Accueillir l’autre, c’est lui dire : Tu es toi et je t’accepte tel que tu es
Il y a 500 ans, un certain Martin Luther a fait
une fabuleuse découverte : la justification
par la foi. Les églises de la Réformes sont
nées de cette découverte. Celle-ci consiste à
dire que Dieu, dans sa grande mansuétude,
accueille par grâce, le croyant, aussi com-
plexe et aussi médiocre soit-il. Autrement
dit, l’accueil n’exige aucun préalable.
Les protestants célèbrent au courant de l’
année 2017 le jubilé de la Réforme com-
mencée il y a 500 ans. Différents évène-
ments sont prévus tant au niveau européen
que national. Dans notre région, les Eglises
uniront leur force autour de Protestants en
fête, organisé à Strasbourg par la Fédération
Protestante de France les 27, 28 et 29 octo-
bre 2017. Signalons au passage que ce qui a
été retenu comme thème pour cet évènement
est « vivre la fraternité ».
En accord avec le Conseil presbytéral, le
thème choisi pour être le fil conducteur de
l’année du Jubilé pour notre paroisse est ce-
lui contenu dans Rom 15, 7: «Accueillez-
vous donc les uns les autres, comme Christ
vous a accueillis, pour la gloire de Dieu ».
Différents projets et rencontres seront orga-
nisés autour de ce thème.
Nous vous donnons rendez-vous le diman-
che 30 octobre à 10h lors du culte de la Ré-
formation pour le lancement de l’année du
Jubilé. Après le culte, nous nous retrouve-
rons autour d’un verre de l’amitié, une façon
pour chacun d’entre nous de conjuguer ce
verbe accueillir autrement.
Hery RAKOTONDRATSIMBA,
votre pasteur
«Accueillez-vous donc les uns les autres, comme
Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu »
Rom 15, 7.
J’accueille, tu accueilles, il accueille, nous nous ac-
cueillons, vous vous accueillez, ils s'accueil-
lent...Avez-vous remarqué que ce verbe est assez
atypique ? Sa conjugaison sous sa forme pronomina-
le n’est habituelle que pour les trois personnes du
pluriel, nous, vous et ils ou elles. Ce verbe ne peut-il
être réflexif à toutes les personnes ? Ne pourrais-je
pas m’accueillir ? Ne pourrais-tu pas t’accueillir ?
Ne pourrait- il s'accueillir?
Avant de revenir sur ce sujet, prenons ce verbe pour
le replacer dans le contexte biblique.
Dans la Bible sont énoncées quelques valeurs com-
me: l’hospitalité, l’entraide, la fraternité, la solida-
rité, le service, l’écoute, le pardon. Pour toutes ces
valeurs, il existe un préalable incontournable dont
nul ne peut s’exonérer s’il veut être cohérent avec les
principes bibliques. Il s’agit de l’accueil.
En effet, l’accueil précède l’hospitalité. L’accueil
emboite le pas à l’entraide et déroule le tapis à la
fraternité. L’écoute dépourvue de l’accueil serait un
affront à la reconnaissance de l’autre avant de lui
tendre l’oreille. En somme, contourner l’accueil
avant d’entamer envers autrui le moindre geste, aussi
noble et aussi courtois soit-il, revient à brûler
l’indispensable étape du préambule.
L’accueil est indispensable, mais il n’est ni un temps
instauré ni un espace aménagé. Accueillir quelqu’un
ne se déroule pas obligatoirement dans un espace
donné. Il ne s’inscrit pas non plus dans un fait ou
dans un acte, mais dans une démarche intérieure où
reconnaissance de l’autre et acceptation de soi sont
indissociablement liés. Je ne peux vraiment accueillir
l’autre que si je m’accueille d'abord moi-même. Oui,
je m’accueille est une des formes grammaticales
possibles pour ce verbe. Quand j’arrive à
m’accueillir, c’est-à-dire à être en paix avec qui je
suis et ce que je voudrai être, je peux accueillir à
mon tour l’autre avec ses vérités, et lui dire : tu es
toi, et je t’accepte tel que tu es en dehors de toute
considération sociale, religieuse, ethnique ou même
au niveau des expériences ; de l’accepter quels que
soient ses réalisations et ses échecs.
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