
Aux Etats-Unis : des changements déjà visibles
Les données scientifiques permettent de montrer que les conséquences du réchauffement climatique sont
déjà visibles sur le territoire américain, notamment en observant l’évolution des températures, des
précipitations, des saisons, du niveau des mers, de certains évènements climatiques extrêmes ou encore des
glaciers. Ainsi, le rapport montre, qu’en moyenne, les températures sur le territoire américain ont augmenté et
vont continuer à augmenter, comme en témoignent les records des dernières années [4]. Il existe des
différences selon les régions (le Nord est particulièrement touché, contrairement au Sud-Est) et les périodes,
en raison de la variabilité climatique naturelle, mais la tendance est claire. Depuis 1895, la température
moyenne aux Etats-Unis a augmenté de 1,3°F (0,72°C) à 1,9°F (0,77°C) et elle pourrait augmenter encore de
2°F (1,1°C) à 4°F (2,2°C) dans les prochaines décennies. D’ici à la fin du siècle, les scenarii les plus
optimistes quant aux réductions d’émissions anticipent une augmentation des températures de 3°F à 5°F et, si
les émissions continuent à augmenter, les températures devraient augmenter de 5°F à 10°F.
Une courte vidéo de John Holdren, présentant le National Climate Assessment, résume ces impacts
(en anglais)
Crédits : Vidéo de la Maison Blanche
Au niveau des Etats, les impacts du changement climatique diffèrent selon les zones mais sont perçus par
l’ensemble de la population. Ceux qui vivent depuis des décennies dans certains Etats témoignent de vagues
de chaleurs anormalement longues, d’hivers plus courts et plus chauds, de pluies torrentielles, de
changements dans la faune et la flore qui les entourent. Les zones côtières et certaines villes du Mid-Ouest et
du Nord-Est sont plus régulièrement inondées. Les prix des assurances ont considérablement augmenté dans
certaines zones. Autant d’observations diffuses et variées selon les régions mais qui vont toutes dans le
même sens : le changement climatique est en cours et est désormais perceptible à l’échelle d’une vie
humaine.
Pour ne donner que quelques exemples évoqués par le rapport, les régions dépendant fortement de
l’agriculture ou des ressources naturelles (maïs en Iowa, sirop d’érable au Vermont par exemple) ou encore
des ressources halieutiques (Washington) sont particulièrement touchées par les changements observés dans
les saisons ou les températures. Les Etats côtiers (l’Alaska, l’ensemble de la côte Est en particulier la Floride
ou encore la ville de New-York) doivent faire face à la montée du niveau des mers et au risque accru
d’érosion, d’inondation et de tempête. Plusieurs Etats du Sud-Ouest ont connu des sécheresses importantes
alors que d’autres ont dû faire face à des inondations majeures (régions des grandes plaines, Mid-Ouest ou
encore Nord-Est). L’ensemble des évènements climatiques extrêmes de l’année 2012 a coûté plus de 100
milliards de dollars aux Etats-Unis [5].
Les effets du changement climatique auront un impact pour de nombreux secteurs. Le secteur agricole, par
exemple, est directement affecté par les évènements climatiques extrêmes et l’augmentation de la
température. Si cela peut permettre dans certains cas d’améliorer la productivité (notamment au nord du
pays), ces changements présentent globalement une réelle menace pour la productivité des sols et, in fine, la
stabilité des denrées agricoles. Le changement climatique a également un impact direct sur la quantité et la
qualité de l’eau. La modification des précipitations (avec des zones de sécheresse et d’autres avec des pluies
torrentielles conduisant à des inondations) risque de conduire à de plus en plus de situations de pénuries.
Dans le domaine de la santé, le changement climatique augmente les risques d’accidents ou de maladies
(vagues de chaleur, inondations, tempêtes, …). Le rapport évoque enfin la disparition de certains
écosystèmes et d’espèces protégées, en raison de l’industrialisation, de l’urbanisation mais également de
l’augmentation du niveau marin. Ces espèces et aires protégées contribuent à l’économie de certains Etats,
en particulier pour le tourisme. Ces écosystèmes, comme les barrières de corail, les mangroves ou encore les
marais, jouent par ailleurs un rôle protecteur important en cas de tempêtes et pour lutter contre l’érosion. Leur
disparition fragilise les zones côtières.
Agir pour atténuer ces impacts et leurs conséquences