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CNOM – Ethique dans les usages du numérique en santé
Paris, le 14 novembre 2012
médicosociales, dans toutes les disciplines et dans tous les secteurs de soins. Elles
doivent faciliter l’amélioration de la coordination des soins, les coopérations entre la ville et
l’hôpital et entre les professionnels de santé.
Nous pouvons considérer que les coopérations sont encadrées par des dispositifs
législatifs et réglementaires, mais nous pouvons également les constater dans la richesse
du web. Les deux aspects sont complémentaires. Je suis toujours heureusement étonné
en effet de constater sur Twitter que des confrères se posent des questions dans les
réalités concrètes de leur exercice professionnel et trouvent ainsi de réponses.
Les technologies de l’information et de la communication doivent aussi contribuer à
l’équité dans l’accès aux soins en tous points du territoire. Cette équité pose en effet
actuellement problème sur le territoire de la République. Si une solution d’équipement du
territoire pour l’accès géographique aux soins passe par les regroupements des
professionnels, ces maisons et ces pôles de santé ou ces structures de regroupement des
professionnels, qu’ils soient réels ou virtuels, nécessiteront des équipements numériques,
notamment télé-médicaux. Il faut examiner cela de façon concrète et mettre en place une
stratégie nationale. Cela suppose d’augmenter le très haut débit sur l’ensemble du
territoire national d’un part et de pas ériger de murs informatiques entre la ville et l’hôpital
d’autre part. Il ne faudrait pas que se crée une fracture numérique sur le territoire national.
Ces grands enjeux liés aux technologies de l’information et de la communication
implique une concertation permanente et pragmatique sur lesquels l’Ordre, la CNIL, la
puissance réglementaire et les agences nationales chargées de la sécurité informatique
doivent porter leur attention et leurs efforts.
Les outils numériques évoluent vite et plus vite que la réglementation dans les usages !
Les Smartphones et les tablettes numériques tendent à occuper une place prépondérante
dans notre environnement et leur utilisation connaît une évolution croissance. La
connectivité de ces outils, leur maniement intuitif et leur praticité leur confèrent une utilité
incontestable dans le quotidien des médecins et des citoyens. Des travaux seront entrepris
pour que ces outils apportent les sécurités éthiques et déontologiques, notamment en
étant formellement identifiés, protégés, authentifiés, puisqu’ils véhiculent des données
personnelles de santé. Le secret médical n’est pas un mythe mais son expression dans le
monde informatique suppose d’en parler de façon moderne, pour qu’il soit encore mieux
protégé.
Les technologies de l’information et de la communication en santé ne seront ainsi
déployées que si leurs usages font l’objet d’une appropriation totale par les professionnels
comme des patients. A cet égard, l’Ordre des médecins sollicite constamment l’Agence
nationale des systèmes d’information partagés en santé. Nous la remercions d’ailleurs
pour son écoute. Nous comprenons les impatiences qui se manifestent, mais nous ne
pouvons pas nous engager sur ce chemin sans avoir assuré les sécurités informatiques.
Les technologies doivent répondre aux besoins concrets des patients et des
professionnels dans toute leurs dimensions : médicale, médicosociale, mais également
humaine. Elles ont vocation à faciliter la transmission des savoirs tout en gardant à l’esprit
que des servitudes particulières sont liées à la protection de ces données. Leur utilisation
doit s’effectuer en conformité avec les grands principes de la déontologie médicale,
indispensables pour éviter certaines dérives et préserver la singularité de la relation
médecins-patients.
Pour être fidèles à l’esprit d’Hippocrate, nous devons apprendre à comprendre et
connaître l’humain dans l’espace numérique. Les débats sont ouverts. C’est la raison pour
laquelle nous avons séquencé cette journée selon deux axes :
1. La santé à l’heure du numérique : qu’est-ce qui a changé, quels sont les invariants ?
2. Créer la confiance dans le numérique en santé : quelles priorités pour l’action ?
Merci beaucoup.