
nombredemortsets’achèveparuntragiqueéchec.
Philippe PETAIN remplace alors NIVELLE le 15 mai 1917, au moment où
s’amplifientlesmutineriesetlesrefusdes«poilus»deremonterau«cassepipe».
♦
♦
MARTINIERE Joseph Julien,
Julien cultivateur, né le 18 janvier 1888 à Moussac,
è
adjudant au 90 RI, est « tué à l’ennemi le 1erjanvier 1917 » à
BOUCHAVESNESdanslaSommeetinhumésurplace, «faceaupostede
secours … près du PC Werling ». Il comptera parmi les innombrables
«croixdebois»plantéeslelongdeschampsdebataille.
GERMANEAU JeanJean-Baptiste,
Baptiste cultivateur, né à Moussac le 29 juin 1883,
è
soldatau330 RIdeMayenne,meurtàCORNILLETdanslaMarne,le19juin1917,
à34ans.Ilestcitéàl’ordredesonrégiment:«soldatbraveeténergiqueaététué
àsonpostedeguetteuroùilnecessaitd’observermalgré
laviolencedubarrageennemi».
♦
BOURDEAUJoseph,cultivateur,néàMoussacle27mai1882,
BOURDEAUJoseph
canonnier-conducteur au 36èRA de La Courtine LCharenteM,
esttuéparobusennemiaupostedesecoursducampdeGendarmeàVERRIERES-EN-HESSEdanslaMeuse,le5août1917,
à35ans.
Le10août,J.BOURDEAUestcitéàl’ordredesabrigade:
«le5août1917,adonnéunbelexempledebravoureen
exécutantunravitaillementdif@icilesousunviolentbombardement. A été très grièvement blessé en cherchant à
maitriserseschevaux.Trèsbonsoldat».
Poste de gue<eur
15
Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
♦
GOYER Joseph,
Joseph instituteur, né à Moussac le 18 mars 1894, sergent au 13è RI,
1èrecompagniedeNEVERSLNièvreM,blessétrèsgrièvementle7novembre1917,
décède le lendemain, à 23 ans, à l’ambulance de STE-MENEHOULD LMarneM.
InhuméaucimetièremilitairedeSteMenehould.Décorédelamédaillemilitaire.
La crise politique et morale grandit tout au long de 1917. La politique d’Union
sacréese@issure, la France estsaisie par le doute et la lassitude. PETAINadopte une
nouvellefoisunestratégiededéfenseenattendantl’arrivéedesdivisionsaméricaines
débarquées à Saint Nazaire ou à La Rochelle @in juin 1917. Malgré tout, Georges
CLEMENCEAU,
CLEMENCEAU devenu Président du conseil en novembre 1917, réussit à gagner le
soutien des Français et les appelle à mener ce qu’il nomme « une guerre intégrale »,
Croix à la mémoire
jusqu’àlavictoire!
de J.GOYER, élevée à
Morts dans l’offensive générale
Balentru en 1937,
par sa famille.
Le21mars1918,laguerredemouvementreprendavecl’offensive
allemandeentreArrasetl’Oise.Parisestdenouveauàportéedescanons
allemands. Clémenceau fait alors appel au général FOCH qui devient
Commandantenchefdufrontdel’Ouest,puisCommandantenchefdes
forcesalliéesenavril.L’offensiveennemieeststoppéedébutmai.
♦
MERLIERE Eugène,
Eugène frère de François mort en 1914, cultivateur et
boulanger,néle7juin1890àMoussac,soldatau69èRIenLorraine,
esttuéle11juin1918àMERYLOiseM,à28ans.JugementdutribunaldeMontmorillondu16novembre1921.
HERAULTAuguste,cultivateur,néàMoussacle6février1899,soldat
HERAULTAuguste
au 20è RA formé à Poitiers, décède des suites d’un accident en
permission,àl’hôpitalmixtedePoitiersle12juillet1918,à19ans.
♦
♦
MERLES Maxime Maurice,
Maurice, cultivateur, né à Queaux le 19 décembre
1897,soldatau53eRIbaséàPERPIGNANLPyrénéesorientalesM,est
tuéàlafermedesSavartsdanslaMarne,le17juillet1918,à21ans.
Lefrontitalien,1915Lefrontitalien,1915-1918
1918
G.CLEMENCEAUenvisite
surlefront
Si le front occidental est resté le terrain décisif des affrontements durant
toutlecon@lit,notammentaveclaguerredestranchées,lamondialisationdela
guerreamultipliélesthéâtresdesopérationsdansl’Europeentière,et
même sur le continent africain. Le plus connu de ses fronts extérieurs
estceluid’Orient,danslesDardanellesetlesBalkansLlirep.14M.
La distinction reproduite ci-contre, délivrée le 21 mai 1916 par le
« Commandement suprême de l’Armée royale italienne », au soldat du
261è RI, Joseph THIMONIER,
THIMONIER facteur, né le 13 janvier 1892 à Luchapt,
rappellequ’ons’estaussibattusurlefrontitalien
frontitalien.
frontitalien
Eneffet,aprèss’êtrelibéréedesesobligationsdelaTriplealliance
le23avril1915,l’Italieadéclarélaguerrele23mai1915àl’AutricheHongrie avec qui elle avait un contentieux territorial depuis 1815. Le
con@litengagéaunorddel’Italies’achèverale4novembre1918parla
victoire de l’armée italienne, aidée par six divisions françaises et cinq
divisions britanniques fortementengagéesà partirde novembre 1917.
CependantladistinctionreçueparlesoldatJosephTHIMONIERmontre
quedessoldatsfrançaisétaient engagés sur le front italien dès 1916.
16
Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
LadeuxièmebatailledelaMarneLjuilletLadeuxièmebatailledelaMarneLjuillet-août1918M
Malgrédessignesd’épuisementdeleursréserves,lesAllemandsdéclenchentle
15juillet1918ladeuxièmebatailledelaMarne
deuxièmebatailledelaMarneLditeoffensive«delaPaix»M
deuxièmebatailledelaMarne
♦
AUZANNEAU Louis Auguste,
Auguste cultivateur, né à Queaux le 23 juillet 1889,
soldat au 66è RI, « décède le 17 juillet 1918 à l’ambulance à SEZANNE
LMarneMdessuitesdeblessuresdeguerre»,à29ans.Ilestcitéàl’ordre
desabrigadeetreçoitlamédaillemilitaire.
VERGNAUDCamilleAuguste,cultivateur,néàMoussacle26décembre1897,
VERGNAUDCamilleAuguste
soldatau128èRIdePicardie,esttuéàSAPANAYdansl’Aisne,le1eraoût
1918,à29ans.Précédemment,ilavaitétéblesséàdeuxreprises,le27avril
1915àPILKEMLBelgiqueMetle26mai1916auMORT-D’HOMMELMeuseM,
faitsd’armepourlesquelsilaétécitéàl’ordredesonrégimentle30juin
1917etdécorédelaCroixdeguerre.Saconvalescence,suiteàsadeuxième
♦
blessurefutécourtéefin1916aprèsdénonciationàlagendarmeriedesa
participationauxtravauxdelafermedesesparentsàlaRelandière.Aumomentde
repartirilleuravaitavouésonintuitiondenepaséchapperàlamortune3èmefois.*
Photo publiée par
« le Miroir » en 1915
L’avancéeinexorabledestroupesalliées
LecharFT17,l’armedécisivedelavictoire
LecharFT17,l’armedécisivedelavictoire
En quatre années, le conflit a transformé l’art de la
guerre . Désormais, elle ne se gagne plus seulement sur le
front, mais d’abord par la mise en œuvre de nouvelles
technologies à l’échelle industrielle. Le premier combat
aériensedéroulele5octobre1914.En1918,l’aviationsera
essentielledanslabataillefinale.Demêmelaguerresuret
sous la mer fait rage dès le début de 1917. Mais l’outil
majeurquidonnel’avantagedécisifauxalliésen1918estle
char. D’invention britannique, perfectionné dans les usines
RENAULT, le char FT 17 engagé fin mai 1918, léger et très mobile, sera
déterminantdanslavictoiredel’offensivedesalliésdirigéeausecondsemestre
1918parleMaréchalFOCH.
♦
♦
èrégiment
AYRAULTAdrien,cultivateur,néle9mars1890àMoussac,cavalierau7
AYRAULTAdrien
de Hussards basé à Niort, est tué à l’ennemi à SERMOISE dans l’Aisne le 3 août
1918, à 28 ans. ROYOUX JeanJean-Baptiste,
Baptiste cultivateur, né le 13 juillet 1889 à Millac,
è
soldat au 335 RI de Tours, «est tué à l’ennemi le
17septembre1918àVAUXAILLONLAisneM»,à29ans.
CERISIER Louis Auguste,
Auguste cultivateur, né le 15 juillet
1897àMoussac,soldatau17èRId’Auvergne,estporté disparu « tué à l’ennemi le 3 octobre 1918 à
SOUAINS LMarneM », à 21 ans, pendant la bataillede
SOMMEPY où sont engagées côte à côte les troupes
française et américaines . Il est cité à l’ordre du
régiment pour « avoir fait volontairement partie
d’unechainedecoureurschargésdeporterdesordres
entredeuxélémentsbombardés»
Lacontre-offensivelancéeparFOCH,dèsle18juilletestvictorieusedébutaoût
1918. Les batailles de SOMMEPY
SOMMEPY LChampagneM et MONTFAUCON
MONTFAUCON Lentre Argonne et
MeuseM,quiselivrentdanslemêmetemps,marquentledébutdel'assaut@inaldesarméesalliéessurlefrontoccidental.
Lespositionsdufront
entre1914et1918
*Témoignaged’AndréVERGNAUD,sonneveu.
17
Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
Morts dans l’assaut final
Dès octobre, l’Allemagne, l'Autriche-Hongrie et la Turquie déclarent vouloir
négocier,maisledénouementsefaitattendre.
Depuisleprintemps1918lesarméesaustro-hongroisessontengrandedif@iculté. Mouvements séparatistes et nationalistes, mutineries, grèves,
ébranlent la double monarchie de CHARLES Ier qui @inira par
s’écrouler en quelques semaines. En octobre, la Tchécoslovaquie
proclamesonindépendanceetlarévolutionéclateenHongrie.
Ce sont ces évènements auxquels fait référence Marcel
GOUILLARD Llire p.30M sur une carte postale envoyée à ses
parents à Queaux le 31 octobre 1918, de Baccarat où il
stationneavecle51èRI:«Jepuisvousdirequejen’avais
jamaistanteud’espoirpourla@indelaguerrequedepuis
2jours.Sivousl’avezvu,l’Autrichecapitule.Sionacceptela
paixavecl’Autriche,l’Allemagneserabienobligéedecéder».
L’Autriche-Hongrie signe l’armistice le 3 novembre.
Ainsi l’empereur GUILLAUME II d’Allemagne se retrouve
effectivement seul. Les Allemands savent alors que la
guerreestperdue.
♦
NADEAU Joseph,
Joseph cultivateur, né le 16 juillet 1896 à Queaux, soldat au 93è RI de
Clermont-FerrandL63M,« esttuéàl’ennemile20octobre1918danslesecteurde
SAINTE-MARIE-A-PYdanslaMarne»,à22ans.
♦
AUGRISPierreGaspard,ouvrieragricole,néàQueauxle18septembre1897,soldat
AUGRISPierreGaspard
au332èRIderéserveforméàReims,est«tuéàl’ennemiparobusle1ernovembre
1918àVOUZIERSdanslesArdennes»,à21ans.
Croixdeguerreavecétoiledebronze,ilestcitéàl’ordredesonrégimentle1er
septembre1917etàl’ordredesadivisionle25février1918comme«agentdeliai-
sonaniméd’uncransuperbe,donnantl’exempleduplusgrandméprisdudanger.
Les 11, 12 et 13 février 1918, malgré un furieux bombardement et une
émission de gaz, s’est spontanément offert pour aller chercher des
renseignementsetporterdesordresàsasectionenpremièreligne». Ilest
de nouveau cité à l’ordre de son régiment le 26 décembre 1918, après sa
blessuremortelledu1ernovembre.
♦
GARCIADelphin,tailleurd’habits,néàMoussacle26novembre1897,soldat
GARCIADelphin
au279èRI,6ècompagniedemitrailleuse,esttuéàl’ennemiàST-QUENTINLE-PETITLArdennesMle1ernovembre1918,à21ans.
Le279èRIparticipeàl’attaquedelapositionallemande«Hunding»du
1erau3novembre1918.LeJMOdurégimentnoteque«cettelignepeutsans
exagérationêtreprésentéecommela pluspuissantedes positionsdéfensives
qu’aient organisées les Allemands, ». Ces trois jours ont causé les pertes de
2officierset102sous-officiersetsoldatsdurégiment,dontparmieux,Delphin
GARCIA.Le5novembre,l’ennemis’estretiré.Le11novembre,le279èRIreçoit
alors la mission de pousser sa poursuite jusqu’à la Meuse. « Au moment où la Le11èjourdu11èmois,à
la11èheure,leclairon
rivièrevientd’êtreatteinteL10h45M,l’ennemiacapitulé.C’estlavictoireméritée
annoncela@indescombats
par51moisdesublimessacrifices.C’estletriomphedelaFranceéternelle»
18
Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
Pierre-GaspardAUGRISetDelphinGARCIAsontlesderniersMoussacoisàtombersurunchampdebataille.Lescombatsdesdernièressemainesontététrèsdurset
lesperteslourdes:157000soldatsfrançaismortsentreaoûtetnovembre1918.
Commentont
Commentont
Commentont-ilstenus?
ilstenus?
Lemomenttantattendude
ladistributionducourrier
danslestranchées.
LDessindeP-G.Jeanniot-
1915M
D’autres soldats décèderont plusieurs mois après l’armistice, des suites de
blessures ou de maladie contractée au front. Sans compter les ravages que fera à
traverslemondelapandémiede«
«grippeespagnole
grippeespagnole»déclaréeauprintemps1918.
»
♦
CERISIER Jean Lphoto ci-contreM, cultivateur, né à Moussac le 11 octobre 1879,
réformé en 1901, est rappelé en 1914 et incorporé au
66éRI,avantd’êtreaffectéennovembre1915au321èRI.
Ilmeurtle «4décembre1918,à12h00àl’ambulanceà
Momentderépit
àl’arrièredufront
FORBACH LMoselleM, des suites de maladie contractée
enservice»,à39ans.
♦
♦
♦
LEVRAULT Fernand,
Fernand minotier, né le 5 août 1893 à
Moussac,soldatau99èRI,affectéauserviceauxiliairepour
cause de maladie, puis réformé le 21 décembre 1918, il
décèdele14janvier1919àMoussac,à26ans.Ilestlefils
deLEVRAULTChéri,alorsmairedeMoussac.
TRILLAUD Jean,
Jean cultivateur, né le 7 avril 1889 à Persac,
caporal au 68è RI, est blessé le 28 septembre 1915 au
Bois de la GRUERIE en Argonne. Il est ensuite fait
prisonnierle25août1916etinternéàDARMSTADTenAllemagne.Ilestrapatrié
le 8 décembre 1918 à TOURS, avant d’être admis à l’hôpital complémentaire de
CHÂTEAU-THIERRYLAisneM,oùilmeurtle31juillet1919,à30ans.
DESPLOBINPierre,maçon,néàStBarbantL87Mle24septembre1887,soldatau290è
DESPLOBINPierre
RI, puis à partir de décembre 1917, au 176èRI avec lequel il combat sur le front
d’Orient.Ilmeurtdemaladiele17avril1919,à32ans,àKORITZAenALBANIE.
Selonl’ordrederoutede
sonfasciculede
mobilisation,J.Cerisier
s’étaitprésentéengare
deMoussac,le5èjourde
lamobilisationgénérale.
19
Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
♦
DAVIDJean,cultivateuràLaudonnière,néle24décembre1877àMouterre,soldat
DAVIDJean
au 66è RI, est blessé grièvement au bras et au genou
droits sur le front d’Orient, le 14 février 1916, « en
transportant des grenades au poste d’écoute qu’il devait occupé ». Il décède à Moussac, le 26 décembre
1919,à42ans.
♦
♦
TRILLAUD Louis,frèredeJean,cultivateur,néàMousLouis
sac le 3 janvier1896,soldatau90èRI,amputédubras
gauche et de la jambe droite, souffrant des séquelles
d’unepleurésie,estproposépourunepensionà100%
parlacommissionderéformedeNantesle20février
1920,quelquesmoisavantdemourir,le28février1921.
J.DAVIDenphotosur
PASQUETJean--Baptiste
Baptiste,frèredeLouisdisparuen1914,cultivateur,néle18février sonlitd’hôpital,recevant
PASQUETJean
laCroixdeguerre
1896àMoussac,soldatau63èRI,estcitéavecsonrégimentpours’être «particuavecpalme
lièrement distingué devant Vouziers LArdennesM » en octobre 1918. Reconnu
invalidele24février1920,ildécèdeàMoussacle3février1922.
L’armistice, un grand soulagement !
La signature de l’armistice le 11 novembre 1918, en forêt de
RETHONDES,estfêtéepartoutenFrance.Cependant,c’estlesentimentde
libération qui l’emporteplus que celui de victoire. Le souvenir des morts
dont chaque famille porte le deuil intime ne laisse place qu’à une joie
éphémère.Mêmechezlespoilus,pourtantélevésaurangdehéros,lesentiment qui prévaut est avant tout celui d’avoir sauvé leur peau. Ils savent
déjàquesurvivreàleursfrèresdecombattombéssurlefrontseradif@icile,
toutcommeretrouverleursprochesrestésàl’arrière,àquiilsnepourront
jamaisraconterleurvécuenenfer.
D’ailleurs pour beaucoup le retour au pays est encore loin! La
démobilisationnecommencequeprogressivement,parlesclasseslesplus
âgées.Lesdernierssoldatsmobilisés,àpartirde1916sontmaintenusen
activité en Alsace ou en occupation, en Rhénanie, sur la rive gauche
duRhin.
L’armisticeestsigné
danslewagon-restaurant
duMalFOCH
Lebilandesvictimesdelapremièreguerremondialedépassetousceuxdesconflits
Sesouvenirdesmorts….
Sesouvenirdesmorts….
précédents. L’hécatombe a fait 40 millions de victimes dont
21millionsdeblessésetafrappéaussibienlessoldatsL10millions de mortsM que les civils L9 millions de mortsM, les armées
alliées L5,6 millions de morts ou disparusM que les troupes des
empirescentrauxL4,4millionsdemortsoudisparusM.
En proportion de la population, la France, avec la
Serbie,arriveentêtedunombredevictimes.Avec1 373
373 000de
morts Ldont 70 000 soldats coloniauxM,
coloniaux 17,3 % des mobilisés,
soit 10,5% des français actifs ont disparu. La France a perdu
3,55% de sa population totale, comme la Vienne qui a perdu
11800soldats.
Soldatsdu103èRAenoccupationàKIRCHBERG
Après avoir récupéré l’Alsace et la Lorraine, avec
LBade-WurtembergMen1919,Lparmieux,àdroite
3920000 habitants en 1919, les Français sont moins
FrançoisPERRIN,delaGènevrieM.
nombreuxqu’en1914.
20
Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
AMoussac,avec61soldatsmorts,cesont5,7%deshabitantsquisontdisparus.
AMoussac
L’hécatombe accentue une courbe de déclin de la
population amorcée dès 1901 et qui, comme celle de
touteslescommunesrurales,nes’inverserajamaisplus.
La longue liste des noms sur le monument aux
mortsdeMoussac,commesurceuxdetouslesvillages
de France, montre le très lourd tribut payé par les
agriculteurs, très nombreux à servir dans l’infanterie.
Ainsi sur les 61 Moussacois morts entre 1914 et 1922,
48étaientcultivateursetparmieux40appartenaientà
unrégimentd’infanterie.
Lespaysansreprésententprèsde50%despertes
militairesfrançaisesalorsqu’en1914ilsformaientseulement40%delapopulationactive.
50%descorpsontdisparudanslesdécombresdeschampsdebataille,rendant
50%descorpsontdisparu
très dif@icile pour les familles le processus de deuil. Ne reste plus alors que la
vénération des noms sur les monuments dans toutes les communes et le culte du
Soldatinconnumisentombele11novembre1920,sousl’ArcdetriompheàParis.
L’érectiondumonumentauxmortsdeMoussacaétédécidéeenconseilmunicipal le 23 avril 1922, pour un coût de 15550 francs, dont 4000 francs collectés par
souscriptionpublique.CrééparM.DESOULIERESarchitecteàPoitiers,ilaétéinauguré
le 2 août 1925, « sans banquet ni réjouissances
publiques », selon les souhaits de la municipalité. La
photoci-contremontrelemonumententouréd’uneclôture provisoire. L’entourage dé@initif Lcliché de 1928M,
avaitfaitl’objetd’unpremierdevisapprouvéparleconseil municipal @in 1924. Cependant dans sa session de
février1926lenouveaumaire,PierrePERRINdemande
àsonconseildeprendreunenouvelledélibérationpour
répondre à l’obligation faite par l’administration des
@inancesdepasserunmarchédegréàgré.
Lamention«
« MortpourlaFrance
MortpourlaFrance »estaccordée,
»
envertud’uneloidu2juillet1915etdesdispositionsducodedespensionsmilitaires.
Place de la mairie
Nombreuxsontceux,décédésaprèsla@indelaguerre,pourquilaprocéduren’apas à Moussac, clichés de
été entreprise et dont le nom ne @igure sur aucun monument. Seule, une discrète 1926 (ci-dessus) et de
[email protected],au@ildesalléesducimetièrede1928 (ci-dessous)
Moussac peut-on deviner l’histoire tragique et la souffrance de ces soldats revenus
gravementblessés,condamnésàunemortprématurée.
♦
♦
ROUSSEAUJeanJoseph,cultivateur,néle23janvier
ROUSSEAUJeanJoseph
1889 à Oradour-FanaisL16M, soldat au 68è RI, est
blesséparballe,auxmembresgauches,supérieuret
inférieur, ainsi qu’au maxillaire droit, le 30 août
1914 à RETHEL L08M. Admis à la commission de
réformedeBordeauxle26octobre1915,ildécède
àMoussacle19mai1923.
PESCHERPaulAdrien,garçond’hôtel,néàMoussac
PESCHERPaulAdrien
le 29 septembre 1893, soldat du 500è régiment
d’artillerie spéciale, intoxiqué par gaz le 19 avril
1918 à MERVILLE LNordM, meurt à 33 ans, de complications pulmonaires,
àBussière-PoitevineLHauteVienneM,le23juillet1926.
21
Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
…secourirlessurvivants
…secourirlessurvivants
Le drame de la France s’exprime aussi par le nombre de ses
blessés,veuvesetorphelins,lequelmontrel’ampleurdudésastreet
du préjudicemoral. Bienqu’il n’existe pas de statistiques of@icielles,
on compte plus d’un
un million d’invalides,
d’invalides dont 300
300 000 mutilés. Un
tiers des soldats disparus a laissé une veuve et deux orphelins que
l’Etatdoitsecourirenqualitédepupillesdelanation
pupillesdelanation.
pupillesdelanation
Aucultedesmorts,s’ajoutedonclanécessitémoraleetsociale
L’ac;on des anciens
devenirenaideauxsurvivantsetauxfamillesdesvictimesquiseretrouventdansune comba<ants a permis la
créa;on en 1926 de la
situationmaté[email protected]ééenfévrier1916,devientun Carte du combaant,
véritableministèreenjanvier1920,avantdeprendrelenomdeministèredesAnciens
Anciens véritable reconnaissance
d’un statut pour tous ceux
Combattants.
Combattants Leurs associations s’organisent partout en France et imposent dès 1920 ayant comba<u pendant
aux pouvoirs publics que le 11 novembre soit férié. Relais de leurs adhérents, elles la Grande guerre.
organisentlamémoiredesdisparusetlasolidaritéenverslessurvivants.
Poursapart,leconseilmunicipaldeMoussacvotele4décembre1921,
uneaideauxmutilésetréformésdeguerre.
L’initiativepriseen1917parlesyndicatdesagriculteursetlaPréfecture
delaVienne,derécompenserlesépousesdecultivateursmobilisés,estreconduite en 1920, alors que veuves ou avec un mari mutilé, elles restent souvent
seulessurl’exploitation.Le24mars1920,lemaireC.LEVRAULTquiavaitomis
delefaireen1917,adresseunelistede21Moussacoisesméritantes:BOURGOIN
Marie L50 ha aux RochesM, FRUCHON Marie L50 ha aux RochesM, MARTINIERE
Marie L15 ha à BalentruM, NADEAU J. L18 ha à La GènevrieM, MICHARDIERE
Louise L10 ha à LaudonnièreM, JOYEUX Marie L20 ha à LaudonnièreM, DAVID
MargueriteL18haàLaudonnièreM,MILORDAdèleL18haàLaCôteM,CERISIER
Louise L2 ha à La CôteM, GERMANEAU Louise L8 ha à La CôteM, MARTINIERE
Jeanne L15 ha à ChantouilletM, GUYONNET Marie L30 ha à La ReueM, JOYEUX
Marguerite L 50 ha aux EffesM, MERLIERE Joséphine L30 ha aux AulmesM, HERAULT
AiméeL15haauxAulmesM,JALADEAUMarieL20haàLaFauconnièreM,GIRAUDLouise
L50haàLaLaitièreM,JOYEUXFrançoiseL6ha,jardinièreàlaFolieM,GOUILLARDMarie
L5haàLaVergneM,DAVIDMarieL5haàLaVergneM,BAUDETL.L5haàLaVergneM.
H.Lebasque-1920
Musée de l’armée-PARIS
…reconstruirelepays
«L’empruntdelapaix»en1920faitsuiteàceuxlancésparlegouvernementde1915à1918.Ils’agitdereconstruirelepays,appauvrietendetté.Siles
régionsdel’estetdunordsontlesplusdévastées,touslesdépartementssont
touchés par la pénurie de moyens @inanciers ethumains. Cependant, dès 1921
l’activité économique repart. Les projets abandonnés à l’entrée en guerre sont
poursuivis.Ainsi,dèsle19juillet1920,leconseilmunicipaldeMoussacrelance
le projet de construction d’un nouveau bureau de Poste et, le 18 juin 1922, il
évoque la construction de la ligne électrique entre Montmorillon et Moussac,
aprèslamiseenservicedubarragehydroélectriquedelaRoche@in1921.
LetraitédeVersailles,unepaixmanquée!
LetraitédeVersailles,unepaixmanquée!
Affiche pacifiste diffusée
dans les années 1930 par la
« ligue interna;onale des
comba<ants de la paix »
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Moussac-sur-Vienne - Combattants de 14-18
demaladiecontractéeaufront
de1915à1918
après1918
5
surlefrontd’Orient
en1916et1918
encaptivitéen1914
en1918
en1917
en1916
en1915
en1914
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13
12
Localisationdes61Moussacois
Localisationdes61Moussacois
tuésoublessésgrièvement
tuésoublessésgrièvement
surlefrontoccidental
surlefrontoccidental
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